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Société

De simples menus «sans viandes» à Lyon horripilent la vieille France

La vieille France, qu’elle soit de droite ou qu’elle s’imagine de gauche, fait toute une histoire pour de simples menus temporairement « sans viande » dans les cantines lyonnaises. Cela en dit long sur l’arriération des mentalités de notre pays.

La mairie EELV de Lyon prend prétexte de la crise sanitaire pour distribuer des menus « sans viande » dans les cantines scolaires. On pourrait imaginer qu’il y a en arrière plan une motivation environnementale, mais ce n’est pas assumé. La mairie se cache derrière de prétendues contraintes techniques, avec l’idée « d’accélérer le service » pour « accueillir tous les enfants » dans le cadre d’un nouveau protocole sanitaire.

D’autant plus que la mairie explique qu’il ne s’agit surtout pas de menus volontairement « végétariens », et que d’ailleurs il y aura du poisson ou des œufs, que tout cela n’est que temporaires, etc.

C’est, du point de vue de la question animale, totalement incohérent. Soit on se passe de produits d’origine animale et on l’assume, soit on ne le fait pas. Ce qu’il y a entre les deux ne rime à rien et culturellement une telle incohérence prête le flanc à une démolition en règle par le conservatisme.

Pourquoi ? Parce que tout pas en avant est déjà de trop pour une France arriérée qui n’a comme idéal que les « 30 glorieuses » du capitalisme, où justement la viande et le lait ont été imposés en masse dans l’alimentation des Français. Les cantines scolaires ont justement été un endroit clef de ce dispositif idéologique et culturel visant à faire de la viande et du lait une norme, avec un prétendu équilibre alimentaire allant avec.

La France est tellement empiété dans cette arriération que, si l’on en croit les recommandations sanitaires officielles, il serait même impossible d’être végétalien et vivant !

Le contenu du BTS diététique, par exemple, qui dispense tout un référentiel pour un prétendu équilibre alimentaire, celui-là même qui est imposée aux cantines scolaires (avec des menus supervisés par les infirmières), est incapable d’expliquer pourquoi des gens peuvent être végétalien et en bonne santé !

Il y a pourtant des centaines de milliers de vegans dans le monde, des sportifs de haut niveau, des gens qui sont nés vegan de parents vegan. Mais pour la France, ces gens n’existent pas ! Alors, quand une mairie fait des menus « sans viande », la vieille France monte au créneau et s’insurge.

Le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie est lui-même intervenu, rappelant qu’il était également ministre de l’alimentation. Il a expliqué comment il comptait saisir le Préfet pour obliger à servir de la viande, avec au passage tout un cinéma sur les « cantines de la République » devant servir de la viande. Il n’hésite pas à raconter n’importe quoi en prétendant qu’il serait « aberrant » d’un point de vue nutritionnel de ne pas servir de viande, ou encore que ce serait une injustice sociale.

« Je suis ministre de l’Agriculture et de l’alimentation. D’un point de vue nutritionnel, c’est aberrant d’arrêter de servir de la viande dans toutes les cantines de la République.

D’un point de vue social aussi, c’est une honte, car c’est toujours une écologie de l’entre soi où à chaque fois ce sont les plus fragiles qui n’ont pas forcément accès à des repas équilibrés qui sont fragilisés. »

Comme si en 2021 on ne savait pas que la viande n’est pas utile à l’équilibre alimentaire ! Et comme si dans la France opulente de 2021, de par sa société de consommation, on en était à ce que des familles modestes soient « privées » de viande !

Mais la Droite n’est pas la seule à s’insurger ainsi. On a par exemple les JRCF, l’organisation de « jeunesse » liée au PRCF, une structure dont le but est le retour à un PCF des années Thorez, des années 1960, qui fait le même cinéma lamentable sur Twitter :

« Fascinant ce débat sur la #viande ! Maintenant, le progrès consiste à priver des milliers d’enfants de la seule viande qu’ils pourront manger au nom de l’idéologie #écologiste ! Ces individus sont un des grands piliers du Capitalisme. #EELV

Avec leurs discours ils participent au cirque médiatique auquel se prête également la droite fascisante (qui ose se prétendre anti-système). Ils vocifèrent 2 visions du capitalisme, l’un avec un maquillage #vert, l’autre brun, mais en aucun cas ils offrent une réelle solution!

Il faut pouvoir assurer à nos enfants (ainsi qu’au reste de la population) une alimentation saine et de bonne qualité. Ils doivent avoir accès à de la viande et surtout à de la viande digne de ce nom.

Il est inadmissible que dans pays comme le nôtre le principal repas pour certain soit dans les #CantinesScolaires. Il est inadmissible que des milliers de français fassent la queue afin de se nourrir.

Face à un pouvoir capitaliste qui n’a aucunement comme priorité l’intérêt de ceux qui font vivre jour après jour notre Nation, et face aux fausses alternatives que représentent la droite fascisante et cette « gauche », il est urgent de faire renaître une alternative populaire! »

On voit ici à quel point la Droite dispose d’une assise immense dans le pays, comment elle est capable idéologiquement de tout écraser en un rien de temps. Un simple menu « sans viande » anecdotique provoque un tollé et se fait balayer d’un revers de main.

