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Effondrement de la France

Procès de Mazan: les femmes doivent assumer la violence

Toute personne équilibrée et avec des principes ne peut que tomber des nues en suivant le procès des viols de Mazan tant les divers protagonistes se révèlent sans âme. On parle des accusés bien sûr, mais aussi des interventions de leurs avocats à la barre et sur les réseaux sociaux.

A la barre, rien de nouveau, tout est tout à fait typique des procès pour viol et agression sexuelle : leur rôle consiste à démontrer la culpabilité de la victime pour prouver une prétendue relation bilatérale. C’est ce que subissent 100% des victimes allant jusqu’au procès de leur agresseur, très rarement en cour d’assises d’ailleurs, alors qu’on parle ici d’un crime.

On a alors un avocat qui dit que : « il y a viol et viol » et qu’il faudrait démontrer la volonté de violer pour qualifier un viol. Alors qu’il s’agit d’hommes qui veulent des rapports sexuels et ne se préoccupent de rien d’autre. C’est de l’opportunisme de la sexualité où le violeur est un entrepreneur de sa réussite, en mettant en œuvre d’ailleurs tout un tas de tactiques machiavéliques, et chaque « manière » de violer est justifiée et renforcée dans la société par des idées reçues ignobles.

Certaines idées reçues se ressentent quand des avocats de la défense demandent à Gisèle Pelicot si elle n’aurait pas par hasard des penchants exhibitionnistes. Vraiment tout est permis.

Ce genre de procès, et ce genre de tirades sont en fait d’une affligeante banalité dans la justice bourgeoise. Et cela perdurera tant qu’on fera cohabiter la possibilité du libertinage du « mon corps, mon choix » à toutes les sauces et la lutte contre le viol.

Cette vision de la libération féminine bourgeoise proposant aux femmes de consommer la sexualité comme des hommes ne les protège nullement. Et loin de ramener de la dignité continue de les avilir. Cette libération, qui a transformé une partie de la coercition des femmes en un « libre-arbitre » dénaturé par le poids des traumatismes, ne fait qu’entretenir une vision rétrograde de la sexualité féminine. Tout cela n’a, en effet, jamais permis de se libérer de l’idée de la femme sauvage, pécheresse ayant besoin d’être dominée, et par conséquent à disposition des pulsions masculines.

Affiche soviétique du début des années 1950 : le feu sacré de l’amour d’une mère inspire les travailleurs à lutter pour un avenir lumineux

Les féministes bourgeoises, elles, diront de manière idéaliste que c’est parce qu’il manque des mots dans la définition du viol qu’on en est encore là. Les mots dans la loi changeraient les mentalités?

Que dire alors, du fait que malgré l’indépendance juridique des femmes depuis les années 1970, une large partie des accusés avait intégré que l’aval du mari tenait lieu de consentement?

Quelques mots dans une définition juridique n’ont pas beaucoup de poids face à une oppression millénaire, pluri-millénaire même, puisque le renversement du matriarcat date d’il y a plusieurs milliers d’années.

C’est que surtout les lois reflètent les normes morales d’une époque. Le changement depuis « MeToo », c’est peut-être que les femmes se sont davantage parlé entre elles, et qu’elles se sont rendues compte que 99% de femmes de leur entourage avait vécu une agression sexuelle et qu’on ne parlait pas seulement de coups du sort, de la malchance de tomber sur un détraqué.

C’est d’ailleurs probablement pour une part de fascination morbide pour les faits-divers de désaxés mentaux que l’opinion publique s’est initialement intéressée au procès. Mais plus on découvre les profils des accusés et plus certains avocats se donnent en spectacle, plus il devient clair pour chacun qu’on à affaire à un problème profond.

Un problème aussi massif montre qu’en fait ces lois bourgeoises sanctionnant le viol apparaissaient comme une faible garantie à une moitié de la population qui avait peur qu’un inconnu surgisse dans une rue sombre et commette un viol avec violence.

Mais comme en réalité le problème vient de partout, c’est la moralité de notre époque sur le rapport à la sexualité, aux sentiments qui doit être remis en cause. Et pour une vrai nouvelle moralité, il faut bousculer les choses et que les femmes en soient la force motrice.

Nous affirmons ici que rien ne changera tant qu’il n’y aura pas d’organisations féminines structurées à vocation de masse, tournées vers l’idéal socialiste et qui, au lieu de vouloir réformer le droit bourgeois, le fera tomber par tous les moyens nécessaires!