Catégories
Société

Les Inrockuptibles mentent au sujet de la free party du nouvel an et d’un possible cluster

Le média bobo Les Inrockuptibles tente de dédouaner les gens ayant participé à la free party antisociale du nouvel an.

Les Inrockuptibles, c’est un magazine et un site internet qui appartient à la galaxie bobo possédée par Matthieu Pigasse (Radio Nova, des parts dans le groupe Le Monde et dans le Huffington Post, le festival Rock en Seine etc.), une figure historique de la banque Lazard, qui est une plaque tournante de banquiers de « gauche ».

Ce sont des ennemis acharnés de la gauche historique, des tenants absolus des questions « sociétales », des valeurs postmodernes. Ce sont des gens tellement caricaturaux que dès qu’ils disent quelque chose, l’extrême-Droite gagne des points.

Le court article paru le 20 janvier 2021 sur la fameuse free party anti-sociale du nouvel an en Bretagne est un exemple ô combien significatif.

« Aucun cluster déclaré après la rave party du Nouvel An en Bretagne

20/01/21 17h02

À Lieuron, en Île-et-Vilaine, la fête avait réuni 2500 personnes pour célébrer la nouvelle année.

Avec plus de 2000 invité·es pour 36 heures non-stop de teuf, le rassemblement techno illégal a fait polémique à l’aube de 2021. D’emblée, l’Agence Régionale de Santé (ARS) de Bretagne avait invité tou·tes les pariticipant·es à suivre les recommandations sanitaires. Sur Franceinfo le 4 janvier, l’ARS se disait sceptique quant au respect de ces recommandations mais confirmait, au même moment, qu’il n’y avait – pour l’instant – aucun cas positif. Deux semaines plus tard, elle affirme au Parisien qu’ “aucun cluster lié à cet événement n’a été identifié”.

Selon L’Obs, une perquisition avait permis de saisir de l’argent, des stupéfiants et du matériel, notamment de la sono et un véhicule lourd. De son côté, Trax confirme que, parmi les organisateurs interpellés après la fête, un jeune homme de 22 ans est toujours incarcéré. Il a été mis en examen pour organisation illicite de cette manifestation, mise en danger de la vie d’autrui ou encore tenue illicite d’un débit de boissons. »

C’est là une tentative de manipulation complète de l’opinion. On voit bien que les comportements anti-sociaux sont ici protégés, afin de servir la vision du monde libérale-libertaire. Car naturellement, l’article ne mentionne pas un aspect essentiel : savoir combien de gens ont été testés sur les 2500 présents !

C’est que naturellement, les « inrocks » ne vont pas s’empresser de soulever le fait que non seulement les 2500 « teufeurs » ont un comportement antisocial, mais qu’en plus ils persistent après en ne se faisant pas massivement tester…

Le journal Le Télégramme donne l’information manquante. 400 personnes ont choisi de se faire tester sur la demande de l’Agence Régionale de Santé de Bretagne, dont seulement 40 juste après la rave party. Au total, on a donc seulement 16 % des gens qui se sont fait tester.

On peut considérer qu’une partie des gens aurait voulu se faire tester, mais sans être associé à une free party illégale, et qu’ils se sont fait tester de leur côté. Mais enfin ces gens ne forment certainement pas les 84 % restants.

Et la question n’est pas là, de toutes façons. La question est de savoir ce qui prime : les individus avec leurs intérêts égoïstes ou la société. Pour les « inrocks », pour les bobos, pour les banquiers de « gauche », il va de soi que c’est l’individu. Pour des gens comme Matthieu Pigasse et même malheureusement Benoît Hamon, être de gauche c’est renforcer les droits individuels.

La dimension collective leur échappe totalement. Ils ont été corrompus par le capitalisme, ils l’acceptent, cherchant simplement à en former une version « sociale » – ce qui veut simplement dire aider le capitalisme à trouver de nouveaux marchés.

Il suffit de voir d’ailleurs les commentaires sur la publication Facebook des « inrocks » concernant l’article. Entre l’apologie des drogues et le relativisme, tout y passe (avec heureusement des esprits clairs également). Ce commentaire-ci est tout à fait exemplaire de la personne n’ayant strictement rien compris à la question collective… ou plutôt l’ayant trop compris la réfutant : on est jeune, on en meurt pas, donc on s’en moque et de toutes façons rien n’est de notre responsabilité.