Le capitalisme s’est bien ancré dans les esprits.

C’est pourquoi on ne pourra échapper à une révolution en profondeur sur le plan des mœurs, des mentalités, de la culture, pour balayer le vieux monde. Mais il ne peut y avoir de réels changements que s’ils sont démocratiques, portée à la base par la population voulant réellement changer les choses, améliorer le monde, faire la révolution.

Et ces changements doivent être clairs, entiers. En tronquant la question animale, les bobos tentent d’en nier la signification historique. Il appartient à la Gauche de porter haut et fièrement le drapeau du futur, celui qui célèbre la nature et la compassion pour les animaux. Il faut forger une génération d’enfants qui refuseront de manger de la viande dans les cantines, cette horreur du passé, cette horreur de la vieille France !

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Politique

Lyon: feu d’artifice illégal activiste pour «la Vierge Marie»

Le gigantesque feu d’artifice illégal qui a été tiré à Lyon mardi 8 décembre 2020 illustre parfaitement l’hégémonie réactionnaire dans cette ville. C’est une action coup de force réalisée au nom de « la Vierge Marie » qui est typique de la Droite ultra dans sa version activiste catholique, disposant ici de grands moyens et d’un réseau vaste et très soudé pour organiser cela au nez et à la barbe des autorités.

Pendant des jours, l’information a circulé sur des groupes fermés WhatsApp, en toute clandestinité.

« Chers amis, le Gouvernement ne volera le 8 décembre ni à la Vierge, ni aux Lyonnais ! Infos pratiques au dernier moment… restez à l’écoute ! Invitez vos amis lyonnais en partageant ce lien.»

Le 8 décembre aurait du avoir lieu l’habituelle « Fête des lumières », mais elle a logiquement été suspendue en raison du contexte sanitaire. Les activistes de la Droite ultra ont donc sauté sur l’occasion pour s’opposer à l’État et à la municipalité, en marquant leur hégémonie sur la ville, car cette fête est justement la leur.

L’État n’a rien vu venir, ou en tout cas n’a pas été en mesure de l’empêcher. Les activistes ont déployé partout dans le centre de la ville des dizaines et des dizaines de feux d’artifices, en pleine rue, sur des places, à différents endroits stratégiques. Ils ont tous été tiré au même moment à 21h, pour un résultat forcément spectaculaire.

Les « Bad gones », les supporters ultras du club de football de la ville, ont partagé la vidéo de l’action mine de rien, pour la revendiquer sans la revendiquer, alors que la vidéo est publiée par une page « Lyon Fans » à l’esthétique tout à fait similaire à la leur.

Le message des « Bad gones » est alors grandiloquent, jouant à fond la fibre du romantisme catholique transcendant la réalité :

«  Nous vous partageons la dernière vidéo qui a été publiée, on ne s’en lasse toujours pas…

Montez le son et asseyez vous confortablement devant un grand écran !

….

Depuis hier dans les rues de Lyon, la question est sur toutes les lèvres…

Qui a fait ça ???

Qui est responsable de ce feu d’artifice aux quatres coins de notre belle cité ???

Des supporters de L’OL ?

Des amoureux de la capitale des Gaules ?

Des artificiers amateurs ?

L’opération du saint-esprit ?

Peut-être un peu de tout ça…. Mais qui sait…

Ce qui est sur c’est que les Lyonnais et la Vierge Marie se souviendront longtemps de ce 8 décembre 2020.

La clameur qui est montée des rues à la fin du spectacle en témoigne !

Dans la pure tradition populaire de cette fête centenaire, sans touristes sans sponsors et sans artifices commerciaux, des gones (et peut être aussi des fenottes [= de femmes supportrices]) ont rendu hommage à la protectrice de la ville et ont paré cette dernière de ses plus beaux atours !!

Qui que ce soit, qu’ils en soient ici loués !!!

Vive Lyon, vive le 8 décembre et Merci Marie !!! »

La vidéo (visible ici) est montée de manière très professionnelle, avec des prises de vue de haute qualité, montrant que tout à été préparé minutieusement, avec de grands moyens. Le tout se terminant de manière épique par un ridicule « Merci Marie ».

On a là tout un romantisme typiquement identitaire, jouant sur la pseudo-tradition de la « fête des Lumière » existant depuis 1852. Chaque 8 décembre en effet, il est censé falloir « illuminer la ville » et monter sur la colline de Fourvière pour… rendre hommage à la « Vierge Marie » et à sa « protection » contre les épidémies.

« 1852 », c’est-à-dire le XIXe siècle, c’est-à-dire plus de 50 ans après la Révolution française et l’avènement de la bourgeoisie, en pleine révolution industrielle, après le siècle des Lumières. Il ne s’agit donc là évidemment pas d’une tradition populaire, mais bien d’une construction idéologique réactionnaire montée de toute pièce par l’Église catholique, pour préserver sa domination culturelle contre la modernité portée par la bourgeoisie et la classe ouvrière émergente.

