Si la de la présence massive du plastique dans les océans est maintenant assez connue, une étude récente a montré que cela concerne également l’atmosphère, y compris dans une région en apparence préservées. La pollution est donc partout, l’humanité souillant littéralement la planète avec son mode de production incontrôlé.
L’étude publiée lundi 15 avril 2019 a été menée par une équipe composée de chercheurs des universités de Toulouse, Orléans et Strathclyde (Écosse). Des échantillons ont été récoltés dans une zone Natura 2000 des Pyrénées, dans la vallée de Vicdessos en Ariège, à près de 1 500 m d’altitude.
Des particules microscopiques de plastique y ont donc été retrouvées, dans des quantités comparables à ce qu’on peut trouver à Paris d’après les chercheurs. Celles-ci, d’après les explications, ont tout simplement été transportées par le vent, depuis les aires urbaines.
Voici la traduction du résumé de l’article, publié dans la fameuse revue scientifique Nature :
« Transport atmosphérique et dépôt de microplastiques dans un bassin de montagne isolé
Les déchets plastiques sont un problème mondial de plus en plus important et l’un des principaux défis environnementaux de cette génération. Les microplastiques ont atteint les océans via le transport fluvial à l’échelle mondiale. À l’exception de deux mégapoles, Paris (France) et Dongguan (Chine), les informations sur le dépôt ou le transport de microplastiques dans l’atmosphère sont insuffisantes.
Nous présentons ici les observations de dépôts de microplastiques atmosphériques dans un bassin de montagne vierge et éloigné (Pyrénées françaises). Nous avons analysé des échantillons prélevés sur une période de cinq mois représentant les dépôts atmosphériques humides et secs, et avons identifié des fibres d’une longueur maximale d’environ 750 µm et des fragments jusqu’à 300 µm sous forme de microplastiques. Nous documentons les comptes quotidiens relatifs de 249 fragments, 73 films et 44 fibres par mètre carré qui se sont déposés sur le bassin versant.
Une analyse de trajectoire de masse d’air montre le transport de microplastiques dans l’atmosphère sur une distance allant jusqu’à 95 km. Nous suggérons que les microplastiques peuvent atteindre et affecter les zones isolées et peu peuplées par le biais du transport atmosphérique. »
Cette information a stupéfait les chercheurs, qui semble-t-il ne s’attendaient pas à une telle catastrophe. L’un d’entre-eux a par exemple expliqué à la presse locale :
« Cette région montagneuse a fait l’objet de nombreuses études interdisciplinaires en écologie et environnement au cours de la dernière décennie (…). Nous ne pouvions anticiper que notre dernière étude révèle de tels niveaux de dépôts de microplastiques dans la pluie. »
Cependant, ces résultats ne sont pas si surprenant, tant on sait que l’humanité n’a pour ainsi dire aucun contrôle sur ses activités. Le plastique est probablement la matière qui illustre le mieux ce qu’est le capitalisme depuis la fin du XXe siècle : il permet de produire toujours plus de marchandises, très facilement et très rapidement, mais avec des conséquences environnementales désastreuses.
L’écologie, c’est une question de culture, de rapport culturel à la nature qui doit être meilleur, mais c’est aussi une question d’organisation. Le rôle de la Gauche est justement d’expliquer ici en quoi l’économie doit être contrôlée, planifiée, orientée de manière rationnelle, selon les besoins réels de la population, en prenant en compte tout les paramètres. C’est là le discours traditionnel du mouvement ouvrier, qui est encore plus d’actualité aujourd’hui avec les catastrophes écologiques en cours.
Une telle pollution jusque dans les Pyrénées est inacceptable, rien que le résultat de cette étude devrait engendrer un contrôle radical et à grande échelle de la production et de l’usage de matières plastiques, afin de les restreindre et d’en organiser précisément les cycles de vie, dans l’intérêt de la planète, et de tous ses habitants.