Voici le communiqué de l’association Observatoire international des prisons présentant un rapport présenté comme un état des lieux de la violence des gardiens dans les prisons.
Le rapport est disponible en cliquant sur ce lien. C’est un document très unilatéral, qui fait un raccourci caricatural en prétendant que tout serait la faute des « maton ».
« Violences des surveillants de prison : brisons le silence
Derrière les portes closes des prisons, des personnes détenues sont régulièrement victimes de violences physiques de la part d’agents pénitentiaires. Après une enquête d’une ampleur inédite, l’OIP publie aujourd’hui un rapport qui dresse un état des lieux de ces violences, décrypte les rouages qui leur permettent de se perpétuer et propose des recommandations pour mettre fin au déni et à l’impunité.
Ces deux dernières années, l’OIP a reçu près de 200 appels ou courriers de détenus qui déclarent avoir été violentés par des personnels pénitentiaires – deux signalements par semaine en moyenne, qui ne sont que la partie émergée de l’iceberg. Pourtant, rares sont les cas qui font l’objet d’un traitement médiatique ou d’une décision de justice. Pourquoi ? Parce que vérifier les faits pour faire éclater une affaire de ce type au grand jour est souvent mission impossible. Parce que pour une personne détenue, porter plainte est un véritable parcours du combattant et un pari risqué. Parce que ces violences surviennent le plus souvent à l’abri des caméras de vidéosurveillance et sans témoins, et que ceux qui voudraient les dénoncer, qu’ils soient détenus ou agents pénitentiaires, s’exposent à des représailles. Parce que l’institution préfère souvent fermer les yeux, et que saisir la justice ou les organes de contrôle est presque toujours vain. Parce qu’en prison, opacité et omerta se conjuguent, jusqu’à l’impunité.
Après un an d’enquête et une centaine d’entretiens avec des victimes, des surveillants, des directeurs de prison mais aussi des magistrats, des avocats, des médecins, etc., c’est tout un système que ce rapport entend faire éclater au grand jour. Un système qui permet à ces violences de perdurer, quand bien même elles seraient le fait d’un petit nombre. Un système où des dysfonctionnements en série font qu’aucun des acteurs et institutions ne joue son rôle de garde-fou, où chacun s’en remet à l’autre pour rendre une justice qui, le plus souvent, ne vient pas. Un système enfin sur lequel repose une véritable chape de plomb.
À l’heure où les violences policières sont régulièrement pointées du doigt, ce rapport rappelle qu’il est un autre espace, non public, où la légitimité de la violence étatique devrait être questionnée, où aucun débordement ne devrait être toléré, où le silence devrait être brisé : la prison. »