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La casse nihiliste d’ultra-gauche et la fausse gauche

Les casseurs nihilistes d’ultra-gauche sont très utiles pour la fausse gauche, y compris la plus institutionnelle. Comme tous ces gens n’ont rien à dire, n’ont aucune dimension sociale et culturelle, qu’ils n’ont comme perspective que d’être la remorque du syndicalisme, alors il leur faut s’inventer des causes.

La dernière en date bien sûr consiste en l’hystérie anti-policière, puisque la police serait devenue l’incarnation même du mal, du capitalisme, de l’État, etc. C’est là qu’interviennent les casseurs nihilistes d’ultra-gauche, en infiltrant un mouvement démocratique comme celui des personnels soignants hier, pour le pourrir de l’intérieur par un peu de casse spectaculaire. Ainsi, les forces de l’ordre doivent intervenir et on a le droit à de photos « chocs » avec des commentaires hostiles à la police, ou bien des petites anecdotes sur des gens interpellés pour faire pleurer dans les chaumières. Peu importe que ces mêmes personnes interpellées aient été filmées en direct à la télévision en train de jeter des pavés sur la police, ce qui compte est de faire croire qu’on aurait en France un État terroriste qui brutaliserait les manifestants au hasard.

Cela permet de se la jouer très radical, comme avec le PCF publiant la photo d’une femme en blouse blanche se faisant interpeller, avec en commentaire « Cérémonie officielle de remise de médaille aux soignants ».

C’est absolument grotesque, irrationnel, relavant d’une hystérie typiquement petite-bourgeoise. Cela montre la décomposition du mouvement de protestation, l’absence d’une Gauche historique capable, comme elle l’a fait maintes fois, d’isoler l’ultra-gauche anti-politique et radical en apparence seulement.

Voir le PCF tomber aussi bas dans le populisme est une expression de tout une perte de repères et de valeurs, d’un effacement de la Gauche historique au profit de manipulateurs et de petits-bourgeois n’ayant aucun rapport avec la classe ouvrière. La Droite et l’extrême-Droite se régalent de tout cela, car il n’y a plus personne à part eux pour conspuer les casseurs nihilistes d’ultra-gauche. Même quand ces derniers, comme ce fut le cas hier, en arrive à… renverser la voiture d’une personne handicapée !

Quelle honte, quel nihilisme, difficile de faire plus anti-social. Et le gouvernement bien sûr ne fait rien pour empêcher cela. Il faut dire qu’il aurait tort de se priver d’une telle opportunité…. Jamais la Gauche historique, celle du mouvement ouvrier, ne peut accepter un pareil sabotage du mouvement social, qui fait directement le jeu de la Droite et de l’extrême-Droite. Et bien évidemment de la bourgeoisie dans son ensemble.

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Énorme fiasco pour l’extrême-gauche et les anarchistes à Nantes

La manifestation à Nantes ce samedi 3 août 2019 n’a réuni que peu de monde, malgré cinq semaines de campagne intense dans la ville et malgré le tapage fait au niveau national relayant la thèse anarchiste d’une « attaque policière » de la Fête de la musique qui serait « l’aboutissement d’années de violences et d’impunité pour les forces de l’ordre ».

L’agitation de l’extrême-gauche et des anarchistes dénonçant des violences policières et un État policier ne prend pas. Le spectacle devenu traditionnel de casseurs saccageant le centre-ville de Nantes a bien eu lieu, mais cela reste anecdotique, insignifiant. La police n’a dénombré que 1 700 manifestants l’après-midi, pour 39 placements en garde à vue, alors qu’il y avait des personnes venues d’ailleurs, parfois même d’autres pays, pour ce qui avait été annoncé comme un besoin de recueillement important de la population nantaise.

Non pas qu’il n’y ait pas eu ces dernières semaines une certaine émotion à propos de Steve Maia Caniço de la part de beaucoup de nantais, surtout de jeunes gens des milieux culturels et alternatifs vivant à proximité du centre. Mais justement, malgré cela, malgré des discussions récurrentes aux terrasses des cafés, malgré des banderoles « Steve » arborées par certaines boutiques plus ou moins alternatives, malgré des messages d’artistes lors de concerts, malgré des affiches partout en ville pendant cinq semaines, il n’y a eu que quelques centaines de personnes au rassemblement pacifique du matin et tout au plus quelques milliers l’après-midi.

