Encore rien, toujours rien.
La 12e journée de contestation contre la réforme des retraites a eu lieu jeudi 13 avril 2023. On doit parler de contestation, même plus de mobilisation. Il y a de moins en moins de monde, mais pour se rassurer les mobilisés s’imaginent qu’ils sont en pleine contestation, qu’ils vont faire tomber le président de la République.
Emmanuel Macron serait à deux doigts de la démission, à écouter cette fiction. Il vaut mieux parler de démagogie, d’ailleurs, parce que personne de sérieux ne peut croire une seule seconde à une chose pareille.
Sophie Binet, la nouvelle dirigeante de la CGT, s’est naturellement précipitée dans cette démarche. Voici ce qu’elle a déclaré à la presse à l’occasion de la journée de mobilisation.
« [Ce texte] continue son chemin anti-démocratique et la preuve, c’est ce qui est arrivé à Emmanuel Macron aux Pays-Bas hier.
[allusion à un énergumène s’étant invité par la force à proximité du Président, profitant de l’occasion pour scander un slogan des gilets jaunes !]
Où que le Président de la République aille, il se fait interpeller sur cette réforme qui ne passe pas, qui est refusée par une majorité de la population.
Et ce que montre cet incident des Pays-Bas, c’est que on ne peut pas gouverner le pays, le Président de la République ne peut gouverner le pays tant qu’il ne retire pas cette réforme. Donc il faut qu’il revienne à la sagesse et qu’il retire sa réforme. »
Comme c’est ridicule de parler d’un pays ingouvernable, alors que le 24 heures sur 24 du capitalisme fonctionne très bien, que la France arme le régime ukrainien et que d’ailleurs l’escalade continue sans arrêt dans la guerre occidentale cotnre la Russie.
Surtout que le reflux est patent. Selon ministère de l’Intérieur, 380 000 personnes ont défilé partout en France le 13 avril 2023. Un chiffre en baisse : on avait 570 000 le 6 avril, 740 000 le 28 mars, 1,09 million le 23 mars.
Même en prenant les chiffres de la CGT, soit 1,5 million de personnes, on a une participation montrant que le mouvement n’est plus capable de mobiliser ne serait-ce que comme au début.
Le pire dans tout ça, c’est qu’il y a eu 280 manifestations et rassemblements dans tout le pays. On a toujours cette surface de masse et rien, strictement rien sur le plan politique, le plan des idées, le plan de la culture.
C’est vraiment de la décomposition et uniquement de la décomposition. Ceux qui depuis le début vendaient la mobilisation comme une chose très bien ou une « possibilité » d’aller à autre chose ne sont que des escrocs, il est bien temps de le comprendre.
On a d’ailleurs la preuve formelle de ça du point de vue de la Gauche historique, avec ce virulent anarchisme qui ne ressemble à rien et fait de la casse, uniquement de la casse. Cela a eu lieu dans les endroits classiques du phénomène : Paris, Lyon, Nantes et Rennes, où il y a eu respectivement 42 000 – 400 000 manifestants (selon la police ou la CGT), 9900, 10 000 et 6500 manifestants.
Cela implique des dizaines d’interpellations, les stupidités habituelles.
Et le plus ridicule dans cette histoire, c’est que cette casse est organisée. Par quelques poignées d’individus d’ultra-gauche s’imaginant « autonomes ». Alors ces gens n’ont rien d’autonomes justement, ils sont des pions des syndicalistes dans leur stratégie de tensions, de débordement.
Tout ça, c’est du cinéma, pour masquer le fiasco. Même dans les lycées les blocages ou tentatives de blocages ont vu leur nombre chuter de moitié (une quarantaine contre 106 la semaine dernière).
C’est insupportable. Il faut le dénoncer, et nous le faisons depuis le début, pour qu’une séquence d’une autre nature puisse enfin commencer. Sur la base de la Gauche historique, avec l’exigence de la conscience, de l’idéologie, de la rupture avec le 24 heures sur 24 de la vie quotidienne dans le capitalisme.