Des militants et sympathisants d’ONG et d’organisations altermondialistes ont occupé des lieux considérés comme symboliques sur la question du climat. Les sièges de Total, de la Société générale et d’EDF à la Défense, le quartier d’affaire en périphérie de la capitale, ont été bloqués toute la matinée d’hier.
Cela est censé être la plus « grande action de désobéissance civile» ayant jamais eu lieu en France. Le but des activistes était de dénoncer la « République des pollueurs », en expliquant qu’Emmanuel Macron est le Président des pollueurs. L’action était organisée par Greenpeace France, Les Amis de la Terre ainsi qu’Alternatiba – ANV-COP21.
Leur action avait été annoncée dans une tribune sur France-Info il y a quelques jours. On pouvait y lire que :
« Puisque dénoncer, manifester, est nécessaire mais ne suffit pas, le 19 avril, nous sommes prêts à désobéir, massivement, pour nous opposer au partenariat destructeur qui unit grands patrons et dirigeants politiques. Puisque, sous couvert de légalité, ils sacrifient l’intérêt général, nous avons la légitimité pour bloquer la République des pollueurs. »
Dans la matinée d’hier, une organisatrice a expliqué de la même manière au site Reporterre :
« La République des pollueurs, c’est l’alliance toxique entre les grands patrons des entreprises les plus polluantes et le gouvernement qui verrouille la lutte écologique et reste sourd à la mobilisation. Il est temps de faire de la désobéissance de masse. Tant que la politique du gouvernement se fera sous la pression des lobbies, Macron sera président de la “République des pollueurs” et on sera là pour lui barrer la route. »
On a donc vu des gens obstruant l’entrée de ces bâtiments ou occupant le Hall, avec des affiches collées, des banderoles, des pochoirs avec de la peinture sur les sols, et des chants entonnés fortement.
C’est là de la posture, pour parader, de la part de gens qui s’imaginent représenter quelque-chose alors qu’ils ne font que brasser du vent. Leur action était purement symbolique, et d’ailleurs les lieux de blocages avaient été annoncés la veille dans une salle près de Paris où des activistes ont débarqué de toute la France. L’État, qui était forcément au courant, a sciemment laissé faire puisque cela ne le dérange nullement que des gens s’agitent de la sorte.
Cela n’empêche pas certain de se prétendre très radicaux, comme cet individu ridicule que l’on voit dans une vidéo du Monde dire au mégaphone :
« Nous sommes prêtes et prêts à enfreindre la loi et à en subir les conséquences, y compris l’emprisonnement. La rébellion commence maintenant ».
Évidemment, les évacuations, accompagnées de chants tels « CRS, doucement, on fait ça pour vos enfants », ont eu lieu dans le calme, comme le raconte dans cette même vidéo une militante qui trouve que cela s’est « étonnement » bien passé, et que les CRS les soutiennent « presque ».
Ces personnes prétendent qu’il suffit de faire du bruit en dénonçant pour que les choses avancent. Leurs blocages ne représentent rien, tout le monde les aura oublié lundi matin. C’est vain, puéril, et tout à fait contraire aux traditions historiques de la Gauche qui doit ancrer les combats démocratiques dans la population, avec un travail de fond, minutieux, sur le terrain, au quotidien.
Seulement, cela demande de l’engagement, des convictions, du travail répété. Il y a donc des personnes qui trouvent cela bien plus facile de venir se montrer devant des caméras et appareils photos de médias nationaux pendant une journée, plutôt que de lutter pendant des mois contre des projets de destruction concrets, pour la défense de zones humides, de forêts, d’animaux, etc.
La Gauche doit porter en horreur ce genre de parodie de contestation et dénoncer la prétention de ces gens qui veulent confisquer les combats pour l’écologie des mains de la population avec leurs grandes opérations de communication.