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Régionales 2021: le triomphe de l’esprit petit-bourgeois

Rien ne change, rien ne doit changer.

66% d’abstention, et les votants prônant que rien ne change. Les sortants n’ont pas été sortis. Le sortant LR Laurent Wauquiez a gagné en Auvergne-Rhône-Alpes (55%), l’ex-LR Xavier Bertrand dans les Hauts-de-France (54%), l’ex-LR Valérie Pécresse en Île-de-France (45,5%),  le LR sortant Renaud Muselier en PACA (56%), le LR Jean Rottner dans le Grand Est (39%), l’ex-UDI Hervé Morin en Normandie (44%), la PS Marie-Guite Dufay en Bourgogne-Franche-Comté (43%), la LR Christelle Morançais dans les Pays de la Loire (46,5%),  le PS Loïg Chesnais-Girard en Bretagne (31%).

C’est très significatif, parce qu’en France, la contestation passe notamment par le fait de sortir les sortants. Le Rassemblement National de Marine Le Pen n’est ainsi arrivé à rien. Et les choses ont tellement non-changé, si l’on ose dire, que le moribond Parti socialiste considère qu’il est au cœur de la Gauche. Son dirigeant Olivier Faure a expliqué que le PS avait « la responsabilité de rassembler l’ensemble de la gauche et des écologistes pour pouvoir aller vers l’élection présidentielle ».

Il y a quelque chose de « réaliste » au sens où le Parti socialiste a un réseau d’élus. C’est bien plus pertinent en tout cas que Julien Bayou, le secrétaire national d’EELV, qui explique que « l’écologie est la seule force en dynamique ». Seulement c’est passer à côté de la question essentielle.

Car il faudrait être fou pour s’imaginer qu’une pandémie et qu’une crise allant avec, notamment économique, n’a pas tout changé. La vérité, c’est que tout a changé, mais que cela n’a rien cristallisé du tout. Les gens font comme si de rien n’était. Même tout ce que la Gauche peut compter d’activistes fait d’ailleurs comme si de rien n’était.

Le Figaro s’en réjouit, dans son éditorial, car il considère, en toute bonne logique, que c’est la bonne vieille Droite qui va reprendre le dessus, car elle reflète au mieux la « sociologie » du pays.

« Le vieux monde est de retour! En Paca, le Rassemblement national espérait qu’un sursaut de participation, symétrique de celui qui lui avait coûté la victoire entre les deux tours des régionales de 2015, viendrait cette fois inverser la donne en sa faveur ; le sursaut n’a pas eu lieu.

Résultat : rien ne change. Sept régions de droite, cinq régions de gauche! Tous les sortants sont reconduits.

D’un scrutin à l’autre, la carte politique de la France des régions ne bouge pas d’un iota.Tout ça, pour ça!

Un scrutin pour rien? C’est ce que prétendront tous ceux qui, pour une raison ou pour une autre, ont intérêt à minimiser les conséquences de cette «parenthèse» minée par l’abstention, et, disent-ils, absolument «déconnectée» des échéances futures.

En vérité, par ce qu’elles révèlent de l’état de l’opinion autant que par les effets qu’elles ne manqueront pas de produire, ces élections régionales rebattent fortement les cartes politiques qu’on disait déjà distribuées, une fois pour toutes. »

Les choses sont différentes, en réalité. Car, ce qui a triomphé, c’est l’esprit petit-bourgeois, la conscience sans envergure, le regard beauf sur la vie, l’immédiateté faussement tranquille rassurée par la propriété seulement. Ce n’est pas seulement un conservatisme, c’est une guerre à l’intelligence, une réduction de tout ce qui a de l’ampleur à quelque chose de rapiécé, de consommable, de posé dans un coin.

La France est un pays de petit-bourgeois, voilà comment sont les choses. Le prolétaire veut être un petit-bourgeois quand il n’a pas déraillé vers les lumpens, le bourgeois est satisfait d’un style petit-bourgeois modernisant ses possibilités de consommer, bien au-delà du style Neuilly-Auteuil-Passy traditionnel et traditionaliste.

Voilà pourquoi la France est un enfer : il n’y a pas de luttes de classe, dans un pays où tout le monde est ou veut être un petit-bourgeois !

La crise va radicalement changer cela. Mais à quelle vitesse ? On aura soit une lente décadence, un pays qui sombre, soit un retour de bâton nationaliste et militariste pour conformer le pays au contexte mondial.

Cela va être une terrible claque.

