Avec la pandémie, l’antisémitisme a littéralement disparu. Ce qui est logique, car l’humanité agissant de manière unie tend à l’universel. Il n’y a pas de place pour des obsessions particulières.
Malheureusement, comme le capitalisme a basculé dans la crise en raison de la pandémie, l’antisémitisme ressurgit. A droite? Non, bien entendu. L’antisémitisme naît à gauche. Pas dans la Gauche réformiste, pas dans la Gauche historique, car ces deux courants ont des exigences, des valeurs.
La Gauche réformiste veut gouverner et la stabilité sociale. Elle est d’esprit humaniste cosmopolite. La Gauche historique se fonde de son côté sur la conscience, les analyses poussées, elle est universaliste. Pour la Gauche qui a des valeurs, l’antisémitisme est une horreur, une forme de cannibalisme.
L’antisémitisme, c’est la fausse révolution, c’est la solution à l’envers, c’est la fuite assassine, c’est le choix de massacrer un bouc-émissaire. Comme on le dit toujours traditionnellement dans la Gauche historique, « l’antisémitisme est le socialisme des imbéciles ».
Alors, d’où vient l’antisémitisme français de 2024? Il naît dans la « gauche » anarchiste ou anarchisante, dans la « gauche » populiste, dans cette fausse « gauche » qui utilise l’antisémitisme comme levier « anticapitaliste », avec le plus souvent un masque « antisioniste » purement fictif pour se la jouer « rebelle ».
Le fond de tout cela est toujours petit-bourgeois. La petite-bourgeoisie s’agite, panique devant la crise. Elle met en place des constructions artificielles pour inventer un anticapitalisme qui ne soit pas anticapitaliste, une révolution qui n’en soit pas une.
Naturellement, le drame de Gaza est ici utilisé à fond. On voit des dessinateurs, des musiciens, des créateurs de mode, des influenceurs… dire qu’ils « soutiennent » Gaza. En pratique, ils ne font rien du tout. Cependant, ils font du bruit, ils prétendent que le symbole suffit. En fait, ils jouent sur l’irrationalisme et un antisémitisme qui ne s’assume pas.
Le fantasme d’agir réellement en parlant uniquement symboliquement de quelque chose… correspond tout à fait à la démarche catholique d’agiter le fantasme « juif » pour le conjurer. C’est sordide.
Si on ajoute à cela l’antisémitisme promu par de nombreux courants musulmans, et l’opportunisme électoral de La France Insoumise, tous les ingrédients sont là pour qu’en France, l’antisémitisme pullule.
Il faudrait faire d’ailleurs un catalogue des ambiguïtés antisémites de La France Insoumise, qui sont littéralement innombrables depuis des mois. Heureusement, nous n’avons absolument jamais considéré comme de gauche La France Insoumise, absolument jamais, en raison de leur populisme, et nous avons fait le bon choix.
C’est en ce sens que le fait-divers de Courbevoie (dans les Hauts-de-Seine) n’en est pas un. Deux adolescents de 13 ans qui violent une jeune fille de 12 ans, la menacent, la frappent… car elle est juive… C’est une conséquence logique de tout un arrière-plan ignoble.
Un arrière-plan où, dans les faits, une personne juive en France a peur de la « gauche de la gauche » et se méfie avec angoisse de la perspective d’une montée en puissance de l’Islam. C’est d’autant plus vrai qu’elle voit que, pour des motifs électoraux, la Gauche réformiste s’est alliée à La France Insoumise…
Pour cette raison, les Juifs bourgeois appellent de manière résolue à soutenir Emmanuel Macron. D’autres, qui ont bien plus peur, appellent à soutenir le Rassemblement National de Marine Le Pen et Jordan Bardella pour contrer le « nouveau Front populaire ». C’est la position de Serge Klarsfeld, qui historiquement a beaucoup oeuvré (avec sa femme Beate) à la mémoire de la Shoah.
C’est là un choix erroné, qui de toutes façons va prendre de moins en moins prise. Dans les faits, ce qui se réaffirme avec la crise, c’est la pression qui monte en puissance et la seule alternative possible pour les Juifs est la suivante : le sionisme ou le Socialisme.
Ou bien il est considéré que c’est foutu, et alors il faut fuir, une nouvelle fois, ou bien il y a l’espoir que les forces obscures vont être écrasées collectivement, que l’humanité va réussir à s’unifier démocratiquement, en dépassant le capitalisme.
Affiche soviétique de 1940, à l’occasion des élections dans les territoires pris par l’armée rouge à l’occasion du « pacte germano-soviétique ».
Ces territoires sont en fait l’Ukraine de l’Ouest (la Galicie) et la Biélorussie de l’Ouest, qui sont rattachées respectivement à l’Ukraine et la Biélorussie.
Les nazis ont massacré 245 000 juifs en Biélorussie et 900 000 en Ukraine.