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Société

Une députée LFI participe à un rassemblement de motards en colère

Des Amis de la Terre aux fanatiques du transport individuel.

Depuis le vote de la loi « Climat et résilience » en 2021 qui rend obligatoire la création de « zones à faible émission »  pour toutes les agglomérations de plus de 150 000 habitants d’ici 2025, on voit ressortir la colère beauf qui avait vu naître celle contre les 80km/h, puis des gilets jaunes.

Évidemment, les zones à faible émission qui vise à faire interdire aux maximum la circulation routière dans les grandes villes sur la base des vignettes Crit’Air forment une mesure anti-populaire et anti-démocratique fondée sur une logique libérale. Néanmoins, la question est de savoir si on répond en se plaçant du point de vue de l’avenir ou du passé.

Façonné par le capitalisme, la réponse des Français est de faire du passé un fétiche.

Le samedi 25 mars ce sont donc 8000 motards venus de toute la France qui ont roulé en mode escargot dans toute l’agglomération de Rouen, de Saint-Étienne du Rouvray jusqu’à l’Hôtel de Ville de la métropole de Rouen, pour diffuser leur revendication : bénéficier d’une dérogation au dispositif de la ZFE alors même qu’ils bénéficient déjà d’un sursis jusqu’au 31 août 2023 ! « Laissez-nous tranquille, comme il y a 40 ans quand on faisait ce qu’on voulait sur les routes », voilà le mot d’ordre général du rassemblement.

Il faut dire que les motards, et la FFMC en particulier, ont un sacré panel de revendications détestables à leur actif, allant de leur opposition au 80km/h à l’abrogation du contrôle technique obligatoire, en passant par leur exclusion des circulations alternées dans les grandes villes lors des pics de pollution. Plus anti-social tu meurs.

Les motards pourront dire tout ce qu’ils veulent, ils ne sont là que pour protéger leur désir individuel de pouvoir rouler sur leurs cylindrés comme bon leur semble. Sinon ils organiseraient un autre type de manifestation, et non pas une bien beauf « opération escargot » qui vise à rouler très doucement et donc enfumer et casser la tête encore plus aux gens…

Car, en plus, les motards esquivent bien la réalité des faits. En 2019 par exemple, une étude d’ICCT menée à Paris sur 3 455 deux-roues révélait que ces engins motorisés émettaient 11 fois plus de monoxyde de carbone ainsi que 6 fois plus d’oxyde d’azote qu’une voiture essence ou même diesel. Une réalité qui avait été dénoncée par l’association « Ras le scoot » dans une pétition contre les pollutions sonores et atmosphériques des scooters et motos en 2021.

Même les motos produites après 2016 et le resserrement de leur encadrement des normes de pollution, restent plus fortement émettrices en oxydes d’azote.

Le comportement des motards aurait dû d’ailleurs provoquer une colère noire chez les habitants d’une agglomération qui connaît une piteuse qualité de l’air du fait de la circulation routière et de l’intense activité industrielle périphérique, dont le terrible incendie de Lubrizol il y a trois ans a été un révélateur.

En tout cas, cela n’a pas choqué la toute nouvelle députée de la 4e circonscription de Seine-Maritime LFI-NUPES, Alma Dufour qui a participé à ce rassemblement au nom du rejet de la ZFE rebaptisée « zone à forte exclusion ». Et le ton de son discours été d’un populisme outrancier :

« Y a rien de pire que la résignation qui s’installe dans les têtes et les cœurs des gens en ce moment. Et on voit, que ce soit aujourd’hui, que ce soit dans toutes les manifestations contre la réforme des retraites, le peuple français se réveille, le peuple français n’a pas peur et le peuple français a le droit de décider de son destin. »

On est là dans le pur style gilet jaune d’une « convergence des colères » sans aucun contenu si ce n’est celui de dénoncer une mesure antipopulaire sans jamais véhiculer un message de transformation socialiste. C’est le néant, un nivellement vers le bas des consciences…

Un activisme que le pays connaît depuis longtemps, du boulangisme au poujadisme en passant par la ligue des contribuables des années 1930 et le CIDUNATI des années 1960. C’est la vaine contestation à la française.

