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Le Parisien publie le journal de bord d’une infirmière des urgences

Le Parisien week-end a publié le compte rendu très intéressant de la semaine de travail d’une infirmière des urgences d’un grand hôpital parisien. Sont décrites dans le détail cinq gardes de nuit effectuées récemment, du 17 au 24 juin 2019.

Il y a bien sûr l’actualité sociale en arrière-plan de cet article avec ce mouvement de grève des personnels qui n’en peuvent plus des conditions de travail et d’accueil des patients.

« A la fin de la nuit, on est tous crevés. On a travaillé en sous-effectif, il manquait trois aides-soignants sur sept. Ça augmente beaucoup la charge de travail. Je prends ma voiture et rentre chez moi à toute vitesse. »

Il y a aussi cette réalité plus quotidienne de la vie dans les grandes métropoles du capitalisme qui est très bien décrite par Élise, dont le prénom à été changé.

« Mes parents, qui habitent en province, viennent à Paris ce week-end. On a prévu de déjeuner ensemble samedi. Ça va être vite fait, car je serai entre deux gardes. Je pars pour l’hôpital, sans dîner. De toute façon, le frigo est vide, nettoyé et éteint. Je n’ai pas eu le temps de faire les courses depuis plus d’un mois ! »

Comment ne pas devenir fou, se demande-t-on, quand on lit cela. On remarquera d’ailleurs que beaucoup des cas décris par cette infirmière relèvent ni plus ni moins que de la folie, avec une très grande violence, reflet de la violence sociale et culturelle de notre époque.

« Vers minuit, un garçon de 16 ans, alcoolique, déjà venu la veille, arrive inconscient, avec des traces d’agression sur le corps et le visage. On fait le scanner : il a un hématome sous-dural (NDLR : un épanchement de sang autour du cerveau). Il est envoyé au bloc, son pronostic vital est engagé. Avec des personnes aussi jeunes, on se dit qu’on a encore moins le droit de se tromper. »

Ce récit est très intéressant, montrant une grande dignité de la part de gens voulant très bien faire, mais qui se retrouvent littéralement broyés par cette machine infernale qu’est le capitalisme. L’infirmière adore son travail et a le sens du service, mais envisage de démissionner.

« Je prends mon poste en tant qu’infirmière d’accueil et d’orientation. Je suis la première personne que les patients voient. C’est à moi de faire le tri et de les installer dans différentes zones, en fonction du degré d’urgence. C’est un rôle que j’aime bien, il y a beaucoup d’adrénaline et il faut bien connaître son métier. Quand je commence, beaucoup de patients attendent déjà. Je dois aller vite, mais je n’ai pas le droit à l’erreur. »

À lire sur le site du Parisien : « Dans l’enfer des urgences : l’affolant journal de bord d’une infirmière de nuit »

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Mobilisation nationale du personnel des Urgences mardi 2 juillet 2019

La mobilisation ne faiblit pas dans les Services d’accueil et de traitement des urgences dont les personnels aide-soignants et infirmiers réclament des moyens. Le Collectif Inter-Urgences et l’intersyndicale CGT, FO, SUD appellent à la mobilisation nationale le mardi 2 juillet 2019 à Paris.

Le rassemblement est fixé à Bercy pour une manifestation en direction du Ministère des Solidarités et de la Santé. La grève concerne à la date du 25 juin 2019 pas moins de 141 services d’urgence partout en France, à la veille d’un épisode de canicule de grande ampleur.

Un cagnotte de soutien au personne en grève est disponible ici.

Voici le communiqué appelant à la mobilisation du mardi 2 juillet :

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Les organisations de la Gauche contre la réforme de l’assurance chômage

Voici les communiqués de plusieurs organisations de la Gauche à propos de la réforme de l’assurance chômage, qui est une attaque frontale du gouvernement contre le prolétariat.

Gauche démocratique et sociale :

S’opposer à la guerre sociale menée par Macron

Assurance-chômage, retraite : Macron poursuit sans relâche son offensive contre les droits des salariés, une véritable guerre sociale. Macron profite des divisions à gauche  pour imposer le néo-libéralisme aux travailleurs de notre pays qui pourtant très majoritairement le refusent.

Les mesures présentées mardi par le gouvernement Philippe pour soi-disant « améliorer le marché de l’emploi » consistent surtout à durcir les conditions d’accès à l’indemnisation. Objectifs avoués : diminuer le nombre de chômeurs dans une fourchette de 150 000 à 250 000 (de façon administrative pas par des créations d’emploi) et baisser de 3,4 milliards d’euros les indemnités versées par l’assurance-chômage.).

