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L’affaire Winamax ou la terrible banalité de l’idéologie du viol

L’entreprise de paris sportifs Winamax a fait un éloge du viol, mais des féministes bourgeoises crient à l’homophobie. Cela reflète une situation catastrophique pour les femmes.

Winamax est une entreprise de poker en ligne, ainsi que de paris sur le sport ; et il faut rappeler ici une chose très claire : quand on est de gauche, on réfute ces paris et leur illusion d’un argent qui tombe du ciel, en dehors de tout rapport au travail. Mais là n’est pas la question.

Visant notamment les jeunes hommes, Winamax a sur ses comptes Twitter une démarche de tenir des propos régulièrement décalés. Sur le compte dédié au sport, Winamax a fait une allusion à l’éventualité d’une finale franco-française pour la Champions League.

Prenant une image du groupe de rap PNL, ils ont placé le logo des clubs de football du Paris Saint-Germain et de l’Olympique Lyonnais sur les visages des deux membres du groupe. Puis ils ont mis en commentaire une parole d’une chanson de PNL en la modifiant : « Le rap on le prend on l’encule à deux » est devenu « l’Europe on la prend on l’encule à deux ».

C’est une phrase qui relève du viol et même du viol en réunion. Il y a l’idée de prendre quelqu’un et de le violer, la phrase passant même du masculin au féminin.

Cette idée de « prise » est tout à fait clair. Et pourtant, il a été parlé au sujet de cette phrase… d’homophobie, car la sodomie étant une pratique homosexuelle, il serait dégradant de la réduire à une insulte.

C’est là un exemple de comment l’idéologie LGBT est l’ennemi de la cause des femmes, déjà. C’est ensuite une absurdité complète de par l’extrême violence que représente la sodomie. Seuls des affabulateurs et des idéalisateurs peuvent prétendre le contraire. La pornographie gay joue d’ailleurs, exactement comme la pornographie hétérosexuelle, sur l’idée de prise, de violence, de faire mal, avec un dominé et un dominant qui se complaît dans sa soumission, etc.

Niant tout cela, c’est simplement l’homophobie qui a été dénoncé par la ministre des Sports Roxana Maracineanu, par la ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité Elisabeth Moreno, par la ministre de la citoyenneté Marlène Schiappa.

La dimension de cette affaire Winamax, si on la comprend dans toute son ampleur, est absolument catastrophique. Les rapports généraux ont disparu au profit d’une logique particulariste-communautaire. L’idéologie du viol passe donc d’autant plus inaperçue qu’elle concerne les femmes en général, et non pas simplement une personne prise isolément, séparée de toute la société… à moins bien entendu qu’on s’imagine que les hommes soient mauvais « par nature ».

Ce point de vue est d’ailleurs finalement la seule explication de toute une partie des féministes cherchant à être encore combative, mais n’ayant aucune orientation en raison de leur méconnaissance ou de leur négation de la Gauche historique.

C’est que le féminisme coupé de la Gauche historique ne veut pas affronter le capitalisme, il ne veut pas se confronter à sa décadence, à sa production de beauferie, dont les grands perdants sont notamment les femmes et les animaux. Il est obligé ainsi de se tourner vers des modifications de la langue française et vers une dénonciation idéaliste des hommes, basculant toujours plus dans la surenchère.

L’affaire Winamax est à ce titre vraiment exemplaire, car elle montre que c’est le capitalisme lui-même qui diffuse l’idéologie du viol, par le relativisme, l’esprit de consommation, l’acceptation de la pornographie comme un « droit », sans parler de la sexualisation forcenée qui va de pair avec un psychologisme général où tout s’expliquerait par l’individu.

Le féminisme est forcément perdant dans le capitalisme, car il exige une révolution des mentalités alors que le capitalisme prône le relativisme, car il exige une égalité sociale alors que le capitalisme prône la différenciation absolue. Le féminisme ne peut exister que dans le grand front des valeurs de la Gauche historique.

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« L’Huma » et les courses hippiques

On ne lit pas forcément L’Humanité, quotidien qui n’est plus que l’ombre de lui-même, porté à bout de bras par l’argent de l’État et même de grands financiers. Mais, sans préjuger de la médiocrité générale sur le plan journalistique, car toute la presse est ainsi, voir qu’il y a dedans les résultats de courses hippiques ne peut laisser qu’un goût amer.

