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Tribune : « L’antisémitisme et le racisme sont un poison ! » par Jeunesse contre la Haine Haute-Savoie

L’antisémitisme et le racisme sont un poison !

Voilà plusieurs jours que les médias et différents hommes et femmes politiques alertent sur la montée dangereuse de l’antisémitisme.
Il y a 30 ans, lors de la profanation du cimetière juif de Carpentras, ce sont plusieurs dizaines de milliers de personnes dont le président de la République Mitterrand qui défilent dans les rues pour dire « non au racisme et à l’antisémitisme ». Que reste t-il aujourd’hui de ce « non » ?

Malgré les sursauts populaires lors de l’assassinat du jeune Ilan Halimi en février 2006, malgré l’énorme rassemblement républicain de la France «Je suis Charlie » en janvier 2015, les digues contre la haine raciale semblent toujours plus se fissurer.

L’antisémitisme n’est pas un racisme « comme les autres », il a cette particularité que n’ont pas les autres racismes : il est toujours complotiste. On ne hait pas un juif parce que juif, mais parce qu’il détient quelque chose ou influe sur quelque chose. De George Valois à Hitler, en passant par Georges Sorel, le journal Gringoire, l’islamisme fondamentaliste et Charles Maurras… Tous ont en commun la haine des juifs car selon eux ils seraient le vecteur d’une grande machination à l’échelle mondiale. Il n’y aurait plus de juifs que les fascistes voudraient tout de même leur mort.

Quiconque a appris les leçons du passé sait bien que les moments de crise sociale et de difficultés économiques sont le prélude au déferlement antisémite. Lors de ces moments de turbulences l’étranger à côté de chez soi devient toujours le bouc-émissaire et le juif le pseudo-organisateur de la misère. Dans la France de la fin du XIXè siècle, à l’antisémitisme de l’affaire Dreyfus correspond la haine anti-italienne illustré par le massacre des Aigues-Mortes. Dans la France des années 1930, au violent racisme anti-polonais du Nord répondait le terrible antisémitisme des ligues factieuses. La vague antisémite n’est qu’un reflet de la banalisation raciste car l’antisémitisme ne peut pas exister sans le racisme, et le racisme ne peut exister sans l’antisémitisme.

A l’époque où nous vivons, la division anti-démocratique est un véritable poison. Nous l’avons bien vu ces dernières années. Au regard de la dernière hausse des actes antisémites, qui ne peut pas s’inquiéter de manifestations où l’on a pu voir des antisémites défiler sous le vieux mot d’ordre démagogique « A bas les voleurs ! ». Ce mot d’ordre est d’ailleurs directement issu du 6 février 1934. Mais depuis les années 1930 les douloureuses expériences de l’Histoire ont permis d’amener ensuite les lois dites antiracistes. En effet la Loi Pléven (1971) et la Loi Gayssot (1990) font partie d’un patrimoine populaire de la lutte contre la haine raciste. Mais ces lois ne sont pas ou suffisamment peu appliquées et c’est pour cela qu’il faut un sursaut et une fermeté populaire.

On entend souvent des personnes défendre l’antisémitisme au nom d’une prétendue liberté d’expression. La liberté d’expression n’est pas un prétexte à la haine. Ce n’est pas normal que des personnes puissent déverser leur haine raciste et antisémite impunément en public. Les paroles et gestuelles haineuses entraînent les actes haineux qui entraînent la violence.

Nous devons nous unir face au racisme et à l’antisémitisme et ce rapidement, si l’on ne veut pas se retrouver coincés comme dans les années 1930. Il est plus qu’urgent que le peuple trouve la voie de son unité contre la haine, la barbarie et les semeurs d’illusions.

En tant que jeunes qui combattons l’antisémitisme nous subissons l’isolement.
Jeunesse contre la Haine Haute-Savoie
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Société

Sur le meurtre antisémite barbare du jeune Ilan Halimi

Il y a 13 ans, le 20 janvier 2006, Ilan Halimi, 23 ans, était enlevé, torturé durant 24 jours et tué parce que juif.

