La Russie « réelle menace » en 2030 selon le CEMA Thierry Burkhard

2 août 2025

Mi-juillet s’est tenue à Kiev le France-Ukraine Defense Innovation Forum, avec 300 participants. Il a été organisé par le Gicat (Groupement des industries françaises de défense et de sécurité terrestres et aéroterrestres) avec l’Agence de l’innovation de défense, les ministères ukrainiens de la Défense et des Industries stratégiques.

Une telle information n’intéresse personne en France, sauf bien sûr la haute bourgeoisie et l’industrie de la guerre. Ce sont deux forces sociales qui, quoi qu’il arrive en France, ont le dessus, car l’objectif stratégique est l’affrontement français avec la Russie.

Il peut se passer des choses à la surface du régime, sur les plans sociaux, économiques, politiques, etc., dans tous les cas la matrice est posée.

L’ interview du chef d’état-major des armées françaises Thierry Burkhard à l’hebdomadaire britannique The Economist du 31 juillet 2025 en est une preuve de plus. Ses propos sont sans ambiguïtés.

Voici le premier paragraphe de l’interview, qui se présente comme des propos rapportés.

La Russie se réarme suffisamment vite pour constituer une « réelle menace » pour l’Europe d’ici cinq ans, affirme le général Thierry Burkhard.

Ce chiffre se situe dans la fourchette basse des estimations de ses pairs de l’armée et du renseignement.

D’ici 2030, déclare-t-il à The Economist, « la Russie disposera à nouveau des moyens de représenter une menace militaire pour les pays occidentaux, et en particulier pour les pays européens. »

On est là dans le bourrage de crâne et la mobilisation en faveur du conflit armé, présenté comme inévitable. Il y a une idée distillée avec : celle d’une victoire est possible, voire facile.

Du point de vue de Thierry Burkhard, il suffirait de faire en sorte que la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni deviennent les piliers de l’OTAN. C’est l’idée d’une sainte alliance pour se partager le cadavre de la Russie.

Mais il prévient que la guerre ne se gagne pas qu’avec des Ferraris. Ce qu’il veut dire par là, avec cette étrange expression, est qu’il va falloir produire de l’armement de masse, et pas seulement de la haute technologie. Le rôle de l’Ukraine apparaît ici comme essentiel comme lieu d’expérimentation et comme base productive à bas coût.

Comme cela demande un haut niveau d’organisation, d’investissements, il affirme qu’une convergence de pays est nécessaire afin de mettre en place une réelle industrie de l’armement.

Il est vrai que celle-ci n’aura pas la dimension de celle des États-Unis. Ce sera suffisant pour autant. Et de toute façon, c’est nécessaire car :

« La France ne peut pas lutter seule contre la Russie. »

On a donc le chef d’état-major des armées françaises Thierry Burkhard (remplacé dans quelques semaines en raison de la retraite) qui parle ouvertement de guerre, de nécessité de la mener, du caractère impératif de la préparer.

Voilà où on en est ! Et c’est inacceptable : il faut absolument que la conscience de classe se reconstitue en France, sans quoi le pays va marcher tel un zombie au conflit. Il faut un prolétariat capable de s’opposer à la bataille pour le repartage du monde !