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Effondrement de la France

Victoire électorale et psychologique du Rassemblement national

Le parti de Marine Le Pen, emmené par son président Jordan Bardella en alliance avec Eric Ciotti, est arrivé en tête sur le plan national du premier tour des élections législatives du 30 juin 2024. Ce sont 10 628 386 personnes qui ont voté pour les candidats présentés par le Rassemblement national et l’alliance avec Eric Ciotti.

Cela donne 33,15 % des suffrages exprimés (21,55 % des inscrits), ce qui est très marquant. Ce qui compte surtout est le choc psychologique crée par le Rassemblement national, qui arrive largement en tête des suffrages en faisant plus que doubler son nombre de voix par rapport au précédent scrutin en 2022 où il avait récolté 4 248 537 voix. Et par rapport aux élections européennes du début du mois de juin 2024, il augmente son nombre de voix de 37%.

Irrémédiablement, Marine Le Pen est parvenue à briser le plafond de verre qui enserrait son parti et l’empêchait de coller à la réalité politique du pays.

Derrière, l’alliance électorale entre la fausse Gauche vraiment électoraliste, les post-modernes et les populistes de la France insoumise, récolte 8 974 566 voix. Cela représente 27,99 % des suffrages exprimés (18,19 % des inscrits).

Quant aux nombre de sièges obtenus dès le premier tour (pour les candidats obtenant plus de 50% des voix), c’est le même rapport : le Rassemblement national et Eric Ciotti en gagne déjà 38 et le « Nouveau Front populaire » 32.

Loin derrière, la majorité présidentielle n’en obtient que 2 et la Droite traditionnelle des Républicains 1 (ainsi que 2 pour des élus classés divers droites).

En nombre de voix sur le plan national, cela donne :

6 425 568 pour la majorité présidentielle, soit 20,04 % des suffrages exprimés (13,02 % des inscrits) ;

2 104 981 pour Les Républicains soit 6,57 % des suffrages exprimés (4,27 % des inscrits).

Dans ces deux cas, c’est un véritable effondrement.

Il faut noter également la participation qui a été très importante, marquant la grande confiance existante en France envers le régime. Le taux d’abstention n’a été que de 33,29%, contre 52,49% en 2022 et 51,29% en 2017.

Il y a deux fois plus de personnes qui ont voté que de personnes qui se sont abstenues. Ce ne sont donc que 16 421 470 de personnes qui ont choisi de rester à l’écart des différentes dynamiques électorales. Par rapport au nombre de voix récoltées par le Rassemblement national et Eric Ciotti, cela fait tout de même un tiers de plus.

En ce qui concerne l’Assemblée nationale, le véritable enjeu de ce scrutin, il y a déjà 76 députés qui sont d’ores et déjà élus, ce qui exprime une grande vague, un engouement, dans certaines circonscriptions, soit pour le Rassemblement national, soit pour le « Nouveau Front populaire ». Il n’y avait que 5 élus au premier tour en 2022 et 4 en 2017.

La géographie électorale est très nette et mérite un commentaire. Il y a de manière flagrante un vote majoritaire soit pour le « Nouveau Front populaire », soit pour la majorité présidentielle, dans les circonscriptions des grandes métropoles, dont l’Île-de-France. A contrario, il y une vague Rassemblement national ailleurs.

C’est très visible avec les candidats élus au premier tour, dans le nord, l’est et une partie du sud pour le Rassemblement national, et en Région parisienne, à Rennes, Nantes, Marseille, Toulouse pour le « Nouveau Front populaire ».

Le choc psychologique produit par la domination du parti de Marine Le Pen conduit à un nombre extrêmement important de désistements au second tour (des candidats arrivés troisièmes et se retirant pour faire barrage au Rassemblement national). Lundi 1er juillet au soir, 155 désistements ont été recensés, dont 104 pour des candidats « Nouveau Front populaire » et 48 pour la majorité présidentielle.

Il faudra maintenant attendre le résultat du second tour dimanche 7 juillet pour bien saisir l’ampleur et la signification politique de ces élections. Notamment, il s’agira de savoir s’il y a une véritable vague populaire de contestation (ou plutôt d’aigreur contestatrice) faisant que le Rassemblement national obtient une majorité (et donc le gouvernement), ou bien si les partisans du turbocapitalisme et de la décadence culturelle postmoderne réussiront à garder l’hégémonie dans le pays.