Les Français ont perdu le sens de la gravité. Face aux attentats, ils ont eu un indéniable sens de l’honneur et de la démocratie, mais cela ne tient pas, cela glisse sur une société qui préfère le divertissement. Les choses importantes exigent pourtant que l’on sache se concentrer, s’investir, en des termes graves. Les gens restent pourtant trop complaisants avec eux-mêmes.
La série des films OSS se moque allègrement de cette vieille France faussement sérieuse, en fait surtout réactionnaire, très guindé et policé, incapable de saisir des choses compliquées. Pourtant, malgré mai 1968, la France n’a pas changé, même si en apparence elle est devenue une adepte du divertissement. Le président François Hollande allant en scooter tromper sa compagne, Dieudonné faisant des sketches se moquant du génocide nazi, les youtubeurs jouant aux jeux vidéos ou racontant leurs déboires existentiels, la coupe de monde du football… Tout cela est très vain.
Et si jamais on le dit, on passe pour un rabat-joie, un puritain.
Eh bien, soit, disons-le : il faut du puritanisme à la France.
Et être puritain, c’est une bonne chose ; ce n’est pas être
de Droite comme le pensent les libéraux se prétendant de gauche,
c’est au contraire être de Gauche dans ce qu’elle est un vecteur
de civilisation, de culture. Cette sainte-Alliance des catholiques et
des libéraux pour dénoncer le puritanisme est une chose odieuse
qu’il faut écraser, sans quoi il n’y aura jamais d’espace pour
une Gauche sérieuse dans notre pays.
Prenons un exemple, qui se déroule en Meurthe-et-Moselle, à Ludres, dans une classe de CE1 de l’école primaire Jacques Prévert. Pour le spectacle de fin d’année, l’école a choisi une chanson de Guillaume Aldebert, qui s’appelle « Pour louper l’école, je ferais n’importe quoi ». On l’a compris, le choix correspond au nom de l’école, puisque Jacques Prévert était justement une sorte d’anarchiste surréaliste valorisant la « créativité » contre les normes. C’est d’ailleurs un nom couramment choisi pour les écoles, mais passons.
Les écoliers, donc, chantant cette chanson, prononcent des paroles comme : « faire le tour de la maison en pyjama pour chopper froid », « me laver à l’eau de javel », « prier pour que les Martiens m’enlèvent sur leur planète », « faire pipi sur un policier », « prendre en otage ma petite sœur », « faire sauter la salle de classe à la dynamite ». Cela va du lamentablement stupide à l’odieux ; dans tous les cas, c’est totalement décadent et indigne d’un niveau culturel réel.
Malheureusement, personne à Gauche n’a réagi et on peut même être certains qu’il y a de nombreux parents de gauche qui trouvent cela très bien, par libéralisme, jeu, incompréhension des exigences de culture et d’éducation. Les parents de droite n’ont pas hésité et prévenu l’inspection de l’éducation nationale, ainsi que le syndicat France-Police.
C’est un exemple très certainement parmi une foule d’autres.
Nombre de gens de Gauche sont pourris par le libéralisme et n’ont
aucune exigence culturelle, ils n’ont aucun sens de la gravité.
Pour eux, la gravité c’est un truc de facho, quelque chose qui
relève du passé. Ils en arrivent donc aux mêmes positions que les
bobos et les hipsters, sans s’en apercevoir ou bien finalement pour
l’assumer. C’est cela aussi qui explique le passage de tout un
pan des votes socialistes à Emmanuel Macron.
Il est évident qu’un tel libéralisme n’est pas celui de la
Gauche historique, lorsque les ouvriers donnaient le ton. Et c’est
à cette Gauche-là qu’il faut revenir, ou plus exactement qu’il
faut reconstituer. C’est même une urgence, car face au prolo
facho, il n’y a que l’ouvrier pétri dans les certitudes du
travail et des exigences de civilisation qui peut l’emporter.
Les ouvriers, eux, ne tombent jamais aussi bas dans leur esprit, leur mentalité, qu’ils en arrivent à « prier pour que les Martiens m’enlèvent sur leur planète ». D’ailleurs, ils ne prient pas, ils transforment la réalité. Et c’est cela qui change tout.