L’Église catholique a d’ailleurs fait ériger une basilique quelques années plus tard au sommet de cette colline de Fourvière, alors qu’en 1854 était choisi justement le 8 décembre pour fêter « l’Immaculée Conception ».

Il s’agit là d’une conception particulièrement délirante, mais hautement symbolique, voulant que « Marie » aurait enfanté Jésus, mais sans avoir été « souillée » du péché originel, c’est à dire de l’acte sexuel. C’est une façon de rejeter la nature, la réalité concrète et immédiate, au profit d’un mysticisme transcendant.

C’est donc un symbole très important pour la Droite ultra, qui a besoin justement de ce genre de romantisme mobilisateur. Il a donc été mis le paquet sur cette date, en profitant du confinement pour trouver un prétexte afin de s’opposer à l’État et apparaître comme rebelle, anti-système, etc., dans la plus pure tradition de l’extrême-Droite française.

Cela a forcément coûté très cher et a nécessité une logistique complexe. On comprend immédiatement à l’esthétique de la vidéo et aux images qu’il y a à l’origine de ce coup d’éclat des ultras, qui ne peuvent s’empêcher de se montrer avec un vêtement de marque « North Face » et des fumigènes. Mais forcément, pour un tel ouvrage, ils n’ont pas agi seuls et disposent d’une assise particulièrement forte dans le centre de la ville.

La Droite a d’ailleurs immédiatement soutenu l’opération, alors que celle-ci relève d’un délit très grave en raison de sa dangerosité. Pierre-Damien Gerbeaux, conseiller municipal LR de Caluire-et-Cuire, commune jouxtant Lyon, a trouvé l’idée « lumineuse », en prétendant à une « ingéniosité populaire » et moquant « le maire écologiste qui, vexé, après avoir fait la chasse au Tour de France, fait la chasse aux pétards ».

Béatrice de Montille, conseillère municipale LR à Lyon a pour sa part totalement assumé :

« dans le contexte de crise sanitaire et de confinement, cette opération a fait du bien ».

Un tel événement rappelle un problème de fond avec les trois grandes villes françaises. Marseille est inexistante politiquement de par son arriération dans le triptyque football – mafia – misère. Paris est présente avec le triptyque bobo – soirées branchées – consommation stylée. Lyon est quant à elle présente avec le triptyque bourgeois traditionnel – identitaire – catholicisme.

Dans un tel panorama, avec la crise en cours, Lyon risque donc de donner le ton d’un nouvel activisme, conforme aux besoins de la « Droite populaire » en cours de formation. Celle-ci étant appuyée intellectuellement par Marion Maréchal et son école « Science po » de droite, implantée à Lyon justement. C’est une vraie menace, que la Gauche de cette ville est incapable de freiner malheureusement.

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Société

Tour de France: le maire EELV de Lyon méprise les classes populaires

Le nouveau maire EELV de Lyon, à l’image de son parti, n’a rien à voir avec la Gauche. Il fait partie d’une frange de la bourgeoisie violemment hostile aux classes populaires et sa critique méprisante du Tour de France en est un bel exemple.

Dans un pays, il y a des monuments. Cela peut être un bâtiment, une sculpture, un tableau, de la musique, une façon de faire certaines choses, ou bien encore un événement sportif. Le Tour de France fait partie des monuments français, du patrimoine de la France.

Cela ne veut pas dire que cela est figé et qu’il est interdit de le faire évoluer. Mais cela nécessite de connaître les choses de l’intérieur, en étant lié de manière organique au peuple, car le patrimoine par définition est porté par le peuple.

C’est tout le contraire d’EELV, qui représente la bourgeoisie cosmopolite vivant dans de riches appartements de centre-villes et s’imaginant écologiste en allant chercher son pain à bicyclette le dimanche matin.

Ainsi, quand Grégory Doucet le nouveau maire EELV de Lyon critique le Tour de France de manière méprisante, cela ne passe pas, car on ne peut pas s’en prendre au patrimoine populaire sans susciter de la réprobation.

Alors que la 14e étape de l’édition 2020 de l’épreuve arrive à Lyon samedi 12 septembre, il a en effet qualifié le Tour de « machiste et polluant ». Sa critique est ici typique du bourgeois de grande métropole, vivant dans sa petite bulle, raisonnant avec des concepts universitaires hors-sol et méprisant la vie quotidienne du peuple.

Cela est particulièrement flagrant quand il interroge de manière hautaine :

« Combien de véhicules à moteur thermique circulent pour faire courir ces coureurs à vélo ? »

En France, ainsi que dans de nombreux pays, des millions de gens adorent le Tour de France. Et comme à chaque fois qu’il y a quelque chose de populaire et massif, cela est fait avec beaucoup de sérieux.

Les coureurs sont donc des professionnels et ils ont logiquement avec eux tout un staff, lui aussi professionnel, engagé de manière très aboutie sur la course, qui est préparée pendant de longs mois.

