« Le fascisme est à nos portes : riposte antiraciste ! » : tel était le titre d’un article de l’Union Communiste Libertaire peu avant les manifestations anti-racistes du 22 mars 2025. Quelle mythomanie. Quel ridicule.
Mais le 22 mars 2025, la « gauche de la gauche » a tout révélé. Numériquement, elle ne représente plus grand chose. Culturellement, c’est du folklore, et ce n’est même pas joli. Idéologiquement, c’est creux.
Politiquement, c’est la gauche des libéraux-libertaires, car le fond de l’affaire des manifestations du 22 mars 2025, c’est le rejet de la droite version « Bolloré » et Cyril Hanouna. Une vraie menace, mais clairement secondaire, et surtout d’un choix douteux lorsqu’on sait que cette droite n’est pas favorable à la guerre contre la Russie.
Autant dire les choses : cette « gauche de la gauche » à la française est à l’agonie et ne représente que l’aile ultra-gauche d’Emmanuel Macron. C’est la même fascination pour les immigrés et les LGBT, le même refus de tout ce qui se rapporte au Socialisme, le même culte de la mondialisation bienheureuse et de l’État républicain bienveillant et accueillant.
On est dans le cinéma petit-bourgeois à la française. Il n’y a pas de contenu, pas d’envergure. Le logiciel est bloqué en 1995, à peu près.
On veut une preuve ? Il suffit de regarder ce que dit cette « gauche de la gauche » sur l’escalade militaire française contre la Russie. Strictement rien, elle ne dit rien. Et qui ne dit mot consent.
Au mieux a-t-on, à la marge, une mise dos à dos de la Russie et de l’Otan. Sauf que telle n’est pas la ligne juste : il faut assumer que l’ennemi est dans son propre pays et donc l’ennemi c’est avant tout l’impérialisme français. On n’est pas là pour relativiser, il faut combattre son propre impérialisme.
Mais les petits-bourgeois sont très contents de vivre dans leur bulle. Ils savent qu’il y a des choses à ne pas toucher. On ne remet pas en cause la place des animaux dans la société française, on ne refuse pas la dissuasion nucléaire, on ne dénonce pas l’armée française, on n’aborde surtout pas la question des aides financières et militaires au régime ukrainien.
On veut une seconde preuve ? Le gouvernement n’a pas de majorité. En pratique, si l’on veut dénoncer le fascisme, il est précisément dans cette situation. Mais là encore, dénoncer le régime, c’est inconcevable pour une « gauche de la gauche » dont le noyau dur, ce sont les fonctionnaires et des jeunes radicalisés qui, bien sûr, ne le restent jamais longtemps.
Comme cela fait toujours moins de monde, on a également droit au racolage massif au moyen de la Palestine, afin de « charmer » les gens d’origine arabe. L’antisémitisme n’est ici jamais bien loin, comme le montre l’affiche de La France insoumise pour les manifestations, avec Cyril Hanouna caricaturé de manière sordide.
Tout cela est lamentable, tout cela est faux, tout cela doit être jeté à la poubelle. Il n’y a rien à sauver. Ce n’est même pas une autocritique dont on a besoin, celle-ci est même impossible tellement on est dans une démarche de centre-ville, de petits propriétaires de gauche, de biens-pensants façonnés par l’esprit républicain français. C’est du Jean Jaurès et encore celui-ci était au moins tourné vers les ouvriers.
Pour se rassurer, les manifestants peuvent dire qu’ils étaient présents dans 160 villes. Ils sont effectivement dans tout le pays. Il n’y a pas une ville où ils ne forment pas la quasi totalité de la « gauche de la gauche ». Il n’y a qu’eux.
Ce qui veut dire qu’il n’y a rien. Ce qui se ressent sur l’impact populaire, inexistant. Absolument toute la gauche de la gauche a mobilisé, des centaines d’associations et de partis, des syndicats également. Cela donne des chiffres extrêmement faibles, avec des gens qui seraient venus de toutes façons dans la rue, quel que soit le thème.
3 500 personnes à Rennes, 4 000 à Toulouse, 3 400 à Marseille, 22 000 à Paris (et plusieurs centaines de milliers selon La France insoumise !!!), 6 000 à Lyon, 1 300 à Avignon, 600 au Havre, 500 à Pau, 200 à Périgueux, 1 200 à Angers, 600 à Nîmes, 100 à Carcassonne, 2 000 à Brest, 200 à Agen, 120 à Saint-Lô, 800 à Nice, 3 000 à Montpellier, 200 à Arras, 350 à Mulhouse, 400 à Limoges, 2 000 à Strasbourg, 500 à Morlaix, 200 à Niort, 150 à Laval, 350 à Vannes, 250 à Saint-Malo, 500 à Angoulême, 300 au Puy-en-Velay, 150 à Troyes, 4 500 à Nantes, 300 à Reims, 250 à Granville, 200 à Redon, 100 à Arles, 450 à Saint-Nazaire…

La France insoumise voit dans les manifestations du 22 mars 2025 une victoire de l’unité populaire. C’est mensonger, risible, aberrant.
C’est cependant une bonne chose. Cela veut dire que tous ces gens, qui sont des obstacles objectifs à toute poussée révolutionnaire, ne pèsent plus rien. Ni culturellement, ni idéologiquement, ni politiquement, ils ne représentent plus un frein.
Quand cela va craquer, cette digue « de gauche » construite par le capitalisme, au service du capitalisme, ne tiendra pas. C’est excellent vue la tempête qui vient.
La révolution empêche la guerre, ou la guerre provoque la révolution !