La défaite sur toute la ligne.
À quel point faut-il avoir échoué pour, après des mois de mobilisation à coups de millions de manifestants, en arriver à écrire une lettre aux parlementaires en s’imaginant obtenir quoi que cela soit ?
L’intersyndicale CFDT, CGT-FO, CGT, CFE-CGC, CFTC, UNSA, Solidaire et FSU est pitoyable en pleurnichant auprès des élus, pour réclamer ce qu’ils n’ont pas réussi à obtenir depuis des mois. Quelle défaite ! Quel manque de dignité !
On notera d’ailleurs qu’ils prétendent avoir échoué à cause d’un barrage anti-démocratique, mais que leur échec est en réalité politique et culturel, voire surtout culturel d’ailleurs.
L’intersyndicale et tous les gens l’ayant soutenu feraient mieux de faire leur auto-critique plutôt que de se donner aussi lamentablement en spectacle.
« Paris, le 05 mai 2023
Madame, Monsieur, la, le député(e),
Madame la sénatrice, Monsieur le sénateur,Nous vous avions écrit le 14 février dernier pour vous interpeller de façon très solennelle et grave sur la crise politique et sociale que traverse actuellement notre pays, en raison de l’entêtement incompréhensible de l’exécutif sur le projet de réforme des retraites.
Au cours d’un parcours parlementaire chaotique, le gouvernement a utilisé tous les outils constitutionnels à sa disposition permettant de limiter l’exercice démocratique. En usant du 49.3, il a fait le choix d’accentuer la crise démocratique et sociale malgré le refus très majoritaire du report de l’âge de départ en retraite à 64 ans et de l’allongement de la durée de cotisation est confirmé avec constance : 70% de la population et 94% des actifs sont encore aujourd’hui opposés à cette réforme.
Plusieurs millions de travailleurs et travailleuses, jeunes et retraité.es se sont mobilisés lors de 13 journées de mobilisations depuis le 19 janvier et encore massivement le 1er mai au cours duquel de nombreuses délégations de syndicats étrangers ont apporté leur soutien ne comprenant pas pourquoi l’exécutif n’entend pas le rejet massif de cette réforme. Le gouvernement est en effet resté sourd à cette volonté populaire et l’incompréhension a laissé place à l’indignation, ainsi qu’à la colère. En ne répondant pas à la demande de retrait, les organisations syndicales et de jeunesse avaient prévenu l’exécutif du risque d’explosion sociale que pouvait provoquer cette réforme injuste, injustifiée et brutale.
Parce que nous sommes profondément attachés à notre système de retraites par répartition et au principe de solidarité, cette loi n’est pas acceptable et n’est en rien une réforme de justice sociale. C’est la raison pour laquelle, Madame, Monsieur, l’intersyndicale se tourne vers vous, la représentation nationale. Nous vous demandons donc solennellement de voter le projet de loi abrogeant le recul de l’âge effectif de départ à la retraite et l’allongement de la durée de cotisation.
Nos représentantes et représentants sont, si vous le pensez utile, disponibles pour vous rencontrer et vous exposer nos positions argumentées. »