La journée mondiale contre l’abandon des animaux a lieu pour la première fois ce 29 juin 2019. C’est une initiative commune à de nombreuses associations et plate-formes œuvrant à la défense des animaux, mais à la base produite par une entreprise de médias au sujet des animaux.
Au-delà de son approche, cela rappelle un aspect essentiel de notre pays : dans une société caractérisée par l’esprit de consommation débridée et l’individualisme, avec l’indifférence à la sensibilité, les animaux sont des victimes innombrables.
Voici les principaux points notables, mis en avant par Solidarité refuges. On notera que ces extraits relèvent d’un appel effectué par des entités relevant d’une entreprise visant la question animale.
Une date symbolique
Cette première Journée mondiale a été fixée, pour 2019, au 29 juin. Le dernier samedi du mois de juin qui marque, dans la plupart des pays d’Europe du Nord, dont la France, le départ en vacances d’été. Si c’est un jour de fête pour les familles, il sonne pour beaucoup de chats et de chiens le glas de l’abandon.
Les étés de la honte
Chaque année, c’est la même rengaine : les abandons ne diminuent pas. Officiellement, ils se chiffreraient aux alentours des 100 000 par an sur notre territoire.
La plupart faits directement auprès des refuges et associations par les maîtres eux-mêmes, d’autres, plus lâches, sur les routes, dans les bois, la campagne ou au pied du portail des refuges qu’ils n’ont pas voulu (ou osé) franchir. La honte ? La lâcheté ? Le coût que représente un abandon ?
Si les abandons en France se répartissent tout le long de l’année, un pic est rituellement observé en été : 60 000 selon les estimations, soit plus de la moitié. Mais il faut bien reconnaître que l’absence d’un recensement national centralisé et fiable laisse planer un flou qui profite à la fois à ceux qui veulent minimiser la situation et à ceux qui veulent alerter en estimant que la réalité des chiffres est plus proche des 200 000, voire des 400 à 500 000 abandons si on inclut tous les chats errants, non stérilisés…
Pas de recensement fiable en France
En principe, les refuges et associations doivent tenir un registre de leurs entrées et sorties, mais si la majorité répond à cette obligation, beaucoup l’oublient par manque de temps et de personnel. Pour le refuge d’Auxerre, la surpopulation est aussi due à une baisse des adoptions qui ne permet pas de libérer des boxes pour les nouveaux arrivants.
Ce qui contraint la structure à « refuser » les chiens abandonnés directement par leurs maîtres ou issus des fourrières. Les conséquences sont importantes pour les refuges qui, depuis l’arrêt des contrats aidés par l’Etat (fin 2017), disposent de moins de personnel et de moyens financiers.
A Auxerre, une personne a dû être embauchée pour renforcer l’équipe de salariés et de bénévoles, diminuant d’autant le budget pour les soins et le confort des animaux. Ces restrictions ont même stoppé les enquêtes pour maltraitance qui monopolisent une partie du personnel du refuge qui, de toute manière, n’a plus de place pour accueillir les rescapés d’un sauvetage.
Même l’accueil des animaux issus de fourrière au terme du délai des huit jours ouvrables est compromis. Ce qui, pour ces chats et ces chiens, signe souvent l’euthanasie. En France, 7 % des chiens et 36 % des chats (chiffres Opav*) arrivés en fourrière sont euthanasiés pour raison de santé ou de comportement. Ce qui représente des dizaines de milliers d’animaux par an.
13 propositions pour lutter contre l’abandon des animaux de compagnie
A l’occasion de la première Journée mondiale contre l’abandon des animaux de compagnie, Solidarite-refuges.com et animaux-online.com proposent 13 mesures pour lutter contre ce fléau qui, chaque année, envoie derrière des grilles de refuges ou à la mort des milliers de chats et de chiens.
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Que la lutte contre l’abandon des animaux de compagnie devienne une cause nationale
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Qu’un recensement national et centralisé soit réalisé auprès de tous les refuges, fourrières et associations qui recueillent des animaux perdus et/ou abandonnés
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Que l’animal de compagnie soit considéré dans le droit comme une personnalité juridique non humaine.
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Que les commerces et organismes de vente d’animaux de compagnie soient contraints d’informer leurs acheteurs des risques encourus en cas d’abandon ou de maltraitance de leur animal.
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Que les contrôles soient renforcés pour les sites d’annonces de ventes et de dons d’animaux de compagnie (réseaux sociaux compris)
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Que les programmes scolaires de primaire sensibilisent les enfants à l’animal et à l’empathie envers les animaux
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Que des contrôles d’identification soient assurés et le manquement à cette obligation sanctionné afin de lutter contre les trafics et les abandons sauvages.
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Qu’un vaste plan de stérilisation des chats errants soit engagé au niveau national
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Que la stérilisation des animaux non destinés à la reproduction soit obligatoire.
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Que les villes soient dans l’obligation de soutenir par des subventions les associations qui recueillent les animaux abandonnés issus des fourrières (qui elles, sont rémunérées).
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Que les villes répondent toutes à l’obligation de fourrière (article L. 211-24 du code rural et de la pêche maritime). Aujourd’hui 1 commune sur 4 n’y répond pas.
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Que les Ehpad et autres établissements chargés de l’accueil des personnes âgées et dépendantes favorisent le maintien du lien avec l’animal en acceptant le résident et son animal.
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Que les villes développent des structures d’accueil temporaire des animaux de compagnie des personnes fragilisées hospitalisées (haltes canine et féline), en lien direct avec les services d’urgence (pompiers, Samu, etc).