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L’eau pour les chats des rues, c’est toute l’année !

Les températures sont très élevées ces jours-ci en France : des personnes soucieuses des animaux mettent de l’eau à disposition dans leur jardin pour les oiseaux, les insectes, les chats qui passeraient par là … les bénévoles qui gèrent des sites de nourrissage de chats errants et de chats libres font d’autant plus attention à ce que les gamelles soient remplies d’eau fraîche. Beaucoup de gens veillent à ce que leur animal boive suffisamment tout au long de la journée, disposent des glaçons dans la gamelle pour que l’eau reste fraîche ou utilisent des fontaines qui filtrent et renouvellent l’eau tout au long de la journée.

C’est bien. Mais il faut savoir que l’eau n’est pas indispensable que l’été, pendant les grosses chaleurs, elle l’est toute l’année !

L’eau est le principal constituant des êtres vivants et l’élément indispensable à toute forme de vie. Sans eau, aucun organisme ne peut survivre. Chez l’animal, l’eau intervient dans de nombreuses réactions chimiques de l’organisme telles que l’hydratation ou la déshydratation. L’organisme de l’animal doit remplacer chaque jour une certaine quantité d’eau perdue par l’urine, la transpiration et l’évaporation pulmonaire. Des pertes d’eau supérieures à 10% du poids de l’animal provoquent des troubles graves, des pertes dépassant les 22% quant à elles seront fatales.

Le chat lui ne transpire pas. Il ne peut donc pas réguler sa température corporelle par ce moyen. Il ne peut le faire qu’en produisant un peu de sueur au niveau de ses coussinets ou de ses parties génitales (les glandes sudoripares se situent à des endroits où les poils sont absents), par la salivation, l’halètement en cas extrême.

Les bénévoles des associations de protection animale le savent, vous verrez toujours une gamelle d’eau à côté de celles contenant la nourriture. Cela dit, de manière plus générale, le besoin en eau des animaux est souvent sous-estimé ou ignoré par des personnes peu aguerries, qui n’y pensent pas systématiquement. Le fait est qu’ils sont comme nous, ils mangent mais ils boivent aussi pour survivre. Venir en aide à un animal qui semble perdu, ce n’est pas seulement lui apporter de la nourriture, c’est aussi vérifier qu’il a de l’eau à sa disposition. Il faut en faire une priorité. D’autant plus si la nourriture qui lui est proposée est sèche (croquettes). Ensuite, on contacte au plus vite une association, ou la SPA du secteur, de manière à ce qu’il soit pris en charge, soigné et sociabilisé, stérilisé, déparasité, adopté.

Nourrir un chat des rues sans contacter une association ni essayer de changer sa situation, ce n’est pas l’aider sur le long terme (un chat, même nourri est en proie à tous les dangers de la rues, accidents et maladies), et c’est laisser des portées venir au monde, qui donneront des chatons livrés à une précarité similaire. Nourrir sans agir davantage est égoïste, c’est juste se donner bonne conscience.

La déshydratation peut se manifester par différents signes : les yeux enfoncés, la troisième paupière apparente, la bouche sèche. La peau présente une perte d’élasticité, on peut le remarquer en la pinçant légèrement au niveau du dos (elle met plus longtemps à revenir dans sa position). La gencive restera blanche plus de deux secondes si on appuie dessus légèrement (c’est le test de la gencive).

Les fortes chaleurs ne sont pas la seule cause possible d’une déshydratation, il y a aussi certaines maladies (comme l’insuffisance rénale, le diabète…), une alimentation exclusivement sèche (croquettes), un empoisonnement. Il y a aussi les blessures qui se situent à la gorge, les ulcérations à la langue. La calicivirose féline, très contagieuse et très présente dans les communautés de chats, provoque des ulcères buccaux qui peuvent empêcher de boire et manger correctement.

Lorsque vous voyez un chat qui semble dans un état similaire à la photo, ne vous dites jamais qu’il est sale et dégoûtant. Il ne peut tout simplement pas faire sa toilette, parce que ses glandes salivaires ne fonctionnent pas par manque d’humidité ! Un chat qui ne peut pas faire sa toilette, ce n’est pas normal du tout. Il est probablement déshydraté, pour une ou plusieurs des raisons évoquées plus haut.

Ce n’est pas facile lorsqu’on a faim, soif et qu’on ne peut le dire à personne ! Lorsqu’on erre dans les rues sans pouvoir demander de l’aide, lorsque tout le monde nous regarde avec dégoût ou indifférence.

Ce n’est pas si dur au fond pour qui veut aider, il suffit juste de s’approcher un peu, d’essayer de comprendre, et puis de prendre contact avec les associations qui s’y connaissent. Elles sont souvent débordées, mais elles sont nombreuses. Il existe des listes par secteur qui permettent d’en contacter plusieurs en cas de besoin.