Une attaque contre tous les chômeurs

Les grands perdants seront les travailleurs précaires, catégorie en constante augmentation. Il faudra travailler plus longtemps sur une période plus courte pour devenir éligible (six mois sur vingt-quatre, contre quatre sur vingt-huit précédemment). De même on ne pourra «recharger» ses droits qu’au terme d’une période six fois plus longue que dans l’ancien système. Les cadres, enfin, seront soumis à une allocation dégressive (elle était fixe auparavant). On commence par les cadres, mais n’en doutons pas la dégressivité sera ensuite étendue aux autres salariés. Pour la CGT, le gouvernement « annonce donc des mesures très dures car des travailleurs déjà très précaires vont perdre toute indemnité, d’autres vont voir baisser leurs droits » Même la CFDT trouve que c’est une réforme « profondément injuste qui va toucher 100% des chômeurs ». FO parle de « punition » pour les chômeurs. Alors, une riposte unitaire est possible ?

Un système de retraites par point pour les baisser

Ce n’est plus comme sous Balladur, Raffarin, Sarkozy, Fillon, Hollande, cette fois ce sont les principes mêmes qui ont fondé nos retraites depuis 1945 qui vont être liquidés par Macron. En finissant avec le système par répartition basé sur le travail et les annuités cotisées, en finissant avec le système de cotisations payées par les patrons sur nos bulletins de paie, en le remplaçant par un système par points, Macron va pouvoir ensuite baisser les retraites comme il le voudra car c’est lui qui fixera le taux des points acquis par chacun de nous. De la même façon que de 2017 à 2020 il nous a pris des milliards en jouant sur la hausse de la CSG et la désindexation sur les prix, il pourra faire varier le niveau des retraites, Il annonce aussi qu’il faudra atteindre 64 ans, « âge pivot » pour bénéficier d’un taux sans décote alors même que l’espérance de vie en bonne santé a baissé, entre 2014 et 2016, de 63,4 ans à 62,6 ans et que le chômage frappe 6 562 100 personnes. Les femmes et les précaires seront touchés davantage.

Un besoin urgent de rassembler et reconstruire la gauche

La « contre-révolution Macron » annoncée dès le premier jour se confirme dans tous les domaines : code du travail mis à mal, SNCF cassé pour faire place à la concurrence, hôpitaux asphyxiés, école étouffée, services publics défaits, salaires bloqués, impôt sur la fortune supprimé…Depuis des décennies la classe dominante, le patronat (1), mène une guerre larvée contre le système social issu de l’après-guerre. Pour « Emmanuel Macron, la guerre sociale, déclarée voici quarante ans, doit désormais aboutir à la victoire de l’État néolibéral. C’est oublier que la France rejette profondément cette évolution » (2). Pour se reconstruire, la gauche doit s’appuyer sur cette majorité sociale qui existe dans le pays et qui rejette le macronisme.

Des millions de citoyen.ne.s cherchent une issue politique pour mettre en échec le macronisme. Ils sont prêts à se mobiliser pour peu que les différentes formations de la gauche donnent un signe de rassemblement et dépassent leurs intérêts d’appareils. C’est tout le sens des propositions des militant.e.s du réseau de la Gauche démocratique et sociale (GDS) à mettre sur pied un comité de liaison, une coordination permanente des forces de gauche sans exclusive, ni hégémonie. C’est la seule voie possible pour que les partis se dépassent, et que militants associatifs et syndicaux prennent toute leur place dans une unité populaire à construire.

(1) Pour désigner la classe dominante, « bourgeoisie » ou « patronat » sont des mots qui nous semblent plus précis en termes de contenu de classe que celui « d’oligarchie ».

(2) La guerre sociale en France Romaric Godin Editions La Découverte

Gauche républicaine et socialiste :

Assurance chômage : une austérité brutale et injuste du gouvernement

La réforme de l’assurance chômage présentée le mardi 18 juin par le Premier ministre Édouard Philippe, et par la ministre du travail Muriel Pénicaud, sous la forme d’un décret, contient une batterie de mesures injustes qui vont réduire brutalement les droits des demandeurs d’emploi. C’est une véritable casse brutale de notre modèle social qui est une fois encore, une fois de trop, à l’œuvre.

