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L’Ultra-Trail du Mont-Blanc, cette folie anti-naturelle

Le graal du trail européen, une grande messe commerciale et existentielle de la course à pied en montagne, dans les Alpes, l’Ultra-Trail du Mont-Blanc, touche à sa fin, après s’être déroulé du 22 au 28 août. Cela consiste en neuf courses entre les vallées de Chamonix et d’Aoste en Italie et également en Suisse.

On parle donc de 10 000 personnes qui vont courir dans les montagnes, encadrées par plus de 2 000 bénévoles, avec des stands de ravitaillement, des balises, des points avec des spectateurs disséminés un peu partout dans la montagne. Une course qui a été bien analysée et critiquée sur un média local, alors qualifiée à juste titre de « course des excès« .

C’est un énorme pied de nez écologique, quand on sait les stress multiples déjà engendrés par la sécheresse sur les écosystèmes, de surcroît des pics d’altitude où le réchauffement climatique est plus rapide qu’ailleurs sur le globe.

Une course qui ne devrait même pas exister et qui se veut tellement extrême, qu’elle ne se retrouverait stoppée pour rien au monde… Même pas un mort. Comme celle d’un coureur brésilien la nuit de lundi à mardi, sur une portion du parcours de la « Petite Trotte à Léon » (PTC), la course la plus difficile et volontairement dangereuse de l’événement. On parle là de 300 km et 25 000 m de dénivelé positif à effectuer en 152 heures maximum, soit 7 jours de course où les coureurs ne dorment que par tranches de vingt minutes et mangent le minimum vital.

La chute du coureur a eu lieu dans une moraine entre le Col du Tricot et le refuge du plan glacier à plus de 2000 mètres d’altitude. Une moraine, c’est à la fois le lit d’un glacier et son vestige, un amas de roches charriés dans le mouvement des glaces. On peut avoir des moraines dont le glacier à complètement disparu mais cela reste un endroit particulièrement dangereux, sujet aux chutes de pierres, où l’on glisser sur les éboulis, s’y coincer la cheville, etc.

Bref, ce n’est généralement pas un lieu habituel pour se balader, en somme. Cela encore moins à l’heure du réchauffement climatique où s’effondrent les glaciers et quelques semaines après que les refuges du Mont-Blanc aient été fermés par le maire de Saint-Gervais à cause des risques d’éboulements amplifiés par les récentes canicules.

Mais l’humanité n’a décidément rien envie d’entendre et il faut toujours pouvoir satisfaire son égo dans un écosystème vu comme une surface de projection de soi, au mépris de la nature et de toutes considérations précisément sportives.

Car quand il y a un mort sur une course, la moindre des choses serait de mettre le holà, de se poser et de porter une réflexion sur le pourquoi du comment d’un accident mortel. Déjà en 2021, la mort d’un coureur tchèque avait au moins fait s’arrêter la course, les coureurs ayant eu l’obligation de redescendre accompagnés dans la vallée. Mais là, rien, l’ultratrail c’est marche…et crève !

Il faut toujours aller plus loin dans les extrêmes, pour le prestige des marques reposant sur le « Sommet Mondial du Trail » ainsi que pour celui des coureurs, des esprits individualistes et, disons-le, dépendants.

Il faut n’avoir aucune conception collective de la vie pour aller se mettre en danger inutilement comme cela et aucune compréhension de la nature pour oser aller en faire le théâtre d’un tel déchaînement contre soi-même, contre elle. D’ailleurs, les deux choses sont liées car on ne peut pas reconnaître la nature dans sa plénitude tout en malmenant son propre corps, ce fragment de la nature.

La nature est dans la tourmente, elle souffre déjà suffisamment, il est temps de prendre acte du principe de biosphère et d’accorder les pratiques du sport sur le mouvement des choses naturelles et cela commencera par interdire ce genre d’événement déconnecté et grossier.

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Le trail, running du futur ?

Courir dans la nature pour se rapprocher du futur

> Scott Jurek et Arnulfo Quimare

Dans les années 1980, la course à pied a cessé d’être uniquement un sport lié aux fédérations d’athlétisme et pratiqué par des compétiteurs aguerris. C’est devenu un véritable phénomène de société avec tout un état d’esprit “californien” (ou même new yorkais) faisant l’éloge d’une vie saine et équilibrée, marquée par les loisirs. La figure du jogger (on parle maintenant plutôt de runner) est devenue très populaire, au cinéma, dans la littérature ou encore les publicités. La corollaire a été bien sûr la massification des chaussures running et de marques comme Nike, avec le phénomène des sneakers qui sont portées dans la vie de tous les jours.