Mais pire que cela encore, on a donc une femme de 31 ans qui ancienne porte-parole de l’association écologiste les Amis de la terre de 2017 à 2021 qui ne trouve rien mieux à faire dans la ville qui a connu la catastrophe de Lubrizol que d’aller à un déambulation motorisée de ringards n’ayant que leur individualisme comme étendard.

On voit ici à quel point La France Insoumise qui a investi en politique cette ancienne militante de la « génération climat », constitue un verrou qui cadenasse tout renouveau de la Gauche historique.

On est là dans la parfaite figure du néo-populiste qui s’imagine débarquer pour mieux tout renouveler alors même qu’elle relève d’un activisme populiste ponctué d’ « engagement » rémunéré au sein d’ONG et autres associations.

C’est un rejet pur et dur de la perspective du Socialisme qui est seul à même de fournir une résolution démocratique et populaire à la question de la pollution par la circulation routière. Car elle est la seule à assumer la direction à tous l’échelons de la société des valeurs collectivistes, ayant pour conséquence de faire reculer les villes et de démanteler au maximum l’horrible civilisation de la voiture, dont la moto et la trottinette électrique sont des excroissances.

Ou comme il l’avait souligné à ce propos, cela pose la question du changement du mode de vie dans le cadre de l’opposition entre la ville et la campagne plus qu’une opposition pro/anti voitures. C’est pourquoi :

La mise en application des ZFE devrait ainsi être l’étincelle qui met le feu à la plaine mais non pas sur une base d’un retour aux années 1970, mais en revendication de transports en commun pour tous et partout, avec donc en filigrane la planification démocratique du développement social. Des années 1970, seul le slogan des autonomes doit être retenu : « que voulons nous ? Tout ! ».

Tout ! C’est-à-dire toute la richesse collective pour avoir un pays qui se développe de manière homogène, pour en finir avec les déséquilibres injustes entre grandes métropoles et campagnes, et pour avoir des transports collectifs respectueux de la personnalité humaine et de la Biosphère.

Ça c’est la position de la Gauche historique, à mille lieux des fantaisies populistes qui nous emmène droit vers l’extrême-Droite nationaliste tout en rendant respectable, car vu comme « responsable », les modernisateurs libéraux. Une position qui se refaire un chemin dans les consciences populaires, et vite !

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Guerre

LFI et le PCF ne s’opposent pas aux chars envoyés au régime ukrainien

Leur convergence avec la bourgeoisie est totale, même dans une variante sociale-prudente.

Fabien Roussel est le dirigeant du PCF ; il était l’invité de LCI le 26 janvier 2023. Manuel Bompard, un coordinateur national de La France Insoumise et même la figure pratiquement majeure, était parallèlement invité par Franceinfo.

Les deux ont tenu le même discours et il faut voir leurs interventions (ici dès le début des vidéos) pour constater à quel point ils sont médiocres et infâmes. Ils expriment une gêne très forte ; on dirait qu’ils ne savent pas où se mettre.

Ils savent qu’ils sont dans l’obligation de soutenir la bourgeoisie française dans sa guerre à la Russie. Alors, ils font bien attention à ne pas se faire prendre à dire un mot de travers.

Ils sont pitoyables d’obséquiosité. Et tout ce qu’ils trouvent à dire, au mieux, c’est qu’il faut être prudent pour ne pas arriver à une guerre mondiale, et qu’il serait bien d’élargir le consensus.

Pour cela il faut un « débat » à l’Assemblée nationale au sujet de l’envoi d’armes. On dépasse la collusion ici : on est littéralement dans la mise au service de la bourgeoisie, avec comme objectif d’embrigader le peuple au maximum pour la guerre contre la Russie, clairement désigné comme l’ennemi et le seul « méchant ».

La position de ces sinistres personnages reflète celle de la base du PCF et de La France insoumise. Celle-ci, au-delà des différences amenant plus à pencher vers l’un ou vers l’autre, forme le noyau de la corruption social-impérialiste.

Peu importe les visées militaires de l’Otan du moment que la réforme des retraites ne passe pas et que le niveau de vie reste le même. Et d’ailleurs même si la réforme passe, il n’y aura pas d’opposition à l’Otan, mais au contraire un bellicisme « social » pour chercher à faire payer les retraites françaises par la Russie.

C’est comme cela qu’est le fascisme italien, par des gens voulant du « social » mais s’inscrivant entièrement dans la perspective « nationale ». La convergence avec sa propre bourgeoisie aboutit inévitablement au militarisme, fut-ce pour des raisons « sociales ».