Le montant de l’allocation versée et les conditions d’accès au régime sont directement attaqués. Ainsi il faudra travailler 6 mois sur une période de 24 mois pour percevoir une indemnité quand il fallait 4 mois de travail sur une période de 28 mois précédemment. Ce sont 3,4 milliards d’euros de budget en moins pour les demandeurs d’emploi d’ici 2021, voire pire ensuite. Les syndicats de salariés n’ont une fois de plus pas été entendus par l’Exécutif. Les maigres pénalités, avec un taux de malus ridiculement faible, visant les entreprises ayant recours abusivement aux contrats courts ou les annonce sur la formation ne sauraient rendre ce projet gouvernemental équilibré ou juste. Pour s’en convaincre il suffit de constater par exemple que le dispositif des droits rechargeables qui permet à un allocataire de reconstituer des droits chaque fois qu’il retrouve un poste est tout simplement rendu inopérant et désincitatif pour les salariés en multipliant par 6 le nombre d’heures travaillées exigées.

Les chômeurs cadres sont eux aussi attaqués : la dégressivité des prestations est mise en œuvre. Pour les cadres rémunérés plus de 4 500 euros brut par mois en poste cela correspond à une baisse de 30 % à la fin du septième mois. Quant à l’objectif très idéologique et rétrograde qui consiste à éviter que la personne « gagne davantage au chômage qu’en travaillant » il est utilisé par la Ministre du travail pour faire des économies sur le dos des chômeurs et notamment des plus fragiles.

Pour toutes ces raisons, la Gauche Républicaine et Socialiste condamne cette contre-réforme qui n’est qu’un nouvel ajustement budgétaire brutal et injuste fait sur le dos des chômeurs par un gouvernement qui se met depuis le début du quinquennat au seul service des plus riches et du MEDEF. Nous demandons qu’une nouvelle concertation s’ouvre au plus vite avec les syndicats de salariés afin de revenir à la plus élémentaire justice sociale dont se targuait pourtant il y a seulement quelques jours le Premier Ministre lors de son discours de politique générale.

Génération-s :

ASSURANCE CHOMAGE : Le Gouvernement déconstruit la protection sociale française

Le Gouvernement continue de mener la vie dure aux femmes et hommes de ce pays à la recherche d’un emploi. Génération.s plaide pour le développement d’une protection sociale universelle de très haut niveau, afin de permettre l’émancipation des individus au sein d’une société où le partage et l’entraide sont valorisés afin que chacune et chacun d’entre nous puisse vivre mieux.

Pas à pas, le Gouvernement En Marche avance dans son entreprise méthodique de démolition de la protection sociale des habitant.e.s de notre pays.

Dernier épisode en date, et avant le choc de la future retraite à points, le Gouvernement continue de mener la vie dure aux femmes et hommes de ce pays à la recherche d’un emploi.

Par sa réforme brutale, il durcit considérablement les conditions pour pouvoir bénéficier de la protection collective solidaire ainsi que le niveau des allocations versées aux personnes qui veulent trouver un emploi.

Demain il faudra travailler plus longtemps (6 mois au lieu de 4) pour avoir droit à l’assurance collective, et qui plus est sur une période de temps raccourcie (24 mois au lieu de 28 mois). De même, les personnes qui enchaînent les contrats courts rechargeront plus difficilement leurs droits à l’assurance avec l’allongement de la durée minimale de travail (6 mois minimum au lieu d’1). Pis, le calcul du salaire de référence tel que modifié conduira à des baisses drastiques d’allocations pour tous les travailleurs précaires qui enchainent les CDD et l’intérim. Les salarié.e.s qui gagnaient plus de 3375 euros nets seront eux aussi pénalisés par la dégressivité de leurs allocations de 30% au bout de 7 mois d’indemnisation, risquant ainsi de ne plus pouvoir payer leurs emprunts ou loyers.

Avec ces mesures, le Gouvernement portera la responsabilité pleine et entière de l’appauvrissement et de la précarisation de centaines de milliers de nos compatriotes qui seront laissés sans revenus, ou avec des allocations trop faibles pour couvrir leurs dépenses courantes et leurs besoins essentiels.

Ce ne sont pas les quelques timides mesures en faveur de l’accompagnement des personnes qui pourront compenser la dégradation collective des droits sociaux des travailleurs et demandeurs d’emplois.