Cela fait qu’en 2019 en France, il était estimé que près de 14 millions de personnes pratiquent régulièrement la course à pied, dont 5 millions de manière sportive (c’est-à-dire en compétition, ou du moins en participant à des événements avec un dossard et un classement !). 

On notera qu’il est difficile de savoir si la période du confinement a eu un effet (positif ou négatif) sur ce nombre. D’aucun ont constaté la présence de nombreux coureurs lors des confinements ou couvre-feu, mais ce n’était peut être qu’un effet de loupe dû au fait qu’il n’y avait pas grand monde dans les rues. Aussi, beaucoup de coureurs réguliers ont expliqué perdre de la motivation en raison de l’absence d’épreuves organisées, qui servent d’objectif pour les entraînements. 

Toujours est-il que la course à pied reste un phénomène de société en 2021, et qu’il connaît bien évidemment des évolutions. Son évolution la plus marquante depuis les années 2010 est la généralisation des courses dites trail, et des entraînements allant avec. Il s’agit tout simplement de courir dans des environnements considérés comme naturels, c’est-à-dire des chemins escarpés, boueux, avec beaucoup de dénivelé, etc. 

> McFarland, USA, un film passionnant sur le running dans les années 1980

Cela n’a en soi rien de nouveau et d’une certaine manière, le trail est un retour aux sources, à la course à pied des origines. C’est une opposition aux années 1980, où le jogging s’est développé avec un style urbain qui faisait qu’on courrait essentiellement sur route, ou alors sur des chemins très pratiqués et donc lissés. Cela a correspondu à une période particulière du capitalisme où la modernité signifiait quasi automatiquement la ville, donc le bitume, les grands remblais, les parcs urbains, les pistes d’athlétisme “pour tous”, etc. Tout cela tranchait de manière nette avec ce qu’a pu être la course à pied avant, qui se pratiquait sur des chemins isolés de campagne, voire carrément dans des prairies ou sous-bois pour ce qui est du cross-country. 

Le trail, c’est donc un peu la course à pied “d’avant”, d’avant les routes bitumées et la ville généralisée. Il y a systématiquement chez les pratiquants du trail une mise en avant de la nature, avec l’idée qu’il est plus agréable et intéressant de courir sur des chemins naturels ou semi-naturels, tant pour l’attrait de l’environnement que d’un point de vue technique et sportif.

Un autre aspect inhérent au trail est celui de la longueur, tant pour les compétitions que les entraînements. Si le jogging habituel se court sur une distance allant de 5 km à 10 km, le trail c’est 15 km grand minimum. En fait, la mode du trail est essentiellement issue du développement des courses d’ultra-endurance, qui ont façonné la figure du trailer, sorte d’aventuriers des temps modernes. 

On recommandera à ce sujet la passionnante autobiographie de Scott Jurek, Eat & Run (disponible en français aux éditions Guerin). Vegan depuis 1999, cet américain issu d’une famille populaire est un grand champion de la discipline, ayant gagné les courses les plus difficiles telles la Spartathlon (245 km entre Athènes et Sparte) ou encore le Badwater Ultramarathon ( la « course à pied la plus dure au monde », avec 217 km dans le désert de la Vallée de la mort). 

Dans une interview, Scott Jurek expliquait la chose suivante :

« La victoire n’est pas mon objectif principal. La découverte, l’accès à mon âme et à mon esprit sont mes buts principaux ». 

C’est là tout à fait typique et conforme à la mentalité du trail et des trailers. Il y a ainsi, pour l’aspect positif, une mentalité néo-hippie à la recherche de profondeur d’esprit face à la superficialité des rapports dans le capitalisme. Le problème cependant, c’est que tout cela conduit facilement à un repli sur soi individualiste, qui est finalement très consommateur (consommateurs de sensations, de paysages, d’exploits personnel, et bien sûr de matériel).

Là où la compétition classique de course à pied, liée à l’athlétisme, a une approche collective de la pratique sportive (une seule personne gagne, mais sa victoire est permise par ses concurrents et est vécue par tous les spectateurs de la discipline), la mentalité trail rejette largement la collectivité au profit de l’aventure individuelle de chaque participant.

