Du 25 juin au 3 juillet s’est déroulé, au tribunal correctionnel de Paris, un procès pour proxénétisme aggravé. Les inculpés étaient 12 hommes d’une vingtaine d’années, accusés créé un réseau de prostitution en région parisienne et en Belgique, et finalement condamnés à des peines allant de six mois avec sursis à trois ans et demi de prison ferme, ainsi que 45.000 euros en faveur des parties civiles, des associations qui luttent contre le proxénétisme et la prostitution des enfants, et deux des victimes au titre du préjudice moral.
Les victimes sont âgées de 16 et 17 ans au moment des faits. Les jeunes filles étaient recrutées via les réseaux sociaux qu’elles fréquentent et utilisent (snapchat, instagram ou twitter). Elles sont appâtées par des promesses d’argent gagné facilement et rapidement. Des vêtements de grande marque leur sont offerts. Elles entrevoient alors une possibilité de devenir comme les femmes qu’elles suivent sur les réseaux sociaux : les filles Kardashian par exemple. Ces bimbos gagnent en notoriété et en succès en montrant leur corps, présentant leur vie de débauche comme un bonheur à atteindre pour toutes les jeunes filles.
La publicité, la société de consommation créent des besoins onéreux et inutiles : des vêtements, des accessoires. Le caractère individualiste des réseaux sociaux rend obligatoire, pour faire le buzz de se procurer ces objets. Mais il faut beaucoup d’argent pour cela. Des collégiennes et des lycéennes ne sont pas en mesure de s’offrir de telles choses. Elles vivent dans une sphère virtuelle qui leur offre la bouffée d’oxygène de leur quotidien.
Or ce n’est pas la réalité de la vraie vie à quoi elles aspirent. Elles désirent du rêve crée par la société capitaliste qui chercher à vendre encore et encore plus de choses inutiles rendues primordiales aux yeux des jeunes filles. Elles cherchent alors la facilité pour se les procurer. Elles sont prêtes à n’importe quoi pourvu que ça leur rapporte gros et vite. Elles désirent plus que tout obtenir de l’argent rapidement et en quantité.
Elles sont obnubilées par cette quête. Elles envisagent la prostitution comme un moyen de se sortir de leur situation. Zahia a bien « réussi sa vie » comme ça ! Elles se prennent en photo, à moitié nue dans des poses suggestives. Des « j’aime » et des commentaires élogieux pleuvent.
En rupture de l’école et/ou de leur famille, issues d’un milieu populaire, les filles ne savent pas ce qu’est le travail. Ne pas avoir de moyens de productions, de savoir-faire et/ou de compétences rend difficile le travail.
Cependant, des personnes souhaitent tout de même avoir rapidement de l’argent et en grande quantité. elles font alors des choses pour en obtenir jusqu’à s’oublier, s’abrutir. Elles sont aliénées par la marchandise, par le capitalisme. Passer de instagram au site payant sexemodel devient une ascension sociale pour elles. Leur vie est merdique, elles le savent bien. Alors quand des jeunes hommes les flattent, leur promettent une vie de rêve, elles y croient.
Elles n’ont pas dans leur schéma les valeurs du travail. Ce n’est pas pour manger ni pour apporter gratuitement une chose supplémentaire à la société qu’elles souhaitent travailler.
C’est pour répondre aux sirènes de la consommation capitaliste.
Ces jeunes filles sont bien aliénées par la marchandise, par la société capitaliste. Elles foncent tout en sachant ce qu’elles devront faire. Mais elles ne mesurent pas les conséquences et se prostituent encore et encore et accumulent moins de gains que prévu. La souffrance physique et mentale est telle qu’elles acceptent de se droguer pour continuer.
Jusqu’à dix passes par jour dans des appartements loués sur le site airbnb, des menaces et des insultes. S’en suivent alors les rendez-vous pris par les proxénètes via des sites de petites annonces tels que vivastreet et wannonce.
Le « proxénétisme des cités » c’est un business et les jeunes le perçoivent comme tel. Ils se conduisent comme des entrepreneurs gagnant bien leur vie, gérant leur carnet d’adresse de fournisseurs et de clients. Les prestations sont réglementées.
Les marchandises vendues sont testées et approuvées par les patrons eux-mêmes. Ils se conduisent comme des petits bourgeois du crime. Faire de l’événementiel c’est organiser un événement sur une thématique. Fédérer les travailleurs compétents dans le domaine concerné, louer une salle, créer la publicité, c’est travailler à l’organisation pour une demande précise.
Etre proxénète c’est appâter des filles et les contraindre à continuer de coucher avec des hommes pour de l’argent. C’est de l’esclavage. Quand les jeunes filles veulent se dédire, ils utilisent la violence. Elles sont enfermées dans des appartements, louées à la semaine.
La prostitution n’est pas un salon du tourisme, les agences de voyages présentes payent leur emplacement. Les prostituées ne payent pas pour se prostituer !
Donc la douzaine d’inculpés ne gèrent pas une entreprise de divertissement. Ils gèrent bien un réseau de prostitution de mineures. Ils sont proxénètes.
Pour les accusés du procès parisien, ces jeunes filles sont d’ailleurs qualifiées « de bonnes bosseuses ».
Le travail est la transformation de la nature par l’homme en réalisant ses buts de manière consciente. Le travail est un processus qui nécessite trois actions. La première est que l’homme mène une action en poursuivant des objectifs. Cette réalisation doit avoir un objectif de réalisation. L’homme a donc besoin de moyens de production pour arriver au résultat escompté.
Par le travail, l’homme se différencie de l’animal en ce qu’il utilise des moyens d’existence modifiés par le travail alors que l’animal utilise ce qui est à sa portée, donc ce qui n’est pas transformé. L’homme utilisera un écrou manufacturé par un ouvrier. C’est un honneur pour l’ouvrier de fournir des moyens d’existence aux autres. Le travailleur est alors une cheville ouvrière pour la collectivité.
La prostitution est une activité personnelle, ne transformant en rien une matière brute. Les filles qui sont obligées de se vendre n’ont pas pour objectif le viol tarifé. Elles n’en sont souvent pas fières. Elles sont contraintes d’être des marchandises et non des créatrices de moyens utiles aux autres.
La production n’est donc en rien un travail. Les jeunes filles victimes de ce réseau de prostitution ne sont pas des travailleuses, ce sont des victimes.
Quand les jeunes gens ont besoin de s’ouvrir à la sentimentalité, le capitalisme leur occulte les yeux avec des paillettes et des marchandises en veux-tu-en-voilà.
Ils en deviennent eux-mêmes de la marchandise pour se procurer ces choses superflues. Au vu leur activité quotidienne et des valeurs qu’ils en tirent, ils ne peuvent que se consommer du fait de la prostitution. Ce sont les valeurs qui dominent dans le capitalisme qui posent problème.
En tant que personnes de Gauche, nous devons travailler pour permettre une autre réalité sociale pour une autre culture qui succéderait à elle ci. Donc offrir aux jeunes gens une autre sentimentalité.