L’extrême-gauche et les anarchistes avaient pourtant un boulevard pour mobiliser, d’autant plus qu’ils avaient le soutien au moins passif des autorités de la ville et des institutions culturelles comme le Voyage à Nantes. La Préfecture n’a pas interdit le rassemblement, non déclaré comme c’est l’usage dans cette ville, mais l’a simplement cantonné aux grands axes habituels. Il y a même eu deux adjoints (PCF) de la maire socialiste qui se sont exprimé ouvertement contre la police, avec quasiment mot pour mot le même discours que les anarchistes de « Nantes révoltée ».

Seulement voilà, quand il n’y a pas de fond, quand on fait de la parodie de contestation, du supermarché de la révolte, cela ne mène à rien. Le petit-bourgeois nantais peut bien être d’accord pour ne pas aimer la police, mais il n’ira pas pour autant lui jeter des cailloux dessus en criant « Castaner, Assassin » à la manière d’un gilet jaune ! Encore moins si c’est pour saccager les infrastructures d’un festival de rue, comme l’ont fait ces idiots de casseurs.

– Les installations du festival Aux heures d’été qui ont été détruites –

Les masses populaires quant à elles regardent cela de très loin, avec une certaine sympathie pour le jeune Steve bien sûr, mais en considérant cette affaire somme toute comme un fait divers dramatique. On pourra regretter la passivité populaire, cette tendance à trop se tenir à distance de l’actualité politico-culturelle, mais pas sa rationalité.

Cette rationalité, ce bon sens populaire, est précisément ce que n’ont pas l’extrême-gauche et les anarchistes, dont les propos ne sont que grotesque, mauvaise foi et irrationalisme. Il faut d’ailleurs souligner ici à quel point la société française est perméable à cet irrationalisme, notamment à Gauche et dans les milieux intellectuels, cultivés, engagés socialement (ce qui revient en fait quasiment au même).

Il n’y a qu’à voir cet emballement autour du rapport de l’IGPN, que tout un tas de gens dénoncent hardiment alors qu’ils ne l’ont même pas lu et qu’ils n’ont absolument aucune idée du rôle de cette instance policière. La « police des polices » dit, dans son style formel typiquement bourgeois propre aux administrations françaises, qu’elle n’a pas d’élément lui permettant de prouver que la police est directement responsable de la mort de Steve. La belle affaire !

En vérité, personne n’a pour l’instant d’élément tangible et précis liant directement l’action de la police à la chute du jeune homme dans la Loire et ce n’est d’ailleurs aucunement le rôle de l’IGPN d’enquêter là-dessus. Il y a une enquête ouverte par le parquet pour homicide involontaire, une commission d’enquête parlementaire va probablement voir le jour, une enquête administrative est enclenchée, etc. Mais peu importe la réalité, ce qui compte est de s’offusquer, de ruer dans les brancards, pour ne surtout pas remettre en cause quoi que ce soit de la société française. Tout ce qui est excessif est insignifiant, dit l’expression.

L’extrême-gauche et les anarchistes ne sont ici que les idiots utiles de la petite-bourgeoisie radicalisée, qui maintient la fiction d’une opposition au régime. Cela produit en fait tout l’inverse, renforce le régime et même pire, pousse une partie des classes populaires dans les bras de l’extrême-Droite qui a un boulevard pour apparaître comme le parti de l’ordre.

À la Gauche en face de montrer qu’elle est un ordre nouveau, en portant le Socialisme comme seul et unique chemin vers une société pacifiée et authentiquement démocratique.

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Le pourrissement du mouvement des gilets jaunes

La mobilisation des gilets jaunes ce samedi 1er décembre a été marquée par de la casse et des scènes de violence contre la Police à Paris et dans plusieurs villes. Il y a eu en tout plus de 300 arrestations et une centaine de blessés rien qu’à Paris, dont 14 du côté des forces de l’ordre qui ont souvent servit de défouloirs. Cette journée montre un pourrissement du mouvement des gilets jaunes.

