Le mouvement des gilets jaunes s’essouffle de plus en plus après s’être totalement enlisé, enkysté dans des postures. Davantage réduit à un simple folklore, il diffuse l’attente d’un « événement » déclencheur qui, dans l’état actuel des choses, favorise l’esprit d’extrême-droite.
Un mois de prison avec sursis pour outrage, 300 euros de dommages et intérêts et 500 euros de remboursement de frais d’avocat, c’est ce qu’a reçu un gilet jaune comme peine pour avoir, lors d’un rassemblement de soutien à des gilets jaunes emprisonné à Lille… diffusé en vidéo sur facebook, en gros plan, les fesses d’une policière, en proférant des insultes.
Qui sait à quoi ressemble les rassemblements des gilets jaunes ne sera pas étonné de ce genre de choses. Les gilets jaunes sont totalement enkystés dans des postures plébéiennes, avec la Marseillaise comme hymne, se cantonnant dans des postures vaines, voire grotesques, comme à Paris cet homme en robe de bure, avec une sorte de haut en toile, portant une grande croix ! Ou bien ce drapeau breton, où le blanc a été remplacé par du jaune…
Les gilets jaunes représentent tellement un néant politique et une auto-intoxication forcenée qu’on a eu Francis Lalanne qui, lors de l’arrivée du cortège parisien des gilets jaunes à l’arche de la Défense, le quartier « business » à l’ouest de Paris, a affirmé que :
« C’est la fin du système capitaliste. Il est mort. Nous le célébrons. »
Le capitalisme n’est pas prêt de mourir avec de tels gens, dont le seul dénominateur commun idéologique est de refuser la Gauche, ses valeurs, son histoire. Tout sauf la Gauche ! Tout sauf le socialisme ! Voilà le fond de la pensée de ceux qui veulent que l’État leur donne plus de sous pour continuer à vivre comme avant.
Cette mascarade n’est plus crue que par ceux qui s’inventent une vie. Il y a eu samedi 6 avril 2019, pour l’acte 21, environ 22 000 personnes selon la police (naturellement, « France Police-Policiers en colère » en a vu 110 000), et dans tous les cas le chiffre le plus bas depuis le départ.
Ils furent environ 3 000 à Paris en deux cortèges, 1 300 à Montpellier, ainsi qu’à Toulouse où il y a eu des échauffourées. Il y en a eu autant à Bordeaux et Forbach, un peu moins à Rouen (censé pourtant être l’épicentre de cette 21e session), simplement quelques centaines à Lyon, pareil à Nantes.
À Dijon, le rond-point non loin de l’Ikea a été occupé, puis il y a eu une tentative d’introduction dans l’hôtel de ville, alors que le Palais des ducs a été tagué. Environ 200 manifestants, en provenance de Toulouse, Perpignan, Marseille, Montpellier, Toulouse… ont tenté de forcer le passage vers l’autoroute A9 au niveau du péage du Boulou dans les Pyrénées Orientales.
Enfin, parmi les tentatives de formalisation, il y a eu une seconde « assemblée » de délégués gilets jaunes. La première avait eu lieu à Commercy dans la Meuse le 27 janvier, cette fois cela s’est déroulée à Saint-Nazaire en Loire-Atlantique, avec quelques dizaines de personnes.
C’est là la parodie jusqu’au bout, car justement, ce qui caractérise les gilets jaunes, c’est leur absence de production systématique d’assemblées. L’assemblée, le fameux « soviet » russe, a toujours été générée lors de vraies mouvements populaires, lorsque la classe ouvrière s’était mise en branle. Il n’y a là rien de tout cela, car les ouvriers sont sciemment restés à l’écart des gilets jaunes.
C’est cela par ailleurs la véritable démocratie, et non pas un « référendum d’initiative populaire » qui fonctionne sur le principe du plébiscite, de la mesure démagogique, du populisme. Mais tout cela les gilets jaunes ne peuvent pas le saisir, ils sont dans leur bulle, et celle-ci perd toujours plus ses contours.