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L’appel du collectif SOS forêt France

Voici un appel qu’il faut soutenir.

À l’initiative du collectif SOS forêt France et soutenue par pas moins de 50 associations (dont l’Aspas et la LPO), cet appel pose une question tout à fait pertinente, celle de la façon dont nous considérons nos forêts et les arbres qui y vivent.

L’appel parle de forêt vivante, il voit les choses de manière globale, la forêt est vivante comme la terre est vivante. C’est une vision a l’opposé de l’anthropocentrisme , voyant la terre en tant que Biosphère. C’est conforme à la sensibilité écologiste qu’il faut avoir à notre époque !

Le lien de l’appel ici : https://sosforetfrance.org/index.php/le-texte-de-lappel-pour-des-foret-vivantes/

Voici la reproduction du texte :

« Les forêts sont riches, diverses, complexes, bref : vivantes. Mais l’industrie aimerait les transformer en monocultures d’arbres bien alignés, faciles à récolter, maîtrisés. Le gouvernement ne s’y oppose pas, il assume : « une forêt, ça se cultive, ça s’exploite ». Pendant ce temps, loin des ministères, la résistance s’organise. Partout en France, des hommes et des femmes, des collectifs et des associations s’activent, inventent des alternatives et défendent les forêts. Le temps est venu d’unir ces forces, pour faire front commun contre l’industrialisation des forêts !

Les forêts sont devenues un champ de bataille en proie aux machines et à l’appétit insatiable des industriels

Partout, dans nos communes, départements et régions de France, nous voyons notre bien commun se faire malmener, les coupes rases et les monocultures se multiplier. C’est un fait palpable que nous éprouvons au quotidien, une violence que nous ressentons dans notre chair. Le productivisme gagne nos massifs forestiers et plie le vivant aux règles du marché.

Des paysages séculaires sont dévastés parfois en quelques heures…

Les arbres sont moissonnés comme du blé. Partout, les forêts sont vues comme un gisement inépuisable que l’industrie est appelée à exploiter et le bois comme un simple matériaux à transformer

Depuis cinq ans, l’action du gouvernement est déplorable. Alors que la Convention citoyenne pour le climat avait émis des propositions ambitieuses pour les forêts, l’Exécutif a tout fait pour s’y opposer, en amoindrir la portée et les vider de leur substance.

Quant au plan de relance, il a capitulé devant les lobbies des planteurs d’arbres sans aucune contrepartie environnementale sérieuse. Tout au long du quinquennat, il n’a cessé de démanteler le service public.

Plus de 1 000 postes de travail ont été supprimés à l’Office national des forêts depuis 2017. 475 postes supplémentaires pourraient disparaître au cours des cinq prochaines années.

Au sommet de l’État, tout est verrouillé. Les solutions ne viendront pas d’en haut. Seule une pression, à la base, sur le terrain, pourra les faire plier. Dans les couloirs feutrés des ministères, les industriels déploient leur stratégie à coup de bulldozers.

Le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, s’en fait le porte-voix. Dans une lettre adressée à la Commission européenne, il s’est attristé de voir « les forêts réduites à des considérations environnementales en ne tenant pas compte des aspects socio-économiques ».

A l’Assemblée nationale, il a affirmé qu’ « une forêt, ça se cultive, ça s’exploite ». Le gouvernement veut accroître les prélèvements en forêt de 70 % d’ici 2050 et passer d’environ 60 millions de mètres cubes de bois récoltés par an à plus d’une centaine de million. Nous savons ce que cela implique : une exploitation toujours plus accrue des forêts et une intensification des coupes-rases.

Nous ne voulons pas être les spectateurs passifs de la destruction en cours

Il n’y a aucune fatalité à la situation actuelle et il ne tient qu’à nous d’en inverser la tendance. Un grand mouvement populaire est en train de naître autour de la défense des arbres.

Après avoir été dépossédé.e.s de tout un pan du territoire national, des habitant.e.s, des citoyen.ne.s, des associations, des forestier.e.s ont décidé de se le réapproprier. Nous refusons que les  forêts subissent à leur tour la logique industrielle qui a ravagé et ravage encore  l’agriculture, qui détruit des métiers et des savoir-faire reconnus et appauvrit la biodiversité.

Partout, localement, des résistances sont déjà à l’œuvre. Des alternatives éclosent, des alliances naissent.

D’autres imaginaires s’inventent. Ici, on achète des forêts pour les gérer de manière soutenable ou les laisser en libre évolution. Là, on développe des circuits courts de la grume à la poutre. Là-bas, on s’oppose à un projet de méga-scierie.

Des associations s’engagent pour faire bouger la loi, des forestiers parviennent à s’extraire de pratiques sylvicoles qu’ils savent nocives pour se tourner vers une sylviculture douce, des habitant.e.s créent des vigies citoyennes. Des personnels de l’ONF se mettent aussi en grève. Nos luttes sont multiples. Nos actions s’enrichissent mutuellement.

Elles font bruisser le monde que nous souhaitons voir advenir. Elles lui donnent corps.

