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Effondrement de la France

Pas de soutien au « nouveau Front populaire »

Le choc de l’importance électorale de l’extrême-Droite aux élections européennes de juin 2024 a abouti, dans la précipitation, à la mise en place d’un « nouveau Front populaire ». Dès le départ, il y a eu en son sein le Parti socialiste, les Écologistes, La France Insoumise, le PCF, Place publique, Génération⸱s et GRS. D’autres petites structures s’y sont ralliées.

C’est une escroquerie. Cela n’a rien à voir ni avec le Front populaire né à partir de février 1934 comme unité antifasciste populaire à la base, ni avec le Front populaire comme conception élaborée par le communiste bulgare Georgi Dimitrov. C’est une simple alliance électorale qui tente d’unifier autour de la Gauche bobo une réelle protestation contre l’extrême-Droite.

C’est une opération de manipulation, de chantage émotionnel. C’est une habitude en France : la lutte contre la réforme des retraites avait relevé du même chantage. Sous de faux prétextes d’unité, il faudrait se mettre à la remorque de la bourgeoisie « de gauche », de la gauche caviar, des bobos, de gens qui veulent vivre le libéralisme dans la société, mais avec la protection sociale.

Ce sont ces gens qui dégoûtent le peuple, et qui produisent le succès de l’extrême-Droite, et même de la Droite. Il ne faut faire aucun compromis avec cette fausse gauche, opportuniste, électoraliste, pour qui ce qui compte c’est la lutte des places, pas la lutte des classes.

Il faut retourner sur les bases de la Gauche historique, et ne pas faire des migrants, des LBGT ou des criminels de banlieue, les figures « révolutionnaires » de notre époque. Il faut la Gauche qui porte une morale, un nouvel ordre, une Gauche qui veuille façonner un nouvel État, ce qui présuppose une révolution, pour une nouvelle humanité.

Aleksandr Deyneka, Stakhanovistes, URSS, 1937

Le « nouveau Front populaire » ne porte rien en lui, même pas le principe de l’unité de principe face à une menace commune. Car si c’était le cas, il exprimerait un mouvement à la base, un mouvement populaire. Là, à part des étudiants agités et quelques syndicalistes pour appuyer des élus, il n’y a rien. On est dans le simulacre, dans la manipulation de symboles.

Ce qui n’a rien étonnant de la part de gens sans contenu, qui utilisent des symboles, sans jamais ne rien développer en termes de contenu. Il faut d’ailleurs voir à quoi ressemble la « gauche de la gauche », avec des petites structures anti-intellectuelles, tenant le même discours qu’en 1920, ne produisant rien de culturel. Et cherchant seulement, en appelant à « l’unité », à tromper les esprits pour gagner du monde.

Tout cela est anti-prolétarien, car anti-idéologique. Pour ne pas être piégé par les nationalistes ou les bobos, les prolétaires doivent être en mesure de se tourner vers l’idéologie qui est véritablement la leur. Ils doivent porter le drapeau du Socialisme – et pour cela, il faut une expression idéologique de ce drapeau – c’est ce qu’est agauche.org, comme organe de presse, dans la tradition historique du mouvement ouvrier.

Sans organe de presse, il n’y a pas d’organisation, pas d’idéologie, pas d’envergure, pas d’existence réelle sur le plan historique.

Vassili Efanov, Le peuple des Soviets, URSS, 1939

Le « nouveau Front populaire » ne fait que rassembler des vendus (au point de soutenir la ligne américaine de guerre à la Russie par l’intermédiaire de l’Ukraine), des gens qui ont échoué et qui refusent de se remettre en cause, des gens que l’Histoire met de côté, car ils ne correspondent à plus rien.

D’où justement les discours fantasmatiques de cette gauche bobo et syndicaliste: l’extrême-Droite serait prête à instaurer une dictature raciste, les LGBT seraient envoyés dans des camps, et autres délires qu’on peut trouver de manière régulière, tellement on est ici dans une fiction qui exige une narration extrêmement poussée pour masquer les faits.

La réalité, c’est qu’en France s’instaure une opposition à l’américaine, avec des progressistes et des conservateurs, des représentants du capitalisme moderniste et des nouveaux marchés d’un côté, des représentants du capitalisme « traditionnel » de l’autre. Ce sont les deux faces du capitalisme – et la dialectique exige un camp, celui du prolétariat, pour les combattre!