Comme celle-ci a lieu sur la route, en parcourant une très grande distance quotidienne, cela nécessite des voitures pour suivre les coureurs, afin de leur porter assistance, les ravitailler, changer de roue en cas de crevaison, etc. C’est aussi simple que cela et il faut vraiment tout le mépris du bobo de centre-ville pour ne pas comprendre la raison de la présence de ces « véhicules à moteur thermique » pour suivre « ces coureurs ».

C’est la même chose pour les autres voitures et motos, que ce soit de l’organisation, des médias, des médecins, de la publicité, etc. Tout cela s’explique pour une raison simple : le professionnalisme de l’événement, d’autant plus important en raison de son caractère massif, extrêmement populaire.

Mais le peuple, les gens d’EELV n’en ont rien à faire. Tout ce qui compte pour eux est de calquer des concepts sur la réalité, pour se donner un genre moderne. Là encore, c’est particulièrement flagrant quand Grégory Doucet affirme de manière délirante :

« D’abord, le Tour de France continue à véhiculer une image machiste du sport. Quand on défend les valeurs du sport, on défend l’égalité femmes-hommes. Il devrait y avoir un Tour de France féminin depuis longtemps. C’est la dernière épreuve d’envergure à ne pas avoir franchi le pas. »

Qu’est-ce que cela peut bien lui faire qu’il n’y ait pas de Tour de France féminin ? Et d’ailleurs, pourquoi n’y a t-il pas d’équivalent féminin du Tour de France ? Tout simplement car il n’y a pas beaucoup de femmes cyclistes pratiquant ce sport avec le même niveau de professionnalisme que les hommes cyclistes. Point. Ce n’est ni bien, ni mal, c’est une simple réalité historique, un simple cheminement de l’évolution de la vie du peuple.

Depuis quand d’ailleurs l’horizon des femmes serait de faire forcément la même choses que les hommes ?

De toutes façons, cela ne signifie pas que les femmes sont en dehors du cyclisme masculin. Mais pour savoir cela, il faut faire partie du peuple et s’être déjà rendue sur une course cycliste amateur… où les femmes sont extrêmement nombreuses. Ce sont par exemple presque toujours des femmes qui prennent les photos sur les courses amateurs, de manière très sérieuse. Les mères des coureurs sont très présentes et impliquées, tout comme les femmes qui sont bénévoles dans l’organisation, pour distribuer les dossards par exemple ou servir à la buvette, ou encore dans l’arbitrage où il y a très souvent des femmes, etc. Il y a également les podiums où la tradition veut que ce soient des jeunes femmes qui donnent un bouquet au vainqueur de la course et lui fassent la bise, même sur la plus petite course de village.

On peut trouver cela ringard éventuellement, ou bien déplacé, caricatural, etc. mais cela ne donne pas pour autant le droit de critiquer avec mépris, et encore moins celui de prétendre pouvoir parler à la place des femmes participant à cela.

Mais nous ne vivons pas dans une société démocratique, et donc le peuple n’a jamais la parole. À la place, ce sont des bourgeois comme Grégory Doucet qui s’arrogent la prétention de savoir ce qui est bon ou mauvais. Les bourgeois comme Grégory Doucet d’EELV représente ici tout l’inverse de la Gauche historique, qui au contraire est liée organiquement au peuple en incarnant le meilleur de la tradition populaire dans tous les domaines.

Et on voit que le masque d’EELV tombe de plus en plus, alors que son espoir est de démolir définitivement la Gauche, de la cannibaliser pour devenir un parti politique majeur. Outre que son écologie est toujours plus au service d’un renouveau du capitalisme, son opposition à ce qui est le noyau de la Gauche populaire est toujours plus agressive.

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Politique

Municipales: Andréa Kotarac, tête de liste du Rassemblement national à Lyon

En avril 2019, Andréa Kotarac alors à la France insoumise de Jean-Luc Mélenchon était présent lors d’un forum international organisé par la Russie de Poutine, à Yalta. Le malaise fut profond à Gauche puisque Marion Maréchal et Thierry Mariani, passé au Rassemblement national pour les Européennes, étaient également de la partie. Le 15 mai 2019, Andréa Kotarac appelait officiellement à voter RN, avant de complètement basculer en devenant militant du parti d’extrême droite.

En octobre 2019, Andréa Kotarac est investi à Lyon pour le Rassemblement National dans le cadre des élections municipales. Il est ainsi propulsé comme tête de liste du parti pour la métropole, alors que le mandat pour la ville est assuré par Agnès Marion, une « historique » entrée au parti grâce à l’appui de Bruno Gollnisch, professeur de japonais à l’université Lyon 3 surnommé le « baron » de l’extrême-droite locale.

Le RN jubile de cette grosse prise et avance l’idée que ce sont « deux profils complémentaires », l’un incarné par Agnès Marion, catholique et mère de six enfants, l’autre incarné par Andréa Kotarac à la métropole afin de faire la jonction « avec les classes populaires ».

Ce qui est terrible, c’est qu’Andréa Kotarac était considéré il y a encore quelques années comme une figure montante du mouvement de Jean-Luc Mélenchon. Non pas simplement de la France insoumise, lancée comme mouvement d’appui à la candidature de Jean-Luc Mélenchon aux Présidentielles de 2017, mais également du Parti de gauche qu’il avait rejoint dès ses débuts. Il était même devenu coresponsable de la jeunesse du Front de gauche en 2012.

