Catégories
Écologie

2020, année du réchauffement climatique

La pandémie de covid-19 a été la grande actualité marquant socialement les esprits en 2020. Pourtant, ce n’est qu’un aspect de la catastrophe écologique en cours, car il y a surtout le réchauffement climatique qui poursuit son expansion dramatique, annonçant d’immenses chamboulements.

L’année 2020 a été l’année la plus chaude en France depuis le début des relevés systématiques en 1900. À l’échelle mondiale, c’est la même chose : l’Organisation météorologique mondiale (qui dépend de l’ONU) explique que l’année 2020 clôt la décennie la plus chaude jamais enregistrée.

Les données sont alarmantes, car l’humanité a bouleversé la vie de la planète Terre à grande échelle, sur une période de temps extrêmement réduite. Chacun le sait, mais c’est comme si de rien n’était.

Le communiqué de Météo France du 28 décembre 2020 aurait du faire les gros titres des journaux, mais cela n’a été qu’une brève parmi d’autres. Il est pourtant expliqué que la moyenne sur l’année des températures quotidiennes relevées sur les 30 stations métropolitaines de référence est de 14°C, le record.

Tout s’est accentué récemment, à partir de la fin des années 1990. Avant, pendant 90 ans, les moyennes alternaient entre 10,5°C et 12,5°C. Depuis, c’est systématiquement au dessus et en constante augmentation avec même les 7 années les plus chaudes qui se trouvent dans la dernière décennie.

Dans le détail, l’année 2020 en France a été marquée par « plusieurs pics de douceur remarquable et de nombreux records » selon Météo France. Il y a notamment le second mois de février le plus chaud de l’histoire.

L’été a connu deux épisodes de canicule, dont un de huit jours au mois d’août. La mi-septembre a également été marquée par « une vague de chaleur tardive exceptionnelle », puis un mois de novembre exceptionnellement doux.

À l’échelle mondiale, l’année 2020 est également l’une des plus chaudes de l’histoire. Le communiqué de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) du 24 décembre nous dit que les données jusqu’à présent indiquaient déjà l’une des trois années plus chaudes jamais enregistrées, et potentiellement la plus chaude, à peu de choses près par rapport à 2016. De toutes manières, les six années les plus chaudes dans l’histoire récente de la planète remontent toutes à depuis 2015.

Et encore faut-il savoir que ce réchauffement climatique en 2020 est relativisé par des événement contraires marquants, comme l’explique l’OMM :

« La chaleur exceptionnelle de 2020 se produit malgré un événement rafraîchissant La Niña, qui est maintenant mature et a un impact sur les conditions météorologiques dans de nombreuses régions du monde. Selon la plupart des modèles, la Niña devrait atteindre un pic d’intensité en décembre ou en janvier et se poursuivre jusqu’au début de 2021. »

Tout cela est terriblement actuel, concrètement présent. Rien que pour le mois de novembre 2020, sur la base des rapports mensuels du service Copernicus Climate Change Service de l’Union européenne, de la National Oceanic and Atmospheric Administration des États-Unis, de l’Institut Goddard d’études spatiales de la NASA et de l’Agence météorologique japonaise, il est d’ores et déjà connu qu’il le plus chaud ou le deuxième plus chaud jamais enregistré.

L’important n’étant toutefois pas ces records particuliers, mais la tendance en cours qui est on ne peut plus nette, comme l’explique encore le communiqué :

« Depuis les années 80, chaque décennie a été plus chaude que la précédente. Et cette tendance devrait se poursuivre en raison des niveaux records de gaz à effet de serre piégeant la chaleur dans l’atmosphère. Le dioxyde de carbone, en particulier, reste dans l’atmosphère pendant de nombreuses décennies, engageant ainsi la planète dans un réchauffement futur. »

Le réchauffement climatique n’est pas une menace à court terme, c’est une actualité chaque jour plus concrète. L’humanité ne change pourtant rien à son mode de vie, malgré des prétentions grotesques de la part des dirigeants des États à pouvoir contenir le réchauffement climatique à +2°C par rapport au niveau préindustriel (1850-1900).

