En France se déroule quelque chose de terrible, en filigrane, à la marge. L’antisémitisme comme idéologie anticapitaliste romantique se déverse, en effet, à grande échelle et à grande vitesse, sans que personne ne veuille s’en apercevoir.
Si on regarde les choses formellement, l’antisémitisme ne consiste qu’en des faits divers, tout à fait odieux et provocateurs. C’est de la stupidité et de l’agressivité horrible, tels des propos dans des groupes WhatsApp et Instagram d’étudiants.
Si on connaît par contre l’Histoire et l’économie politique, alors c’est un désastre qui se profile, car comme le dit la Gauche historique, « l’antisémitisme est le socialisme des imbéciles ».

Prenons par exemple la Taxe Zucman, qui a été énormément mise en avant en septembre 2025, à la fois par les médias, une partie de la gauche, une partie de la gauche de la gauche.
L’idée est simple : mettre en place un impôt plancher de 2 % sur le patrimoine des ultra riches.
Or, si en apparence c’est une mesure de gauche, c’est en réalité tout à fait conforme à l’idéologie fasciste qui oppose un capital « créatif » à un capital « parasitaire ».
La Gauche historique critique le capital en général : tous les capitalistes doivent être expropriés. Il n’y a pas un bon et un mauvais capitalisme.
La démagogie fasciste prétend par contre qu’il y a un mauvais capital, parasitaire et cosmopolite, et un bon capital, créatif et national.
L’idéologie de la Taxe Zucman relève, dans ses fondamentaux, de l’idéologie fasciste. C’est une bombe à retardement idéologique qui a été valorisée.
Il en va de même pour le pseudo soutien à Gaza.
En pratique, Israël détruit Gaza et espère en chasser les Palestiniens ; en ce sens, la famine est ouvertement utilisée et les armes tuent de la manière la plus large possible.
Et on peut voir que le soutien à Gaza fait en France n’a aucune incidence sur ce qui se passe. Cela signifie donc qu’on est dans du théâtre ; si vraiment, il y avait un soutien réel à Gaza, les choses iraient bien plus loin et auraient une autre dimension.
Ce qui se passe, c’est que le soutien à Gaza est, dans ce qu’il diffuse, une idéologie à la Dieudonné : une lutte contre l’oppression, avec l’affirmation d’une communauté opprimée, tout cela par une entité hostile aux contours indéfinis.
Ce n’est pas, en effet, Israël qui est dénoncé mais le « sionisme » et surtout les « sionistes », qui sont ici des sortes de fantômes puisque tous les Juifs le seraient sans l’être, même des non-Juifs le seraient sans avoir de liens avec Israël, etc.
On est ici dans une mobilisation irrationnelle, où des fantasmes sont projetés et dont les Palestiniens sont d’ailleurs matériellement absents.
Il faut ici dire les choses telles qu’elles sont : une très large partie de la gauche de la gauche, fatiguée de n’arriver à rien et par rejet du rôle de l’idéologie socialiste, pratique la démagogie ouvertement tournée vers les jeunes musulmans.
Un tel populisme, évidemment, est largement appuyé par les islamistes (car le Hamas relève des Frères musulmans, tout comme la Turquie et le Qatar).
La facture va être salée.
Enfin, il y a la mobilisation du 2 octobre 2025. L’intersyndicale appelle à la mobilisation contre les mesures gouvernementales le jour… de Yom Kippour, la principale fête juive.
Faut-il y voir de la stupidité, un oubli, la considération antisémite que les Juifs ne font pas grève, ou bien qu’ils n’existent pas, ou bien qu’ils sont tous bourgeois ?
Peu importe. Cela en dit long sur ce qui se passe, non pas en surface, mais dans les interstices de la nullité absolue du mouvement contestataire en France.
Oui, il faut le dire, sans le socialisme scientifique, sans la Gauche historique, tout est vain et tout tourne forcément très mal.
Le refus de ce qui est intellectuel et culturel, à gauche de la gauche, est criminel, et ce sont des monstruosités qu’on produit en ce moment, comme des gauchistes qui s’imaginent que le Hamas est l’avant-garde de la révolution mondiale ou des contestataires qui délirent au point de considérer comme « anticapitaliste » une taxe de 2 % sur les super-riches.
Il ne faut surtout pas se laisser contaminer par toutes ces horreurs, expressions de la bêtise d’une société française capitaliste en perdition. Il faut le drapeau rouge du socialisme, et rien d’autre ; il ne faut rien céder à un monde en décadence !