En effet, aux élections municipales de 2014, alors âgé de 24 ans, Andréa Kotarac était investi sur la liste « Lyon citoyen et solidaire » soutenu par le Parti de gauche dans la course au mandat du 8e arrondissement lyonnais, un secteur populaire de Lyon, avec son quartier des États-Unis.

C’est en ce sens qu’on comprend que ce basculement d’Andréa Kotarac est un coup dur pour la Gauche lyonnaise. En mai 2019, Jean-Charles Kohlhaas, élu du Rassemblement Citoyen Ecologiste et Solidaire (RCES) à la région Auvergne Rhône-Alpes au journal « 20 minutes » précisait à propos de lui :

« Il a été formé au sein du mouvement de lutte antifa. Cela faisait partie de son ADN. Il a pris des coups dans les manifestations (et s’est retrouvé e garde à vue). Il était vraiment à 10.000 lieues du front national »

En effet, sans être forcément « antifa », Andréa Kotarac, s’est retrouvé en garde en vue en avril 2012 après des échauffourées avec des militants d’extrême-droite devant l’université Lyon 3. Et c’est bien là le problème !

Car le transfuge du parti de gauche vers le RN est-il un retournement contre-nature ? Évidemment non, mais faut-il encore comprendre comment l’extrême-Droite fonctionne, comment elle avance au niveau idéologique et politique. Il faut pour cela comprendre que « lutter » ou défendre le « social » n’est pas en soi un marqueur à Gauche, car cela peut être absorbé par une proposition nationaliste, souverainiste.

Or, cette analyse liée à la Gauche historique, c’est toujours ce qu’ont refusé Jean-Luc Mélenchon et son entourage. Pourtant, avec une telle analyse, il était facile de constater que les signaux était déjà au rouge. Andréa Kotarac était depuis longtemps très proche du souverainiste populiste Djordje Kuzmanovic, lui aussi parti de La France insoumise pour fonder un micro-parti (« République souveraine »).

Le cas « Andréa Kotarac » exigerait une grande remise à plat, un retour critique de ses anciens camarades… Perdre un sympathisant est une chose, perdre un cadre au bénéfice des fachos en est une autre !

> Lire également : De la FI au RN, Andréa Kotarac : l’inévitable convergence des populismes

Andréa Kotarac, tête de liste du RN à la métropole de Lyon, c’est la mort de deux stratégies de lutte contre l’extrême droite, celle du nivellement par le bas représenté par le populisme insoumis et celle du « coup de poing » ultra des « antifas ».

Cela les cadres du RN l’ont bien compris. Comme le dit Thibaut Monnier, co-fondateur avec Marion Maréchal de l’ISSEP et chargé de cours en négociation, également présent sur la liste d’extrême-droite :

« Je suis très fier de vous proposer ma candidature sur cette circonscription qui réunit le 5ème et 9ème arrondissement de #Lyon et très heureux d’être aux côtés d’André Kotarac qui a réussi l’exploit historique de réunir tous les amoureux sincères de notre beau territoire et de la France ! ».

Une telle percée politique de l’extrême-Droite doit nécessairement provoquer un électrochoc à Gauche. La situation exige un retour aux traditions historiques de la Gauche, celles de la SFIO et de la SFIC, du refus du nationalisme, de l’unité populaire à la base, du Front populaire contre la montée du fascisme.

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Société

L’assassin de Villeurbanne : il y a des responsables à sa folie

Le capitalisme, c’est du profit et en rien de l’organisation. C’est une fuite éperdue en avant. Les vagues massives de mouvements de population sont dans son intérêt, afin d’impulser de nouvelles dynamiques économiques. L’assassin de Villeurbanne est un de ces migrants qui, incapable de se propulser dans le capitalisme, a basculé dans l’errance et la folie.

C’est un drame du monde d’en bas – alors que la société tout en haut du capitalisme vit bien à l’écart de ce genre d’événements. L’assassin de Villeurbanne, un Afghan pachtoune, l’État ne sait pas quel âge il a. 33, 31 ou peut-être 27 ans. Il avait trois identités différentes. Et son errance est longue. On sait qu’il était en France en 2009, en Italie en 2014, en Allemagne en 2015, en Norvège en 2016, puis la même année en France.

Bref, on ne savait finalement rien de lui et lui-même ne savait sans doute plus trop qui il était. Sa personnalité a été atomisée. Pulvérisée par un parcours erratique depuis l’Afghanistan tribale jusqu’aux métropoles modernes et aliénées dans leur anonymat consommateur.

C’était un être humain, mais socialement un sous-produit de la vague d’immigration servant à renouveler les stocks de main d’œuvre pour le capitalisme. C’était un numéro parmi d’autres numéros. Et les numéros peuvent faire ce qu’ils veulent du moment qu’ils restent des numéros isolés.

C’est le principe du libéralisme, de l’atomisation en individus séparés. Le soutien au vague migratoire n’est rien d’autre qu’un éloge de l’atomisation, de la course au bonheur purement individuel, dans la négation de l’histoire, de la société, de la culture.