L’athlète française Annette Sergent, championne du monde de cross-country en 1987 et 1989, résume très bien cela :

 « Quand je faisais de la compétition, le monde du running était peu développé et on ne pensait qu’à la performance. Aujourd’hui, on court sans avoir les yeux rivés sur le chronomètre, en privilégiant son accomplissement personnel. Le champ des possibilités s’est considérablement élargi. On pratique seul, à deux ou à 40 000 ; on choisit la distance, l’allure, les paysages. C’est au gré de ses envies. »

C’est là un phénomène très complexe, car il est à la fois positif et négatif, et il est difficile de cerner quel aspect est le principal. Si la massification est une bonne chose, il est évident par contre que l’absence de réelle compétition (hormis les quelques dizaines de prétendants aux podiums des épreuves de masse) est aussi un recul, tant culturel que social. La compétition, en effet, est forcément une aventure collective, avec un haut niveau de raffinement social, contrairement à l’aventure individuelle qui est un repli sur soi.

Bien sûr, c’est une bonne chose de voir les gens courir simplement par plaisir, ne serait-ce que pour la santé. Mais force est de constater que le trail et la mentalité allant avec ne consistent pas en une simple activité de détente, mais en un véritable mode de vie, avec une mentalité “totale” promouvant le “dépassement” perpétuel.

Il est flagrant que ce mode de vie et cette mentalité sont façonnés par un style bourgeois. C’est la figure du chef d’entreprise ou du cadre dirigeant s’imaginant “réaliser” quelque chose avec de pseudo performances individuelles, lors d’épreuves de masse ou bien en partageant ses sorties sur les réseaux sociaux.

Cela participe forcément de tout un business, avec une course à l’équipement et au gigantisme des épreuves. Là où le footing ne nécessite qu’une bonne paire de chaussure à moins de 100 euros, avec un simple short et éventuellement un maillot technique pour réguler la transpiration, le trailer lui transporte toute une panoplie. Depuis la chaussure ultra technique jusqu’au sac pour boire, en passant par la montre GPS et les bas de contention, etc. 

C’est la même chose pour les épreuves, avec par exemple, et là encore de manière tout à fait typique, l’Ultra-Trail du Mont-Blanc, qui est une véritable catastrophe tant écologique que sociale-culturelle. Il faut lire à ce sujet l’excellent article critique produit par les locaux d’Arves à Gauche, qui montrent toute la démesure et l’absurdité de ce genre d’épreuves commerciales. 

L’esprit aiguisé et critique des gens à Gauche leur fera également remarquer facilement que les trailers sont souvent ridicules, par exemple en bousculant à toute vitesse les randonneurs et en s’imaginant que ceux-ci admirent leur petite aventure individuelle !

Néanmoins, il y a avec le trail une modernisation de la pratique sportive dont le trait marquant est qu’elle est tournée vers la nature et la recherche de naturalité. C’est la même chose avec le phénomène du gravel pour le vélo, ou bien le ski de randonné plutôt que le ski sur piste. 

C’est là quelque chose qui est forcément positif et conforme aux exigence du 21e siècle. En ce sens, la longue « enquête sur l’ultra-trail » publié sur le média d’ultra-gauche lundi matin est unilatéral et passe complètement à côté de la question de la Nature (ce qui est normal puisque pour eux elle n’existe pas).

Il faut toujours cerner les deux aspects et souligner la future transformation, lorsque les masses populaires s’empareront elle-même du phénomène, qu’il pourra se réaliser véritablement, brisant la corruption par le mercantilisme capitaliste et l’individualisme bourgeois. Alors vivement que le peuple s’approprie le trail !

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Écologie

Canicules et vagues de chaleur font s’effondrer les Alpes

Les canicules et les vagues de chaleur ne finissent pas de se succéder en France, des épisodes météorologiques à la fois plus fréquents, plus longs et plus intenses. Marque du réchauffement climatique, ils sont en train de transformer le massif du Mont-Blanc.

Si l’on prend comme référence la période allant de la mi-juin jusqu’à la mi-septembre, les trois étés les plus secs depuis 1959 se situent ces trois dernières années (2018, 2019, 2020). Selon l’Organisation Météorologique Mondiale, les cinq dernières années (2015-2020) ont été les plus chaudes jamais enregistrées.

La vague de chaleur que connaît la France en septembre se situe dans ce prolongement, à coup sûr engendré par le réchauffement climatique. Prévisionniste à Météo France, François Jobard estime :

« Un tel événement aurait relevé de la science-fiction il y a quelques années »

Si la température moyenne du globe a augmenté d’environ + 0,9°C, cette moyenne est de + 2 à + 3°C dans les Alpes. L’hiver 2019-2020 a d’ailleurs été particulièrement chaud, avec une moyenne de 5,3°C à Chamonix, faisant de cet hiver l’un des plus chauds depuis 1881 avec des journées printanières en plein mois de janvier.

