La planète serait un grand réservoir et il faudrait y puiser de manière mesurée : voilà le concept contre-nature brandi par les pseudo-écolos et le gouvernement d’Emmanuel Macron parlant de « jour du dépassement de la Terre ».
L’idée de « calculer » un jour de dépassement de la Terre provient de l’ONG Global Footprint Network et de son président Mathis Wackernagel. Elle est relayée par tout un tas d’organisations pleinement intégrées aux institutions comme le WWF.
Le concept est relativement simple. Il est calculé une « biocapacité » de la planète, puis celle-ci est rapportée à ce qui serait l’« empreinte écologique » de l’humanité, ce qui permet d’établir un ratio annuel, donnant donc une date à partir de laquelle on consommerait trop de ressources. Pour cette année 2019, c’était le 29 juillet.
Cela plaît beaucoup aux médias et aux ONG « écolos » en tous genres, car ils s’imaginent que cela a de l’impact, que cela marque concrètement. Rien n’est pourtant plus absurde et contre-nature que ce concept.
La planète n’est pas une usine à « ressources » destinée aux humains, dans laquelle ceux-ci devraient simplement puiser la bonne quantité afin que le cycle se reproduise éternellement. À quel point faut-il avoir l’esprit étriqué et aliéné pour s’imaginer une telle monstruosité ? Résonner en ces termes est contraire au principe même d’écologie.
C’est refuser de voir le mouvement de la nature, qui n’est pas un cycle éternellement reproduit, mais au contraire une perpétuelle évolution. Il n’y a pas de « biocapacité » de la Terre, cela ne veut absolument rien dire scientifiquement puisque tout évolue en permanence, tout se transforme en devenant autre chose, d’une manière à la fois différente et similaire.
La planète est un être vivant, une biosphère, dont l’humanité n’a pas d’autre choix que de comprendre qu’elle fait partie, pour y évoluer de manière rationnelle. Le réchauffement climatique par exemple, ne consiste pas en un problème quantitatif qui serait simplement un excès de production de carbone dans l’atmosphère liée à une surconsommation d’énergie fossile. Cela n’est que la manifestation, partielle, du problème.
Le problème est en fait d’ordre qualitatif, c’est-à-dire relevant de la nature même du rapport entre l’humanité et la biosphère. Les énergies fossiles ne sont qu’une forme d’énergie solaire emmagasinée. Elles ne sont pas le « problème » en tant que tel, celui-ci étant que l’humanité n’est pas encore capable d’utiliser l’énergie solaire de manière conforme à la réalité et au besoin de la biosphère.
C’est cela qu’il faut comprendre, que la Gauche doit mettre en avant comme vision écologique conforme aux exigences de notre époque.
Tel n’est pas le point de vue du capitalisme qui ne vise qu’à sa propre reproduction, devant se perpétuer inlassablement, années après années. Les défenseurs du capitalisme comme Emmanuel Macron ne comprennent rien à rien, mais ils sont comme habités par cette nécessité de reproduction du capital.
La planète va mal, doivent-ils constater ? Pas de problème, répondent-ils, en expliquant qu’ils vont mieux gérer la façon dont l’économie puise les « ressources » de la planète, afin que tout puisse continuer.
C’est exactement le sens des propos de Brune Poirson, la secrétaire d’État auprès de la ministre de la Transition écologique et solidaire, à l’occasion de ce « jour du dépassement ». Elle joue pleinement son rôle de madame bobo-écolo du gouvernement en présentant une loi anti-gaspillage, qui serait rien de moins que la plus grande avancée depuis 30 ans.
Voici comment elle présente sa loi :
« L’ambition, c’est d’arrêter de produire pour détruire, et ça ira avec une série de mesures pour permettre à chacun de faire plus, aux citoyens mais aussi et surtout aux entreprises. Nous allons demander qu’elles aient une notion de responsabilité élargie au-delà de la gestion de la fin de vie des produits qu’elles commercialisent.
Mais aussi qu’elles fassent en sorte de mieux produire, qu’on puisse par exemple réparer une machine à laver plutôt que de la remplacer. Il y aura aussi plus de moyens pour que les collectivités puissent utiliser les déchets comme des ressources. Il faut changer de modèle, de système, pour utiliser les déchets comme des ressources et rentrer dans une économie beaucoup plus frugale. »
Quelle pitoyable et vaine illusion ! Quel grossier mensonge. Le capitalisme est un monstre qui abîme la biosphère en la souillant de l’intérieur. Et voilà que ces gens prétendent qu’ils vont organiser tout ça, en proposant un pillage plus « mesuré » des « ressources » !
C’est à la Gauche au contraire de porter la rationalité, celle de la classe ouvrière, qui l’obtient de part son rôle dans la transformation de la nature. Il n’y a pas de « biodisponibilité » à respecter, mais une biosphère au sein de laquelle l’humanité doit s’insérer rationnellement par la planification Socialiste. Tel est le seul et unique point de vue écologique valable.