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Alpes-Maritimes: le groupe d’entraide lancé par France 3 Côte d’Azur suite à la tempête

Le département des Alpes-Maritimes a été violemment touché par la tempête Alex et les inondations qui ont suivies. Les dégâts matériels et humains recensés pour l’instant sont déjà très importants. France 3 Côte d’Azur a mis en place un réseau d’entraide, pour faire face directement et concrètement à l’urgence, particulièrement en ce qui concerne le logement dans un premier temps, et pour entamer ensuite le plus vite possible l’aide aux déblaiements, nettoyages, réparations, etc.

On retrouvera ce groupe sur la page Facebook suivante :

https://www.facebook.com/groups/2963589443868657/

Voici l’article de France 3 Côte d’Azur :

« France 3 Côte d’Azur met en place un groupe de solidarité et d’entraide aux sinistrés

France 3 Côte d’Azur met en place un groupe de solidarité et d’entraide suite aux violentes inondations de ce 2 octobre.

Pluies diluviennes et crues brutales ont laissé des villages coupés du monde dans les Alpes-Maritimes où des centaines de pompiers sont mobilisés ce samedi 3 octobre pour retrouver huit personnes portées disparues, tandis qu’un gendarme a été retrouvé sain et sauf.

Vous êtes très nombreux à rechercher des nouvelles d’un proche. Vallée de la Roya, de la Vésubie et de la Tinée sont les trois sites les plus touchés par la déferlante qui s’est abattue sur les Alpes-Maritimes. 12 000 clients sont toujours privés d’électricité à cette heure.
Des personnes sans logement peuvent ainsi être aidées. Nous avons rencontré des habitants bloqués sur le littoral à cause du déluge :

Si vous voulez donner un coup de main, d’une manière ou d’une autre, France 3 Côte d’Azur se mobilise et vous permet d’échanger pour venir en aide aux sinistrés.

> Rendez-vous sur notre groupe Facebook de solidarité pour partager vos messages, vos idées, vos coups de pouce :

Merci de votre aide, elle sera précieuse pour accueillir des gens sans logement, donner des vêtements propres, proposer de l’aide pour nettoyer ou réparer sur place.
L’armée va être mobilisée pour ravitailler des villages isolés après les intempéries dans l’arrière-pays niçois et surtout pour évacuer des personnes à la santé fragile ou dont la maison a été gravement endommagée. »
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Communiqué du collectif «Zone Humide Sallanches» en Haute-Savoie

Entre septembre 2017 et mars 2019, un collectif a lutté contre la destruction d’une zone humide par un projet de centre commercial à Sallanches en Haute-Savoie. Nous en avions déjà parlé ici. À l’occasion de la 39e journée mondiale des zones humides initiée par la conférence de Ramsar en Iran en 1971, ce collectif a publié un communiqué très intéressant de part l’arrière-plan qu’il sous-tend.
Ce communiqué est à la fois très concret, abordable, et en même temps d’une grande radicalité, nécessaire face à la catastrophe écologique en cours. En effet, cette zone humide est une énième passée sous le rouleau compresseur du capitalisme, puisque le centre commercial va être inauguré dans quelques mois.
Voici le communiqué :

« Journée Mondiale des Zones Humides 2020 : retour sur l’année écoulée

Ce dimanche 2 février 2020 se déroule la 39ème journée mondiale des zones humides (JMZH). Cette journée est dédiée à la découverte des zones humides afin de mieux comprendre leurs fonctionnements et leurs utilités essentielles dans le cycle de l’eau et au sein d’écosystèmes fragiles, donc précieux. Cet événement est l’occasion pour nous de revenir sur ce qu’il s’est passé durant cette année.

Depuis la Journée Mondiale des Zones Humides de 2019 que nous avons célébré par un rassemblement et le déploiement d’une banderole sur la zone de la Paccoterie, les travaux ont connu une avancée plus que significative. Les différents rassemblements populaires et les différentes actions n’ont malheureusement pas suffit à enrayer de manière décisive le projet.

Cela nous montre que la reconnaissance de la Nature ne suffit pas à la protéger. Depuis la conférence de Ramsar en Iran en 1971 amenant à la reconnaissance des zones humides comme bien commun avec une journée leur étant dédiée, jamais autant de zones humides n’ont été détruites dans le monde, et particulièrement en France.

L’Etat montre ici son incapacité à agir de manière forte : les zones humides jusque là protégées deviennent destructibles sous condition de compensation, au moment même où les scientifiques disent que chaque jours compte dans la lutte mondiale contre l’écocide.

Grace à l’arsenal législatif mis au point par l’Etat, les préfets et les maires ne se privent pas pour mettre en place toute sorte de projets plus fous les uns que les autres sur des zones humides ; centre commercial, centre de vacances, centre de loisir… C’est une défaillance à tous les étages.