« les hôpitaux surchargés (potentiellement hein) , c’est la faute des teufeurs aussi donc ? ou la faute des gouvernements successifs qui ont fermés vla les lits en réa et niqué le service hospitalier ? tu te trompe de cible je crois …

les clusters réels en maison de retraite on en parle ? c est papy et mamie qui font la Java obligé ^^

bref ces quelques jeunes ont eu 1 nuit de plaisir .1 seule . c est pas ils abusent ouvertement tous les week-end. donc soit indulgent stp …

et je parle pas du taux de letalité , ni de la tranche d age la plus touchée, etc etc

paix et compassion cependant »

Ce libéralisme libertaire est non seulement anti-social, mais il est en plus d’une vanité à peine croyable. Des gens prennent de la kétamine et des ecstas fournis par des mafias et ils s’imaginent des grands rebelles anti-État, alors qu’ils sont le pur produit de l’atomisation du capitalisme.

Ce que l’État accepte tout à fait, d’ailleurs. Il y a eu, à la suite de cette free party que l’État n’a fait qu’accompagner seulement, 1 225 infractions covid (masques-rassemblement-couvre feu) et 420 infractions diverses dont 225 en lien avec les stupéfiants. Cela fait qu’il y a 1225 personnes dont on ne sait qui elles sont.

L’État force-t-il ces gens à se tester ? Pas du tout ! Il les laisse dans la nature. N’ont été testés que ceux qui le voulaient, car dans le capitalisme tout est choix individuel et l’État ne va surtout pas affirmer le collectivisme, alors qu’il est au service du capitalisme.

C’est très exactement pourquoi on ne s’en sort pas. Et cela montre ce qu’il faut : un État au service du collectivisme et un changement culturel des gens, pour qu’ils s’arrachent au libéralisme libertaire, au relativisme, à l’individualisme, à l’égoïsme.

Catégories
Société

Tribune nihiliste des organisateurs de la free party de Lieuron

C’est sur le site du très bobo libération.fr que les organisateurs de la free party du 31 décembre à Lieuron ont choisi de s’exprimer avec une tribune. Ils n’ont honte de rien, ils assument tout, depuis leur nihilisme esthétisant jusqu’à leurs pleurnicheries sur la soi-disant répression dont ils seraient victime…

Voici cette tribune.

« A toutes celles et ceux qui se demandent pourquoi une telle volonté de faire la fête pour ce nouvel an, la réponse tient en quelques mots : une année de tristesse, d’anxiété et de privations. La détermination dont a fait preuve le public pour accéder à la fête n’est que la manifestation d’un désir profond de lâcher-prise. Ces espaces de liberté sont inhérents à nos sociétés depuis la nuit des temps. C’est un besoin inaliénable pour nombre d’entre nous.

Pourtant, la jeunesse, la fête et la culture sont montrées du doigt tous les jours. Nous serions les bourreaux irresponsables de nos ainé·e·s et des plus fragiles, grands vecteurs de la propagation du virus. Face à cette culpabilisation incessante, la jeunesse se retrouve réduite à ne voir qu’un obscur brouillard comme seule perspective. Et après le Covid, le climat !

Nous n’acceptons donc pas que seuls les intérêts économiques puissent passer outre les précautions sanitaires, encore davantage lorsque le malaise créé par l’absence d’espaces de culture et de sociabilisation engendre de graves conséquences sur la population. Nous comprenons que cela puisse être choquant. Nous avons tous et toutes dans nos proches une personne à risque et nous tenons aussi à les protéger. Mais il faut entendre qu’il existe aussi des vies déséquilibrées par cet état de morosité ambiante et d’isolement constant. La consommation d’antidépresseurs a considérablement augmenté. Les instituts psychiatriques sont saturés. Nombre de gens ont perdu leur emploi. Beaucoup ne supportent pas ce climat anxiogène et des alternatives socioculturelles sont nécessaires. Pourtant quasiment rien n’est fait de ce côté-là. Ni pour soigner ni pour prévenir.