Dans la ville au pied du Mont-Blanc, le mercure n’est jamais descendu sous la barre du – 10°C, ce qui est une première historique (le « pire » record était pour l’instant l’hiver 1995-1996 avec « seulement » quatre jours à – 10°C). Les experts météorologiques considèrent aussi que l’hiver 2018-2019 n’a duré que 15 jours !

De par le fait que tout est relié, le massif du Mont-Blanc composé en partie de neiges « éternelles » et d’une sous-couche en permanence gelée jouant le rôle de ciment (permafrost), est largement impacté par ce changement climatique.

On connaît tous maintenant les images du glacier de la « Mer de glace » qui a massivement reculé depuis le XIXe siècle, mais aussi perdu des centaines de mètres d’épaisseur. En parallèle à la fonte des glaciers, il y a également la fonte du permafrost qui fragilise l’ensemble des parois alpines, perdant en quelque sorte leur ciment naturel.

Le tout s’entretient dans une spirale négative puisque la fonte des neiges « éternelles » réduit l’effet d’albédo, les roches noires absorbant les rayons du soleil, contribuant au réchauffement plus rapide des Alpes.

Et il ne faut pas penser qu’il y a « simplement » l’effet réchauffement qui joue. Il y a aussi les variations brutales de températures où l’on peut passer en quelques jours de températures printanières à des températures strictement hivernales. L’été, à la suite des épisodes caniculaires, s’ensuit de violents épisodes orageuses, avec des pluies diluviennes qui viennent s’ajouter dans la déstabilisation générale de la structure rocheuse alpine.

Avec des conséquences sur les infrastructures qui jonchent le massif du Mont-Blanc : pendant l’hiver 2019, une télécabine a du être temporairement fermée, le seuil de tolérance de mouvement de ses armatures ayant été gravement franchi.

C’est également à la fin de l’été et au début de l’automne que se jouent de plus en plus fréquemment des éboulements spectaculaires, voir même des effondrements entiers de parois de pics abrupts.

Le danger est tellement présent que la préfecture de Haute-Savoie a publié un communiqué le lundi 10 août invitant « si possible, à reporter votre ascension de la Voie Normale du Mont-Blanc ». Pendant le mois d’août, c’est également le massif du Néron en Isère qui a été interdit d’accès pour les mêmes raisons.

En 2005, c’est toute une partie du Petit Dru, un pic emblématique de Chamonix qui s’était effondré de manière spectaculaire, premier signal d’alarme sur la mort-transformation du massif du Mont-Blanc.

Cela entraîne des accidents, y compris parfois mortels, pour les alpinistes, sans que rien ne soit vraiment pensé à long terme pour faire face à cette transformation. Car oui, il ne faut pas se tromper : le Mont-Blanc tel qu’on le connaît depuis plusieurs milliers d’années disparaît tout en se transformant en autre chose. C’est ainsi que des botanistes sont en train de découvrir la colonisation d’une flore spécifique, comme l’androsace du Dauphiné ou l’androsace de Saussure, jusqu’à 4 000 mètres d’altitude.

Mais le monde de l’alpinisme, dont les origines puisent dans un mix d’aristocratie et de bourgeoisie, développe une approche romantique-individualiste de la nature. Les façades alpines n’étant pour eux que des espaces de projections existentiels, mettant en scène un individu devant « prendre des risques » pour se sentir « libre »…

Tout comme les chasseurs sont vus comme des écologistes alors qu’ils n’ont que de maigres connaissances naturalistes, il est intéressant de noter comment les guides de haute montagne et les alpinistes sont considérés comme connaisseurs des massifs alpins alors qu’ils n’en est rien.

C’est qu’il ne faut pas perturber les « traditions », et surtout entraver la venue des 20 000 touristes annuels dans le Mont-Blanc.

Il faut pourtant se mettre en face de la réalité : les glaciers du Mont-Blanc fondent, les roches s’effritent et s’effondrent, bref tout l’écosystème se transforme et il est grand temps de le sanctuariser, tant par respect des dégâts occasionnés que par nécessité d’une véritable étude scientifique.