En 2020, on est pourtant déjà à +1,2°C, avec la prévision d’atteindre +1,5°C dans les 4 prochaines années. Tout s’accélère et l’humanité n’a plus le choix : elle est obligée de se reprendre en main, de changer entièrement de vision du monde et plus elle retarde les échéances, plus le prix à payer sera grand !

Catégories
Écologie

Enfin, il pleut ! (Mais pas assez)

Il pleut depuis quelques jours sur une grande partie de la France. C’est une bonne nouvelle et on espère que les pluies vont persister, car le pays connaît une situation de sécheresse extrêmement préoccupante pour les nappes phréatiques.

Enfin, il pleut ! Mais cela n’est pas encore suffisant. Un département comme l’Indre-et-Loire a connu avant cette semaine près de 80 jours sans précipitations significatives (plus de 1 mm par jour). Il n’avait pas plu à Paris depuis le 18 août 2018, ce qui fait une longue période de plus d’un mois, faisant suite à une autre longue période sans précipitation entre le 21 juin et le 17 juillet 2019.

Le pays connaît une situation de sécheresse météorologique, aggravée par un pic de chaleur début septembre, alors que le mois de juillet a été le plus chaud jamais mesuré. La plupart des départements ont mis en place des restrictions d’eau. Sur le site gouvernemental Propluvia, qui recense les arrêtés de restrictions d’eau, on dénombre une quarantaine de départements connaissant une situation de crise pour les nappes phréatiques.

Voici ce que signifie une situation de crise :

« Arrêt des prélèvements non prioritaires y compris des prélèvements à des fins agricoles. Seuls les prélèvements permettant d’assurer l’exercice des usages prioritaires sont autorisés (santé, sécurité civile, eau potable, salubrité) »

Voici la carte, pour le moins impressionnante (26 septembre 2019) :

(Le rouge signifie crise, le orange signifie alerte renforcée, le jaune signifie alerte et le gris signifie vigilance)

Les habitants de ces départements ne connaissent en général pas ces restrictions en cours et continuent leurs prélèvements habituels. Il y a là une terrible défaillance de la part des autorités, qui négligent dangereusement le problème alors que l’eau potable représente 25 % de la consommation (même si cette consommation ne vient pas forcément des nappes phréatiques). Seuls les entreprises et les agriculteurs sont au fait de ces restrictions, car ils sont les plus directement concernés.

La situation devrait néanmoins intéresser tout le monde, car c’est de la biosphère qu’il s’agit et pas seulement du business agro-industriel très gourmand en eau. Cela d’autant plus que le réchauffement climatique produit par les activités humaines est en cause.

La sécheresse actuelle est d’autant plus prononcée que l’automne et l’hiver derniers avaient connu un déficit pluviométrique, que les pluies du printemps 2019 n’ont pas permis de compenser. D’après les données communiquées par la presse récemment, 73% des nappes phréatiques ont actuellement un niveau inférieur à la normale.

La situation des nappes phréatiques est particulièrement préoccupante dans les régions du nord-est et du centre-est, avec parfois des niveaux « peu satisfaisants, bas à très bas » dans le sud de l’Alsace, la Bourgogne, l’Auvergne-Rhône-Alpes ou le sud de Centre-Val-de-Loire. Seules les nappes phréatiques de la Corse, du sud de la Vendée et du bassin de l’Adour ont des niveaux qui ne sont pas bas ou modérément bas.

S’il faut donc se réjouir du fait qu’il pleuve actuellement sur une grande partie du pays, cela est loin d’être suffisant. Le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) a expliqué à la presse que ces pluies seront certainement captées par la végétation, car très fines. À moins qu’elles ne proviennent d’orages, donc localisées et intenses, ce qui est favorable au ruissellement plutôt qu’à l’infiltration jusqu’aux nappes.

Les prévisions sont donc mauvaises, il est considéré que la baisse du niveau des nappes devrait se poursuivre. Celles-ci sont pourtant primordiales, non-seulement comme réserves d’eau, mais aussi parce qu’elles ne sont pas isolées du cycle de l’eau et qu’elles communiquent avec les milieux aquatiques de surface, formant des interactions indispensables à la biosphère dans son ensemble.

Voici une petite vidéo montrant le fonctionnement des nappes phréatiques :