Les Français s’imaginent adultes, mais ce sont des mythomanes. Ils n’assument rien, ils se laissent seulement porter par la société de consommation. Une propriété achetée en appartement ou en maison, parce que l’occasion se présente… Un mari ou une compagne trouvé un peu par hasard, parce que l’occasion se présente… Un ou plusieurs enfants, pareillement parce que parce que l’occasion se présente…
Mais en réalité, personne ne sait où il va, et chacun regarde autour de soi, et comme tout le monde fait pareil, on se dit : ça va !
Il faut vraiment comprendre cette mentalité passive pour comprendre la brutale remise en cause que représente pour les Français la séquence de juin-juillet 2024. C’est tout un ego républicain, chauvin, consommateur qui est blessé. Il y a un trouble qui est considéré comme étranger à l’esprit français.
Jordan Bardella l’a tout à fait compris et s’efforce pour cette raison d’arrondir les angles. Exactement comme Pétain l’avait fait en 1940, de Gaulle en 1958, et avant eux Napoléon III. Les Français détestent être surpris, à leurs yeux c’est irrationnel que de ne pas anticiper rationnellement. C’est un culte de la raison poussé jusque ses retranchements.
Difficile, ici, de ne pas éprouver un certain contentement à voir se casser la gueule toute cette gauche bobo et cette « gauche de la gauche » remplie de prétentieux, de vantards, de bavards bruyants. Tous des pourris de libéraux sur le plan culturel, fascinés par la modernité bourgeoise en mode LGBT – fragiles – anti-Gauche historique. Ces gens sont odieux et voir leur monde s’effondrer, vu leur leur rôle négatif, impossible de se plaindre.
Quant à s’imaginer que l’extrême-Droite représente en 2024 le fascisme, c’est nier les faits. Et le fait des faits, c’est l’alignement complet de Jordan Bardella sur l’Otan et sur la guerre américaine contre la Russie. Partant de là, Jordan Bardella, c’est Emmanuel Macron en version « républicaine » à l’américaine, voilà tout.
Hors de question, par conséquent, d’aider à la mise en place d’une version française des « démocrates » américains, comme le veulent le PS, LFI, Place publique, les Écologistes, etc. Capitalisme à l’ancienne contre turbocapitalisme, il n’y a pas à choisir.
Nous avons besoin d’une Gauche historique qui affronte la société de consommation, qui comprenne que la France n’est pas pauvre mais consommatrice, que les travailleurs sont aliénés par le travail capitaliste et bien plus exploités qu’au 19e siècle sur le plan de la tension nerveuse.
Nous avons besoin d’une Gauche historique qui combatte l’idéologie beauf qui prédomine partout, et qui empêche la psyché féminine de s’exprimer, qui bloque la compassion pour les animaux, qui nie l’héritage historique sur le plan culturel, qui rejette le peuple comme seule force créatrice.
Fin juin 2024, personne en France ne sait où on va. Enfin, leur mythomanie s’arrête, leur prétention cesse. Que tous ces gens qui sont corrompus par le capitalisme disparaissent, en se transformant de force en raison des événements. Qu’ils se remettent en cause, de fond en comble. L’Histoire les forcera, d’une manière ou d’une autre.