L’assassin de Villeurbanne, avant d’assassiner, a été assassiné culturellement. Sa folie vient de là. Et il y a justement une administration étatique, qui se charge de vérifier que rien ne déborde. Celle-ci a fait qu’il disposait d’une carte de séjour temporaire valable jusqu’à janvier 2020, la première étant obtenue en 2018, ce qui signifie qu’elle a été renouvelé en 2019.

Et elle savait qu’il avait des problèmes. Depuis avril 2019, il était dans un centre d’hébergement à Vaulx-en-Velin et on lui a proposé de se tourner vers le centre de santé mentale de Forum réfugiés, puis vers un établissement psychiatrique de Lyon.

Il n’a pas voulu. Mais on l’a laissé, car l’administration étatique ne fait qu’accompagner les phénomènes de la société capitaliste. Elle ne veut pas les résoudre. Cela signifie qu’on le reconnaissait, mais qu’en même temps on ne le reconnaissait pas. Cela ne pouvait qu’ajouter à sa folie.

Jusqu’à ce jour fatidique du samedi 31 août donc, où sur l’esplanade de la gare routière Laurent-Bonnevay, à Villeurbanne, armé d’un couteau et d’une broche de barbecue, il tue une personne, en blesse deux grièvement, ainsi que six autres encore.

On savait qu’il n’allait pas bien. Mais on a nié ses problèmes, son existence. Le capitalisme ne se préoccupe pas des existences. Ceux qui prônent l’ouverture totale de la France à tout le monde non plus. Tout ce qui intéresse ici, c’est le libéralisme, le libéralisme, le libéralisme et encore le libéralisme. Et tant pis si c’est un échec : malheur aux vaincus.

Finissons donc sur la seule réponse possible : non les gens ne doivent pas faire ce qu’ils veulent, comme ils veulent. Non, ils ne peuvent pas faire atterrir leur avion près du Mont-Blanc, à 4 450 mètres d’altitude, comme des Suisses l’ont fait en juillet dernier. Non, ils ne devraient pas posséder de voitures capables de dépasser les vitesses autorisées ou de rouler en SUV. Non, ils ne devraient pas avoir le droit de s’installer comme ils le veulent, n’importe où.

Mais c’est la dictature, ça ! Tout à fait, la dictature au service des intérêts de la grande majorité. Parce qu’il est évident que ceux qui ont tous les moyens, font n’importe quoi avec.

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Nouvelle agression du local PCF de la Croix-Rousse à Lyon

Le local du PCF du quartier de la Croix-Rousse à Lyon a de nouveau été dégradé hier, alors qu’il venait d’être réparé suite à une précédente agression. Cela porte assurément la marque de l’extrême-Droite qui est de plus en plus menaçante à notre époque.

Aline Guitard, dirigeante lyonnaise du PCF, a expliqué que les 22 vitres du local venaient d’être réparées, après « des mois de tergiversations de l’assurance ». Cela faisait suite à une précédente dégradation, s’inscrivant dans une longue liste d’agressions ces dernières années.

L’attaque a eu lieu pendant la nuit du 27 au 28 août 2019 de la part de trois individus cagoulés et armés de barres de fer. L’extrême-Droite, très implantée à Lyon, est évidemment en cause. On reconnaît là son style et on sait que son but est d’écraser la Gauche, pour empêcher toute expression politique démocratique et populaire.

Aline Guitard a ainsi justement expliqué :

« Mais nous ne désarmons pas pour autant : nous ne baisserons pas plus les bras que les yeux et nous continuons la lutte ! NO PASARAN ! »

La Gauche lyonnaise a logiquement soutenu le PCF face à cette agression, comme avec le premier secrétaire du PS du Rhône Yann Crombecque qui a affirmé qu’il est « est impératif que ces actes de violences soient condamnés, et que les auteurs de ces agissements détestables soient identifiés, arrêtés et jugés ».

De son côté, Karim Aou de Génération-s a exprimé sa stupéfaction et sa colère en affirmant notamment :

« Face à la brutalité exercée et à la volonté d’intimider un mouvement démocratique, il convient de garantir la sécurité des biens et des personnes, ainsi que la liberté d’opinion. Pour cela, j’invite le maire de Lyon et le Préfet de police à prendre les mesures nécessaires et sans attendre.

Les Lyonnaises et les Lyonnais dont la ville est la capitale historique de la Résistance, ne se laisseront jamais intimider par la peste brune. Tous ensemble, résistons à l’extrême-droite ! »

Rappelant que les dégradations concernent toutes ses sections en France avec « près d’une vingtaine de dégradations volontaires » en un an, le PCF a également expliqué que « ça suffit » et qu’il ne se laissera pas intimider par la violence.