A rebours de cette vision archaïque et brutale, c’est une toute autre conception de la solidarité que porte Génération.s. Nous plaidons pour le développement d’une protection sociale universelle de très haut niveau, afin de permettre l’émancipation des individus au sein d’une société où le partage et l’entraide sont valorisés afin que chacune et chacun d’entre nous puisse vivre mieux.

Nous appelons la gauche et les écologistes à unir leurs forces pour mener une bataille résolue contre ce projet gouvernemental.

Lutte Ouvrière :

Assurance chômage : de nouvelles attaques

La réforme des allocations chômage a d’abord un objectif, fixé par le gouvernement : économiser au minimum 3,4 milliards d’euros entre novembre 2019 et la fin de l’année 2021.

La réforme a été préparée par une série d’arguments contre les gens privés d’emploi. En particulier, la prétendue baisse du chômage permet de justifier un durcissement des conditions d’accès à son indemnisation. Le gouvernement ne cesse de répéter que les demandeurs d’emploi refusent des emplois parce que les allocations qu’on leur verse seraient trop importantes.

Sur la base de ces fables, le gouvernement vient de trancher en imposant de nouvelles conditions pour être indemnisé. Il faudra avoir travaillé six mois sur les 24 mois écoulés, au lieu de quatre mois sur les 28 écoulés, soit une proportion plus importante. Voilà de quoi écarter des dizaines de milliers de travailleurs de la possibilité d’avoir une allocation chômage.

Le projet est aussi d’imposer des conditions beaucoup plus dures pour recharger ses droits au chômage. Alors qu’il fallait 150 heures de travail, il en faudra six fois plus.

C’est aussi le montant de l’allocation qui est revu à la baisse par le biais d’un changement du calcul qui concernera en particulier tous ceux qui travaillent quelques jours par mois. Les indemnités chômage seront calculées sur le revenu mensuel moyen, et non sur les jours travaillés dans le mois. Cette seule mesure rapportera 590 millions d’euros sur trois ans, selon la ministre.

Un tiers des ruptures de contrat proviennent de contrats de moins d’un jour, preuve que ce ne sont pas les travailleurs qui courent après les contrats dits courts. Les pénaliser en plus sur ce qu’ils toucheront chaque mois, c’est leur faire subir une double peine.

Pour faire bonne mesure, quelques sanctions contre une partie des patrons usant de ces contrats courts sont en discussion. Dans sept secteurs uniquement, et dans les entreprises de plus de 10 salariés, la cotisation chômage patronale augmentera de 0,95 % au maximum sur les contrats de moins d’un mois. En sens inverse, ceux qui usent de contrats de plus d’un mois bénéficieront d’une baisse de leur cotisation de 1,05 % maximum. Cependant la ministre Muriel Pénicaud a annoncé que les discussions avec le patronat vont continuer et il est probable que de nouveaux secteurs obtiendront des aménagements supplémentaires.

Le gouvernement introduit aussi la dégressivité des allocations pour les cadres ayant touché mensuellement plus de 4 500 euros brut. Au bout de sept mois de chômage, leur allocation baisserait de 30 %. Outre qu’elle est purement démagogique, cette mesure prépare la dégressivité de toutes les allocations, y compris les plus misérables.

Une des rares mesures positives annoncées concernera une toute petite partie des démissionnaires, qui malgré tout avoir travaillé cinq ans dans la même entreprise pour prétendre à une allocation. Les indépendants, eux, se verront accorder 800 euros pendant six mois.

Alors que chaque semaine des suppressions d’emplois sont annoncées, cette réforme est une attaque en règle contre les chômeurs et en réalité, contre tous les travailleurs. Il ne faut pas la laisser passer.

PCF :

Assurance chômage : une attaque de grande ampleur contre les bases mêmes de notre modèle social

Une fois de plus, les tenants du « nouveau monde » reprennent les recettes de l’ancien : culpabilisation des chômeurs et déresponsabilisation sociale des entreprises comme seules perspectives.

Avec sa réforme de l’Unedic, le gouvernement veut faire payer 3 milliards d’euros d’indemnisation du chômage par les chômeurs. Au nom de l’idéologie ultra-libérale selon laquelle l’indemnisation du chômage serait un facteur de désincitation au travail, il veut une fois encore changer les règles de l’indemnisation des chômeurs en rognant sur le droit à indemnisation.
Mais cette fois, l’ambition est bien d’ajouter une pierre à la mise à bas de notre système solidaire de protection sociale, en introduisant le principe que l’indemnisation calculée ne pourra pas dépasser la moyenne des salaires perçus.

