Les mots ont été dits. Emmanuel Macron a expliqué en marge d’une réunion d’une quinzaine de dirigeants à Londres dimanche 2 mars 2025 qu’il fallait une trêve courte en Ukraine pour organiser un « déploiement« .
« une trêve dans les airs, sur les mers et les infrastructures énergétiques »
Une trêve se décide à deux : sera-t-il discuté avec la Russie ? Ce n’est naturellement pas dit. Ce qui compte, c’est de parvenir à passer un cap dans l’intervention des pays européens. D’où le choix de la question aérienne. On est dans la perspective de l’emploi des forces aériennes militaires européennes, dans l’idée d’une trêve, et si celle-ci ne se réalise pas, pour l’obtenir.
Cette trêve est censée durer un mois. Et Emmanuel Macron de préciser :
« Il n’y aura pas de troupes européennes sur le sol ukrainien dans les semaines qui viennent.
La question, c’est comment on utilise ce temps [les semaines qui suivent, NDLR] pour essayer d’obtenir une trêve accessible, avec des négociations qui vont prendre plusieurs semaines et ensuite, une fois la paix signée, un déploiement. »
Il n’y aura pas de troupes, seulement un déploiement après l’accord de paix. Et si celui-ci ne vient pas, il sera facile d’inverser la proposition, en disant qu’il faut déployer pour forcer la paix.
D’abord, loin de la ligne sur le front. Puis, au fur et à mesure…
La réunion de Londres était organisée à la hâte à l’initiative des Britanniques, suite au positionnement net du Président américain Donald Trump de cesser le soutien à l’Ukraine. Zelensky était bien entendu présent. Les Européens prennent donc l’initiative (en tous cas, se l’imaginent-ils), avec comme perspective à moyen terme leur déploiement en Ukraine.
Etaient présents à Londres :
- le premier ministre britannique Keir Starmer,
- le président ukrainien Volodymyr Zelensky,
- le chancelier allemand Olaf Scholz,
- le premier ministre norvégien Jonas Gahr Store,
- la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen,
- le président du Conseil européen Antonio Costa,
- le président français Emmanuel Macron,
- le premier ministre canadien Justin Trudeau,
- le premier ministre tchèque Petr Fiala,
- le premier ministre néerlandais Dick Schoof,
- le président intérimaire de la Roumanie Ilie Bolojan,
- le ministre turc des affaires étrangères Hakan Fidan,
- la première ministre danoise Mette Frederiksen,
- le premier ministre suédois Ulf Kristersson,
- le président finlandais Alexander Stubb,
- la première ministre italienne Giorgia Meloni,
- le premier ministre espagnol Pedro Sanchez,
- le premier ministre polonais Donald Tusk,
- le secrétaire général de l’OTAN Mark Rutte.
Emmanuel Macron est une personnalité absolument centrale ici, d’ailleurs sur la photo il est au centre de la table avec le Premier ministre britannique (hôte de la réunion) et le Président ukrainien.

Il n’est pas question pour le Président français d’envisager la paix, de calmer la situation. Il marche vers la guerre, avec la Russie comme ennemi et il l’assume entièrement.
« Depuis trois ans, les Russes dépensent 10 % de leur PIB dans la défense. On doit donc préparer la suite »
Pour éviter les problèmes nationaux, Emmanuel Macron veut passer par-dessus les États, en utilisant l’administration opaque qu’est la Commission européenne, pour, dans un premier temps, lever 200 milliards d’euros pour la guerre.
Contournement démocratique, militarisme forcené, mis à l’écart de la société civile : le régime français, qui sur le plan intérieur relève dorénavant du semi-fascisme (en l’absence d’un réel parlement), prend toujours plus clairement la direction de la guerre. Et l’Union européenne est l‘élément central de cette articulation.
On peut compter sur le fanatisme d’Ursula von der Leyen, à la tête de la Commission européenne, qui n’a été élue par personne, qui n’a aucune assise démocratique, mais qui parle au nom des Européens pour les entrainer dans la guerre :
« Nous devons urgemment réarmer l’Europe. »
Le secrétaire général de l’Otan, Mark Rutte, a confirmé cette tendance, expliquant que davantage de pays européens vont augmenter leurs dépenses militaires, et s’en félicite.
Friedrich Merz, le futur chancelier allemand, pour l’instant en retrait, va dans le même sens de l’escalade coûte que coûte contre la Russie, parlant aux nom des Allemands et affirmant qu’ils seront :
« avec l’Ukraine pour le meilleur et pour le pire«
Le pire, voilà bien ce qui est envisagé, malgré les (maigres) prétentions à favoriser la paix.
L’Union européenne, alliée avec le Royaume-Uni, est devenue le centre mondial de l’escalade militariste menant à la troisième guerre mondiale. Les plans sont tout à fait clairs et assumés.
Le dirigeant britannique a par exemple expliqué en toute quiétude qu’une « coalition des volontaires » (européens et britanniques) était en train d’être organisée pour se rendre en Ukraine.
Le plan est donc diabolique : ils veulent organiser une trêve, soit disant pour la paix, pour en fait s’en servir de cheval de Troie pour le déploiement de troupes sous le nez de la Russie. L’issue sera fatale, et d’ailleurs ils le savent, puisque la question de l’arme nucléaire est concrètement et quotidiennement mise sur la table.
Emmanuel Macron n’hésite pas à dire qu’il est possible de placer des armes nucléaires françaises en Europe.
Et pour l’instant, hors de question d’aller dans le sens de la désescalade. Au contraire, le dirigeant britannique hôte de ce sommet a appelé unilatéralement à maintenir l’aide militaire à l’Ukraine et augmenter la pression économique sur la Russie.
Les dirigeants européens soutenaient la guerre américaine contre la Russie au moyen de l’Ukraine, car ils espéraient profiter du dépeçage de la Russie. Maintenant que les États-Unis sont stratégiquement en retrait, ils sont dégoûtés, alors ils n’ont plus d’autre choix que d’y aller encore plus fort.
L’heure est extrêmement grave. Ce qui se joue est exactement la même chose que ce qui s’est passé au début des années 1910, quand les dirigeants européens ont préparé la guerre mondiale, puis ont tout fait pour qu’elle se produise et que le massacre ait lieu.
Il faut saboter ces nouveaux plans bellicistes, il faut dénoncer avec la plus grande vigueur le plan fanatique de l’Union européenne et du Royaume-Uni pour faire la guerre à la Russie.
Le vide abyssale de la Gauche et l’apathie de la jeunesse contre la guerre est une honte historique. Il devrait y avoir immédiatement des millions de gens dans la rue contre la guerre, il n’y a que des esprits vides et passifs, qui regardent l’horreur se dessiner sous leurs yeux. C’est une catastrophe.