Lecornu de nouveau premier ministre : la France pourrie

11 octobre 2025

La France capitaliste est en pourrissement complet, il n’y en a pas un pour rattraper l’autre, tant chez les gens que dans le personnel politique. C’est la décadence à tous les niveaux, dans tous les domaines.

C’en est arrivé au point que le régime ne parvient pas à mettre en place un gouvernement, et que les masses regardent cela d’un air critique mais dédaigneux, sans jamais chercher à faire un pas vers la politique.

La passivité prédomine totalement, et avec cela l’indifférence, l’abrutissement, la stupidité. C’est le socialisme ou la retombée dans la barbarie, et là on retombe chaque jour davantage dans la barbarie.

Un rôle particulièrement pervers est joué ici par les socialistes. Ils se sont rendus à l’Élysée le 10 octobre, comme tous les partis susceptibles de soutenir un nouveau gouvernement. Devant les journalistes, sur le perron de l’Élysée, ils ont dit qu’ils étaient scandalisés, que le président Emmanuel Macron ne leur avait rien dit !

Quelques heures plus tard, l’Elysée annonçait la reconduction de Sébastien Lecornu comme premier ministre (quatre jours après sa première démission où il a dit qu’il ne serait pas non plus le prochain premier ministre), et les médias diffusaient l’information d’un accord de non-censure du gouvernement par les socialistes.

Le secrétaire général du parti Pierre Jouvet a naturellement démenti. Qu’importe, les faits sont là : le centre de gravité politique du régime tente absolument de préserver la stabilité du pays. Les socialistes sont au premier rang pour empêcher que quoi que ce soit se passe.

Il y a une peur bleue d’un événement venant déchirer le voile cachant les rapports sociaux. C’est d’autant plus vrai qu’il n’y a pas d’opposition révolutionnaire, que nous sommes dans un contexte de lutte des classes où toutes les classes sont paralysées !

La bourgeoisie est décadente, elle ne maîtrise plus la réalité comme elle pouvait le faire auparavant.

Si elle avait auparavant des valeurs réactionnaires, elle est désormais imbibée des principes de la société de consommation et le libéralisme qui était laissé aux portes de l’Assemblée nationale et des ministères a désormais libre cours partout.

Quant au prolétariat, il est largement corrompu culturellement et totalement inexistant politiquement. Il a abandonné depuis des décennies tout principe de socialisme, de communisme, de révolution.

Au mieux (ou au pire), certains secteurs font du syndicalisme, sans aucune envergure, avec comme seul désir de profiter davantage du capitalisme.

Dans cette situation, où il devrait y avoir de violents affrontements dans les luttes des classes, mais où il n’y a rien, il est impossible de trouver de la cohérence.

Et cela inquiète le régime qui aimerait bien trouver une cible, mais n’en trouve aucune !

Dialectiquement, elle ne veut pas en trouver non plus. D’où l’absence de dissolution de l’Assemblée nationale, afin de ne donner aucun prétexte à quoi que ce soit, surtout d’inattendu.

Qu’importe que le gouvernement soit introuvable, que les dettes soient immenses et qu’il ait été décidé qu’il fallait faire la guerre à la Russie. La priorité, c’est de ne rien faire qui puisse mettre le feu à la prairie.

En même temps, il faut aller faire la guerre à la Russie, combler les déficits, résoudre le problème de la dette…

C’est une contradiction explosive. Et on sait ce qui se passe quand le calme ne peut plus être maintenu.

La bourgeoisie décide de donner les clefs du pouvoir à la pire réaction, suivant le principe « pour que rien ne change, tout doit changer ». Lorsque les masses bougeront, avec retard, difficilement et incultes politiquement, tout sera prêt pour qu’elles tombent dans le panneau de la démagogie. Tout est déjà bien en place avec Marine Le Pen et Jordan Bardella.

La seule chose qui puisse empêcher une situation dramatique, c’est l’affirmation de la révolution, du Socialisme, de l’affrontement avec la bourgeoisie en tant que classe. Tout le reste est mièvre et hors-sol, et ne correspond pas aux attentes de l’Histoire.

C’est une période de crise que l’on vit – il faut faire en sorte qu’elle devienne une période de crise révolutionnaire. Et c’est dans le combat contre l’escalade militaire contre la Russie que tout se décide : ou la révolution empêche la guerre, ou la guerre provoque la révolution !