Cette décision prolonge en effet la réforme précédente de l’Unedic et la réforme des cotisations salariales engagées toutes les deux au début du quinquennat. La suppression des cotisations salariales chômage par l’intégration dans le salaire net de leur montant monétaire a modifié les modalités de la gouvernance de l’Unedic où le poids de l’État a remplacé le paritarisme syndicats-patronat. Le refus du patronat d’accepter une solution viable à la dette de l’Unedic (35 Mds d’euros) par une augmentation des cotisations patronales a laissé le champ libre au gouvernement pour cette nouvelle régression des droits des chômeurs.

En vérité, à l’instar de sa future réforme systémique des retraites qui veut plafonner ad vitam æternam la richesse produite par le pays consacrée aux pensions de retraite, le gouvernement déroule sans le dire sa réforme systémique de l’indemnisation du chômage qui imposera de limiter la contribution sociale du pays en faveur des chômeurs et donc la part de richesses que le pays voudrait leur consacrer. C’est ni plus ni moins qu’une nouvelle « règle d’or d’austérité sur la dépense publique et sociale » qui est ainsi imposée aux salariés, et en premier lieu aux chômeurs, dont le but est de remettre en cause les bases mêmes de notre modèle social.

Les dispositions relatives à un bonus-malus pour les entreprises utilisatrices des contrats courts n’étant là que pour servir d’appât pour de futurs signataires de l’accord.

Le Premier ministre prétend qu’il faut « que le travail paie plus que l’inactivité ». Il aspire à un « plein emploi » … à 7% de chômeurs ! De qui se moque-t-on ?!

Si le gouvernement veut vraiment réduire le nombre de chômeurs et relancer l’emploi, eh bien qu’il crée les conditions d’une éradication réelle du chômage. Et pour cela, le PCF a des suggestions à lui faire. A commencer par empêcher les fermetures de site industriels et par créer en urgence les centaines de milliers d’emplois qui manquent cruellement dans les services publics.

Et il pourrait inscrire cette ambition dans la mise en place d’une véritable sécurité d’emploi ou de formation qui, en assurant une rotation emploi-formation-nouvel emploi sans perte de rémunération, permettrait d’assurer une véritable mobilité professionnelle choisie des salariés sans passer par la case chômage, ni par l’inactivité. Et pour financer cela, qu’il mette à contribution ceux qui sont les premiers responsables de la hausse du chômage : le Medef, qui privilégie la rémunération des actionnaires au développement de l’investissement productif, des compétences et de l’emploi !

Parti socialiste :

Assurance-chômage : quand les actes contredisent le discours

Une semaine après avoir annoncé un acte 2 du quinquennat, plus social, la réforme de l’assurance-chômage contredit scandaleusement le discours.

Pour la première fois, une réforme de l’assurance-chômage est proposée par un gouvernement sans négociations avec les partenaires sociaux, sans passage par le Parlement pour la validation. La méthode du gouvernement change, mais en pire !

L’objectif de cette réforme de l’assurance-chômage est purement comptable : faire de 3 à 3,9 milliards d’euros d’économies d’ici 2022. Sur le dos des plus précaires.
Ces économies vont être faites au détriment des demandeurs d’emploi, notamment les jeunes et les plus fragiles.

230 000 personnes concernées vont perdre leurs droits à l’indemnisation. Aucun nouveau droit dans cette réforme, la doctrine du « en même temps » ne s’applique pas.

Par ailleurs, les moyens de Pôle emploi ne seront en réalité pas renforcés. Des embauches en CDD vont remplacer les départs à la retraite non remplacés et les suppressions de poste des deux dernières années.

Cette réforme va à l’encontre de notre système d’indemnisation chômage. Notre système repose sur les cotisations des salariés. Il ne s’agit donc pas d’une allocation versée par l’État dont le gouvernement peut décider de baisser le montant, mais d’une assurance du salarié qu’il a lui-même financé par ses cotisations.

Actuellement, un chômeur sur deux n’est pas indemnisé, la moitié des 2,6 millions de chômeurs indemnisés touche en moyenne moins de 860 euros par mois. Il faut cesser de feindre que l’on règlera le problème en baissant toujours plus les indemnisations. Il faut au contraire rechercher des solutions pour créer de nouveaux droits, des nouveaux emplois dans un contexte de mutations du travail.

Ce qui coûte aujourd’hui à l’assurance-chômage, ce sont les contrats courts et pourtant seul un tiers d’entre eux sera visé par un malus.