Le graffiti sur l’Arc de triomphe, « les gilets jaunes triompheront », est sans aucun doute l’élément le plus marquant symboliquement de ce troisième week-end de révolte des gilets jaunes. Car on est là à la fois dans la mythomanie et dans le substitutisme.

Mythomanie, car les gilets jaunes ne peuvent pas triompher, étant un mouvement informe, porté socialement par des artisans, commerçants, indépendants, sans autre horizon politique que le populisme et la démagogie fasciste. Substitutisme, car plus il y a radicalisation en apparence des excités de la petite-bourgeoisie, moins il y a de monde en réalité.

Jean-Luc Mélenchon peut bien s’imaginer qu’il y a une « révolution populaire » et que « les gens ne baissent pas en détermination», on est passé en trois week-ends de 300 000 manifestants à un peu plus de 100 000, puis 80 000 hier.

Aux abords des Champs-Élysées à Paris, cela donnait quelques milliers de personnes, dont un bon millier là pour le folklore d’une casse stérile et médiatique. Un théâtre qui s’est ensuite développé place de l’Opéra, avenue Kléber, avenue Foch, rue de Rivoli, avenue de la Grande Armée, avenue d’Iéna, avenue Raymond Poincaré, boulevard Haussman, avec le traditionnel incendie de voitures, les vitres de banques brisées, les CRS harcelés, etc.

À ce spectacle se sont greffées quelques centaines de pilleurs organisés et équipés pour se servir opportunément, le tout sous l’œil racoleur des caméras des chaînes d’information pendant qu’en plateaux les journalistes et les invités commentaient avec la posture de l’offuscation.

L’inconsistance de la démarche s’est illustrée de manière dramatique avec ce jeune homme participant à l’arrachage de l’immense portail d’entrée du Jardin des Tuileries, puis s’en retournant soudain comme si de rien, avant que le portail ne lui écrase la tête en s’effondrant.

L’absence de policiers et de pompiers étaient bien souvent de rigueur, comme il se doit, à Paris comme ailleurs. Le gouvernement est très éduqué et il sait que la société française est grandement endormie, que la France profonde n’aime pas les troubles.

Aussi, si les gens qui cassent s’imaginent que la France, l’une de plus grandes puissances capitalistes du monde, en a quelque chose à faire de leurs actions infantiles, c’est que leur naïveté est aussi développée que la vanité de leurs actions. Tablons plutôt pour expliquer leur démarche sur la mauvaise foi, ainsi que sur une très large influence du mélange altermondialisme – populisme nationaliste – complotisme d’extrême-gauche – activisme d’extrême-droite.

Si la capitale a regroupé bon nombre de ces « séditieux », comme les nomme le ministre de l’Intérieur qui n’exclut pas d’avoir recours à l’état d’urgence, l’agitation et la casse ont concerné de nombreuses villes en France comme Tours, Marseille ou Toulouse.

Les slogans des gilets jaunes pénétrant puis incendiant la préfecture du Puy-en-Velay en Haute-Loire synthétisent parfaitement l’état d’esprit des gilets jaunes : « Macron démission » et « on est chez nous ».

On n’en a pas fini avec les dégâts sur le plan des valeurs qu’ils auront causé, avec leur culte du spontanéisme, du rejet de la politique, de l’intervention individuelle « rentre-dedans » comme solution aux problèmes économiques. Dans leur définition même, les gilets jaunes sont le vecteur du refus catégorique, formel, sans appel, de toute critique du capitalisme et de la bourgeoisie.

C’est un écho direct de la posture ultra-populiste de Marine Le Pen lors du débat du second tour des présidentielles, de la « fachosphère » sur internet avec un site comme « F de souche » qui n’a jamais rien produit malgré une surface immense, de l’activisme débridé des regroupements d’extrême-droite comme le « bastion social » à Lyon. C’est le reflet d’un capitalisme de plus en plus pourri, faisant des gens des individualistes forcenés, nihilistes sur le plan philosophique, anti-démocratique dans leur vision du monde.