D’ailleurs, tous ces gens ne parlent que d’une « oligarchie » qui dominerait le peuple français. Tant le PCF (ou sa variante « ultra » le PRCF) que LFI ne dénoncent jamais la bourgeoisie, seulement une « oligarchie » qui profiterait aux dépens d’un peuple de nature « nationale ».

Tout cela va très mal finir quand les événements vont se précipiter, ce qui ne manquera pas. Les Français ne font strictement rien contre la guerre mondiale, ils se laissent embarquer : ils devront en assumer les conséquences historiques.

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Écologie

Abolition de la corrida : honte sur LFI

Ce jeudi 24 novembre, une discussion était très attendue lors de la session parlementaire de LFI : l’abolition de la corrida. Toutes les structures « antispécistes », « animalistes » étaient mobilisées derrière Aymeric Caron et LFI. En fin d’après-midi, le sujet a été présenté et LFI a rapidement décidé de retirer l’abolition de la corrida de l’ordre du jour. Pire, elle l’a remplacée par la réintégration des soignants non-vaccinés.

C’est une honte de ne pas avoir assumé la confrontation jusqu’au bout et de se cacher derrière l’obstruction parlementaire (des centaines d’amendements ridicules déposés et qui auraient dû être discutés) de partisans de la corrida.

Et c’est immonde de choisir de remplacer cette abolition par la réintégration des soignants non-vaccinés. Voilà où mène le populisme. Cela aura au moins le mérite de montrer, encore une fois, le véritable visage de LFI.

Et s’il est impératif de dénoncer la lâcheté et le populisme de LFI, il ne faut pas non plus oublier l’opportunisme dont a fait preuve tout le secteur « antispécistes » / « animalistes ». Car il est faux de s’imaginer que cette abolition était portée par un large élan démocratique. Il y a certes eu beaucoup de bruit à l’intérieur de certains cercles mais les masses français n’ont à aucun moment pris part au débat.

Pour bien s’en rendre compte il suffit de revenir en arrière, au week-end dernier.

Deux cents militants ont manifesté à Paris samedi contre la corrida, pour une dizaine de structures… Le tout pour une énième mise en scène médiatique militante, loin des masses, loin de la France de 2022.

Des événements portés par les mêmes organisations, les mêmes militants qui changent de structures tour à tour, sans valeurs et sans culture propres. Les mêmes actions annoncées sur Facebook. Et toujours le même spectacle vain.

Pour avoir une idée de l’ampleur du désastre, il suffit de comparer ces deux cents manifestants (parfois venus de très loin), aux huit cent pro-corrida du même jour à… Mont-de-Marsan, dans le sud-ouest.

On a ici toute une mouvance qui a fait croire que l’abolition de la corrida était imminente.

Comment ces gens peuvent-ils s’imaginer que quelques sondages agités dans tous les sens, des likes sur les réseaux sociaux et des mises en scène médiatiques vont changer le monde ?

Sans surprise, la réaction à la déprogrammation de l’abolition de la corrida a été toute aussi nulle politiquement.

Cela se comprend aisément : on parle ici d’un milieu totalement corrompu dans lequel baignent nombre d’opportunistes qui n’ont que faire des animaux. Tous ces élus, conférenciers, influenceurs, activistes médiatiques, youtubers, etc. et aspirants ont une position de parasite : leur vie quotidienne dépend de l’enfer actuel. Ils ne veulent pas le renverser et encore moins s’y confronter : comment pourraient-ils alors se mettre en avant ?

L’opulence de la France capitaliste leur permet de gonfler leur ego lors d’actions médiatiques puis de se retrouver autour de fausse viande et d’une bouteille de vin étiquetée « vegan » dans un nouveau restaurant vegan de la capitale. Avec toute une série de tweets, selfie instagram et autres réalisations ô combien politiques tout du long. Pourquoi voudraient-ils du socialisme ? Le capitalisme leur convient si bien.

Cet épisode montre une nouvelle fois à quel point l’opportunisme et le populisme sont des poisons pour la planète, pour les animaux, pour le socialisme. Les opportunistes de tous bords s’allient, réduisent la politique à du bruit et se défilent dès qu’ils se retrouvent face à l’ancien monde.

