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Politique

« ACAB Magnanville partout »

Le nihilisme anarchiste est un sous-produit de notre époque de crise.

Si les anarchistes étaient ce qu’ils étaient 24 heures sur 24, on pourrait leur reprocher bien des choses mais, au moins, ils assumeraient leur vision du monde. Or, le pays semble comme vide des anarchistes à part en quelques rares moments où c’est le jeu de la surenchère, des positions ultras, ce qui n’est rien d’autre que du nihilisme, puisque rien n’est construit à long terme.

En une période de crise, c’est d’autant plus la fuite en avant, comme cet ignoble tag « ACAB Magnanville partout » lors de la manifestation du premier mai. La préfecture de police a engagé des poursuites par ailleurs.

Le préfet de Police a saisi le procureur de la République au titre de l’art. 40 du code de Procédure Pénale suite à la découverte d’un tag injurieux et appelant à la commission de crimes contre les policiers à #Paris11 lors de la manifestation du 1er mai.

Le slogan « ACAB » est d’une stupidité complète. Issu des milieux des ultras dans le football et de la scène skinhead liée au punk, il signifie « All cops are bastards » (« Tous les policiers sont des bâtards »). Absolument tout est y faux : le côté unilatéral, l’insulte elle-même opposée au métissage, et même du point de vue révolutionnaire, si on l’adopte, la confusion entre la police et les policiers.

On est ici dans la même démarche que Ravachol jetant une bombe sur les bourgeois à Paris à la fin du XIXe siècle, par incapacité de saisir ce qu’est une société, la culture, le capitalisme, les classes, l’État, etc. Bref, c’est à la fois une posture et du nihilisme et cela n’a rien à voir avec un positionnement prolongé pour transformer la société.

Quant à la référence à Magnanville, c’est une référence à l’horrible meurtre, indescriptible, d’un policier et d’une agent administratif du ministère de l’intérieur, dans cette ville en 2016. Leur enfant de trois ans et demi est resté indemne mais a bien entendu été terriblement choqué.

Rien que ce dernier détail fait que ce serait à la Gauche de retrouver la personne ayant fait ce graffiti et de s’occuper de lui adéquatement. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que de tels tags valorisent les attentats islamistes. Et c’est fort logique. C’est la même expression de nihilisme, d’agitation éperdue pour tenter de freiner la roue de l’Histoire, de proposer de vaines rébellions totalement éloignées des exigences de la réalité.

Rappelons d’ailleurs que l’ensemble de l’ultra-gauche s’oppose aux mesures anti-COVID, alors que ce ne sont que des gens d’extrême-Droite et des illuminés ésotériques qui le font dans les autres pays… Cela en dit long. On est ici dans un jeu de cinquième colonne : avoir l’air le plus à gauche, pour torpiller la Gauche.

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Société

Tribune nihiliste des organisateurs de la free party de Lieuron

C’est sur le site du très bobo libération.fr que les organisateurs de la free party du 31 décembre à Lieuron ont choisi de s’exprimer avec une tribune. Ils n’ont honte de rien, ils assument tout, depuis leur nihilisme esthétisant jusqu’à leurs pleurnicheries sur la soi-disant répression dont ils seraient victime…

Voici cette tribune.

« A toutes celles et ceux qui se demandent pourquoi une telle volonté de faire la fête pour ce nouvel an, la réponse tient en quelques mots : une année de tristesse, d’anxiété et de privations. La détermination dont a fait preuve le public pour accéder à la fête n’est que la manifestation d’un désir profond de lâcher-prise. Ces espaces de liberté sont inhérents à nos sociétés depuis la nuit des temps. C’est un besoin inaliénable pour nombre d’entre nous.

Pourtant, la jeunesse, la fête et la culture sont montrées du doigt tous les jours. Nous serions les bourreaux irresponsables de nos ainé·e·s et des plus fragiles, grands vecteurs de la propagation du virus. Face à cette culpabilisation incessante, la jeunesse se retrouve réduite à ne voir qu’un obscur brouillard comme seule perspective. Et après le Covid, le climat !

