Afin de protester contre les succès de l’extrême-Droite en France aux élections européennes du début juin 2024, toute la Gauche et de nombreux syndicats avaient appelé à manifester le 15 juin 2024.
Quand on agit ainsi, il faut être prudent. Si ça marche, cela produit un élan, si c’est faible, cela décrédibilise d’autant plus. Cependant, comme il y a les élections législatives suite à la dissolution, la précipitation a prévalu, tout le monde s’est dit que le chantage moral forcerait les choses et les gens à venir.
C’est là qu’on voit la naïveté et l’opportunisme de la Gauche gouvernementale, de la « gauche de la gauche » qui lui court derrière, et des syndicalistes.
Car des décennies d’opportunisme, de médiocrité, d’avilissement, de corruption ont totalement déconnecté ces gens du peuple et de la réalité. Les manifestations se sont fracassées sur la réalité.
On serait aux portes du fascisme et il y a eu seulement 250 000 personnes (selon la CGT) à Paris, 3 000 à Nice, 5 000 à Toulouse, 4 000 à Dijon, 1 000 à Perpignan, 8 5 00 à Grenoble, 2 000 à Cherbourg, 2 500 à Clermont-Ferrand, 2 000 à Orléans, 1 000 à Tarbes, 2 000 à Bayonne, 1 000 à Amiens, 10 000 à Bordeaux, 2 500 à Nancy, 2 000 au Havre, 6 000 à Lille…
Comme d’habitude, le décalage entre les chiffres de la police et ceux des organisateurs est immense. Pour la ville de Marseille, la police compte 12 000 manifestants, la CGT 80 000 !
Mais peu importe. Dans toute la France, la CGT compte 640 000 manifestants, dans quasiment deux cent endroits. C’est le « peuple de gauche qui s’est levé ».
Et en plus de ne pas peser lourd, il ne sait pas mobiliser au-delà de lui. Car il a comme base des syndicalistes et des fonctionnaires, des enseignants et des étudiants, des bobos et des secteurs de la petite-bourgeoisie intellectuelle.
Ainsi, Marine Tondelier, secrétaire nationale de Les Écologistes, peut bien dire : « Je n’avais pas vu autant de monde en manifestation depuis la réforme des retraites ». C’est très vrai. Et c’est bien pour ça que la réforme des retraites avait été une défaite totale.
Le « peuple de gauche » a rejeté la Gauche historique, il est étranger au prolétariat, il est poreux voire désireux de fusionner avec le libéralisme culturel, et surtout il est hostile à une remise en cause du mode de vie dominant, qu’il entend seulement réformer au moyen de l’idéologie des « centre-villes ».
Il n’est qu’un repoussoir, dont la prétention, la vanité, l’opportunisme écœurent, précipitant les gens à l’extrême-Droite.
D’ailleurs, s’il y a une chose à faire déjà, c’est de rejeter tous ceux qui ont soutenu cette farce que fut le mouvement contre la réforme des retraites. Et qui ensuite ont tenté le même coup publicitaire sur le dos de la question palestinienne.
Il faut partir sur une base saine. Et l’échec du 15 juin 2024 n’est que l’agonie, qui va encore durer, mais qui est inévitable. Que cette fausse Gauche tombe d’elle-même, laisse enfin la place, et démasquons ceux qui prétendent être différente d’elle, alors qu’ils en ont toujours fait partie.
Il faut que le syndicalisme s’occupe du syndicalisme et reste dans son domaine, et que le politique soit principal quant au reste et en général.
Il faut que la question animale soit essentielle à tous les niveaux.
Il faut que la tradition de la Gauche historique soit celle qui compte.
Il faut se débarrasser du style bobo – LGBT – migrants – cannabis, expression des centre-villes turbocapitalistes. Pour donner un exemple en rapport aux manifestations, s’il y avait à Lille 6000 personnes contre l’extrême-Droite, il y en avait en même temps 21 000 à la « Pride » LGBT ! Le libéralisme culturel a tué la Gauche corrompue elle-même par le libéralisme culturel…
Il faut le prolétariat comme ossature de toute question historique, et toute les questions sont historiques.
Il faut avoir le Socialisme comme objectif, un nouvel État, une nouvelle société, une nouvelle humanité !