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Des manifestations du 1er mai 2018 entièrement ritualisées

Les manifestations d’hier, premier mai 2018, ont rappelé que mai 1968 a échoué à ébranler la France profonde et que, finalement, nous en sommes encore au 19e siècle sur le plan des idées.

Peut-on faire plus caricatural ?

D’un côté, des syndicalistes défilant pour des revendications sociales et économiques, buvant des bières et mangeant des merguez, ou des kebabs aussi désormais, puisque c’est la mode pour faire « populaire » y compris dans les quartiers chics.

Quelque chose sans âme, avec des mentalités restreintes, prisonnières d’une vie quotidienne sévèrement encadrée par toutes les valeurs dominantes.

Quelque chose sans envergure aucune. D’ailleurs, le nombre total de manifestants, a été de 210 000, contre 280 000 l’année dernière, selon les chiffres de la CGT dans les deux cas. C’est évidemment un recul particulièrement significatif alors que la grève des cheminots a lieu.

Le black bloc, une sorte de divertissement 2.0 pour une contestation ritualisée

De l’autre, les anarchistes qui, a défaut de proposition, essayent de casser quelque chose. Et ils étaient nombreux : 1200. Un cortège de 1200 personnes appelant à la révolte, cela aurait eu un impact évident…

Mais ils ont préféré faire n’importe quoi, avec à la clef 200 arrestations, un chiffre très important qui montre le degré de désorganisation.

Il ne s’agit pas de regretter le saccage d’un Mc Donald’s : qui le regrette n’a rien compris à l’enjeu écologiste de notre époque, à la question animale de notre époque, au principe de surexploitation de notre époque.

Qui va au Mc Donald’s et tolère l’existence d’une telle monstruosité n’a pas compris les attentes de notre époque.

Ian Brossat, un carriériste bien inséré dans la mairie parisienne

On n’est donc certainement pas obligé de pleurnicher comme Ian Brossat, qui vit comme un grand bourgeois comme conseiller PCF de Paris et adjoint à la maire de Paris chargé du logement, de l’habitat durable et de l’hébergement d’urgence, après avoir fait le lycée Henri IV et l’ENS de Lyon.

Cependant, on se doute bien que les casseurs n’ont pas fait cela par écologie ou par véganisme, ni même par lutte contre l’exploitation la plus féroce. On est dans la casse symbolique, dans un appel mystique à « autre chose ».

Ce qu’on doit reprocher, c’est qu’il n’y a rien derrière : ni culture, ni propositions, ni valeurs, ni programme.

En fait, il n’y a même rien du tout. C’est du nihilisme, tout à fait conforme à notre époque. C’est une fuite en avant, une sorte d’équivalent destructeur du populisme de Jean-Luc Mélenchon. Ce qui oblige ce dernier à nier les faits, jusqu’au ridicule.

Même Le Figaro se moque de lui !

« Le leader de la France insoumise dénonce des « violences insupportables contre la manifestation du 1er mai ». Avant de tenter : « Sans doute des bandes d’extrêmes droite. »

Pourtant, ces manifestants se revendiquent des « black blocs », une mouvance anarchiste et violemment anticapitaliste. Ils s’attaquent aux symboles de l’économie libérale, comme les fast-food ou des devantures de banques. Dans leur cortège, on pouvait par ailleurs apercevoir un drapeau communiste. »

C’est tout simplement ridicule de la part de Jean-Luc Mélenchon. C’est absurde. Et d’ailleurs, que diable peut faire un drapeau communiste au milieu des anarchistes ? C’est une aberration aussi !

Tout cela témoigne de la confusion des idées à notre époque. La génération facebook fonctionne à l’instinct, à l’image. On peut se croire à peu près n’importe quoi tout en n’y connaissant rien, car personne n’y connaît rien et, surtout, tout le monde s’en fout !

Ce qui montre bien, en dernier ressort, que tout ce petit monde fait confiance à l’État et au capitalisme pour se réguler de manière ou d’une autre. Personne ici ne croit en la crise, personne ici ne croit en le fascisme, personne ici ne croit au réchauffement climatique.

On est dans la théâtralisation de la contestation, avec des rôles entièrement préétablis… Et c’est humainement à la fois frustrant, intolérable, vide de sens.