Nous avons donc répondu à l’appel de celles et ceux qui ne se satisfont pas d’une existence rythmée uniquement par le travail, la consommation et les écrans, seul·e·s chez eux le soir. Notre geste est politique, nous avons offert gratuitement une soupape de décompression. Se retrouver un instant, ensemble, en vie.

Il aura suffi qu’une bande de ravers enthousiastes osent dire non à un ordre de dispersion pour que fusent les balles de défense et que les gaz lacrymogènes envahissent Lieuron, en Ille-et-Vilaine. Quelques heurts ont éclaté en réponse aux pressions policières, le temps d’ouvrir un passage dérobé par-derrière pour les piétons. Une immense joie retrouvée et un sentiment partagé de soulagement se sont fait sentir dès que le reste du public a pu accéder à la fête. S’ensuivirent diverses scènes de liesse où l’on put même apercevoir des riverain·e·s, des pompiers et des fêtard·e·s célébrer ensemble la fin de cette terrible année !

Nos services d’Etat étant plus prompts à réprimer qu’à secourir, il est logique qu’ils aient dépêché près de 200 gendarmes armés pour empêcher la tenue de cet événement. Mais, si le danger était si grand, pourquoi n’avoir envoyé sur place un dispositif sanitaire qu’après la fin ?

Dès les premières communications, nous avons donné une place primordiale à la prévention sur le Covid. Des consignes strictes de dépistage et d’isolement ont été données en amont, à l’entrée, pendant et après. Quelques milliers de masques et des dizaines de litres de gel étaient distribués à l’entrée et disponibles en libre-service. Avec l’aide précieuse de l’association Technoplus, les adresses de centres de dépistage ainsi que de nombreuses autres informations liées aux pratiques festives en temps de pandémie ont été communiquées aux participant·e·s. Le choix du site s’est fait en calculant les volumes d’air et l’aération, conditions principales pour réduire au maximum les risques de contamination.

Quant à la fête en elle-même, que dire si ce n’est que ce fut une belle bringue. Des couleurs, des sourires, de l’amour, du partage, de la musique, des lumières. Une ardeur commune de vivre. Un instant recouvré de liberté. Suite aux menaces d’évacuation par la force, nous avons fait le choix de partir dans la nuit, afin d’éviter que la violence d’Etat ne vienne ternir ce souvenir désormais indéfectible.

1 650 amendes. La seule réponse qu’a apportée l’Etat à cette lueur d’espoir a été de frapper au portefeuille une jeunesse pourtant déjà durement touchée par la crise économique. De les catégoriser publiquement comme «2 500 délinquants». Pire, pour ne pas perdre la face, deux participants lambda furent immédiatement arrêtés. Tout simplement parce qu’ils étaient en possession, pour l’un d’un instrument de musique électronique et pour l’autre d’une petite sono avec platines ainsi que d’un groupe électrogène de faible puissance. Eléments forts sympathiques pour une soirée chez soi mais inutiles pour une telle fête. Ces personnes furent donc humiliées et terrorisées pour une simple opération de communication.

Dans sa triste obsession de vouloir à tout prix envoyer un message d’autorité, l’Etat n’a pas hésité à engager de lourdes poursuites. Un maximum de chefs d’accusation furent alignés les uns à la suite des autres pour bien montrer la gravité de la réponse donnée. Nous, organisateurs et organisatrices, sommes dès lors «activement recherché·e·s», des termes habituellement réservés aux pires criminels. On voudrait donc nous voir incarcéré·e·s et décourager toute velléité de dissidence culturelle collective, quelles que soient les dispositions prises. Pourtant nous offrons ces fêtes par passion, à prix libre pour tenter de couvrir une petite partie des frais engendrés. Bien souvent, la seule chose que nous récoltons en retour, ce sont des emmerdes.