On sait en effet à quel point la violence de l’extrême-Droite s’inscrit dans les interstices de la société, de manière subite et agressive, sans qu’on puisse forcément opposer autre chose que la force. Sans parler de la couverture toujours plus grande de tels agissements par l’État lui-même…

C’est là tout de même quelque chose que la Gauche sait par tradition. Lutte Ouvrière a publié à ce titre un document intéressant cet été dans son organe théorique : « Face à la crise et à l’extrême droite : la question de l’armement du prolétariat. »

Lutte Ouvrière récuse en revanche l’idée du Front populaire, ce qu’on peut évidemment critiquer si l’on considère que seule l’unité la plus large est à même de vaincre le fascisme. Dans tous les cas, les attaques d’extrême-Droite ne sont jamais anecdotiques et sont toujours à considérer avec un regard d’ensemble foncièrement politique.

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Dissolution du mouvement Bastion social, une victoire du camp démocratique

La dissolution du mouvement Bastion social par l’État français ce mercredi 24 avril 2019 est une nouvelle importante pour toutes les personnes ayant conscience de l’importance du combat antifasciste. C’est indiscutablement une bonne chose, car ce groupe d’activistes d’extrême-droite représentait une menace directement dangereuse pour le mouvement démocratique et populaire en France, notamment à Lyon.

De manière typiquement fasciste, l’idéologie du mouvement Bastion social consistait à prôner une « troisième voie », nationaliste, par rapport au capitalisme et au Socialisme.

Nous avons évoqué ce mouvement à plusieurs reprises dans des articles, et nous l’avions présenté dans un article complet et détaillé en février 2018.

> Lire également : Le “Bastion social” et ses locaux à Lyon, Strasbourg, Chambéry, Aix-en-Provence, Marseille

Organisé autour de ce qui se voulait être des squats d’extrême-droite, sur le modèle de Casapound en Italie, il devait être un mouvement fédérateur de la jeunesse nationaliste radicale, avec pour objectif de constituer des brigades de choc, afin de se confronter, de provoquer.

La dissolution du mouvement Bastion social est donc une victoire, partielle mais réelle, du camp démocratique sur le fascisme. Cela ne sera bien sûr pas suffisant, car seule la classe ouvrière, en portant le Socialisme, peu véritablement écraser le fascisme. Le libéralisme d’un Emmanuel Macron, qui s’avère être par ailleurs un réactionnaire partageant des valeurs de la Droite la plus conservatrice, notamment sur la chasse à courre, ne peut pas grand-chose face au romantisme nationaliste. Il est même évident que cela l’alimente.

Il faut cependant raisonner de manière politique, intelligente, et reconnaître ici à quel point il était juste de voter pour Emmanuel Macron contre Marine Le Pen au second tour de la Présidentielle, justement parce que le gouvernement d’Emmanuel Macron a dissout Bastion social, ce que n’aurait jamais fait Marine Le Pen.

Il ne s’agit pas pour autant d’avoir des illusions sur la capacité d’Emmanuel Macron à mener la bataille qu’il imagine contre le populisme, voire le nationalisme – les déboires de la tête de liste LREM aux Européennes Nathalie Loiseau, concernant sa présence sur une liste d’extrême-droite à une élection étudiante dans sa jeunesse, en dit déjà très long sur tout cela.

Cette dissolution par l’État d’un groupe fasciste est importante, mais elle n’est qu’un aspect partiel, temporaire, à l’efficacité très limitée. C’est un coup porté au fascisme, mais il se renforcera d’une autre manière si la situation ne change pas.

C’est à la Gauche de mener pleinement la bataille contre le nationalisme et le fascisme, de manière unitaire, en assumant les valeurs historiques du mouvement ouvrier. Ce qu’il faut, évidemment, c’est un nouveau Front populaire en France, comme en 1936 !

Voici le communiqué du Ministère de l’Intérieur sur la dissolution du mouvement Bastion social :

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L’insignifiante « attaque » de l’École de Marion Maréchal par les anarchistes

La devanture de l’ISSEP, l’École de science politique de Droite de Marion Maréchal à Lyon, a été abîmée et recouverte de peinture noire. L’action a été revendiquée par un communiqué au style « antifa » anarchiste.

C’est un excellent exemple de la différence de substance entre la Gauche et les anarchistes. Ces derniers contournent les exigences démocratiques, ils en restent à des actions directes symboliques, qui n’interfèrent pas réellement avec le sens des choses.

De quoi s’agit-il en l’occurrence ? Comme on le sait, Marion Maréchal a ouvert une École supérieure privée, l’ISSEP, dont l’importance est très grande. Elle-même se profile comme la future grande dirigeante de la Droite, son école va servir de formation à de nouveaux cadres. On a vu également comment la première lettre interne a été un prétexte pour elle à faire un véritable manifeste stratégique pour le triomphe de la Droite.

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Il est donc tout à fait juste de parler de cette École, de mener une intense propagande contre elle, de s’y opposer par un nombre très important de moyens. Mais cela doit toujours être politique, et jamais sombrer dans une sorte de gratuité dont le seul sens est de jouer aux chevaliers blancs qui se substituent au peuple.

Telle est précisément la démarche des anarchistes « antifa »,  qui revendiquent une « attaque » contre l’ISSEP dans la nuit du 26 au 27 mars 2019. Cela consiste surtout en une tentative d’effraction, une vitrine fissurée, une serrure forcée et la devanture recouverte de peinture noire, c’est à dire en fait pas grand-chose.