Le Parti socialiste se joindra aux mobilisations des salariés et de leurs organisations pour dénoncer cette nouvelle régression qui porte atteinte au modèle social français.

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La colère qui monte dans les services d’urgence

Les services publics de santé en France se dégradent de manière importante et se sont les personnels qui, en première ligne, doivent malgré tout « gérer », tant bien que mal, car ils sont la conscience professionnelle.

La situation est particulièrement difficile dans les services d’urgence, où la colère est grande avec un mouvement de contestation prenant de l’ampleur.

Suite à la manifestation nationale des urgentistes ce jeudi 6 juin 2019, voici le communiqué du collectif inter-urgences, qui organise la mobilisation des personnels urgentistes de nombreux établissement :

D’après le collectif, ce sont actuellement (vendredi soir) 83 établissements qui connaissent un mouvement de grève, comme le montre cette carte (mise à jour automatiquement) :

Légende de la carte :
– en bleu, les SAU (Service d’accueil et traitement des urgences) connaissant un mouvement de grève ;
– en vert les contacts en cour.

Sur un registre plus politique, voici également le communiqué du groupe Sénateurs Communistes Républicains Citoyens et Écologistes qui dénonce la complicité de la Droite avec le gouvernement sur le projet de loi santé auquel s’opposent les urgentistes mobilisés :

« LA MAJORITÉ SÉNATORIALE COMPLICE DU PROJET DU GOUVERNEMENT DE RÉDUIRE LES HÔPITAUX DE PROXIMITÉ À DES COQUILLES VIDES

Alors que l’examen du projet de loi « organisation et transformation du système de santé » vient de s’achever au Sénat, ce texte entérine notamment la disparition des hôpitaux de proximité en les vidant de leurs services essentiels : gériatrie, maternité, plateau technique, et chirurgie.

Depuis près de 30 ans, les politiques successives ont attaqué ce qui constitue la colonne vertébrale de notre système de santé : l’hôpital public. Et aujourd’hui, ce projet poursuit et aggrave les recettes qui ont échoué. Au nom de la pénurie médicale, il accélère les Groupements Hospitaliers Territoriaux et instaure la gradation des soins, privant certains territoires d’établissements de proximité au bénéfice de superstructures plus éloignées et donc moins accessibles.

Avec la complicité bienveillante de la majorité sénatoriale de droite, tous les articles ont été votés au mépris des souffrances des personnels qui se mobilisent dans l’intérêt général.

Ainsi, alors que les urgences sont, à juste titre, en grève, le projet de loi ne contient ni recrutement ni augmentation de salaires, pas plus que d’ouvertures de lits d’aval dont les suppressions sont en nombre exponentiel.

Les difficultés d’accès aux soins sont liées entre elles, et seule une politique globale peut les résoudre. Pour y parvenir, un investissement financier est indispensable.

Notre groupe s’est battu pied à pied pour une autre logique : augmentation des moyens des universités pour former davantage d’étudiantes et d’étudiants, expérimentation, dans les zones sous denses volontaires, de l’installation de jeunes médecins pendant deux années suivant l’internat, préservation du statut des centres de santé et carte hospitalière totalement différente.

Nous pensons, en effet, que le maillage d’hôpitaux de proximité doit être maintenu et développé avec des services d’urgence 24h/24h, de médecine, de chirurgie, d’unité obstétrique, de soins de suite et de structures pour les personnes âgées en lien avec la médecine de ville, le réseau de centres de santé et la psychiatrie de secteur.

Le gouvernement répond au personnel hospitalier en grève « soigne et tais- toi », et aux parlementaires qui proposent une autre vision de la politique de santé, avec le recours aux ordonnances : « vote et tais- toi ». Nous ne nous tairons pas et nous voterons contre ce projet de loi Mardi 11 juin lors du scrutin solennel !

Nous continuerons à défendre, comme nous nous y sommes engagés lors du tour de France des hôpitaux et EHPAD, des propositions alternatives en faveur d’une santé de qualité et de proximité pour toutes et tous. »

> Lire également : Communiqué du mouvement Génération-s sur la colère dans les services hospitaliers

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Communiqué du mouvement Génération-s sur la colère dans les services hospitaliers

Voici le communiqué de Génération-s, qui reflète la grande colère qui existe dans les services hospitaliers en France face à un service qui se dégrade, avec des situations toujours plus compliquées tant pour les personnels que pour les personnes soignées.