Mais ces fêtes sont un vecteur d’espoir et de cohésion sociale pour des centaines de milliers de jeunes, de toutes classes et de toutes origines. Elles sont ce qu’elles sont, mais elles sont surtout le reflet de toute une partie de notre société que nos gouvernant·e·s ne pourront éternellement continuer d’ignorer. Ainsi, en ces temps si troubles, nous sommes fièr·e·s d’avoir pu redonner le sourire à quelques milliers de personnes, ne serait-ce que l’instant d’un «raveillon» de nouvel an ! »

Catégories
Société

2 500 nihilistes à la free party de Lieuron

2500 personnes se sont retrouvées au sud de Rennes pour une free party en pleine pandémie, afin de passer le nouvel an dans une ambiance censée être festive, mais suintant en réalité le nihilisme par tous les pores.

On ne pourra donc pas compter sur les teufeurs pour affronter la Droite. Cela fait longtemps qu’on le savait, mais là on a une certitude complète. Organiser une free party en pleine pandémie, dans une situation de tension sanitaire, pour fêter de manière égoïste le nouvel an, c’est par définition totalement antisocial.

Nombreux sont les jeunes qui ont fait de même d’ailleurs pour le passage à la nouvelle année, avec d’innombrables soirées. Les achats de matelas gonflables – pour rester sur place et ainsi d’éviter le couvre-feu – ont connu un pic significatif. Le mot d’ordre, c’est qu’il faudrait bien décompresser et il serait donc possible de tricher.

La free party de Lieuron, à côté de Rennes, est toutefois un symbole de quelque chose de très grave en particulier. Car ce ne sont pas des jeunes bourgeois profitant d’une maison qui ont fait la fête, mais des jeunes se rattachant, d’une manière ou d’une autre, au sens le plus large, à un certain esprit alternatif. De par leurs valeurs, ils n’aiment pas la Droite. On peut parler avec eux de la recherche d’un mode de vie différent.

Et pourtant ils se sont comportés comme des jeunes de Droite, en faisant ce qu’ils voulaient comme ils voulaient. Ils ont agi comme des capitalistes établissant un marché, comme des consommateurs se procurant une marchandise. Il n’y avait aucune dimension culturelle, aucune dimension politique, aucune dimension concernant l’existence. C’est même tellement forcé qu’on est même plus dans la conception originelle de la free party comme lieu où régissent d’autres valeurs.

Cela a été juste une bulle. C’est donc réactionnaire et il est significatif qu’a été incendié un véhicule de la gendarmerie, alors qu’il y avait une entreprise produisant du foie gras juste à côté du lieu de la « fête ». On est là dans l’anarchisme, dans l’individualisme assumé. Il n’est donc pas étonnant qu’il n’y ait aucune répression, à part 1600 amendes à la fin de la free party. L’État adore de tels jeunes nombrilistes et consommateurs.

Nombrilistes, consommateurs et hypocrites, à l’image de l’association Techno+ qui prétend chercher à réduire les risques de la consommation de drogues et ne fait en réalité qu’accompagner celle-ci. « Essaye de respecter au max les gestes barrières ». Mais bien sûr, des gens défoncés rassemblés par milliers dans un endroit clos vont y faire attention. Que c’est pathétique que ce cinéma pour prétendre faire des efforts, alors qu’en réalité on est dans le relativisme et le nihilisme.

On est d’ailleurs à peine en début d »année que Techno+ a mis déjà la barre très haut dans la course au communiqué de victimisation le plus stupide et aberrant de l’année, avec une photo tellement parlante qu’on se demande comment ces gens ne comprennent pas qu’ils sont totalement déconnectés.

Vivement que les masses populaires s’activent et que soient balayés ces élucubrations petites-bourgeoises, ces pseudos-rébellions si caricaturales qu’on les dirait inventées par l’extrême-Droite ! Place au regard ouvrier sur la réalité et assez de ces fuites dans des paradis artificiels superficiels, consommateurs et destructeurs !

Catégories
Société

Free party dans le Parc national des Cévennes: une agression anti-sociale et anti-nature

Samedi 8 août, ce sont plusieurs milliers de personnes qui se sont rassemblées pour une grande free party en plein cœur du Parc national des Cévennes en Lozère, sans aucun respect pour les mesures sanitaires face à l’épidémie de Covid-19. On a là un esprit beauf et ouvertement anti-social, assumant non-plus de vivre dans une bulle à l’écart de la société, mais directement contre la société et sans respect pour la nature.

