L’Union européenne est cobélligérante.
Peu de gens le savent, mais l’Union européenne est dotée d’un budget pour la guerre. Personne ne le sait même, parce que l’idéologie de l’Union européenne, pour les gens, c’est le « marché commun ». Sauf qu’on en est plus là depuis longtemps, en admettant même que cela ait été simplement ça.
En pratique, l’Union européenne sert d’homogénéisation des Etats ouest-européens pour les utiliser comme vecteur au service de la puissance américaine. Le tout sans toucher au consensus passif de la société occidentale de consommation.
Pour cette raison, le mot « guerre » n’est évidemment pas employé et il est parlé de « Facilité européenne pour la paix [FEP] » dans le but de « prévenir les conflits, à consolider la paix et à renforcer la sécurité internationale ».
Ce sont ainsi près de 6 milliards d’euros qui sont budgétés pour la période 2021-2027, mais ouvertement avec « des implications militaires ou dans le domaine de la défense ».
Avec l’utilisation désormais de l’Ukraine comme chair à canon contre la Russie, ce FEP devient d’autant plus important. En l’occurrence, plus de la moitié du budget, soit 3,5 milliards d’euros, est déjà passé à la trappe pour financer l’armée ukrainienne, sous-traitante des États-Unis pour faire la guerre contre la Russie.
Et ce n’est pas terminé. Le budget va totalement exploser avant 2027 puisqu’il est déjà prévu, en mars 2023, de prélever encore un milliard d’euros de cette dotation pour servir en Ukraine.
C’est en tous cas ce que préconise Josep Borrell, le Haut représentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, proposition qui devra être discutée par les ministres concernés des 27 États membres. On ne doute toutefois pas de l’issue, l’Union européenne étant inlassablement en première ligne du soutien à la guerre américaine.
Le tout naturellement sans aucune consultation des « citoyens » des pays de l’Union européenne. Tout se passe par en haut et passe comme une lettre à la poste. L’Union européenne est à ce niveau une superstructure efficace des pays ouest-européens aux masses torpillées par la consommation, l’aliénation, l’exploitation ultra-raffinée.
Et l’un des principaux acteurs de cette organisation industrielle européenne de ce plan de soutien militaire est Français : c’est Thierry Breton, commissaire européen au marché intérieur. Il ne cache même pas que l’objectif à moyen terme, c’est la « victoire », par l’intégration de l’Ukraine dans l’Otan et dans l’Union européenne :
« Il faut se préparer à avoir une frontière de 4 000 kilomètres avec la Russie. »
Il faut se préparer, et donc faire en sorte que le régime ukrainien l’emporte à tout prix ! Il est donc question de renforcer le jeu de massacre en livrant, pour un milliard d’euros donc, pas moins de 250 000 obus de 155 mm. C’est le genre de munitions dévastatrices qui servent dans les fameux canons Caesar français.
C’est gigantesque, et cela signifie directement pour les États membres de devoir puiser dans leurs stocks stratégiques. Et d’ailleurs cela ne suffira pas ; c’est une industrie de guerre qui doit se mettre en branle pour assurer une telle cadence.
L’Union européenne n’est certainement pas dans une perspective de paix, et on ne peut même plus dire qu’elle prépare la guerre. Elle est activement et concrètement déjà en guerre, avec une économie de guerre qui se met en place, voire qui est déjà en place depuis quelques mois.
Sur le plan opérationnel, ces 250 000 obus signifient un renforcement de la puissance de frappe ukrainienne, qui appelle forcément directement un renforcement de la puissance de frappe russe. C’est un engrenage dévastateur, mais cela est pleinement assumé. En tous cas dans les coulisses, puisque tous ces gens ne s’en vantent pas, pas plus que les médias occidentaux qui ne relatent ce genre d’information qu’à la marge, de manière anecdotique, simplement pour informer les personnes devant savoir, et surtout pas les autres qui de toutes façons s’en moquent.
Pourtant, c’est là l’actualité, la brûlante et terrifiante actualité. Des milliards d’euros européens, ici pour un quart de million d’obus dévastateurs, comme cela peut-il ne pas faire la Une ? On dit souvent que le silence est complice. Il est ici directement coupable, comme sont coupables les gens qui se désintéressent volontairement de cette guerre et de ce que font les dirigeants, leurs propres dirigeants.