Il n’y a absolument rien à attendre tant du parti animaliste etc d’un côté et de LFI de l’autre. Aucune de ces mouvances ne souhaite changer quoi que ce soit : elles ne sont que des avatars d’un monde en pleine décadence qui entraîne toute la Nature avec lui dans sa chute.

A la gauche historique de relever le drapeau de la civilisation face à l’opportunisme et au cynisme.

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Politique

Le triomphe de La France Insoumise comme néo-réformisme

Tous les opportunistes ont convergé avec la NUPES.

Le mouvement populiste de Jean-Luc Mélenchon La France Insoumise tient son université d’été et c’est un grand succès, du moins médiatique et « militant ». On assiste à la reconstruction ou l’espoir d’une reconstruction d’un néo-réformisme, à la fois électoraliste et louvoyant sur tous les sujets, pour proposer une « alternative » sociale dans le cadre du capitalisme. C’est de la tromperie à 100%, mais le public petit-bourgeois de La France Insoumise veut être trompé justement, afin de tromper les prolétaires. C’est un immense jeu de dupes afin d’amener le prolétariat à se placer à la remorque de la petite-bourgeoisie.

Les médias présentent de ce fait de manière ininterrompue La France Insoumise comme la grande force de gauche. La France Insoumise est, si l’on suit le programme commun de 1981 en comparaison, littéralement de centre-droit, mais la tromperie passe grâce au capitalisme et aux opportunistes.

On a ainsi des membres du gouvernement comme la secrétaire d’Etat chargée de l’Economie sociale et solidaire Marlène Schiappa ou encore le ministre des Transports Clément Beaune qui sont venus « débattre » à l’université d’été. Il y avait d’ailleurs également la figure de la Droite parisienne Rachida Dati. Ces gens viennent aider à faire en sorte que La France Insoumise ait une image radicale, tout en restant étroitement dans le cadre des institutions.

Et on a des opportunistes visant à donner de l’extérieur de la valeur à La France Insoumise, comme Raphael Arnault de la Jeune Garde. Pour qu’il qualifie Jean-Luc Mélenchon d’antifasciste, c’est vraiment que lui-même est un trotskiste et qu’on a ici un plan de communication établie par derrière, autrement ce n’est pas possible.

C’est donc pour cela que la « Jeune Garde » de Raphael Arnault n’utilise jamais le symbole des deux drapeaux mais toujours les trois flèches relevant historiquement des socialistes, que l’antifascisme est conçu simplement comme un mot-valise pour un anticapitalisme populiste. On est dans la mise en place d’un néo-réformisme dur mêlant socialistes, trotskistes, communistes libertaires, populistes, « militants » aux valeurs post-modernes. C’est l’opposé de la Gauche historique.

Ce n’est pas pour rien de toute façon que le député NUPES Jérôme Legavre de Seine-Saint-Denis appartient au « Parti Ouvrier Indépendant » (POI), que le POI prête ses locaux parisiens au « parlement de l’Union populaire » de La France Insoumise.

Et il est cohérent que tout cela marche de par le niveau intellectuel et culturel en France. Les petits-bourgeois sentent le sol se dérober sous leurs pieds et profitent de ce qu’ils ont pour mettre en place une vaste organisation revendicative – électoraliste pour chercher à subsister face à la crise qui se développe.

La multitude des thèmes permet d’engranger large sans jamais rien creuser et les revendications, en convergence avec les syndicalistes corrompus par le capitalisme, donnent une image contestataire pour attirer les sympathies ou le soutien de prolétaires… Ou plutôt d’une partie des prolétaires, car le processus a immanquablement comme conséquence d’en pousser une partie encore plus grande dans l’apolitisme ou directement dans le soutien à l’extrême-Droite.

Tel est le prix à payer quand on n’assume pas le Socialisme et d’ailleurs La France Insoumise n’est qu’un phénomène sans portée historique, servant simplement au capitalisme à temporiser. Lorsque la crise va impliquer une situation bien plus dure, La France Insoumise disparaîtra et des gens comme François Ruffin montreront qu’au fond ils sont très exactement ce que représente le fascisme, à savoir une tentative nationale-sociale d’éviter le Socialisme.

Il n’y a pas de place pour le néo-réformisme dans une époque de bouleversement !

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Société

Un ridicule appel anti-pass sanitaire LFI-PCF-CGT

Outre d’être idiot, c’est le fiasco.