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Retrait de la Gauche en PACA aux régionales 2021: une victoire

Le recul reflète l’exigence à Gauche de ne pas pouvoir laisser gagner l’extrême-Droite.

On l’a échappé belle.

Lors du premier tour des élections régionales de juin 2021 en Provence-Alpes-Côte d’Azur, le 20 juin, les scores ont été de 36,38% pour le candidat RN Thierry Mariani, de 31,9% pour le candidat Les Républicains (et sortant) Renaud Muselier. Suit le candidat commun à EELV, PS, PCF, Génération.s, Génération écologie, les Radicaux de gauche, la Gauche Républicaine et socialiste, Place publique et le Mouvement des progressistes.

Il s’agit de Jean-Laurent Félizia, qui a fait 16,89% des voix.

Dès les résultats connus, rejetant le barrage à l’extrême-Droite, celui-ci, un chef d’entreprise de 52 ans membre d’EELV, a affirmé qu’il se maintiendrait. Son explication était longue, son ton très offensif, dénonçant même dans la soirée, par un message sur Twitter, le responsable du Parti socialiste, Olivier Faure.

« Je n’ai pas à répondre aux @faureolivier. Les états majors parisiens sont parfois déconnectés de la réalité du terrain. C’est une décision collective que nous assumons »

Heureusement, la vague de contestation a été immense. Jean-Laurent Félizia a dû manger son chapeau. Le 21 juin, il publiait un long texte justifiant le barrage à l’extrême-Droite, justifiant le retournement de la manière suivante.

« L’écart entre Renaud Muselier et le candidat de l’extrême droite est hélas plus élevé que celui annoncé dans les premières heures de la soirée et nous a mis face à nos responsabilités. »

Tout le monde lui est en fait tombé dessus, EELV le menaçant même d’exclusion. C’est d’ailleurs toute la direction locale qui risquait de se faire virer, car pratiquement toute la direction d’EELV en PACA comptait continuer cette « aventure ».

Cela ne doit pas étonner. EELV ne possède aucune tradition historique de l’antifascisme et est composé de bourgeois de centre-villes pour qui seul compte le libéralisme moderniste. Il n’y a pas d’autres priorités et l’extrême-Droite, ce n’est pas pour eux le fascisme, mais simplement des « autoritaires » à rejeter.

Heureusement, la culture de la Gauche historique a été suffisamment présente pour bloquer EELV. Cela montre que même si sur le plan de l’organisation, tout est à un niveau catastrophique, sans parler des idées, il y a tout de même un fond diffus de valeurs de la Gauche historique qui parvient à s’imposer.

Ce n’est pas le point de vue des anarchistes, des trotskistes et de La France Insoumise qui a triomphé. C’est le point de vue de la Gauche historique qui s’est imposé, exigeant le barrage absolu à l’extrême-Droite, dans le prolongement de l’esprit du Front populaire.

C’est une victoire. Mais c’est une victoire fragile. Que EELV en PACA ait osé tenter à passer en force, à maintenir la liste… en dit long sur l’opportunisme. La bataille est gagnée, mais pas la guerre. Et cela sera ainsi jusqu’à la présidentielle de 2022.

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Premier tour des Régionales 2021: le jeu de massacre

La France est aux abonnés absents, la Gauche est écrasée.

Comme prévu, la crise a frappé les élections régionales de 2021 de plein fouet. Le premier tour a été marqué par une abstention record : 67,2% ne se sont pas déplacés. C’est conforme à l’indifférence complète des Français pour la politique (ainsi que pour l’idéologie, voire pour la culture) et les responsabilités. Le pays connaît une vague de relativisme nihiliste qui fait froid dans le dos.

C’est ainsi, logiquement, la prime aux forces « enracinées », représentant les notables, les traditions, les intérêts locaux. Suivent les contestataires de l’extrême-Droite, de manière affaiblie en raison de la faible mobilisation, puis les libéraux-sociaux (autour d’Emmanuel Macron) et une Gauche post-socialiste, post-communiste, en orbite d’EELV elle-même écologiste – moderniste de centre-gauche.

Et cela fait très mal. En Provence-Alpes-Côte d’Azur, la Droite fait 33,6%, l’extrême-Droite fait 34,4%. Dans les Hauts-de-France, la Droite fait 42,5%, l’extrême-Droite fait 24%. On parle ici d’une hégémonie complète de la Droite et de l’extrême-Droite.