Nous n’acceptons donc pas que seuls les intérêts économiques puissent passer outre les précautions sanitaires, encore davantage lorsque le malaise créé par l’absence d’espaces de culture et de sociabilisation engendre de graves conséquences sur la population. Nous comprenons que cela puisse être choquant. Nous avons tous et toutes dans nos proches une personne à risque et nous tenons aussi à les protéger. Mais il faut entendre qu’il existe aussi des vies déséquilibrées par cet état de morosité ambiante et d’isolement constant. La consommation d’antidépresseurs a considérablement augmenté. Les instituts psychiatriques sont saturés. Nombre de gens ont perdu leur emploi. Beaucoup ne supportent pas ce climat anxiogène et des alternatives socioculturelles sont nécessaires. Pourtant quasiment rien n’est fait de ce côté-là. Ni pour soigner ni pour prévenir.

Nous avons donc répondu à l’appel de celles et ceux qui ne se satisfont pas d’une existence rythmée uniquement par le travail, la consommation et les écrans, seul·e·s chez eux le soir. Notre geste est politique, nous avons offert gratuitement une soupape de décompression. Se retrouver un instant, ensemble, en vie.

Il aura suffi qu’une bande de ravers enthousiastes osent dire non à un ordre de dispersion pour que fusent les balles de défense et que les gaz lacrymogènes envahissent Lieuron, en Ille-et-Vilaine. Quelques heurts ont éclaté en réponse aux pressions policières, le temps d’ouvrir un passage dérobé par-derrière pour les piétons. Une immense joie retrouvée et un sentiment partagé de soulagement se sont fait sentir dès que le reste du public a pu accéder à la fête. S’ensuivirent diverses scènes de liesse où l’on put même apercevoir des riverain·e·s, des pompiers et des fêtard·e·s célébrer ensemble la fin de cette terrible année !

Nos services d’Etat étant plus prompts à réprimer qu’à secourir, il est logique qu’ils aient dépêché près de 200 gendarmes armés pour empêcher la tenue de cet événement. Mais, si le danger était si grand, pourquoi n’avoir envoyé sur place un dispositif sanitaire qu’après la fin ?

Dès les premières communications, nous avons donné une place primordiale à la prévention sur le Covid. Des consignes strictes de dépistage et d’isolement ont été données en amont, à l’entrée, pendant et après. Quelques milliers de masques et des dizaines de litres de gel étaient distribués à l’entrée et disponibles en libre-service. Avec l’aide précieuse de l’association Technoplus, les adresses de centres de dépistage ainsi que de nombreuses autres informations liées aux pratiques festives en temps de pandémie ont été communiquées aux participant·e·s. Le choix du site s’est fait en calculant les volumes d’air et l’aération, conditions principales pour réduire au maximum les risques de contamination.

Quant à la fête en elle-même, que dire si ce n’est que ce fut une belle bringue. Des couleurs, des sourires, de l’amour, du partage, de la musique, des lumières. Une ardeur commune de vivre. Un instant recouvré de liberté. Suite aux menaces d’évacuation par la force, nous avons fait le choix de partir dans la nuit, afin d’éviter que la violence d’Etat ne vienne ternir ce souvenir désormais indéfectible.

1 650 amendes. La seule réponse qu’a apportée l’Etat à cette lueur d’espoir a été de frapper au portefeuille une jeunesse pourtant déjà durement touchée par la crise économique. De les catégoriser publiquement comme «2 500 délinquants». Pire, pour ne pas perdre la face, deux participants lambda furent immédiatement arrêtés. Tout simplement parce qu’ils étaient en possession, pour l’un d’un instrument de musique électronique et pour l’autre d’une petite sono avec platines ainsi que d’un groupe électrogène de faible puissance. Eléments forts sympathiques pour une soirée chez soi mais inutiles pour une telle fête. Ces personnes furent donc humiliées et terrorisées pour une simple opération de communication.

