Indopak : du massacre de Pahalgam à l’opération Sindoor

8 mai 2025

2020 a été l’année du grand tournant ; la pandémie a ouvert les portes des enfers. Pourquoi ? Parce que la pandémie a enrayé le capitalisme, et le capitalisme fonctionne par cycles d’accumulation du capital. Le retard dans l’accumulation a dû être rattrapé, ce qui n’est pas possible, et tout est déséquilibré.

Il ne reste alors que la guerre comme moyen de mener le repartage du monde. La conquête de territoires est le moyen de faire tourner l’industrie de guerre et d’avoir à sa disposition de nouvelles zones où exploiter.

C’est le sens de la guerre indopak, de la guerre entre l’Inde et le Pakistan. Cette guerre est inévitable, car la guerre est inévitable dans le capitalisme. Les événements s’enchaînent inéluctablement.

L’initiative, comme toujours, tient à une provocation. Cinq terroristes en tenue militaire, équipés de carabines Colt M4 et de fusils d’assaut AK-47, sont venus massacrer un groupe de touristes dans le Cachemire sous contrôle indien, le 22 avril 2025, près de la ville de Pahalgam.

Les touristes ont été sélectionnés, leur religion contrôlée, et seuls les hindous ont été assassinés, soit 25 personnes. Un guide touristique musulman héroïque a tenté de prendre une arme aux tueurs, il a été tué dans sa tentative.

C’est un crime typique de la guerre de religion en Inde depuis la colonisation britannique, une guerre présentée comme « communautaire ». En effet, la colonisation britannique a séparé les communautés religieuses, les présentant comme des communautés en tant que telles, voire comme des nations.

C’est le principe de diviser pour régner. Les assassins islamistes s’alignent sur cette logique meurtrière propulsée par la colonisation britannique. En allant voir des gens et en leur demandant « Hindu hai, muslim hai? », ils pratiquent une sélection génocidaire qu’on connaît depuis plusieurs décennies dans la question indopak… depuis la colonisation britannique, en fait.

Le Cachemire lui-même est le produit sanglant de la colonisation : il était peuplé d’une majorité de musulmans en 1947, mais le prince local était hindou et le territoire a été rattaché à l’Union indienne, ce qui a provoqué un conflit sans fin. Cela étant, la partition même de l’Inde était criminelle en soi et correspondait au prolongement de la politique de diviser pour régner.

Après l’attentat criminel du 22 avril 2025, l’Inde a expulsé les Pakistanais, stoppé le courrier avec le Pakistan, bref fait en sorte de couper tout contact possible. Puis, elle a lancé l’opération Sindoor, le 7 mai 2025.

Sindoor est une poudre rouge qu’on enduit sur la séparation des cheveux d’une femme qui se marie, dans l’hindouisme, et qu’elle est censée conserver tout au long de sa vie de femme mariée.

Cette opération militaire indienne a consisté, du point de vue indien, en l’envoi de missiles sur des bases de groupes armés islamistes appartenant au Lashkar-e-Taiba et au Jaish-e-Mohammed. Ces bases se trouvaient au Cachemire sous contrôle pakistanais ou directement au Pakistan. Au sens strict, ont été ciblés deux bases, un centre médical, une mosquée et un séminaire.

L’armée indienne a briefé sur l’attaque à travers la voix de deux officiers, Sofiya Qureshi de l’armée de Terre et Vyomika Singh des forces aériennes, soit une femme au nom musulman et une autre au nom hindou. Sofiya Qureshi a très largement été mise en avant par la presse indienne, afin de souligner que ce n’est pas l’islam qui est visé, une manœuvre à la fois importante car 15 % des Indiens sont musulmans, mais malaisé car le régime est clairement positionné sur une ligne nationaliste hindoue.

Vyomika Singh et Sofiya Qureshi

Le Pakistan accuse l’Inde d’avoir visé également des civils, d’avoir tué 31 citoyens pakistanais dont des enfants, et d’en avoir blessé 46 autres.

Il apparaît également comme quasi certain qu’un avion Rafale employé par l’Inde durant l’opération Sindoor a été abattu par l’armée pakistanaise. Celle-ci revendique la destruction de six avions militaires indiens et a également procédé à des tirs d’artillerie.

On est là déjà dans quelque chose de très grave et le processus ne peut que continuer. Il y aura des représailles pakistanaises et tout cela continuera jusqu’à l’affrontement ouvert. Telle est la loi de la crise du capitalisme : se précipiter dans la guerre est une obligation.

Chaque partie du monde bascule, au fur et à mesure, jusqu’à la troisième guerre mondiale, qui a en un sens déjà commencé, puisque finalement tout ce qui compte vraiment dans ce processus, c’est la bataille entre les superpuissances américaine et chinoise pour l’hégémonie mondiale.

Contre ce processus généralisé, il faut les masses en mouvement, les masses qui rompent avec le capitalisme. Ou la révolution empêche la guerre, ou la guerre provoque la révolution !