C’est une affaire très grave qui, malheureusement, reflète tout un état d’esprit omniprésent de par le libéralisme culturel existant dans une large partie de la Gauche. La conséquence de la rupture avec les valeurs ouvrières et la tradition socialiste-communiste a été la valorisation d’une « ouverture d’esprit » au libéralisme culturel et de la promiscuité comme « libération sexuelle », provoquant des situation où les femmes se retrouvent les victimes de manipulateurs et de pervers.
Ces derniers jours, le scandale est ainsi relativement vaste chez les Jeunesses Communistes, qui ont connu une croissance significative ces dernières années, au moyen d’une démagogie populiste très prononcée, avec une large ouverture aux thèses post-modernes, post-industrielles, post-marxistes, etc.
Le résultat en a été bien entendu une structure interne largement poreuse aux valeurs de libéralisme des mœurs, avec les inévitables tendances ultra-patriarcales en profitant pour s’affirmer, notamment lors des événements d’envergure, de soirées ou de conférences. Les viols et les agressions sexuelles ont été nombreux.
Avec, en toile de fond, l’inévitable triptyque promiscuité – alcool et drogues – libéralisme culturel, exactement comme pour les Jeunes Socialistes et l’Union nationale des étudiants de France (UNEF), frappés de la même ignominie ces dernières années.
Un des actes racontés dans le quotidien Le Monde en dit long sur l’ambiance typique des mœurs des militants de ces structures libérales culturellement, avec deux jeunes militants dormant totalement saouls, l’un dans la salle de bains et l’autre sur la moquette, alors qu’un autre militant plus âgé chercher à abuser sexuellement d’une jeune militante.
C’est là quelque chose de caricatural, et de typique de la Gauche refusant la hiérarchie et ses responsabilités bien déterminés, rejetant les principes idéologiques et culturels, considérant comme périmée la morale ouvrière. Et la caractéristique odieuse et pathétique de ces affaires est toujours que la structure s’est protégée en niant les faits, tandis que les victimes ont été, malgré leurs prétentions à posséder un haut niveau idéologique et une forte capacité de rébellion, totalement incapables de faire face à la situation.
La source du problème est bien entendu la base sociale du mouvement. Il va de soi qu’une Gauche liée à la classe ouvrière n’aurait jamais pu, à la base même, accepter de tels comportements et aurait de manière expéditive réglé le compte à ceux qui ont un comportement décadent. Mais qui rejette le principe de décadence n’est pas en mesure de faire face à cela.
Qui considère qu’il n’y a pas de morale ne peut pas rejeter les actes immoraux ; qui considère qu’il n’y a que des individus est obligé de se faire déborder par les expressions d’un capitalisme décadent.
C’est donc ici, pour les Jeunesses Communistes mais également le PCF, ni plus ni moins qu’une faillite sur toute la ligne, un terrible échec dans l’affirmation du féminisme, mais un échec inévitable : quand on rompt avec la classe ouvrière, on ne peut pas faire face aux violeurs, qui profitent du relativisme, du libéralisme, de l’individualisme.
Croire qu’on peut s’en sortir au moyen d’une brochure pour les adhérents, comme l’a fait le PCF, est d’une absurdité complète. L’Humanité donne la parole à deux femmes s’exprimant publiquement (notamment sur twitter ici et là), mais l’article en ligne est payant ! Et Le Monde affirme même ouvertement que des zones entières sont particulièrement touchées par la présence de violeurs, comme la Gironde, le Bas-Rhin, le Nord, Paris, la Haute-Vienne, l’Indre-et-Loire et le Val-de-Marne !
Cette affaire des agression sexuelles indique pleinement que les Jeunesses Communistes sont tombées aussi bas, sur le plan des mœurs et de la culture, que l’ultra-gauche qui dans son ensemble est largement influencée par les mœurs libertaires prônés par la Ligue Communiste Révolutionnaire dans les années 1970.
Refuser la promiscuité serait « réactionnaire » ; la consommation d’alcool et de drogues dans les soirées relèveraient de la « modernité » . Il n’y aurait plus de membres d’un Parti avec des règles, mais des adhérents qui seraient des « modernes ». La classe ouvrière serait « réactionnaire » sur le plan des valeurs.
Face à tout cela, il est plus que temps de réactiver les valeurs de la Gauche historique. Le féminisme est une composante historique du mouvement ouvrier et ne peut exister que par lui, parce que seul le Socialisme sait affirmer une morale nouvelle. Ce qui est, pour la gauche post-moderne, un insupportable puritanisme.
Les femmes doivent ici bien cerner les enjeux de la question ; si elles échouent à comprendre le cul-de-sac que représente le courant post-moderne, post-industriel, né dans les universités américaines, elles ne parviendront jamais à écraser les valeurs patriarcales s’insérant dans les interstices de l’individualisme.