Dans sa triste obsession de vouloir à tout prix envoyer un message d’autorité, l’Etat n’a pas hésité à engager de lourdes poursuites. Un maximum de chefs d’accusation furent alignés les uns à la suite des autres pour bien montrer la gravité de la réponse donnée. Nous, organisateurs et organisatrices, sommes dès lors «activement recherché·e·s», des termes habituellement réservés aux pires criminels. On voudrait donc nous voir incarcéré·e·s et décourager toute velléité de dissidence culturelle collective, quelles que soient les dispositions prises. Pourtant nous offrons ces fêtes par passion, à prix libre pour tenter de couvrir une petite partie des frais engendrés. Bien souvent, la seule chose que nous récoltons en retour, ce sont des emmerdes.

Mais ces fêtes sont un vecteur d’espoir et de cohésion sociale pour des centaines de milliers de jeunes, de toutes classes et de toutes origines. Elles sont ce qu’elles sont, mais elles sont surtout le reflet de toute une partie de notre société que nos gouvernant·e·s ne pourront éternellement continuer d’ignorer. Ainsi, en ces temps si troubles, nous sommes fièr·e·s d’avoir pu redonner le sourire à quelques milliers de personnes, ne serait-ce que l’instant d’un «raveillon» de nouvel an ! »

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Société

Opération islamiste meurtrière à Vienne: la crise d’une époque

L’attentat de l’État islamique dans la capitale autrichienne reflète une fuite en avant commune à toute une civilisation, qui cherche à se survivre à elle-même, à se régénérer en forçant. C’est l’agonie d’un mode de vie, d’une civilisation, soulignant la nécessité de dépasser au plus vite ce nihilisme menant à l’abîme.

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L’opération islamiste à Vienne, visant à réaliser un massacre dans les rues du centre où se trouvent les bars (dans le même esprit qu’à Paris en 2015), a blessé 23 personnes, dont plusieurs grièvement, et fait quatre morts. L’État islamique, parallèlement aux campagnes anti-françaises de type « anti-mondialistes » portées par la mouvance d’Al Qaïda, se rappelle à l’opinion publique avec sa vision apocalyptique du monde.

Avec la crise sanitaire, on a toujours plus l’impression de se retrouver dans un film, mais pas le bon. Il y a une pression dans l’atmosphère qui indique qu’on connaît vraiment une période historique, de grand changement. On n’a comme perspective pourtant pour l’instant que les tourments.

Un assassin islamiste encore une fois produit par la société

Naturellement, le pays se retrouve traumatisé et fait face à un fait très simple : l’assassin, tué par la police, est né à Vienne ; d’origine de Macédoine (du Nord), il avait voulu rejoindre l’État islamique et avait été condamné à 22 mois de prison, étant libéré au bout de quelques mois en raison de son jeune âge alors.

On a ce schéma, bien connu en France, d’une production de romantiques réactionnaires idéalisant un paradis perdu pour combiner nihilisme assassin et obscurantisme. Si la France tient d’ailleurs le premier rang dans les départs pour « l’État islamique », l’Autriche tient la quatrième place, avec une scène islamiste très active.

Elle repose sur l’immigration, mais une immigration récente, pas vraiment celle qui est turque et d’ailleurs deux jeunes Turcs sont intervenus pour amener un policier blessé à une ambulance, ainsi que mettre une autre personne à l’abri. L’un deux a été blessé et sur Instagram ils se sont empressés d’envoyer un message de solidarité et de fraternité.

« Un petit tir, mais pas d’inquiétude je vais bien, j’espère que la police [=le policier] s’en sortira bien, nous aimons notre pays l’Autriche, la terreur n’a pas de religion n’a pas de nation, peu importe si juif, chrétien, musulman nous nous serrons les coudes, pray for vienna »

L’esprit démocratique face à la réaction

La question est toujours de savoir si l’esprit démocratique peut faire face au populisme, au racisme, à la démagogie nationaliste… qui profitent de ce genre d’action. Il faut un peu de temps pour voir ce qu’il en est, mais l’Autriche est comme l’Allemagne : ces vingt dernières années, la société a radicalement changé, la jeunesse a connu des mélanges et l’ouverture vers le monde. C’est très important, car l’esprit démocratique a besoin qu’aucune digue ne saute.