Qu’on ne parle pas de « jeunes » tellement attirés par un besoin de faire la fête qu’ils s’affranchissent des règles par excès d’engagement. Il s’agit à Hures-la-Parade en Lozère d’une free party mise en place par des personnes extrêmement organisées et bénéficiant d’un large réseau construit pendant de nombreuses années. Jusqu’à 10 000 personnes ont été recensées sur place et les véhicules stationnés sont pour beaucoup des camions aménagés, mais aussi des camping-cars familiaux, avec parfois même des vélos accrochés… y compris des vélos d’enfant. C’est dire si les gens savent très bien ce qu’ils font et ont réfléchi à leur venue.

Tout a été très vite et était parfaitement rodé ce samedi 8 août pour forcer le passage d’un champ de pâturage avec des animaux dedans et installer six « murs de son ». Le rendez-vous a été diffusé de manière parfaitement clandestine à des habitués sachant très bien garder le silence, pour débarquer à plusieurs milliers au même endroit.

D’après les autorités locales, 4500 personnes étaient encore présentes sur place lundi 10 août dans l’après-midi et la presse évoque des témoignages de participants s’imaginant rester là encore plusieurs jours.

Peu importe pour eux l’épidémie de covid-19 donc – personne ne porte de masque et la promiscuité favorisée par l’alcool et la drogue est de rigueur – mais aussi peu importe la nature. Si la « free » est installée sur un champ de brebis, le lieu se situe néanmoins dans un parc naturel. Il est un peu spécial, car habité par près de 500 habitants, la chasse bien qu’encadrée y est autorisée par exemple, mais il y a en tous cas tout un tas de mesures particulières dans la région.

Le Parc, qui fête ses 50 ans cet été, est également reconnu comme une réserve de biosphère par l’Unesco. La dégradation de sites classés Natura 2000 par le passage des « teufeurs » a déjà été dénoncé, sans compter les nuisances sonores pour les animaux, particulièrement les oiseaux, d’ailleurs protégés pour beaucoup (137 espèces jouissant d’une protection particulière vivent dans le parc).

L’agression de ce lieu naturel est d’autant plus inacceptable en ce moment, en pleine période de sécheresse, alors que la faune et la flore sont soumises à une grande pression, sans parler du risque accru d’incendie.

> Lire également : L’échec des free, entre Docteur Jeckyll et Mister Hyde

Les « teufeurs », qui d’ailleurs multiplient les petites free parties partout en France cet été, peuvent bien raconter ce qu’ils veulent : de fait, ils ne sont pas des gens alternatifs, à la pointe d’espace de liberté ou d’une quelconque « autonomie » vis-à-vis de l’État. Ce sont des beaufs, assumant de n’en avoir rien à faire des autres et menant ouvertement une guerre à la société et à la nature. Ce sont des beaufs et rien d’autre, ne respectant rien ni personne et s’imaginant le droit de faire ce qu’ils veulent, où ils veulent, quand ils veulent, dans un esprit réactionnaire tout à fait similaire à celui des chasseurs par exemple.

Catégories
Société

L’intolérable multiplication des « free parties » en France, en dépit du contexte sanitaire

Le libéralisme culturel et le conformisme à la société de consommation ont largement envahi la musique techno française, en particulier pour tout ce qui relève des « free parties ». Le fait que des dizaines d’événements sauvages soient organisés ces derniers jours dans le plus grand mépris pour toutes considérations sociales et sanitaires en dit très long à ce sujet.

Quelques jours avant le confinement en mars dernier, on apprenait que le collectif Heretik reportait en septembre une grande soirée, en présence de l’emblématique Manu Le Malin. Il s’agit si l’on peut dire de la crème de la scène techno à la française des années 1990 et 2000, avec les fameuses raves parties et toute une culture alternative allant avec, dont l’apogée est sans conteste l’événement devenu mythique de la piscine parisienne Molitor, alors désaffectée, en 2001.

Les billets sont toujours en vente et la description de la soirée sur Facebook se contente du commentaire :

« Ne souscrit pas à la doctrine établie ».

Au regard des événements récents, la question se pose clairement de l’interprétation qu’il faut faire de ce slogan typique de cette scène. Car justement, la doctrine établie en France c’est le libéralisme et force est de constater que les « free parties » en sont devenues des postes avancés.

