La crise commencée en 2020 n’a cessé de s’amplifier et même si, à chaque fois, on se dit qu’on a touché le fond, qu’on ne peut pas aller plus bas, les choses empirent pourtant.
Les premières victimes de cet effondrement civilisationnel, ce sont les animaux. Ils sont, en effet, rendus invisibles depuis le développement de l’agriculture et de la domestication ; désormais, ils ne sont plus seulement invisibles, ils n’existent même plus.
La prise de conscience de la question animale, commencée dans les années 1990-2000, a disparu dans le capitalisme végétalien et le relativisme consumériste altérant et effaçant toutes les frontières morales, rendant le véganisme finalement inopérant puisque chacun peut le devenir comme il l’entend.

Les associations de protection animale n’ont guère de moyens, ou plus exactement toujours moins de moyens, et sont de toute façon toujours abandonnées à un moment ou à un autre par leurs acteurs, en raison des immenses difficultés qui s’accumulent et qui épuisent.
Il y a surtout le cynisme généralisé du capitalisme en crise. Lorsqu’on parle de faire la guerre à la Russie, quelle place peut-on laisser à une préoccupation pour les animaux ?
Les intérêts priment et la guerre annoncée à la Russie se fait au nom de ceux du capitalisme français. Il n’y a donc plus d’espace, même dans les marges, pour des questionnements de civilisation.
Qui plus est, le capitalisme français utilise en masse les animaux et il ne saurait être question de l’affaiblir… alors que la grande confrontation militaire est annoncée. Il faut serrer les rangs et ceux qui en sortent sont isolés, ostracisé, expulsés.

On remarquera, cela dit, que le phénomène de rejet de la question animale s’annonçait déjà juste avant 2020. Dans aucun pays d’Europe on ne trouve un tel refus du véganisme comme en France.
La France reste totalement réactionnaire, elle revendique d’être hermétique au véganisme. La question animale elle-même a été absorbée à travers des idiots utiles (comme L214, l’écologiste Sandrine Rousseau, le député Aymeric Caron), afin de s’en débarrasser.
Au Portugal, depuis 2017, les établissements publics, écoles, universités, hôpitaux et prisons doivent proposer au moins un repas végétalien chaque jour ; l’idée même d’une telle mesure apparaîtrait en France comme une idée délirante voire de la folie furieuse.
Ce n’est donc pas qu’une question de culture : la France considère que poser la question animale, c’est sortir de la civilisation. Parler des animaux, c’est dans cette perspective être triste ; les défendre, c’est être nihiliste.
C’est tellement vrai que dans notre pays, beaucoup d’amis des animaux ont adopté ce point de vue et considèrent que pour défendre les animaux, il faut être triste et nihiliste !
Or, il n’y a aucune raison de faire un fétiche de la dramatique condition animale, avec toute sa réalité infernale qui ne peut que bouleverser, traumatiser. La situation doit avant tout révolter !
Il saute aux yeux que le cynisme est le premier ennemi des animaux, que ce cynisme est porté par un capitalisme français qui pousse à l’individualisme, que la guerre annoncée contre la Russie ôte toute possibilité même d’appeler à une critique du capitalisme français.
Toutes les portes sont fermées. Seule la révolution reste comme perspective pour vraiment aider les animaux, en faisant sauter toutes les barrières économiques, culturelles et mentales qui existent dans le rapport de l’humanité avec eux.
Dans une période historique où le cynisme l’emporte et les animaux en sont les premières victimes, où le repli sur soi est la règle, il faut affirmer le contraire : l’engagement, la confrontation, le sens de la bataille.