« Après 3 mois d’une grève qui touche désormais 65 services hospitaliers d’urgence, le point de rupture est atteint.

Le mouvement Génération.s soutient l’ensemble des revendications des grévistes et participera aux deux journées d’action du 6 et du 11 juin aux côtés des personnels des hôpitaux en lutte.

Après 3 mois d’une grève qui touche désormais 65 services d’urgence, les personnels hospitaliers de Lons-Le Saulnier et de l’hôpital Lariboisière à Paris durcissent leur position. Professionnels dotés d’une incontestable conscience professionnelle, ils sont épuisés par le rythme infernal et les conditions de travail dégradées et en sont arrivés à n’avoir plus d’autre recours que d’être eux-mêmes en arrêt maladie. Cette forme de protestation peut sembler extrême. Mais c’est bien la surdité et l’absence de réponses du gouvernement qui conduisent à de telles extrémités.

Conscients du poids qui pèse sur leurs collègues réquisitionnés, les personnels restent cependant déterminés quant aux revendications communes concernant leurs conditions de travail, les effectifs et notamment la titularisation des contractuels, les revendications salariales ainsi que la création d’un statut spécifique pour les urgentistes.

À Mme Buzyn, ministre de la Santé, qui affirme : “Ce n’est pas bien, cela entraîne une surcharge de travail pour les autres”, nous disons que “ce qui n’est pas bien” c’est de mettre en cause le manque d’engagement des personnels hospitaliers alors même qu’ils se battent pour pouvoir continuer à offrir la meilleure qualité de soins possible. Pour Génération.s, l’inacceptable ce n’est pas le comportement des soignants mais bien la négligence et le mépris des pouvoirs publics face à un mouvement qui n’a d’autre souci que de préserver ce qui constitue un bien absolu : notre santé. »

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CGT : « Le 9 mai 2019, en grève pour l’avenir de la fonction publique et pour le retrait du projet de loi »

La CGT organise avec l’ensemble des syndicats représentatifs une journée grève et de mobilisation pour défendre l’avenir de la fonction publique jeudi 9 mai 2019. Voici le document de la CGT :

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Fiasco de la « grève nationale » de la CGT du 5 février 2019

Malgré le fol espoir en les gilets jaunes, la « grève nationale » n’aura finalement concerné qu’entre 137 000 et et 300 000 manifestants, principalement issus du secteur public et sans aucun impact sur l’économie. La prochaine initiative du même type étant pour la mi-mars, on voit aisément que le fiasco est reconnu par la CGT elle-même, au-delà des discours triomphaux usuels.

Hier a eu lieu la « grève nationale » organisée par la CGT : il faut mettre des guillemets, car comme c’est la règle, les travailleurs du secteur privé ne sont pas de la partie. Il ne faut jamais oublier cet aspect essentiel : les discours sur les travailleurs ne sont pas les discours des travailleurs ; ceux-ci ne sont engagés dans leur écrasante majorité ni dans les grèves, ni dans les cortèges, ni dans les syndicats, ni dans les partis de Gauche.

Et, comme on le sait, ce qui est d’autant plus grave, l’extrême-droite a un écho très fort chez eux. Il faut donc enfin du réalisme quand on parle de tout cela, il faut cesser toute auto-intoxication. Car il y a auto-intoxication : de la part des syndicats en général, mais surtout de la CGT, de l’ultra-gauche, des populistes. Leur idée est pratiquement de raconter comme quoi il y aurait quelque chose qui se passe, afin qu’il se passe quelque chose, comme une sorte de prophétie autoréalisatrice, ou plus précisément de mythe mobilisateur.

C’est donc du théâtre, avec peu d’impact. La grève n’a en rien touché l’économie, ni paralysé quoi que ce soit. 5% seulement des enseignants étaient en grève, alors que la RATP n’a à Paris pas connu de perturbations. Le nombre de manifestants est restreint et traditionnel, ce qui contredit la thèse selon laquelle les gilets jaunes auraient révolutionné la France. Il y a eu environ 25 000 personnes à Paris, 10 000 à Toulouse, 6000 au Havre, 5 000 à Marseille, 4 000 à Lyon, 2000 à Caen, Lille et Clermont-Ferrand, 1500 à Strasbourg et à Nîmes, 1000 à Tours, 800 à Beauvais, 500 à Rennes, 400 à Amiens, etc.

