La Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE) est l’une des principales fédérations de parents d’élèves des écoles publiques, c’est un organisme généré par la Gauche. Mais en raison d’une ligne considérée comme populiste, une opposition pro-républicaine se forme.
Voici l’appel, qu’on peut signer ici :
« Nous, adhérents et sympathisants de la FCPE, citoyens attachés à l’enseignement public, lançons un appel pour que la Fédération des Conseils de Parents d’Elèves retrouve son rôle de soutien de l’École publique et de ses enseignants à l’heure où ils sont confrontés à de graves menaces.
De l’affaire Mila à l’assassinat de Samuel Paty, l’offensive de l’islam politique et les remises en cause de la laïcité par les intégrismes religieux conduisent chaque jour les enseignants à perdre du terrain, dans une institution déjà affaiblie par la montée du consumérisme parental. Ainsi, selon une étude de la Fondation Jean Jaurès, la moitié des enseignants affirment avoir été confrontés à une « forme de contestation au nom de la religion dans leur classe » et « s’être déjà autocensurés dans leur enseignement ».
A Lyon ou Trappes, quelle tristesse de voir des enseignants abandonner leur métier parce qu’ils ne peuvent plus l’exercer sereinement, et des élèves déscolarisés pour avoir exprimé une opinion contraire aux dogmes religieux !
Nous aurions aimé entendre la FCPE manifester sa solidarité à l’égard de Mila, de Didier Lemaire ou de Fatiha Agag-Boudjahlat, et de toutes ces premières lignes de la République. Il n’en a rien été, à croire qu’elle ignore ses propres statuts, par lesquels elle s’engage, dès 1947, à « propager l’idéal laïque » et « resserrer les liens indispensables entre les parents et les enseignants » . Ces principes s’enracinent pourtant dans l’histoire de la gauche et de la République, dont une étape essentielle fut, il y a 150 ans, le 2 avril 1871, le décret de la Commune proclamant la séparation de l’Eglise et de l’Etat et l’enseignement gratuit et obligatoire pour les filles et les garçons.
Tournant le dos à cette histoire, la direction de la FCPE n’hésite pas à poursuivre en justice les plus ardents défenseurs de l’Ecole publique et de la laïcité, comme en témoigne le procès intenté – et perdu – à l’ancien inspecteur général de l’Education nationale Jean-Pierre Obin.
Cette offensive judiciaire vise également les élus FCPE qui, en son sein, osent interroger cette dérive. Mises en demeure judiciaires, suspensions des mandats : nous faisons face à ce qu’il faut bien appeler une tentative d’étouffement de la démocratie interne.
Depuis deux ans et particulièrement la campagne clivante sur les accompagnatrices voilées des sorties scolaires, cette focalisation sur les questions identitaires, au détriment d’enjeux fédérateurs comme la qualité de l’enseignement ou la mixité scolaire et sociale, nous éloigne du mouvement de masse ouvert sur la société qu’a été et que devrait être la principale fédération de parents d’élèves.
Devant le risque d’une hémorragie des adhérents, nous ne nous résignons pas à ce que la FCPE devienne, à l’image d’autres organisations progressistes, un groupuscule s’épuisant dans d’inutiles querelles politiciennes et d’absurdes procédures judiciaires. Au risque de sacrifier ce qui devrait être sa mission première : favoriser l’émancipation de chaque élève, qu’il ait grandi dans une famille croyante ou athée, de gauche ou de droite, riche ou modeste.
Seule l’école publique et laïque permet cette émancipation. C’est pour cela que nous la chérissons, que nous y avons inscrit nos enfants, c’est pour cela que certains d’entre nous ont choisi d’adhérer à la FCPE. Et c’est pour cela que nous invitons tous les défenseurs de l’École publique à signer cet appel sur ce site, et les adhérents de la FCPE à nous rejoindre pour participer à cette refondation interne dans la perspective du prochain congrès
Premiers signataires :
Les adhérents FCPE membres du “Collectif du 2 avril”
Et
Gilbert Abergel, président du Comité laïcité République
Fatiha Agag-Boudjahlat, enseignante
Jean-Louis Auduc, ancien directeur des études de l’IUFM de Créteil, ex-secrétaire général adjoint du Snes
Sandrine Bernard, présidente du Conseil local FCPE Rosa Parks à Ivry
Aurélia Bloch, journaliste et auteure-réalisatrice
Laure Caille, présidente de Libres MarianneS, ancienne responsable SNES-FSU
Jean-Christophe Cambadélis, ancien premier secrétaire du Parti socialiste
Martine Cerf, présidente d’Egale
Gilles Clavreul, délégué général de l’Aurore, cofondateur du Printemps républicain
Jacqueline Costa-Lascoux, ancienne présidente de la Ligue de l’enseignement
Didier Daeninckx, écrivain
Aurélien Demangeat, ex-président du Conseil départemental FCPE du Puy-de-Dôme
Raphaël Enthoven, essayiste
Michel Fouillet, haut fonctionnaire, administrateur d’Egale
Philippe Foussier, journaliste
Caroline Fourest, essayiste
Christian Gaudray, militant laïque
Sarah Gheeraert, ex-présidente du Conseil départemental FCPE du Puy-de-Dôme
Xavier Gorce, dessinateur
Danièle Guillot, ancienne adhérente FCPE et psychologue
Jean Glavany, ancien Ministre
Françoise Kayser, ancienne adhérente FCPE, fondatrice de Femmes contre les intégrismes
Catherine Kintzler, philosophe
Françoise Laborde, ancienne sénatrice, présidente d’Egale
Didier Lemaire, enseignant
Guy Lengagne, ancien ministre
Samuel Mayol, maître de conférences
Anne Mayol, formatrice en CFA
Philippe Noury, élu FCPE à Paris
Henri Pena-Ruiz, philosophe
Joël Potier, ex-président FCPE de l’EREA de Berck, Délégué départemental de l’Education nationale
Nicole Raffin, ex-directrice d’école et adhérente FCPE Paris
Bernard Ravet, président de la commission éducation de la Licra
Iannis Roder, enseignant
Vincent Ruprich-Robert, président du Conseil Local FCPE Buffault à Paris
Jean-Pierre Sakoun, ancien président du Comité laïcité république
Xavier Schneider, président du Conseil départemental FCPE du Bas-Rhin
Claude Secroun, ancien président du Conseil Local FCPE à Gueux, représentant de la LICRA auprès du Collectif Laïque National
Alain Seksig, ancien adhérent FCPE Paris 20e, inspecteur d’académie
Georges Sérignac, Grand Maître du Grand Orient de France
Annie Sugier, présidente de la Ligue du Droit International des Femmes
Claudine Tiercelin, Professeur au Collège de France
Corinne Zelman, ancienne présidente FCPE Paris 8e et DDEN «