Le début du mois de juillet a été particulièrement chargé en la matière : en plus du grand événement tenu dans la Nièvre regroupant 5000 personnes, il y a eu 2000 personnes dans le bassin d’Arcachon, ainsi que des groupes de plusieurs centaines ici et là. De manière particulièrement marquante, il y a eu à Montreuil (Seine-Saint-Denis), à 10 jours d’intervalle, deux « teufs » au parc des Beaumonts. Ce parc se situe à deux pas des habitations, mais il est surtout… une réserve écologique pour les animaux, classée Natura 2000.

C’est un véritable scandale, une honte s’ajoutant au fait déjà honteux d’organiser un tel événement sans respect pour les mesures sanitaires. Les gens ayant fait cela devraient être conspués, dénoncés comme les pires avatars du capitalisme moderne dévastant tout, méprisant tout.

Au lieu de cela, on a en France une scène des « free parties » qui vit dans un mensonge permanent depuis au moins dix ans, en prétendant à une culture alternative, autonome, « libre », etc. En vérité, les « teufs » sont surtout des supermarchés de la drogue à ciel ouvert, avec des murs de son diffusant une techno toujours plus mauvaise, vulgaires, qui n’est qu’un strict équivalent inversé de « l’électro » insipide des radios commerciales.

En fait, pour trouver ce qu’il peut rester d’alternatif et de culturel dans la musique techno, il faut surtout se tourner vers les villes et les clubs, d’inspiration plutôt berlinoise. Il n’y est en général pas question de « changer le monde », mais on a au moins des gens sérieux, concernés, cohérents dans leurs valeurs.

On a de ce côté des personnes ayant cherché à mettre en place des choses pour ouvrir les dancefloors en respectant les enjeux sanitaires, sans non plus se ranger derrière les préoccupations uniquement commerciales des discothèques classiques. On peut toujours penser que c’était voué à l’échec par nature, et c’est d’ailleurs ce qu’a fait l’État qui refuse tout discussion à ce sujet. Cela a néanmoins du sens, et surtout une grande dignité.

C’est tout l’inverse de ces « free parties » décadentes, ouvertement tolérées par le gouvernement, qui est souvent au courant et ne fait pas grand-chose pour les empêcher.

Il faut dire qu’entre partisans du libéralisme et de l’individualisme forcené, on se comprend. C’est donc la « Ministre de la citoyenneté » qui s’est rendu sur place dans la Nièvre pour demander gentiment aux teufeurs de porter un masque…

Elle s’est félicité de la distribution de 3000 masques ainsi que de 6000 « bons pour être testé ».

C’est directement l’Agence régionale de santé qui a été dépêchée sur place pour organiser, cette même agence tant décriée depuis le début de la crise du covid-19 pour ses insuffisances. Les sapeur-pompiers chargés de la distribution expliquent alors :

« Les gens sont très contents qu’on leur donne ce bon. Ils prennent le papier, choisissent le laboratoire, et les résultats vont au médecin qu’ils veulent ».

Dans le même genre, on a la gendarmerie expliquant à la presse que des participants ont été « invités » à « passer une nuit de plus sur le site » en raison de leur état d’ébriété. C’est directement le colonel de Gendarmerie de la Nièvre qui précise ensuite, de manière particulièrement bienveillante :

« pour moi l’objectif recherché par la gendarmerie sera atteint si, mercredi matin, on se réveille sur le constat d’aucune victime sur la route ».

On a donc un État complètement débordé par la crise sanitaire depuis des mois, mais qui accompagne tranquillement des irresponsables anti-sociaux, méprisant totalement l’effort sanitaire du reste de la population.

Il ne faudrait pas croire ici qu’il s’agit de « jeunes » voulant simplement s’amuser et faisant une sorte de bêtise de jeunesse. Ces événements sont au contraire très organisés avec une logistique bien rodée, une coordination à grande échelle, des gens avec des talkies-walkies organisant sur place et des participants venant de très loin, y compris de Belgique, d’Italie, d’Espagne, et même d’Europe de l’Est, circulant pour beaucoup dans des camions aménagés tels de véritables camping-car.