Cela ne pèse pas lourd, cela n’apporte rien de nouveau, mais pour correspondre à cet esprit théâtral, le dirigeant Philippe Martinez a affirmé :

« Aujourd’hui c’est un succès qui en appelle d’autres. »

La preuve qu’il ment et qu’il le sait, est que la CGT a appelé à une nouvelle mobilisation… pour la mi-mars. Comme on bat le fer quand il est chaud, autant dire que rien n’est un chaud et que c’est plutôt un fiasco. L’appel pour la mi-mars est là pour sauver la face d’un syndicalisme CGT qui va de défaite en défaite.

Et pourtant, outre le soutien ouvert (et vraiment très forcé dans le ton) aux gilets jaunes, la CGT avait fourni une liste de revendications tapant le plus large possible, au point que le dirigeant de la CFDT, Laurent Berger, l’a qualifié de « liste à la Prévert ». Les voici et on peut facilement voir que c’est une sorte de très vaste et très réformiste dénominateur commun à toute la Gauche :

• une augmentation du Smic de 20% (1800 euros brut), du point d’indice, de tous les salaires et pensions ainsi que des minima sociaux ;
• l’égalité salariale entre les femmes et les hommes ;
• une réforme de la fiscalité par un impôt sur le revenu plus progressif et une TVA allégée sur les produits de première nécessité, le rétablissement de l’ISF et une imposition plus forte des plus hauts revenus et de la détention de capital ;
• le contrôle et la conditionnalité des aides publiques aux grandes entreprises ;
• le développement des services publics ;
• le respect des libertés publiques, tel que le droit de manifester remis en cause par le gouvernement ;
• le renforcement des droits et garanties collectives, des droits au chômage, de la sécurité sociale, notamment de la retraite ;
• une transition écologique juste et solidaire.

Il n’est d’ailleurs pas difficile de voir qu’au sens strict, ces revendications ne relèvent pas du syndicalisme, qui se veut une lutte d’entreprises, de secteurs professionnels. Ici, on a des propositions de type social, des exigences de réformes économiques, qui relèvent de la politique. Quand la CGT parle par exemple du développement des secteurs publics ou de transition écologique juste et solidaire, elle dépasse largement le cadre des revendications directement syndicales. D’un côté, tant mieux ! Mais tout d’abord c’est trop tard, et ensuite c’est traditionnel avant des élections et on a ainsi, à très grands traits, le programme de La France Insoumise et du PCF.

On sait cependant que la CGT est liée au PCF et La France Insoumise a pour cette raison été obligée de la jouer subtil, et même très subtil. On a ainsi vu réapparaître… le Parti de Gauche, disparu totalement des radars depuis que la « marque » La France Insoumise est devenue la norme. L’occasion a été celui d’un communiqué commun paru la veille de la grève dans la revue de gauche Politis, signé également par certaines structures à la même volonté de profiter des gilets jaunes (Groupe parlementaire France Insoumise, Génération.s, Nouveau parti anticapitaliste, Ensemble, Gauche républicaine et socialiste, Fondation Copernic, Alternative libertaire, Solidaires, Sud PTT, Gauche démocratique et sociale, ATTAC, Union départementale CGT 75, Parti ouvrier indépendant…).

On y lit que :

« Pour la première fois depuis le début de la mobilisation, les gilets jaunes ont décidé de se joindre à une grève annoncée par les syndicats le 5 février 2019.

Nous voyons dans cette convergence une possibilité de victoire sociale majeure, en permettant un mouvement d’ensemble durable et reconductible incluant l’ensemble des salarié-es, la population des quartiers populaires et la jeunesse. Nous souhaitons que la grève et les manifestations soient les plus massives possible afin de faire aboutir ces revendications légitimes. C’est pourquoi nous apportons tout notre soutien à cette date. »

Mouvement d’ensemble ? Victoire sociale majeure ? Union des salariés, des quartiers populaires et de la jeunesse ? On est ici dans une fiction complète.

Il faut voir la réalité en face. Toutes les valeurs de la Gauche sont démantelées, l’agitation sociale a une expression patriotique exacerbée, l’extrême-droite a un socle électoral populaire et même ouvrier, l’antisémitisme a contaminé des pans entiers de la société, la fachosphère pullule d’activités depuis des années, l’extrême-gauche est devenue une ultra-gauche post-moderne, le rempli nationaliste est une tendance de fond à l’échelle internationale.

Nous sommes en train d’assister à un véritable suicide politique, alors que l’ombre du Fascisme s’avance sur la France.