Le Monde a publié un article, dont voici le titre et la présentation : « Décoloniser les arts : « Les Blancs doivent apprendre à renoncer à leurs privilèges ». Deux ouvrages invitent à déconstruire le mythe d’une culture et d’une société françaises que « des siècles d’esclavage et de colonisation n’auraient pas contaminées. Par Séverine Kodjo-Grandvaux. »
La justification de cette initiative se situe dans le paragraphe suivant, dont le passage le plus important est ici mis en gras :
« Il est vrai qu’en France la culture a été un lieu de contestation et d’ouverture, explique Françoise Vergès au Monde. Mais le monde culturel a construit son propre récit en oubliant sa complicité avec la misogynie, le racisme et le sexisme. Persiste cette fiction très occidentale de l’artiste comme génie, à part de la société, sage, dans une France dont le peuple porterait en soi, par nature, la liberté et l’égalité. Ce mythe vivace fait comme si des siècles d’esclavage et de colonisation n’avaient pas contaminé l’ensemble de la société française. »
Tout est dit quand on voit cela : la gauche « décoloniale », c’est-à-dire la gauche postmoderne, postindustrielle, adepte de la déconstruction, n’est que l’expression de la petite-bourgeoisie d’origine immigrée, cherchant des leviers pour faire sa place dans la bourgeoisie.
Pourquoi ? Pour deux raisons.
La première, c’est bien entendu qu’il n’y a pas du tout eu des siècles d’esclavage et de colonisation. N’importe qui connaissant un peu d’histoire voit bien que c’est absolument n’importe quoi.
La seconde, c’est que de toutes façons ce ne sont pas les « blancs » qui ont pratiqué la colonisation, mais certaines nations particulières. Les gens de couleur blanche ne se résument pas à la France, l’Angleterre, l’Espagne et le Portugal ou encore la Belgique. Ni les tchèques ni les slovaques n’ont colonisé personne, les Hongrois l’ont fait mais il s’agissait de « blancs » comme les slovaques, tout comme les Suédois ont colonisé les Finlandais, etc. etc.
L’esclavagisme et la colonisation obéissent à des lois économiques, propre à des régimes économiques particuliers. Il ne s’agit pas de choses se baladant au-delà des rapports entre les classes sociales… Mais il est vrai que là est toute la question.
Car en quoi la classe ouvrière française aurait-elle profité de la colonisation ? Qu’aujourd’hui elle profite indirectement du pillage des pays du tiers-monde, c’est évident. Cependant, tout le monde sait bien que la colonisation du passé n’a jamais profité qu’à la bourgeoisie, et même surtout une partie de la bourgeoisie.
A l’époque de la colonisation, en France les enfants travaillaient dans les mines… Les ouvriers se faisaient tirer dessus lors des grèves, vivant dans la misère la plus complète…
Cela, la gauche « postcoloniale » ne le sait pas, car elle ne l’a jamais su, se situant en-dehors de toute connaissance de la réalité historique du parcours du peuple, ne connaissant que les rêves petit-bourgeois.
Que ces gens lisent donc Emile Zola, au lieu de faire de la colonisation un phénomène transcendant qui aurait déformé toutes les mentalités. La seule chose qui déforme les mentalités, c’est le capitalisme car il a besoin d’individualisation, de concurrence. Et c’est à cela que contribue la gauche « décoloniale », « postcoloniale », tout ce que l’on voudra !