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«Safari» chasse au chamois au Mont Ventoux

D’après plusieurs articles de presse, la société « Rollet Safaris et expéditions » située à Carpentras a envisagé de proposer un « safari » chasse au chamois, en France au Mont Ventoux. Aucune information n’est plus disponible car le site internet et la page Facebook ont été suspendus suite à la polémique qui a logiquement suivi cette annonce, avec notamment une pétition.

D’après La dépêche, il s’agirait d’une formule à 3000 euros pour quatre nuits en pension complète, incluant donc la chasse au chamois dans le Parc naturel régional du Mont-Ventoux (qui n’est en rien un parc naturel protégé). L’activité serait légale, elle est en tous cas inacceptable moralement et il n’est pas étonnant que la pétition circulant afin de dénoncer voit son nombre de signatures augmenter rapidement.

La pétition recueillait 46 000 signatures ce lundi 13 janvier vers 17h, puis plus de 50 000 vers 22H30.

Voici le texte de la pétition qui dénonce les safaris chasse en général et pas seulement en France :

« Stop à la chasse en safari

Auteur : Gauthier Gwendoline
Destinataire(s) : Rollet safari & expédition

Cette entreprise propose à ses clients des safaris où ils pourront non pas admirer mais tuer (chasser) des animaux !

Les clients se prennent souvent en photo auprès de la carcasse de l’animal mort.

Encore des mises à mort gratuites…

Cette entreprise se vante en plus en « garantissant de l’adrénaline » à ses clients.

Donc les animaux ne sont que ça ? Une source d’excitation ?!

Il faut stopper d’urgence ces massacres.

Comment pouvons-nous tolérer ça dans notre pays ?

Ils proposent de chasser nos beaux chamois de Provence au Mont Ventoux mais pas que… »

> Pour signer la pétition : mesopinions.com/petition/animaux/stop-chasse-safari/78933

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Écologie

L’entraide dans la vie naturelle mise en avant dans un documentaire diffusé par France 2

France 2 a diffusé un très joli documentaire ce 24 décembre 2019 montrant la vie sauvage à travers la chaîne de montagne des Alpes. On y suit notamment la trace d’une louve dont la vie entre deux hivers est incroyablement bien montrée avec des images d’une grande qualité. Le film a ceci de particulièrement intéressant qu’il assume un parti pris très fort : la vie sauvage a une valeur en elle-même qu’il faut apprécier dans son ensemble et défendre, alors que l’entraide est une réalité naturelle puissante et fascinante.

Le film proposé par France 2 pour la soirée de Noël est un marqueur culturel significatif : notre époque connaît un tournant indiscutable, on ne peut plus continuer à nier et écraser la nature. Les mentalités évoluent et ce n’est franchement pas rien de voir ainsi mis en avant sur la télévision du « service public » un documentaire concluant sur l’entraide comme réalité naturelle et forme d’adaptation de la vie.

Cette réalité n’est pas quelque chose de nouveau pour les scientifiques et les personnes les plus éclairées sur l’écologie, qui connaissent par exemple les contributions scientifiques de Lynn Margulis à propos de la symbiose.

C’est quelque chose de nouveau cependant pour un reportage animalier, alors qu’ils sont systématiquement fascinés par la prédation, en diffusant le mensonge de la « loi du plus fort ».

La prédation est une réalité naturelle bien sûr et d’ailleurs le documentaire réalisé par Frédéric Fougea ne la cache pas. Cependant, elle n’est pas la norme, seulement un aspect de la vie sauvage qu’il faut de toutes manières considérer dans son ensemble et pas seulement dans ses particularités.

La mentalité bourgeoise, qui a largement dévoyé les travaux de Charles Darwin, a tout fait pendant des années pour mettre en avant la prédation, en prétendant que cette « loi du plus fort » est la seule qui vaille. Il s’agit bien sûr d’un parti pris culturel reflétant et justifiant la concurrence capitaliste.

Heureusement donc, les mentalité changent, même en France ! Il ne s’agirait pas d’être naïf cependant : ces changements en cours et à venir charrient avec eux une opposition réactionnaire de plus en plus rude et offensive.

Il n’y a qu’à voir comment la chasse à courre est défendue de manière acharnée, pour comprendre qu’il y a deux camps qui se forment : un qui veut la guerre à la nature, l’autre qui veut la protéger.

> Le film est disponible sur le site de France 2 jusqu’au 31 décembre 2019 : france.tv/france-2/le-plus-beau-pays-du-monde/904567-le-sanctuaire.html

Voici la bande-annonce du documentaire :