Le résultat est là : l’immonde centre commercial « The Snow » est bien avancé. Cela fait plusieurs mois que les entreprises de BTP s’acharnent à terrasser la zone humide, à se battre par tous les moyens possibles contre l’eau ; des mois que quiconque a un minimum de sensibilité a le cœur déchiré en passant devant la Paccoterie.

Mais tout cela est si peu face aux dizaines ou peut être même aux centaines d’espèces d’animaux qui ont dû fuir leur habitat pour échapper aux travaux. Des milliers de petits animaux du sol ont certainement péri. Les grenouilles, symbole de notre résistance, ont dû trouver de nouveaux endroits où pondre.

Malgré tout ce désastre, nous restons optimiste pour l’avenir. Nous n’avons pas pu empêcher cette zone humide de se faire détruire mais nous ou les générations futures pourront, devront la délivrer du béton qui l’enserre. Et d’ici là, œuvrons pour que les mots de Martha Rojas Urrego la secrétaire générale à la convention des zones humides ne soient pas vains : « Plus aucune Zone Humide ne doit disparaître » !

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Enfin, il pleut ! (Mais pas assez)

Il pleut depuis quelques jours sur une grande partie de la France. C’est une bonne nouvelle et on espère que les pluies vont persister, car le pays connaît une situation de sécheresse extrêmement préoccupante pour les nappes phréatiques.

Enfin, il pleut ! Mais cela n’est pas encore suffisant. Un département comme l’Indre-et-Loire a connu avant cette semaine près de 80 jours sans précipitations significatives (plus de 1 mm par jour). Il n’avait pas plu à Paris depuis le 18 août 2018, ce qui fait une longue période de plus d’un mois, faisant suite à une autre longue période sans précipitation entre le 21 juin et le 17 juillet 2019.

Le pays connaît une situation de sécheresse météorologique, aggravée par un pic de chaleur début septembre, alors que le mois de juillet a été le plus chaud jamais mesuré. La plupart des départements ont mis en place des restrictions d’eau. Sur le site gouvernemental Propluvia, qui recense les arrêtés de restrictions d’eau, on dénombre une quarantaine de départements connaissant une situation de crise pour les nappes phréatiques.

Voici ce que signifie une situation de crise :

« Arrêt des prélèvements non prioritaires y compris des prélèvements à des fins agricoles. Seuls les prélèvements permettant d’assurer l’exercice des usages prioritaires sont autorisés (santé, sécurité civile, eau potable, salubrité) »

Voici la carte, pour le moins impressionnante (26 septembre 2019) :

(Le rouge signifie crise, le orange signifie alerte renforcée, le jaune signifie alerte et le gris signifie vigilance)

Les habitants de ces départements ne connaissent en général pas ces restrictions en cours et continuent leurs prélèvements habituels. Il y a là une terrible défaillance de la part des autorités, qui négligent dangereusement le problème alors que l’eau potable représente 25 % de la consommation (même si cette consommation ne vient pas forcément des nappes phréatiques). Seuls les entreprises et les agriculteurs sont au fait de ces restrictions, car ils sont les plus directement concernés.

La situation devrait néanmoins intéresser tout le monde, car c’est de la biosphère qu’il s’agit et pas seulement du business agro-industriel très gourmand en eau. Cela d’autant plus que le réchauffement climatique produit par les activités humaines est en cause.

La sécheresse actuelle est d’autant plus prononcée que l’automne et l’hiver derniers avaient connu un déficit pluviométrique, que les pluies du printemps 2019 n’ont pas permis de compenser. D’après les données communiquées par la presse récemment, 73% des nappes phréatiques ont actuellement un niveau inférieur à la normale.

La situation des nappes phréatiques est particulièrement préoccupante dans les régions du nord-est et du centre-est, avec parfois des niveaux « peu satisfaisants, bas à très bas » dans le sud de l’Alsace, la Bourgogne, l’Auvergne-Rhône-Alpes ou le sud de Centre-Val-de-Loire. Seules les nappes phréatiques de la Corse, du sud de la Vendée et du bassin de l’Adour ont des niveaux qui ne sont pas bas ou modérément bas.

S’il faut donc se réjouir du fait qu’il pleuve actuellement sur une grande partie du pays, cela est loin d’être suffisant. Le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) a expliqué à la presse que ces pluies seront certainement captées par la végétation, car très fines. À moins qu’elles ne proviennent d’orages, donc localisées et intenses, ce qui est favorable au ruissellement plutôt qu’à l’infiltration jusqu’aux nappes.

Les prévisions sont donc mauvaises, il est considéré que la baisse du niveau des nappes devrait se poursuivre. Celles-ci sont pourtant primordiales, non-seulement comme réserves d’eau, mais aussi parce qu’elles ne sont pas isolées du cycle de l’eau et qu’elles communiquent avec les milieux aquatiques de surface, formant des interactions indispensables à la biosphère dans son ensemble.

Voici une petite vidéo montrant le fonctionnement des nappes phréatiques :