Mais ce n’est pas suffisant. Pour gagner, nous devons passer à un cran supérieur, tisser la toile d’un récit commun, constituer un front. Tout porte à croire que c’est maintenant ou jamais. Nos forêts sont à la croisée des chemins.

Nous appelons à une année de mobilisation pour les forêts françaises. La question des forêts ne concerne pas seulement l’autre bout de la planète l’Amazonie, la Sibérie ou l’Ouest Canadien qui sont touchés par les grands feux ou la déforestation.

Elle se joue ici sur nos territoires, en bas de chez nous. Ici aussi, les conséquences du réchauffement climatique se font sentir, les sécheresses représentent une menace devenue réalité, les forêts dépérissent et la vision extractiviste continue de se propager. Ici aussi, les indicateurs sont dans le rouge. L’horizon se couvre. Il y a urgence à agir.

Nous appelons chaque collectif et association engagés dans les forêts à participer à une campagne nationale contre leur industrialisation.

Celle-ci se déroulera au cours des trois prochaines saisons, en trois temps. C’est une première étape, le début d’une lente montée de sève ! »

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Pétition contre le massacre des arbres en Forêt de Sénart

Voici une pétition très intéressante qu’il faut soutenir. À l’initiative du collectif Aux Arbres citoyens et soutenue par l’association Montgeron environnement, elle pose une question toute à fait pertinente et moderne dans sa formulation, celle de la façon dont nous considérons nos forêts et les arbres qui y vivent. La vue de l’abattage en masse d’arbres de la forêt de Sénart en Île-de-France y est décrite comme un véritable traumatisme, et c’est là quelque-chose touchant profondément la sensibilité écologiste qu’il est nécessaire d’avoir à notre époque !

Pour signer la pétition, c’est ici : change.org

Voici la reproduction du texte :

« Stop au massacre en Forêt de Sénart ! Protégeons nos arbres !

Promenons-nous dans les bois… Les loups sont bien en forêt de Sénart, mais ce ne sont pas ceux qu’on croit. Ce sont d’autres prédateurs avides, missionnés par l’Office National des Forêts (ONF) qui, sous prétexte d’entretenir la forêt, en font une exploitation mercantile sauvage. Des entreprises sans scrupules qui sont en train de défigurer notre forêt si précieuse.

Hier, je me suis promenée avec ma fille, comme beaucoup d’autres personnes, et j’ai été écoeurée de voir à quel point la forêt a été ravagée. Le paysage est une désolation, des chênes centenaires qui ont été abattus alors qu’ils étaient parfaitement sains, alignés, cadavres offrant leur cœur en parfaite santé. Des ramures abandonnées dans la forêt hachée par les engins qui sont passés en dévastant tout sur leur passage, branches pendantes, ornières profondes des tracteurs qui ont écrasé le sol fertile de notre forêt. Une sauvagerie sans aucun égard pour le vivant.

Car la forêt est bien vivante, tous s’accordent à reconnaître ses bienfaits. D’abord pour notre climat, les arbres nous permettent de lutter contre le réchauffement de la planète. Mais aussi parce que la forêt accueille de nombreuses espèces, une biodiversité que l’on se doit de protéger. On parle de sylvothérapie, du langage des arbres dont on a prouvé qu’ils communiquaient entre eux. Ces arbres sont vivants, et plus que jamais nous avons besoin de cette nature et la préserver est un enjeu essentiel.

Cette forêt domaniale s’étend sur 14 communes, c’est un atout pour notre région comme le sont toutes les forêts françaises. Il est de notre devoir de la protéger. Que veut dire entretenir quand on abat des arbres sains et centenaires. N’est-il pas plutôt question d’exploiter cette forêt dans un objectif mercantile?

Le discours de l’ONF est bien ficelé : entretien, sécurité, préservation de la faune et de la flore. Mais il s’agit bien d’un discours marketté destiné à faire taire les résistants. Les mots sont là, mais la réalité visible de tous, éclate et choque.

En réalité, cet organisme est placé sous la double tutelle du ministère chargé de l’Agriculture et du ministère chargé de l’Environnement. L’ONF est un Établissement à caractère industriel et commercial (EPIC). Cet organisme financé en partie par nos impôts se charge aussi d’une mission commerciale : vendre notre bois Français à travers le monde. La demande massive provenant de Chine en ce moment met en danger notre patrimoine naturel. Mais on nous fait croire à une mission de protection et d’entretien.

Dans certaines régions on soigne la forêt en assurant des coupes raisonnées et un débardage à cheval par exemple afin de protéger l’environnement. Mais non seulement l’ONF exploite notre forêt, mais en plus, il ne se préoccupe pas de la préserver : un arbre qui gène le passage d’un engin est un arbre qui doit mourir !

Nous demandons à l’ONF un arrêt immédiat des coupes dans la forêt de Sénart.

