Les animaux victimes chaque jour de « faits divers »

1 août 2025

Il n’y a pas une semaine qui passe sans des affaires de maltraitance d’animaux, d’élevages clandestins et d’empoisonnements d’animaux sauvages. Et cela fait plusieurs décennies que ça dure.

C’est que la société française a décidé que cela n’était que des faits divers, qu’il y avait des organismes pour s’occuper de ça (relevant de la préfecture ou de la gendarmerie), qu’il n’y avait donc pas lieu d’en parler outre-mesure.

Tout ce qui relève du rapport aux animaux, dans notre pays, relève de l’administratif. Il y a des mesures, il y a des répressions, cependant en dernier ressort tout dépend des choix de l’administration.

C’est un savant rapport de force qui se joue et tout est fait pour que le calme règne. Les peines sont clémentes, ne frappant que les cas les plus visibles, tel cet agriculteur à la retraite qui en octobre 2024 a été condamné à une dérisoire amende de 1 000 euros pour avoir empoisonné, une année auparavant, treize buses, trois renards et un milan royal.

L’humanité, en France, peut saccager la Nature et détruire la vie sauvage : il n’y a pas d’obstacle, si ce n’est une demande typiquement française que les choses restent « mesurées ».

En parlant de mesurer, justement, regardons la taille de l’Office français de la biodiversité sur le plan de son personnel. On y trouvera… 1 700 inspecteurs. 1 700 inspecteurs à l’échelle du pays ! Voilà qui montre bien à la fois le peu d’ambition et la volonté de ne surtout pas déranger. C’est un personnel réduit à sa portion congrue, afin de se contenter d’éviter les cas les plus graves.

Qu’on ne vienne toutefois pas s’imaginer que c’est simplement une volonté politique qui manque. C’est toute une culture qui est catastrophique en France. Le rapport aux animaux est d’un côté commercial, de l’autre à prétention scientifique : l’expérimentation animale, cette horreur inacceptable, est tout à fait accepté.

Il n’y a pas de place pour les sentiments. Le mot d’ordre de la LPO, la Ligue pour la protection des oiseaux, c’est par exemple « agir pour la biodiversité ». Tout est systématiquement fait de sa part pour éviter toute « sensiblerie », toute affirmation d’une valeur en soi de la Nature.

Il y a aussi ce perpétuel besoin de ne pas vouloir choquer. La LPO explique ainsi que « bien que difficilement mesurable (malgré des études conduites aux USA ou en Angleterre… cf. annexes), l’impact des chats errants comme des chats harets (chats domestiques redevenus sauvages) sur la petite faune sauvage est loin d’être anodin ».

Loin d’être anodin ? Il y a 13 millions de chats domestiques, à quoi s’ajoutent les chats redevenus sauvages. C’est dévastateur pour les oiseaux. Mais comme c’est un sujet complexe, très complexe et sensible, la LPO fait à la française, en se la jouant mesuré.

On a la même chose avec les zoos, ou avec la chasse : « Certains responsables cynégétiques cherchent à radicaliser la position de la LPO sur la chasse, voulant nous faire passer pour des extrémistes avec lesquels il serait vain d’essayer de discuter ».

Surtout ne pas avoir l’air radical ! Sauf qu’en ce qui concerne les animaux, si on n’est pas radical, on n’est rien et on ne fait rien pour les animaux. Le statu quo, c’est le massacre et la destruction.

Cela reflète la situation historique : sans le Socialisme, sans la révolution, rien ne peut être modifié de manière véritable dans notre pays.