L’association alter-mondialiste ATTAC a lancé une pétition sans succès contre la loi sanitaire, en cherchant à s’appuyer sur un large appel anti-pass sanitaire publié dans Libération.

Comme personne ne lit Libération et que les signataires n’ont aucune surface populaire (alors que de toutes façons l’écriture dite inclusive est un repoussoir), comme en plus seuls les anti-sociaux sont anti-pass sanitaire, c’est le flop complet.

Voici l’appel en question, parce qu’il faut conserver cela comme exemple. Un exemple de comment des gens peuvent s’imaginer de gauche alors qu’ils sont hors-sol, libéral-libertaire dans leur vision du monde, misérabiliste et populiste… et sans envergure aucune.

Une crise immense frappe le monde et on a toujours ces mièvreries, ces pleurnicheries… c’est atrocement petit-bourgeois.

« Refusons le projet de loi sanitaire et les régressions sociales

Le pass sanitaire marquera la vie de millions de Français·es, puisqu’en très peu de temps, et encore plus dès lors que le test PCR ne sera plus gratuit, toute vie sociale et professionnelle sera contrainte par le fait d’être vacciné. Pourtant, cette décision a été prise de façon autoritaire, non démocratique, dans un cadre de délibérations obscures, celui d’un seul homme : le président de la République qui n’aura réuni que le seul Conseil de défense. Elle passe outre toute discussion réelle au Parlement qui est, une fois encore, considérée comme une chambre d’enregistrement. La démocratie ne saurait être sacrifiée, et elle est pour nous plus que jamais la clé pour sortir de cette crise.

Pourtant, il y a moins d’un mois, Emmanuel Macron, le ministre de la santé, les député.es de la majorité, à l’image de la présidente de la commission des lois qui avait même déposé un amendement pour en figer l’impossibilité d’avoir une obligation publique dans la loi, tou.te.s se disaient opposées à la généralisation du pass sanitaire au nom des libertés et individuelles tout comme à une vaccinale. Alors que tout indique que nous avons pour au moins des mois à vivre avec le virus, on ne peut rentrer dans la société du contrôle généralisé que le gouvernement veut imposer ainsi à la population.

Une vaccination large et massive est nécessaire pour combattre cette pandémie, à commencer par la couverture des plus fragiles. Nous nous démarquons de toutes celles et ceux qui font de leur opposition frontale au vaccin un déversoir sectaire et complotiste et nous dénonçons fermement toute assimilation de la stratégie vaccinale à la Shoah ou à l’apartheid.

Nous dénonçons la méthode employée par le gouvernement, génératrice de fortes tensions, ce qui est délétère en pleine crise épidémique. Les premiers leviers activés devraient être un grand débat démocratique, une information d’ampleur, des droits d’utilisation sur le temps de travail pour se faire vacciner, une prévention notamment par la gratuité des masques, une couverture bien plus importante des centres de vaccination et des moyens associés plus conséquents…

La corrélation entre la vaccination et les revenus fait dire qu’en l’état actuel le pass sanitaire est antisocial. Ce sont des milliers de milliers de travailleurs·se·s qui se trouvent contraint·es et menacé·es de sanctions graves.

Depuis le début de la pandémie, les moyens financiers et humains réclamés par les syndicats et associations de soignants, pour remettre debout les hôpitaux publics et soigner correctement, n’ont pas été octroyés. Il en est de même pour les Ehpad. Pire, dans certains endroits nous constatons même que la casse de l’hôpital public continue (fermeture de lits, suppressions de poste…).

Et pendant ce temps, la France s’oppose toujours, avec l’Union européenne, à la levée des brevets au sein de l’Organisation mondiale du commerce, alors que c’est la seule façon pour que, dans les pays pauvres et émergents, les vaccins puissent être fabriqués et distribués massivement.

C’est à la fois une question de solidarité internationale, de santé publique et d’efficacité. Car tant que la pandémie ne sera pas résolue à l’échelle mondiale, elle ne le sera nulle part.

Enfin, pendant que ces décisions heurtent et divisent la population, de graves attaques contre les droits sociaux sont annoncées. Autoritarisme et casse sociale vont de pair. La réforme régressive de l’assurance-chômage serait entérinée dès le 1er octobre, diminuant fortement les durées et les montants des allocations des chômeurs. Et Emmanuel Macron a confirmé sa volonté de reporter l’âge légal de départ en retraite et la fin de tous les régimes spéciaux.

