Il ne parvient même pas à faire semblant de ne pas être un bobo : en allant à la rencontre d’un journaliste de la Tribune de Genève, Raphaël Glucksmann a multiplié les prouesses dans le ridicule et le grand bourgeois.
Raphaël Glucksmann, c’est le parisien bobo qui pense que la France ne vit finalement qu’à travers des gens comme lui. On sait comment ces gens de l’élite ne conçoivent même pas d’être totalement en décalage, jusqu’au ridicule. Ainsi, Raphaël Glucksmann a rendez-vous avec un journaliste de la Tribune de Genève ; il a du retard. Voici son excuse :
« Je traversais la place de la Concorde en trottinette électrique quand le guidon s’est décroché, incroyable non ? »
On se dit : le type est naïf, ou stupide, ou les deux. Et en plus il continue :
«Je sais que ça fait très bobo, la trottinette, mais qu’est-ce que c’est pratique ! »
La considération du journaliste est immédiate :
« Bobo, il l’est jusqu’au bout des ongles. »
La suite du compte-rendu du journaliste est pratiquement hilarante :
« Ce midi-là, on le retrouve au restaurant en compagnie de Thomas Porcher, professeur d’économie et lui aussi cofondateur de Place publique – un habitué des débats télévisés où il s’est fait la spécialité de massacrer la vulgate économique libérale.
On ne peut s’empêcher d’admirer sa jolie montre Cartier – « J’ai le droit d’aimer les belles choses, bougonne-t-il en remontant sa manche. Vous n’allez quand même pas parler de ça…»
On croit alors avoir tout lu, mais non, il y a la suite :
« Ça tombe bien, car le hasard veut qu’à la table d’à côté mange l’influent député LFI Alexis Corbière. Pendant tout le repas, on se jette des regards, on s’épie. Au moment de partir, Alexis Corbière engage la conversation, mi-agressif – « Vous nous tapez vraiment dessus comme des sourds ! » –, mi-conciliant – « La bataille est culturelle et vous aussi vous l’avez compris ».
Au début, ils se vouvoient, mais ils profitent de l’occasion pour passer au tutoiement, et quand c’est chose faite Alexis Corbière repart. « Vous avez vu ? Là on n’était pas loin les uns des autres », s’exalte Thomas Porcher, comme si l’union de la gauche était à portée de main. »
C’est un véritable sketch. C’est tout un milieu, tout un style de vie, toute une manière d’être, proprement bourgeois, proprement parisien… Avec un déni complet de la réalité, avec le refus d’assumer quoi que ce soit.
Comment peut-on parler d’écologie alors qu’une aberration comme la trottinette électrique est l’exemple même de l’individualisme le plus vil, le plus gratuit, le plus inutile ? Quelle cohérence, sans parler même de dignité, peut-il y avoir chez des gens portant une montre Cartier et prétendant en même temps que le monde ne tourne pas rond ?
Et pire encore, ces gens sont les idiots utiles du fascisme. En faisant passer la Gauche pour un rassemblement de guignols, voire de grand bourgeois, ils donnent des ailes à l’extrême-droite qui elle utilise de bout en bout une démagogie populaire. Imagine-t-on seulement Raphaël Glucksmann tenir ne serait-ce que quelques minutes de débat face à Marine Le Pen, sans parler de Marion Maréchal ?