Il en va relativement de même dans le Grand Est, où la Droite fait 31,5%, l’extrême-Droite fait 20,7%, et en Auvergne-Rhône-Alpes où la Droite fait 43,9%, l’extrême-Droite fait 12,2%.

Dans tous ces cas, la Gauche est balayée, représentant vaguement autour de 20%, en comptant le plus largement possible et encore sans aucune unité, ni base culturelle, ni socle militant. Dans pratiquement tous les cas la Droite et l’extrême-Droite ne sont pas loin de la majorité.

Dans le Centre-Val de Loire, l’extrême-Droite fait 25,5% et la Droite 18,4% ; en Normandie l’extrême-Droite fait 21,3% et l’alliance du centre-droit 39,6% ; en Bretagne la Droite fait 15,7% et l’extrême-Droite 14,4%. En Bourgogne-Franche-Comté l’alliance de la Droite fait 20,9% et l’extrême-Droite 24,1%.

En Île-de-France la Droite fait 36,4% et l’extrême-Droite 13,7% ; en Pays de la Loire la Droite fait 34,5% et l’extrême-Droite 12,6%.

Enfin, exceptions, en Nouvelle-Aquitaine la Droite fait 12,2% et l’extrême-Droite 18,6% ; en Occitanie la Droite fait 12,3% et l’extrême-Droite 23% ; en Guyane la Droite fait 31,2%.

Enfin, notons qu’il y a bien une spécificité corse, témoignant d’une vraie question nationale. Les résultats sont les suivants, avec une définition des positions politiques choisis par le Figaro: Gilles Simeoni (autonomiste) 29,19%, Laurent Marcangeli (ex-LR) 24,86%, Jean-Christophe Angelini (autonomiste) 13,22%, Paul-Félix Benedetti (indépendantiste) 8,39%, Jean-Guy Talamoni (indépendantiste) 6,9%, Jean-Charles Orsucci (LREM) 5,92%, François Filoni (RN) 4%, Agnès Simonpietri (EELV) 3,75%, Michel Stefani (PCF) 3,18%, Jean-Antoine Giacomi (extrême droite) 0,59%.

Les exceptions ne font que confirmer la règle. Sur le plan général, une catastrophe. Le traditionalisme l’emporte, avec la passivité et, quand il y a « contestation », c’est l’extrême-Droite qui la porte. La Gauche ne consiste qu’en des restes plutôt bobo – centre-ville. D’ailleurs, c’est le Parti socialiste qui est au premier rang de ces restes (Carole Delga en Occitanie avec près de 40%, François Bonneau en Centre-Val de Loire avec 25,6% ; Loïg Chesnais-Girard en Bretagne avec 20,8%, Marie-Guite Dufay en Bourgogne-Franche-Comté avec 26,2%, , Alain Rousset en Nouvelle-Aquitaine avec 28,6%). Carole Delga a d’ailleurs souligné la chose suivante :

Je fais partie d’une gauche réformiste qui traite tous les sujets, qui n’a aucun de tabou, j’aime à la fois les salariés et les chefs d’entreprise,

Il ne reste plus rien à part des décombres. Mais il faut en plus boire le calice jusqu’à la lie. En Provence-Alpes-Côte d’Azur, les forces se revendiquant de la Gauche et de l’écologie se maintiennent au second tour, refusant de faire barrage coûte que coûte à l’extrême-Droite ! C’est la négation de l’antifascisme. Cela revient à dire, dans une version électoraliste, la même chose que Lutte Ouvrière, qui en tant qu’organisation trotskiste rejette formellement l’antifascisme, comme elle l’explique au soir du premier tour :

Le premier tour étant passé, le seul où le « camp des travailleurs » a pu s’exprimer, le deuxième tour n’a ni enjeu, ni intérêt pour les travailleurs et les classes populaires.

Lutte ouvrière ne cautionnera pas la supercherie consistant à présenter aux travailleurs des hommes politiques qui sont souvent aussi réactionnaires, aussi anti-ouvriers que ceux d’extrême droite, comme un rempart contre la menace du RN au pouvoir. Il n’est pas question pour Lutte ouvrière de soutenir quelque variante que ce soit du Front républicain.

Cette république est celle de la bourgeoisie. Elle ne réserve, à ceux qui n’ont que leur travail pour vivre, qu’un avenir d’exploitation et de mépris  de la part des riches parasites. Les travailleurs auront à combattre la classe capitaliste pour l’empêcher de conduire la société vers la catastrophe.