Alors que le patrimoine cumulé des 500 plus grandes fortunes de France a augmenté de 30% en 2020, le gouvernement ne revient aucunement sur toutes les largesses qu’il leur a accordées depuis le début du quinquennat et veut faire payer la crise aux chômeurs et aux retraités.

A l’inverse, nous demandons que soient mis à contribution, bien davantage qu’aujourd’hui, les multinationales et les très riches, au profit de la solidarité nationale. Nous exigeons une politique sociale ambitieuse, passant par des services publics de qualité et des droits sociaux plus importants.

Pour cette raison, au nom de l’efficacité sur le long terme contre l’épidémie et pour préserver nos libertés, nous nous opposons à la nouvelle loi proposée à l’assemblée, tout comme aux mesures antisociales qui visent à faire payer la note de la crise sociale au monde du travail. A cette fin, nous aspirons à des mobilisations dans les semaines et mois qui viennent.

Premiers signataires

Responsables d’organisations : Aurélie Trouvé et Raphaël Pradeau (porte-parole d’Attac), Céline Verzeletti (secrétaire confédérale de la CGT), Simon Duteil et Murielle Guilbert (délégué·es généraux de l’Union syndicale Solidaires), Thomas Portes (porte-parole de Génération·s), Mélanie Luce (présidente de l’UNEF), Khaled Gaiji (président des Amis de la Terre France), Pierre Khalfa et Willy Pelletier (Fondation Copernic), Emmanuel Vire (secrétaire général du SNJ-CGT), Mireille Stivala (secrétaire générale de la fédération CGT Santé et action sociale), Jean Marc Devauchelle (secrétaire général de la Fédération SUD Santé Sociaux), Thierry Amouroux (porte-parole du Syndicat National des Professionnels Infirmiers SNPI), Hafsa Askar (Secrétaire Générale de la FSE), Denis Lalys (secrétaire général de la FNPOS de la CGT), Ana Azaria (présidente Femmes égalité), Lenny Gras (porte parole du MNL), Mathieu Devlaminck (UNL), Aneth Hembert (co-secrétaire fédérale des Jeunes Ecologistes), Jean-Christophe Sellin et Hélène Le Cacheux (coordinateurs du Parti de Gauche), Jean-François Pellissier et Myriam Martin (porte parole d’ENSEMBLE !), Christine Poupin, Olivier Besancenot et Philippe Poutou (porte-parole du NPA), Christian Pierrel (porte parole du PCOF), Christian Eyschen (secrétaire général de la Libre Pensée), Martin Méchin et Louise Tort (Black Robe Brigade), Anthony Caillé (CGT-Police), Jean-Baptiste Eyraud (porte-parole Droit Au Logement), Delphine Glachant (présidente de l’Union syndicale de la psychiatrie).

Elu·e·s : Éric Coquerel (député LFI), Elsa Faucillon (députée PCF), Eric Piolle (maire EELV), Jean-Luc Mélenchon (député LFI), Sébastien Jumel (député PCF), Emilie Carriou (députée Nouveaux Démocrates), Clémentine Autain (députée LFI), Aurélien Taché (député Nouveaux Démocrates), Mathilde Panot (députée LFI), Pierre Dhareville (député PCF), Caroline Fiat (députée LFI), Manon Aubry (députée LFI), Adrien Quatennens (député LFI), François Ruffin (député LFI), Muriel Ressiguier (députée LFI)

Personnalités : Youcef Brakni (militant antiraciste), Sandrine Rousseau (EELV), Caroline Mecary (avocate), Taha Bouhafs (journaliste), Jean-Marie Harribey (économiste), Arie Alimi (avocat), Kevin Vacher et Deborah Ozil (Rencontre des Justices), Stéphane Jouteux (syndicaliste), Nicolas Mayart (journaliste), Dominique Plihon (économiste), Paul Poulain (spécialiste des risques industriels), Laure Vermeersch (L’ACID), Gilles Perret (réalisateur), Rokhaya Diallo (journaliste), Claire Lejeune (EELV). »

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Hauts-de-France: l’union autour de Karima Delli ou le suicide anti-populaire

Soutenir Karima Delli dans les Hauts-de-France, c’est tourner le dos aux travailleurs. C’est littéralement suicidaire.

