Au lieu de s’écharper autour d’un budget sur lequel ils n’ont aucune prise, les députés feraient mieux de s’intéresser à ce que fait Emmanuel Macron. Lundi 17 novembre 2017, il a en effet reçu en grande pompe le dirigeant ukrainien Volodymyr Zelensky et négocié avec lui tout un tas de choses relevant de la guerre.
C’est de la plus haute importance, car c’est une nouvelle étape dans l’implication de la France dans la guerre américaine contre la Russie. Mais cela n’intéresse personne, comme si la guerre à la Russie était une chose entendue et qu’il fallait simplement laisser à Emmanuel Macron le loisir de la « gérer ». Cela dans le plus grand secret, sans jamais rendre de comptes à qui que cela soit.

Il n’y a aucune opposition à la guerre en France, alors qu’en pratique notre pays s’implique de plus en plus dangereusement contre la Russie. La tendance qui est prise est très mauvaise, vraiment très mauvaise.
Ce fut la 9e fois que le dirigeant ukrainien était reçu par Emmanuel Macron. Cette fois pour signer des engagement sur le long termes, sur les dix prochaines années. Le plan américain est clair : l’Ukraine a été sacrifiée en tant que nation, elle doit maintenant ne plus consister qu’en une gigantesque base militaire surpuissante, prête à tout pour servir le capitalisme occidental contre le capitalisme concurrent venant de Chine et de son alliée la Russie.
C’est de la folie furieuse, mettant en place une 3e guerre mondiale ; la France y participe de plain-pied. C’est aussi simple et terrible que cela. Les choses ne se sont pas déroulées autrement avant 1914 : tout a été mis en place pour la guerre avec le même secret, la même course à l’armement, le même piétinement des peuples et de la démocratie.
Dans ce parcours meurtrier, le narratif prend toujours une place essentielle. Il s’agit d’avoir toujours réponse à tout, de prétendre que les fautifs sont en face et qu’il s’agit de se défendre.
Alors il est parlé de paix, pour préparer la guerre. C’est vieux comme le monde, mais quand on a une population apathique, avec des dirigeants politiques corrompus et décadents, cela fonctionne très bien.

Emmanuel Macron a prétendu pouvoir expliquer lors de sa conférence de presse commune avec Zelensky à l’Élysée que :
« Tout est prêt pour la paix, la Russie seule s’y refuse. »
C’est faux, archi faux. La France (tout comme la Russie) refuse la paix et fait tout pour que la guerre continue. On n’œuvre pas pour la paix en armant toujours plus l’une des parties et en attisant sa haine. C’est pourtant ce que fait Emmanuel Macron.
La visite du dirigeant ukrainien a consisté d’abord en un accueil le matin sur une base militaire aérienne (à Villacoublay dans les Yvelines) pour signer un lourd contrat d’armement : l’achat d’une centaine d’avions de combat français Rafale ainsi que des radars Thales, huit systèmes de défense aérienne SAMP/T de nouvelle génération fabriqués par Eurosam (Thales et MBDA), des bombes propulsées AASM Hammer de Safran, des missiles, des drones d’observation, d’attaques ou d’interception (fabriqués par une dizaine d’entreprises françaises comme Delair, Harmattan AI, Alta-Ares).
On ne connait pas le détail, car comme on l’a dit tout cela est opaque, et il n’y a aucun personnel politique, pas même des députés d’opposition (prétendument de gauche ou prétendument nationaliste) pour demander des comptes.

Emmanuel Macron en tous cas s’en félicite, et parle d’un « grand jour », en français et en ukrainien, en publiant une photo sur les réseaux sociaux. Il sait très bien de quoi il parle, il est très bien placé pour le savoir : c’est effectivement un grand jour pour l’implication de la France dans la marche vers la 3e guerre mondiale. Cela n’œuvre en rien pour la paix.
Volodymyr Zelensky a ensuite été emmené au Mont Valérien près de Paris pour visiter l’état-major de la « force multinationale Ukraine ». Là encore, c’est opaque, personne ne sait vraiment de quoi il s’agit ni n’a son mot à dire. On se contentera de savoir que les dirigeants préparent la guerre avec des états-majors, et qu’ils se font régulièrement des visites pour se raconter l’avancement des choses.
Tout cela confirme absolument ce que nous disons depuis le 26 février 2024, et tous les faits sont documentés dans la chronologie depuis cette date. Il y a une escalade militaire française contre la Russie et c’est le produit de la crise du capitalisme français qui trouve par là un moyen pour essayer de s’en sortir.
C’est le choix du capitalisme français dans le grand cadre de la bataille mondiale pour le repartage du monde, qui a comme principaux protagonistes les superpuissances américaine et chinoise en lutte pour l’hégémonie mondiale.
Il faut utiliser notre chronologie, absolument incontournable pour tout travail réel contre la guerre. Il ne faut pas attendre que la guerre se présente telle quelle, sans masque. Il s’agit de comprendre qu’il y a une mise en place, une narration.
Et qui lit intelligemment la chronologie ne peut que reconnaître les faits et saisir la gravité de la situation.