C’est honteux. Il faut au contraire tout faire pour empêcher l’extrême-Droite de s’inscrire au plus haut niveau. Ne pas voir une différence qualitative entre la Droite et l’extrême-Droite, c’est ne pas rien comprendre à la rupture que signifie le fascisme. Et on va exactement dans cette direction, avec une Droite qui s’impose, une contestation happée par l’extrême-Droite, un apolitisme massif, une Gauche pourrie par le libéralisme qui a comme seule visée de moderniser le capitalisme.

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Des élections régionales françaises de juin 2021 dans l’indifférence

Et cela alors que l’extrême-Droite avance étape par étape.

Les élections régionales des 20 et 27 juin 2021 sont marquées par la grande menace de l’extrême-Droite. Il est évident que celle-ci va faire des avancées électorales. Il en a été beaucoup parlé dans les médias, beaucoup de gens sont inquiets, l’ambiance est mauvaise. La chaîne Cnews et le polémiste Éric Zemmour sont littéralement aux premières loges médiatiques, travaillant au corps l’opinion.

L’extrême-Droite est d’autant plus forte en France en 2021 qu’elle sait que les Français ne veulent rien savoir : ils veulent juste déléguer les responsabilités et qu’on les laisse tranquilles. La campagne électorale a d’ailleurs été anecdotique pour les Français. Comme, de toutes façons, le rôle des conseils régionaux n’est guère connu… et qu’en plus il y a un déconfinement largement mis en place… autant dire que le désintérêt est total.

La politique dégoûte même les gens au plus haut point et les questions théoriques les fatiguent. Le mot d’ordre national est travail – consommation – flemme. La société est congelée, les mentalités flemmardes, la beauferie est de rigueur, l’immédiateté la valeur cardinale.

On a ainsi tous les ingrédients pour que cela tourne mal. Si cela tourne même très mal, cela renforcera d’autant la crise politique promise en 2022 avec la présidentielle. L’extrême-Droite, gagnant en crédibilité, s’unirait à la Droite. Cela formerait un rouleau compresseur…

On est donc dans une séquence plus que délicate. Il ne manque plus qu’un conflit militaire prononcé, où l’OTAN serait impliqué notamment, pour que tout s’accélère. Dans cet ordre d’idée, on est pour l’instant surtout dans un scénario à l’espagnol, où un coup d’Etat vient conclure une offensive électorale de la Droite épaulée par les actions d’éclat de l’extrême-Droite.

Cela ne veut pas dire que les gens ne peuvent pas se révolter, à un moment, d’une façon ou d’une autre. Ce que cela veut dire par contre, c’est que les gens sont en retard, beaucoup trop en retard. Ils ne sont pas à la hauteur de leur époque. Dans le meilleur des cas, on aurait alors un scénario à l’italienne, avec une vaste grève insuffisamment politique débouchant sur un raz-de-marée de la Droite, un gouvernement de la Droite phagocytant les institutions puis le régime lui-même. Benito Mussolini a ainsi légalement dirigé le gouvernement en modifiant graduellement le régime.

Dans un cas comme dans l’autre, la Gauche va être sur la défensive. Mais elle n’est pas prête, en raison de deux travers bien français : les pragmatiques pensent qu’ils vont reconquérir des postes institutionnels à court terme, les actionnistes pensent que la grève générale est pour demain. Résultat, rien n’est construit sur le long terme. Or, ce n’est qu’avec une vision sur le long terme qu’on peut saisir les étapes des avancées de l’extrême-Droite.

Le communiste bulgare Dimitrov souligne de la manière suivante la question de la montée en puissance de l’extrême-Droite, de la nécessité de découvrir les étapes par lesquelles elle opère.

« L’arrivée du fascisme au pouvoir, ce n’est pas la substitution ordinaire d’un gouvernement bourgeois à un autre, mais le remplacement d’une forme étatique de la domination de classe de la bourgeoisie – la démocratie bourgeoise – par une autre forme de cette domination, la dictature terroriste déclarée (…).

Camarades, on ne saurait se faire de l’arrivée du fascisme au pouvoir l’idée simpliste et unie qu’un comité quelconque du capital financier déciderait d’instaurer à telle date la dictature fasciste.

En réalité, le fascisme arrive ordinairement au pouvoir dans une lutte réciproque, parfois aiguë, avec les vieux partis bourgeois ou une portion déterminée d’entre eux, dans une lutte qui se mène même à l’intérieur du camp fasciste et qui en arrive parfois à des collisions armées, comme nous l’avons vu en Allemagne, en Autriche, et dans d’autres pays.