« L’union de la gauche, c’est possible ! » : c’est la réaction de l’hebdomadaire L’OBS à l’union électorale PS-PCF-LFI-EELV pour les régionales de juin 2021 dans les Hauts-de-France, la députée européenne EELV (et présidente de la commission du transport et du tourisme au Parlement européen) Karima Delli étant la tête de liste.

Sauf qu’il n’y a rien qui soit de Gauche là-dedans. Il suffit de lire le communiqué commun de cette union pour le voir. Le climat, l’emploi, changer la vie des gens, cela ne veut strictement rien dire alors qu’on est en pleine crise sanitaire, que le peuple se tourne vers Marine Le Pen parce qu’il espère des changements très profonds, que le capitalisme est en crise et qu’en plus les grandes puissances vont dans le sens de la guerre !

Faut-il que la Gauche gouvernementale soit composée de bobos pour se placer dans les Hauts-de-France derrière quelqu’un qui, sur son compte Facebook, pour le 8 mars, journée de la femme, propose la vidéo d’une interview d’une patronne de pêche, celle d’une cheffe d’entreprise racontant comment lancer une « boîte », celle d’une étudiante en sociologie parlant d’une « société patriarcale », celle d’une directrice artistique qui fait des astuces Business et Motivation…

C’est une blague, jamais les travailleurs n’abandonneront l’extrême-Droite pour une telle candidate. C’est du suicide.

Europe Ecologie Les Verts a de plus très clairement comme ambition de faire de la Gauche son satellite. L’idée est que la France est en majorité de droite ou libérale, par conséquent seul un candidat libéral d’EELV peut l’emporter à la présidentielle, et donc toute la Gauche gouvernementale doit prêter allégeance.

La Gauche gouvernementale pourrait dire qu’il est hors de question de liquider sa propre histoire, mais l’attrait des élections est trop fort et elle a donc choisi de se soumettre. C’est inacceptable.

Une autre interprétation est impossible, car les Hauts-de-France sont historiquement un bastion populaire qui a toujours puissamment irrigué la Gauche. Le PCF prétend avoir un candidat à la présidentielle de 2022, La France Insoumise entend lever un nouveau mouvement populaire… De telles prétentions s’avèrent mensongères si dans le principal endroit de France où la Gauche peut faire exploser la situation, on se place derrière EELV !

Quand on pense en plus que La France Insoumise se veut totalement opposé aux socialistes, alors qu’il accepte un accord électoral avec comme découpage des places un tiers d’écologistes, un tiers de socialistes et le reste pour le PCF et La France Insoumise ! C’est une capitulation totale et la raison en est toute trouvée : il ne s’agit pas de faire triompher idées, mais de chercher des configurations pour avoir plus de poids lors de la présidentielle et pour une participation gouvernementale.

N’ayant pas de principes, la Gauche gouvernementale raisonne en termes d’opportunités. C’est un suicide dans un contexte de crise et ce n’est pas comme cela que les travailleurs seront arracher à l’extrême-Droite, sans parler d’affirmer un programme de Gauche pour la démocratie et le peuple.

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Politique

Régionales en Hauts-de-France : union PS-PCF-LFI-EELV autour de Karima Delli

Une unité électorale a été réalisée pour les régionales des 13 et 20 juin 2021 dans les Hauts-de-France.

Voici le communiqué de presse au sujet cette union électorale qui marque une soumission de la Gauche gouvernementale à EELV, un suicide anti-populaire. Suit le communiqué de Génération-s qui soutient l’union électorale.

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Refus des mesures anti-covid: pourquoi Jean-Luc Mélenchon s’aligne-t-il sur l’extrême-Droite allemande?

Par ses propos appelant à une manifestation festive pour s’opposer à de prétendues lois liberticides, Jean-Luc Mélenchon s’aligne sur le populisme de l’extrême-Droite allemande.

Dès les premières mesures collectives mises en place pour lutter contre la pandémie, il y a eu un front tout à fait visible des figures populistes au pouvoir comme Donald Trump et Jair Bolsonaro. Mais il y a également eu une intense recomposition politique en Allemagne et en Suisse, suivie plus tardivement de l’Autriche.