Le jeune et beau Ilan était vendeur de téléphones portables dans un magasin boulevard Voltaire à Paris. Dans la semaine précédent son enlèvement, il s’est fait « dragué » par Sorour Arbabzadeh, mais appelé « Emma » et « Yalda ». Ilan l’appelle pour lui proposer de passer la soirée ensemble. Elle accepte ; mais elle n’a en réalité pas du tout l’intention de passer la soirée avec lui, elle servait d’appât à la solde du Gang des barbares, mené par Youssouf Fofana, qui cherchait à enlever un juif depuis quelques temps, afin de soutirer de l’argent.

Commencera pour Ilan l’horreur véritable. C’est sa copine, Monny, qui alertera en premier la police, car Ilan n’est pas rentré à son domicile la veille. Assez rapidement, Fofana rentre en contact avec la famille Halimi pour leur demander une somme exorbitante, car il est convaincu d’un préjugé antisémite féodal : « les Juifs ont de l’argent et ils sont solidaires ».

Sa demande varie entre 450 000 euros et 500 000 euros. Lorsque Fofana comprend que la famille d’Ilan n’a pas les moyens, sa mère est secrétaire et lui ne touchait que 1 200€ par mois, il appelle un rabbin choisi au hasard dans l’annuaire et le charge de « récolter l’argent dans sa communauté ».

Ilan est torturé, séquestré dans un appartement d’un HLM à Bagneux puis dans la cave de l’immeuble. Le jeune homme n’est que très peu nourri, il est humilié ; plusieurs de ses geôliers jouent de lui, il a les yeux bandés en permanence, ils lui écrasent des cigarettes et des joints sur tout le corps. Ils ne le douchent que très peu aussi. Et après 24 jours d’un cauchemar inimaginable, Ilan est découvert agonisant le 13 février le long des voies ferrées du RER C à Sainte-Geneviève-des-Bois.

Il décédera lors de son transfert à l’hôpital. L’ordure antisémite qu’est Fofana fuit en Côte d’Ivoire. La justice française ira le chercher et le ramènera en France. Lui ainsi que les 26 autres accusés sont condamnés à des peines ridicules pour leurs actes émanant de la pire barbarie antisémite.

Fofana est le seul condamné à perpétuité, avec 22 ans de sûreté. Sorour Arbabzadeh est condamnée quant à elle à seulement 9 ans de prison, et ce malgré son rôle décisif.

Justice n’a donc pas été rendu pour le jeune Ilan. Il n’a pas été la seule victime morte de l’antisémitisme ces dernières années : le 19 mars 2012, Mohammed Merah abat de sang froid Gabriel Sandler, 4 ans, Arié Sandler, 5 ans, Myriam Monsonego, 7 ans et Jonahtan Sandler, 30 ans ; le 4 avril 2017, Sarah Halimi, 65 ans est assassiné chez elle ; le 23 mars 2018, Mireille Knoll, survivante de la Shoah est poignardée chez elle.

En novembre 2018, le Premier ministre Édouard Philippe a annoncé que les actes antisémites en France étaient en très forte hausse (+ 69 %). Après un pic « record » en 2015, les actes antisémites officiellement recensés avaient reculé en 2016 puis en 2017, avec 311 actes répertoriés. Ils sont repartis à la hausse.

Ces chiffres ne montrent cependant pas deux choses : ces actes sont de plus en plus violents tandis que les personnes juives, désabusées et en perte de confiance vis-à-vis des institutions, portent de moins en moins plainte pour les actes les moins violents.

Il est nécessaire que la Gauche comprenne que l’antisémitisme n’est pas un racisme comme les autres, mais que c’est bien le « socialisme des imbéciles », qu’il est donc toujours complotiste. La tuerie de Toulouse et les assassinats d’Ilan, de Sarah et de Mireille ne doivent pas être oubliés. Pas plus que chacune des victimes quotidiennes de l’antisémitisme.