Le football et le rugby sont d’après les historiens des variations de la soule (ou choule), un jeu de balle assez brutal. Une certaine forme de ce jeu serait toujours pratiquée traditionnellement dans certaines régions en France.
Depuis 1850 environ, les institutions sportives ont fait beaucoup d’efforts pour séparer football et rugby de la soule d’une part, et pour les distinguer l’un de l’autre d’autre part, par le développement de règlements spécifiques.
Le règlement officiel du football (Laws of the Game en anglais) comprend dix-sept règles écrites augmentées de quelques annexes. Néanmoins, il est dit de manière très officielle qu’une Law 18, la dix-huitième règle, supplante toutes les autres.
Selon cette règle non-écrite, le bon sens doit être de mise dans l’interprétation des règles du jeu afin de ne jamais aller contre l’esprit du jeu. Ce « Spirit Of The Game » constitue donc l’essence du football.
D’après les commentateurs, l’esprit du jeu réside dans une certaine justice naturelle, une fluidité dans la partie et dans le fait que l’issue du match doit être le produit de l’action des joueurs. Il semble donc que pour les juristes du football, l’essentiel réside dans la satisfaction qu’éprouve les joueurs à disputer une partie entre eux.
Jouer collectivement avec un ballon est une activité sportive très populaire. On se retrouve entre amis, entre deux cours, après l’école ou le travail, pour jouer.
Dans la pratique, on s’écarte des règlements du sport tel qu’il est imposé dans les stades. Entre plaisir et contraintes matérielles, les joueurs créent de nouveaux jeux. C’est ainsi que les fédérations sportives courent après les sports « de rue » pour tenter de référencer et de fixer ces jeux populaires : five-a-side football et « rugby à toucher » sont des exemples.
Les équipes mixtes de 5 ou 6 joueurs se rencontrent dans des lieux du quotidien, sur des terrains plus ou moins improvisés. Même si chacun cherche à faire triompher son équipe, pas besoin d’arbitre et encore moins d’arbitrage-vidéo. Il s’agit d’interpréter les règles afin que tous s’accordent au final sur le fait que la justice règne durant la partie.
Ignorant le conservatisme des institutions sportives, les joueurs et les joueuses ont ainsi pu imposer la mixité dans leur pratique du football et du rugby. L’interdiction des placages, des tacles et de tout contact violent, la réduction de la durée des parties et la simplification des règles permettent un jeu fluide et rapide.
Dans ces football populaires, c’est bien l’esprit du jeu qui domine.