Tout cela sans affaiblir cependant l’importance du fait qu’avant l’instauration de la dictature fasciste, les gouvernements bourgeois passent ordinairement par une série d’étapes préparatoires et prennent une série de mesures réactionnaires contribuant à l’avènement direct du fascisme.

Quiconque ne lutte pas, au cours de ces étapes préparatoires, contre les mesures réactionnaires de la bourgeoisie et le fascisme grandissant, n’est pas en état d’entraver la victoire du fascisme, mais au contraire la facilite. »

Ce dont on a besoin, c’est d’une compréhension de ces étapes préparatoires. Et les régionales de juin 2021 en sont indéniablement une.

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Hauts-de-France: l’union autour de Karima Delli ou le suicide anti-populaire

Soutenir Karima Delli dans les Hauts-de-France, c’est tourner le dos aux travailleurs. C’est littéralement suicidaire.

« L’union de la gauche, c’est possible ! » : c’est la réaction de l’hebdomadaire L’OBS à l’union électorale PS-PCF-LFI-EELV pour les régionales de juin 2021 dans les Hauts-de-France, la députée européenne EELV (et présidente de la commission du transport et du tourisme au Parlement européen) Karima Delli étant la tête de liste.

Sauf qu’il n’y a rien qui soit de Gauche là-dedans. Il suffit de lire le communiqué commun de cette union pour le voir. Le climat, l’emploi, changer la vie des gens, cela ne veut strictement rien dire alors qu’on est en pleine crise sanitaire, que le peuple se tourne vers Marine Le Pen parce qu’il espère des changements très profonds, que le capitalisme est en crise et qu’en plus les grandes puissances vont dans le sens de la guerre !

Faut-il que la Gauche gouvernementale soit composée de bobos pour se placer dans les Hauts-de-France derrière quelqu’un qui, sur son compte Facebook, pour le 8 mars, journée de la femme, propose la vidéo d’une interview d’une patronne de pêche, celle d’une cheffe d’entreprise racontant comment lancer une « boîte », celle d’une étudiante en sociologie parlant d’une « société patriarcale », celle d’une directrice artistique qui fait des astuces Business et Motivation…

C’est une blague, jamais les travailleurs n’abandonneront l’extrême-Droite pour une telle candidate. C’est du suicide.

Europe Ecologie Les Verts a de plus très clairement comme ambition de faire de la Gauche son satellite. L’idée est que la France est en majorité de droite ou libérale, par conséquent seul un candidat libéral d’EELV peut l’emporter à la présidentielle, et donc toute la Gauche gouvernementale doit prêter allégeance.

La Gauche gouvernementale pourrait dire qu’il est hors de question de liquider sa propre histoire, mais l’attrait des élections est trop fort et elle a donc choisi de se soumettre. C’est inacceptable.

Une autre interprétation est impossible, car les Hauts-de-France sont historiquement un bastion populaire qui a toujours puissamment irrigué la Gauche. Le PCF prétend avoir un candidat à la présidentielle de 2022, La France Insoumise entend lever un nouveau mouvement populaire… De telles prétentions s’avèrent mensongères si dans le principal endroit de France où la Gauche peut faire exploser la situation, on se place derrière EELV !

Quand on pense en plus que La France Insoumise se veut totalement opposé aux socialistes, alors qu’il accepte un accord électoral avec comme découpage des places un tiers d’écologistes, un tiers de socialistes et le reste pour le PCF et La France Insoumise ! C’est une capitulation totale et la raison en est toute trouvée : il ne s’agit pas de faire triompher idées, mais de chercher des configurations pour avoir plus de poids lors de la présidentielle et pour une participation gouvernementale.

N’ayant pas de principes, la Gauche gouvernementale raisonne en termes d’opportunités. C’est un suicide dans un contexte de crise et ce n’est pas comme cela que les travailleurs seront arracher à l’extrême-Droite, sans parler d’affirmer un programme de Gauche pour la démocratie et le peuple.

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Régionales en Hauts-de-France : union PS-PCF-LFI-EELV autour de Karima Delli

Une unité électorale a été réalisée pour les régionales des 13 et 20 juin 2021 dans les Hauts-de-France.

Voici le communiqué de presse au sujet cette union électorale qui marque une soumission de la Gauche gouvernementale à EELV, un suicide anti-populaire. Suit le communiqué de Génération-s qui soutient l’union électorale.