Il y a eu dans ces pays une agglomération de complotistes, de néo-nazis, de petits-bourgeois adhérant à tel ou tel aspect des philosophies New Age, de commerçants et de boutiquiers, de nationalistes… le tout sous le mot d’ordre de « penser en biais ». Il y a eu des rassemblements très réguliers, très suivis, avec un véritable écho sur les réseaux sociaux.

Les commentateurs politiques allemand, suisse et autrichien ont été terriblement marqués par l’émergence, du jour au lendemain, d’une véritable scène dans tout le pays, avec ses figures, ses réseaux, ses initiatives et son impact. La manifestation interdite à Vienne le 30 janvier 2021 s’est maintenue en se transformant en « procession religieuse » de 10 000 personnes. Et le 29 août 2020 les marches du parlement allemand avaient été envahis par les manifestants lors d’une « fête de la liberté et de la paix ».

Pourtant, en France, alors que l’extrême-Droite a beaucoup agité contre les mesures anti-covid (avec Florian Philippot, Alain Soral, etc.), ce sont les anarchistes qui donnent le ton, désormais suivis par Jean-Luc Mélenchon appelant à une « manifestation festive » le 20 mars 2021.

Pourquoi cela ? C’est que tout dépend des mentalités et des formes que prend l’expression de la petite-bourgeoisie.

Parce que, au fond, on a ici une agitation petite-bourgeoise, horrifiée par l’État d’une part, par les mesures collectives d’autre part. Pour la petite-bourgeoisie en panique devant sa situation sans perspective, toute décision impliquant tout le monde est forcément une tendance au communisme, à la toute-puissance étatique, à une société avec des règles et des principes.

C’est la vision du monde d’une couche sociale coincée entre des prolétaires méprisés (mais utiles comme levier politique) et des bourgeois jalousés (sur qui il faut faire pression).

Jean-Luc Mélenchon sait tout cela très bien, mais comme il a choisi le populisme, il tente de surfer sur la vague. Son raisonnement est que c’est une sorte de réédition des gilets jaunes et que cette fois il faut être efficacement de la partie.

On a, au lieu d’une analyse sérieuse des différentes tendances sociales et culturelles, un suivisme total de n’importe quel agitation, au motif que si on donne un débouché politique, tout marchera par miracle.

Mais, en réalité, le suivisme derrière l’agitation petite-bourgeoise anéantit les valeurs et les principes de la Gauche. Il suffit de voir les terribles dégâts qu’ont fait les gilets jaunes. Beaucoup de gens s’imaginent être de gauche et lutter en adoptant des démarches qui n’ont rien à voir avec la lutte des classes, tout cela parce qu’ils copient les gilets jaunes.

Jean-Luc Mélenchon va ici renforcer cette tendance : il veut aligner les restes de la Gauche derrière une petite-bourgeoisie qui ne veut pas de règles, qui veut faire ce qu’elle comme elle veut, convergeant entièrement avec le libéralisme libertaire promu par le capitalisme.

Comment se fait-il, peut-on se demander, que malgré la base petite-bourgeoisie commune, cela soit en phase avec l’extrême-Droite allemande ?

C’est tout simplement que le fascisme c’est avant tout la mort de la société civile. Ce n’est pas du tout une société « totalitaire », mais au contraire une société atomisée où les seules valeurs émergeant sont façonnés par l’État selon les besoins militaristes du capitalisme. En clair, les prolétaires payent la restructuration, la petit-bourgeoisie fait ce qu’elle veut mais ce n’a qu’un temps car la tendance est à la guerre.

Il importe donc peu au capitalisme que l’agitation petite-bourgeoise se dise « penser en biais » et s’appuie sur les illuminés et l’extrême-Droite, ou bien qu’elle soit anarchiste et soutenue par les populistes. Ce qui compte, c’est d’effacer les valeurs, de rejeter la centralité de la société, de nier la lutte des classes.

Tout ce qui empêche la classe ouvrière de se recomposer est utile au capitalisme. Toute affirmation de la petite-bourgeoisie aux dépens de l’organisation des prolétaires est utile au capitalisme. En ce sens, les gilets jaunes ont été un terrible épisode anti-prolétaire, un cul-de-sac porté par la stérilité petite-bourgeoisie et soutenu médiatiquement par la bourgeoisie.

Là, on risque une réédition de cet épisode.