Socialement, l’alcool est un problème. Il faut avoir des œillères pour ne pas le reconnaître. Pourtant, les boissons alcoolisées sont accessibles partout, à toute heure : il s’agit probablement du type de produit qu’il est le plus simple d’acheter peu importe le lieu et l’heure de la journée.
Tout le monde en vend, tout le monde en achète. La plupart en consomme toute leur vie avec au pire des lendemains difficiles, mais ce n’est pas toujours le cas. Certaines personnes deviennent dépendantes et se retrouvent dans une situation catastrophique.
On commence à boire adolescent, on commence par « tremper ses lèvres », puis « juste un verre » avec ses parents et sa famille. On continue avec ses amis à l’adolescence lors de soirée. Les premières cuites, les premières gueules de bois. On continue les fêtes, les sorties, les soirées, toujours avec de l’alcool. Avant et pendant. Certaines personnes lèvent le pied, d’autres sont sur le fil du rasoir et enfin d’autres plongent.
Les boissons alcoolisées sont au coeur des toute la vie sociale : on « prend un verre » dans un lieu qui vend des litres et des litres d’alcools par soirée, on « va à une soirée » qui se fait des bénéfices notoires sur la vente d’alcool, etc. Ne parlons même pas des écoles de commerce et d’ingénieurs et de leurs week-ends d’intégration (voire de « désintégration ») où les étudiants sont loin d’être sobres. Et tout est pris avec tant de légèreté.
L’alcoolisme est une vraie maladie. Beaucoup trop de personnes s’amusent à se qualifier d’alcooliques parce qu’elles boivent beaucoup en soirée. C’est irrespectueux envers les personnes qui le sont vraiment et leurs proches. Se retourner le tête trois fois par semaine ce n’est pas être alcoolique.
L’alcoolique est celui qui a toujours de un verre d’alcool à la main, celui qui a commencé l’air de rien à 14h, celui qui se verse un verre de vin le midi parce que c’est devenu normal : l’alcoolique est celui dont la vie tourne autour de l’alcool. L’alcoolique est celui qui est devenu dépendant. L’étudiant en école de commerce qui est saoul tous les vendredis soirs n’est pas alcoolique, même s’il trouve drôle de se qualifier ainsi – c’est un crétin voilà tout.
Le problème est d’autant plus difficile à combattre lorsqu’il s’immisce aussi profondément dans la vie quotidienne : tout le monde fait la fête pendant sa vingtaine, et petit à petit tout le monde se met en couple et se pose. Et l’alcool est masqué derrière la vie de couple, du moins en apparence.
Quand les amis refusaient de voir qu’un des leurs prenaient une pente glissante sous prétexte que tout le monde faisaient la fête, le conjoint se retrouve à présent avec une personne en train de dévaler la pente à toute vitesse : à l’image de la société, l’entourage ferme les yeux.
Comment gérer la maladie d’une personne que l’on aime ? Difficilement. On fait des erreurs, des choses qui auraient dû être faites ne l’ont peut-être pas été. Parfois le couple tient, parfois le couple craque.
Parfois le malade a l’air tout ce qu’il y a de plus normal, à une bouteille de whisky par jour près, parfois le maladie est difficile à cacher. Parfois le malade arrête, parfois il replonge. Souvent la dépendance est physique, elle est parfois psychologique.
Mais dans tous les cas les ravages continuent années après années. On n’est plus la même personne lorsque l’on absorbe de telles quantités d’alcool au cours de la journée. Si l’effet n’est pas visible directement, l’organisme, lui, encaisse les coups.
Quelle image renvoie-t-on à ses enfants lorsqu’on est alcoolique ? Quelle image a-t-on de soi lorsque replonge ? Comment arrêter lorsque l’on est isolé socialement ?
Contrairement à d’autres drogues, une personne qui a développé une dépendance physique à l’alcool l’aura toute sa vie.
Il n’y a pas de machine arrière, il faudra faire avec toute sa vie : passer devant les rayons interminables d’alcools pendant les courses, les verres de vins pour les « pots de départs » au travail, les réunions familiales plus ou moins arrosées, etc.
On pourra toujours débattre des siècles sur la question du goût, du plaisir procuré par les boissons alcoolisées. Mais le fait est là, très concret, sous nos yeux : l’alcool brise des vies.
Par respect pour les personnes alcooliques et pour tous leurs proches, il faut avoir une position ferme à ce sujet : l’alcool doit disparaître. Être de gauche, ce n’est pas faire des campagne de prévention d’un côté et la vente de poison de l’autre.Être de gauche, c’est : personne sur le côté de la route !