Ces chiffres en disent très long sur l’état d’esprit de la « fête », particulièrement décadente :

200 verbalisations en raison de produits stupéfiants, une vingtaine de permis retirés pour conduite en état d’ivresse, 61 personnes admises au poste médical avancé, 11 évacuées à l’hôpital de Nevers dont 3 en urgence absolue…

> Lire également : L’échec des free, entre Docteur Jeckyll et Mister Hyde

Tout cela est un aspect du capitalisme, seulement un aspect du capitalisme, contrairement aux prétentions des « free parties » qui s’imaginent être une contre-société.

Catégories
Culture

L’échec des free, entre Docteur Jeckyll et Mister Hyde

Les free ont été des événements pour beaucoup de gens, une bulle d’air dans un monde irrespirable. Mais l’air était contaminé.

Vous naviguez en voiture, à la tombée de la nuit, dans un coin perdu qu’on imagine pas trop loin, qu’on espère pas trop loin… d’une free party annoncée par une hotline au dernier moment. Vous vous précipitez et là, quand elle est significative, vous roulez sur une route de campagne… avant de voir une série de lumières, telle une petite ville, un aéroport. Mais ce sont en réalité les sons qui sont installés, décorés, entourés bientôt d’une foule de gens bienveillants s’ordonnant au rythme de la musique techno. Les heures passent alors, elles passent et repassent plutôt, car les sons sont répétitifs, les esprits anesthésiés par les drogues et tout le monde se ressemble, s’assemble.

Telle est une tranche de vie et, pour nombre de gens, c’était la vie elle-même. Loin du travail et des tracas, les free c’était le moment tant attendu, une actualité totalement différente de la banalité d’une société de consommation insupportable. C’était la boue, la fatigue, la saleté, le basculement dans les drogues, mais aussi une sorte de communauté où l’on était accueillie tel quel.

Bien entend, il y a de la mauvaise foi dans tout cela, dans la mesure où les mafias étaient omniprésentes pour vendre les drogues, que l’ampleur des infrastructures faisait que finalement les mobilisations possédaient une dimension opaque certaine. Les mafias étaient-elles de mèche avec les organisateurs et à quel degré ? Qui profite de quoi ? Personne n’en sait rien, car les free n’ont pas été un mouvement démocratique, mais une fuite passive, avec un investissement actif, mais sans esprit de responsabilité.

Cela ne veut pas dire pas de culture : derrière une free, on ne trouvait aucune ordure de laissée. Mais ce n’était pas une société, simplement un refuge. Il suffit de voir d’ailleurs la « hype » autour du collectif Heretik, de par la free à la piscine Molitor à Paris en 2001. Une piscine à ciel ouvert désaffecté depuis plusieurs années, transformé en free party : ce fut la gloire. Une gloire accompagnée pourtant : la police était déjà sur les toits du bâtiment avoisinant et ce dès le départ. L’État savait et a laissé faire, pour étouffer les free dans la foulée, pour assécher un mouvement devenant indéniablement populaire, car les rats des champs se voyaient toujours plus rejoints par les rats des villes, qui ne trouvaient plus dans des villes neutralisées ou embourgeoisées quoi que ce soit de satisfaisant.

Et en même temps, les mafias se systématisaient, les éléments antisociaux étaient attirés pour trouver des personnes à transformer en victimes, notamment des femmes pour des viols. Il y a eu la tentative de teknival légalisé-encadré, le « Sarkoval ». Lassés du parcours du combattant, avec la galère du matériel saisi, de nombreux activistes ont vendu leur âme… Au final, tout est une sorte d’histoire d’un grand ratage. En Angleterre, ce sont les drogues qui ont pétrifié un mouvement s’assumant contestataire. En France, c’est un esprit petit-bourgeois pour qui jouer la chanson « Porcherie » des Béruriers Noirs en fin de free c’est une rébellion généralisée.

L’idéal du teufeur, cela a malheureusement été Docteur Jeckyll et Mister Hyde : je fais semblant la semaine, je me défonce le week-end. Avec une telle schizophrénie, l’échec était évident sur les deux tableaux. Le mouvement s’est beaufisé, ne portant plus de valeur alternative même en apparence à part un anarchisme digne des gilets jaunes. Quant à la vie quotidienne, elle est passée dans l’acceptation : il n’y a pas de culture rebelle qui s’est généralisée.

