La CGT, Gaza, la taxe Zucman : la pensée magique mène à l’échec

29 septembre 2025

La Gauche historique affirme que ce qui compte, c’est l’élévation du niveau de conscience et l’organisation. Tout ce qui échappe à ces deux critères relève du spontanéisme, qui ramène au capitalisme.

On en a la preuve avec la rentrée 2025. Il y a dans le fond de l’air un très grand besoin de contestation, de révolte contre la vie quotidienne telle qu’elle se présente à nous, avec sa pression, son ennui, sa cherté, son manque de perspective.

Il n’y a toutefois absolument rien qui s’exprime, car le travail de fond est contourné à la fois par la gauche gouvernementale et par une gauche de la gauche acquise aux valeurs postmodernistes (les ouvriers on s’en moque, il faut reconnaître les communautés et les séparer, les LGBT sont révolutionnaires, les migrants sont les grands opprimés, etc.).

Le résultat c’est que même sans rien faire – surtout sans rien faire – l’extrême-Droite de Marine Le Pen et de Jordan Bardella engrange de la légitimité.

C’est inévitable. À quel moment des gens peuvent-ils penser que la CGT peut jouer un rôle positif ? Ce syndicat est imbriqué dans le capitalisme depuis 1945. Il s’est très violemment opposé à mai 1968.

Les mœurs des syndicalistes CGT sont rétrogrades, passéistes, dans un style « populaire » assumé dans un style « beauf » afin de masquer qu’en réalité on a l’aristocratie ouvrière, c’est-à-dire la couche des ouvriers et travailleurs en général qui acceptent le capitalisme pour trouver le moyen de posséder leur logement, une résidence secondaire, leur voiture, et d’avoir un style de vie de petit propriétaire.

La CGT est présente au Conseil économique, social et environnemental, à la Commission paritaire nationale de l’emploi, aux comités d’entreprise, aux comités sociaux et économiques, aux organismes de sécurité sociale et les instances de retraite, aux négociations sectorielles et interprofessionnelles.

La CGT, comme tous les syndicats, est un outil de gestion du capitalisme moderne ; d’ailleurs, la CGT n’est pas seulement non politique, elle est explicitement anti-politique, elle rejette tout contenu qui risquerait de déborder son syndicalisme.

Or, le syndicalisme est important, mais il est totalement secondaire. La lutte des classes concerne en premier lieu la politique, la culture, la vision du monde. La CGT est un vecteur pour niveler par le bas et assécher les esprits, pour étouffer la contestation de la vie quotidienne.

C’est pour cela que la CGT se relie parfaitement avec les milieux bourgeois de gauche qui mettent en avant la taxe Zucman, ainsi que la contestation populiste qui s’imagine changer quoi que ce soit en chantant « free free Palestine » pendant que Gaza se fait détruire, sa population affamée, maltraitée et massacrée à chaque occasion.

On est dans la pensée magique. La CGT utilise le mythe de la grève générale, les tenants de la taxe Zucman font le chantage au réformisme réaliste qui paverait la voie à on ne sait trop quoi, et enfin il y a ceux qui utilisent le drame de Gaza pour s’inventer une fiction dont ils seraient les chevaliers.

Pendant ce temps-là, rien ne change, le niveau de conscience ne s’élève pas, l’organisation des travailleurs ne progresse pas, la vie quotidienne continue comme si de rien n’était.

Car il est évident que tant que les gens vont au McDonald’s ou mangent des kebabs, tant qu’ils se précipitent dans la fast fashion, tant qu’ils sont hypnotisés par les réseaux sociaux… ce sera le désastre.

Il faut la rupture subjective, celle qui ne peut être amenée que par la conscience socialiste, qui exige l’expropriation de la bourgeoisie, la défense de l’héritage culturel historique, la promotion du réalisme dans les arts, la célébration des sentiments, la protection des animaux, le respect pour la Nature.

Ceux qui ne veulent pas assumer l’Utopie sont condamnés au glauque, au morbide, au malveillant. Et leur action est vaine, car ils sont en dehors du cadre historique, qui exige la révolution !