Quoi ?! Le journal fondé par Jean Jaurès, le journal historique des socialistes, puis du PCF, tombant aussi bas ?

La Gauche n’a jamais encore mené de bataille d’opinion contre les jeux d’argent, c’est là un grand malheur et une profonde erreur. Lorsque, en plus, il y a une utilisation d’animaux, c’est vraiment lamentable. On imagine la condition de ceux-ci, dans un environnement en plus nécessairement façonné par une pression terrible pour le succès.

Tout milieu capitaliste visant à « triompher » implique de fait la corruption, la triche, le dopage, etc. Seuls des naïfs peuvent penser que tout est fait dans les règles et qu’il n’y a pas de manipulations, de coups bas, de consommation de produits stupéfiants pour tenir le coup, etc.

Alors voir L’Humanité fournir des pronostics pour les courses hippiques, c’est terrible, c’est Jean Jaurès au PMU. C’est la Gauche cédant devant l’aliénation, l’appât du gain facile en contournant le travail, réduisant les animaux à des outils de divertissement…

Voir dans L’Humanité qu’il est conseillé de parier sur « Futbolisto », « Hell’s queen », « Elan du rocher », que « Mille rubis » est un bon outsider, tout comme « Etincelle de rêve » ou « Electra du vivier », c’est un choc. Ce n’est pas étonnant quand on y pense, la capitulation devant les beaufs étant ce qu’elle est, mais quand même.

Si à cela s’ajoute une prose revendicative, avec les bons conseils donnés telle une consigne politique, là par contre, on touche un sacré fond.

« Prudence. Cet été, les quintés donnent souvent lieu à des arrivées improbables. C’est essentiellement dû à la médiocrité des lots proposés, comme par exemple le vendredi soir à Cabourg, où l’incohérence des programmes et l’inconséquence des dirigeants ont pour conséquence un déficit de participants. Cela oblige à choisir comme « quinté » des cours de médiocre niveau. Parieurs, la prudence est de mise… »

Parieurs de tous les pays, unissez-vous ! Les organisateurs de courses hippiques ne sont pas à la hauteur des exigences des prolos PMU ! Il faut plus de lots, pour de meilleurs entreprise proposant de meilleur chevaux-esclaves. On en veut pour notre argent !

Comment L’Humanité espère-t-il être un quotidien qui sort de sa profonde crise avec un positionnement pareil ? C’est un véritable suicide et peut-être est-ce ici une allégorie de la Gauche anéantie en France, justement car elle a échoué sur le plan des valeurs. Ne disons pas qu’elle a trahi les ouvriers, car ce sont aux ouvriers de faire la Gauche justement. Disons plutôt : la Gauche n’a pas été en mesure de préserver ses valeurs et elle s’est faite mangée par les valeurs du capitalisme.

Même en arguant qu’un organe de presse ne peut pas aller trop loin, voir les courses hippiques est déjà un suicide culturel. Il en va de même pour la FSGT, la structure dédiée au sport issu du mouvement ouvrier qui assume ouvertement le MMA : on perd là par définition toute affirmation de la non-violence, du refus de faire du mal aux autres, du sport comme développement personnel, dans un cadre collectif, ne se faisant pas aux dépens des autres.

Il est ici vraiment fascinant de voir la Gauche française, ces dernières années, massivement mentionner Antonio Gramsci en disant qu’il faut prendre en compte la question culturelle pour gagner les gens et ne rien faire derrière. C’est bien la preuve d’un problème de fond.

Et ce problème ramène aux débuts du mouvement ouvrier en France. On ne sort pas de l’opposition stérile entre électoralistes opportunistes d’un côté, syndicalistes anti-politiques de l’autre. Cela se fait aux dépens de la culture et on en paie le prix encore aujourd’hui. Ni les électoralistes, ni les syndicalistes n’ont besoin de la culture… alors que c’est essentiel pour qu’il y ait une réelle base populaire portant le Socialisme en termes de valeurs concrètes !