Nous demandons également aux organismes de tutelles : Ministère de l’Agriculture, Ministère chargé de l’Environnement de réformer la gestion de l’ONF afin qu’il ne puisse lancer les coupes dans les forêts que :lorsqu’il a présenté un programme avec un plan mentionnant les arbres destinés à l’abattage et la raison de l’abattage et les moyens mis en oeuvre

– Lorsque ce programme a été avalisé par les communes après examen par des experts indépendants de l’ONF qui évaluerons l’impact écologique de l’opération

– Lorsque les communes ou départements concernés ont mis en place une enquête d’utilité publique permettant d’informer les citoyens et de leur donner la possibilité d’un recours.

– Lorsque ces programmes s’inscrivent de façon justifiée dans une vision globale et à long terme pour une gestion raisonnée des massifs forestiers

Nous n’abandonnerons par la Forêt de Sénart, aidez-nous à la préserver. Signez et relayez cette pétition.

Notre pétition est soutenue par l’Association Montgeron Environnement. https://www.montgeron-environnement.fr« 

Pour signer la pétition, c’est ici : change.org

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[Communiqué] «Huile de palme: le gouvernement vole une nouvelle fois au secours de Total»

Voici le communiqué des associations Canopée, Amis de la Terre France et WWF France sur cette question très importante de l’huile de palme, causant des déforestations massives. Les associations dénoncent ici ni plus ni moins qu’un coup de force antidémocratique du gouvernement allant à l’encontre du vote récent de l’assemblée nationale.

(Les orangs-outans sont des grandes victimes de la généralisation de l’huile de palme)

«Huile de palme: le gouvernement vole une nouvelle fois au secours de Total

Communiqué de presse commun de Canopée, des Amis de la Terre France et du WWF France

Paris, le 18 décembre 2019 – Après le camouflet infligé par les députés le 15 novembre 2019, le gouvernement tente une nouvelle manœuvre pour sauver Total et sa bioraffinerie d’huile de palme de La Mède.

Il y a un an, jour pour jour, les députés ont voté l’exclusion des produits à base d’huile de palme de la liste des biocarburants à partir du 1er janvier 2020. Une décision que le gouvernement, sous la pression de Total, tente une nouvelle fois de remettre en cause à quelques jours de son entrée en vigueur.

Le gouvernement a prévu de modifier un arrêté de 2011 relatif à la durabilité des biocarburants qui permettrait de classifier en “résidu” l’un des principaux produits à base d’huile de palme que Total prévoit d’utiliser pour sa “bioraffinerie” de La Mède : les PFAD (Palm Fatty Acid Distillate). Cette modification pourrait avoir lieu à l’abri des regards pendant la période des fêtes de fin d’année, vers le 28 décembre 2019.

Cette classification permettrait à Total de pouvoir considérer ses biocarburants à base d’huile de palme comme des “biocarburants avancés” et donc de bénéficier d’avantages fiscaux encore plus importants.

Les PFAD ne sont pas des “résidus” d’huile de palme mais des produits techniquement très proches de l’huile de palme brute. Il ne s’agit donc pas d’un déchet mais d’un produit déjà valorisé pour de nombreuses utilisations, notamment dans l’alimentation animale, la cosmétique ou l’industrie chimique. Une hausse de leur utilisation se traduirait inévitablement par une hausse de la déforestation.

En 2017, le gouvernement a reconnu ce risque dans le cadre de la Stratégie Nationale de lutte contre la Déforestation Importée. Cette stratégie prévoit explicitement que les PFAD ne sont pas des “biocarburants avancés”. Cette décision a même fait l’objet d’un arbitrage interministériel.

Arnaud Gauffier du WWF estime que : “Par cette requalification pour le moins douteuse le gouvernement tente de contourner le vote de l’Assemblée qui s’est pourtant prononcé à une très large majorité (58 votes pour vs. 2 contre) pour la fin de l’utilisation de l’huile de palme dans les agrocarburants il y a à peine 1 mois.”

Sylvain Angerand, coordinateur des campagnes pour Canopée et porte-parole des Amis de la Terre conclut: “Après l’échec de la COP 25 à Madrid, jamais l’écart n’a semblé aussi grand entre l’inaction des gouvernements et l’urgence climatique. Avec cette nouvelle manoeuvre, il ne s’agit plus seulement d’inaction mais bien d’une régression scandaleuse. Une fois de plus, le gouvernement prouve qu’il est prêt à renier ses engagements environnementaux pour plier devant les intérêts économiques des industriels comme Total.”

Contexte :

Depuis le vote des députés en 2018, Total a multiplié les manoeuvres pour essayer de saboter cette loi sans succès : le Conseil constitutionnel a débouté la multinationale le 11 octobre 2019 et les députés ont rejeté le 15 novembre 2019, après un deuxième vote, un amendement qui avait été introduit en catimini pour repousser cette exclusion à 2026.

L’exclusion des produits à base d’huile de palme de la liste des biocarburants entraîne la perte d’un avantage fiscal de 70 à 80 millions d’euros par an pour Total et remet en cause la viabilité économique de la “bioraffinerie” de La Mède.

La “bioraffinerie” a été conçue pour fonctionner avec un approvisionnement de l’ordre de 500 à 550 000 tonnes de produits à base d’huile de palme (huile de palme brute et PFAD). L’exclusion de l’huile de palme brute pourrait entraîner un report vers les PFAD comme nous l’expliquons dans cet article