Cela a été jugé suffisant important par les protagonistes pour qu’il en fasse un communiqué, relayé par le « Groupe antifasciste Lyon et Environ », de culture anarchiste.

Cette « attaque » est présentée comme une « réponse à tous les actes racistes, sexistes, homophobes, transphobes, ainsi qu’aux politiques meurtrières anti-migratoires et à l’attentat de ChristChurch perpétré dernièrement.»

La presse de Droite, dont le Figaro, s’est bien sûr empressée de relayer l’information à son tour, en donnant la parole à Marion Maréchal qui « ne cache pas son exaspération » :

«Nous userons de toutes les voix légales pour faire respecter la liberté d’enseignement en France, manifestement bafouée par des milices d’extrême gauche violentes et dont les membres sont connus des services de police. Ceux-ci se croient suffisamment libres pour revendiquer leurs actes sur leur page Facebook. C’est dire leur sentiment d’impunité. En plus de porter plainte, je vais demander un rendez-vous au préfet, au rectorat comme au maire de Lyon pour que des dispositions soient prises contre ce genre de menaces pour la sécurité de mon établissement.»

Vu comment on va dans le mur, il est évident que ce genre d’actions est de la poudre aux yeux. Il s’agit même d’une banalisation de la très grande force de l’extrême-droite. Et ce n’est pas pour rien que le communiqué utilise l’écriture inclusive et reprend toutes les valeurs de la gauche post-moderne, post-historique, parlant notamment des trans.

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On est là dans la négation de la bataille démocratique, la négation de la lutte pour la mobilisation populaire. On est dans une démarche individuelle, qui revendique haut et fort que tout est une question d’individus. C’est la négation de la lutte de classes, alors qu’il y a malheureusement d’énormes tâches à effecteur dans le peuple pour l’éduquer, lui faire passer des valeurs, pour transmettre des messages importants.

Malheureusement, Marion Maréchal a ici une très grande longueur d’avance sur le plan de la compréhension de la bataille pour conquérir les esprits du peuple. Il est vrai que pour la Droite, le travail est plus facile, car se fondant sur la démagogie, appuyant les conservatismes.

Cela n’empêche, il faut être à la hauteur et savoir véhiculer dans la population les valeurs de la Gauche, en considérant que le peuple lui-même doit les assumer, les porter. On ne peut pas contourner cela avec des « recettes » traditionnellement « substitutistes ». L’idée qu’on démolirait l’extrême-droite avec un petit groupe de gens ayant rassemblé leurs volontés est pour cette raison tout à fait étrangère à la Gauche historique.

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Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de travail d’avant-garde à mener – un concept de la Gauche historique par excellence – c’est-à-dire un travail de conscientisation, d’ouverture des espaces où le peuple peut s’engouffrer pour agir. Mais si ce travail est déconnecté du peuple, si son orientation n’est pas en dynamique avec lui, cela ne sert à rien et c’est même contre productif, car cela donne l’impression qu’il y a quelque chose, alors qu’il n’y a rien.

De la même manière que la valorisation idéalisée de l’Union Européenne ne sauvera pas la Gauche, l’action directe ne le fera pas non plus. Ce dont la Gauche a besoin, c’est de reprendre ses valeurs historiques et d’assumer le travail politique dans la population.

Voici le communiqué :

« Dans la nuit du 26 au 27 Mars 2019, nous avons attaqué l’ISSEP, Institut des sciences sociales, économiques et politiques.

Cette école créée par Marion Marechal Le Pen a ouvert en cette rentrée 2018, au sein du quartier de la confluence, dans le but de former la future élite de l’extrême droite identitaire.

Considérez cette attaque comme une réponse à tous les actes racistes, sexistes, homophobes, transphobes, ainsi qu’aux politiques meurtrières anti-migratoires et à l’attentat de ChristChurch perpétré dernièrement.

Nous attaquons la montée en puissance dans le monde entier de l’extrême droite et du populisme.
Nous attaquons les laboratoires institutionnels des théories qui influencent ce climat nauséabond et mortifère.
Nous attaquons le renforcement sécuritaire dans nos villes, nos quartiers, nos mouvement sociaux, aux frontières de leur monde.
Nous attaquons tout ce qui sert et alimente le maintien du capitalisme par des moyens totalitaires et répressifs.
Nous attaquons cette pensée bourgeoise qui maintient et alimente les oppressions tout en développant leurs privilèges.
Nous attaquons ce qui neutralise toute perspective d’une émancipation commune, nous retranche dans nos individualités, nous pousse à la concurrence entre peuples et au sein de nos classes.

Nous ne cesserons jamais d’attaquer toutes les faces du fascisme que ce soit dans le centre historique du vieux Lyon ou dans la smart city de Confluence, nous continuerons de combattre les groupuscules violents qui usent de traditionalisme à des fins communautaires et identitaires ainsi que cette élite pensante qui se fait une place dans un quartier aseptisé, ultra sécurisé, ultra libéral, réel prototype d’un monde Orwellien.
Des gen.te.s dynamiques et motivé.e.s »