Quelqu’un qui a vraiment saisi l’esprit free, qui s’y est reconnu, ne peut que penser : le covid là, c’est l’expression d’un monde qui va dans le mur, exactement ce qu’on a refusé, ce qu’on a voulu éviter avec une autre approche de la vie.

Alors autant profiter de cette expérience populaire, d’en faire un patrimoine et d’aller de l’avant.

Catégories
Société

Le teknival «Tek’Steve’All» en périphérie de Nantes

Pratiquement 15 000 personnes se sont rassemblées en périphérie de Nantes pour un teknival nommé « Tek’Steve’All », en référence au jeune décédé dans cette ville lors de la fête de la musique. L’événement, traditionnel dans sa forme, a ouvertement assumé un discours anarchiste, prônant la vie à l’écart des valeurs dominantes, la haine de la police, le cantonnement dans une fuite en avant dans le « son » et, bien évidemment, l’alcool et les drogues.

Depuis l’occupation de la piscine Molitor à Paris en 2001 pour une free party historique, la scène techno des frees et des teknivals a toujours oscillé entre une volonté de reconnaissance et un goût prononcé pour la marginalité. Les exigences préfectorales ont cependant toujours été telles que finalement, c’est le choix de la bande à part qui a été fait pour ceux refusant de tout abandonner ; sur la vingtaine de frees de l’année dernière, une seule avait été déclarée.

La mort de Steve lors d’une fête techno à Nantes a forcément transcendé une scène qui, à l’arrière-plan, a toujours connu un énorme problème d’identité. À l’opposé du phénomène de masse que cela a été en Angleterre, la scène techno française des frees a toujours surtout rassemblé des jeunes à la périphérie des grandes villes, cherchant une dynamique culturelle positive.

L’apolitisme dominant – même si de manière régulière la chanson « porcherie » (sic!) des Béruriers Noirs clôt une free – se résume donc toujours par cette volonté suprême d’être « laissé tranquille ». Les multiples slogans du teknival qui vient de se dérouler sont à comprendre en ce sens :

« La police peut nuire à vous et à vos proches », « Etat policier, rue de la répression », « Ni oubli ni pardon pour Steve », « Justice pour Steve », « Justice pour Steve, mort pour avoir dansé », « Partout comme en teuf, défendons-nous face aux keufs », « Légitime défiance, la police est coupable », « La police tue… pas nos basses ! », « Face à la répression, unis pour nos libertés », « danger police », « UnisSONs-nous et RAVE’oltons-nous contre la répression », etc.

Cela semble d’autant plus rebelle que, conformément à l’esprit des teknivals, il y a un vrai effort de fait pour la décoration, le jeu de lumières, la qualité des sound-system, etc. Le problème est que cela fait 20 ans que les choses n’ont pas bougé. La scène des free parties vit dans la passé. Elle écoute une musique du passé, avec un style du passé. Rien ne bouge, surtout rien ne doit bouger.

À cela s’ajoute le problème de fond : l’utilisation obligatoire de drogues. La scène techno des free parties n’utilise pas les drogues comme un moyen, ce sont désormais les drogues qui l’utilisent comme moyen. Le problème des drogues était déjà énorme à la base, mais il était possible de discuter. Aujourd’hui c’est impossible, les drogues imposent leur domination totale. Ce panneau d’avertissement artisanal au teknival de Nantes prévenant, sur un pont, qu’en-dessous il y a un cour d’eau, en dit long :

Le teknival « Tek’Steve’All » est donc régressif sur tous les plans, ce qui est typique d’une orientation anarchiste. C’est une simple expression de la volonté de vivre isolé, à l’écart, sans intervention de l’État, pour vivoter d’une manière artisanale tout en se défonçant, tout en imaginant que culturellement on écoute une musique « underground », incompréhensible pour le commun des mortels vivant une vie banale, etc.

Le monde peut s’effondrer, tant pis, il faut vivre à l’écart. « Plus le son est fort, moins on entend le monde s’effondrer. »