Il semble qui plus est que l’assassin ait agi seul : on est a priori dans la situation d’un pèlerin du néant, qui par le nihilisme a voulu donner un prétendu sens à sa vie. Cela a ceci de rassurant qu’il n’est pas l’expression directe d’un réseau. En même temps, les islamistes représentent un monde révolu, comment pourraient-ils produire des gens fiables, organisés, rationnels ? S’ils en produisaient, ce ne sont pas des actions de ce type qui auraient lieu. On est vraiment dans le nihilisme, avec un fou furieux courant les rues d’une ville pour tuer, comme dans le jeu GTA.

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Il faut ainsi savoir prendre de la hauteur et voir comment le capitalisme, qui n’a plus de perspectives, produit de la consommation nihiliste et du nihilisme consommateur, tout en détruisant la planète et nous précipitant dans la guerre. Si on veut un autre avenir… il faut savoir poter le nouveau !

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Culture

Décès de Gabi Delgado Lopez (DAF) et de Genesis P-Orridge

Ce sont deux figures de la musique industrielle qui viennent de décéder. Un bon prétexte pour voir l’intérêt de DAF et de Throbbing Gristle, et finalement leurs immenses limites.

Nous sommes à la fin des années 1970, en Angleterre et en Allemagne, et une poignée de jeunes cherchent à exprimer l’horreur sociale, le poids du conformisme, à travers une révolte punk. Il y a toutefois une volonté d’esthétisation provocatrice et l’utilisation de la musique électronique, alors à ses débuts.

Occultisme, pornographie, nazisme, fascisme, militarisme, tueurs en série, fascination pour la marge, le morbide, tout cela est recyclé pour un collage musical agressif néo-punk en 1980-1981.

https://www.youtube.com/watch?v=e4fiukLnJ_I&list=RDe4fiukLnJ_I&start_radio=1&t=389

Gabi Delgado Lopez, le chanteur de Deutsch Amerikanische Freundschaft (DAF), est mort ce 22 mars, Genesis P-Orridge de Throbbing Gristle le 14 mars. Ce dernier anticipe d’ailleurs l’idéologie transgenre actuelle, avec la fascination pour le changement d’identité (il change de nom dès 1971), la modification corporelle par la chirurgie plastique, la quête identitaire permanente, etc.

On est ici dans la tentative de mettre mal à l’aise, de troubler, de perturber. Mais à l’opposé du punk, nihiliste ou bien engagé politiquement (le véganisme apparaît ainsi dans la foulée post-punk), on est ici dans une esthétique se présentant comme une fin en soi.

Musicalement, il y a l’ouverture d’un horizon musical, comme la chanson de DAF « Der Mussolini » en est un excellent exemple. Mais il n’y aura pas de suite. C’est juste une contribution énorme, mais temporaire, s’auto-détruisant immédiatement, de par la provocation comme fin en soi (« Applaudit des mains et danse le Adolf Hitler et danse le Mussolini et maintenant le Jésus-Christ et maintenant le Jésus-Christ applaudis des mains et danse le communisme et maintenant le Mussolini »)..

Il y a l’émergence de l’horizon musicale électronique – chez Throbbing Gristle dès 1976 – mais cela s’enlise dans l’esthétisme, comme ici avec « United ». Ce single de 1978, sorti sur le propre label du groupe, Industrial Records, reprend le symbole nazi de la SS mais plus directement le logo de la British Union of Fascists des années 1930, la face B s’intitulant « Zyklon B Zombie ».

Ce problème de l’avant-gardisme décadent en fin en soi est très connu dans les scènes expérimentales ; on connaît bien le problème avec la première vague de black metal, avec la dark folk et notamment le groupe Death in June, etc.

On a en fait des gens tellement réellement des fascistes, c’est-à-dire des petits-bourgeois expérimentateurs et en rébellion complète, qu’ils ne comprennent absolument pas qu’on les considère comme fascistes, car pour eux tout est révolte existentielle, l’esthétique une inspiration seulement et un vecteur de provocation pour arracher un sens au réel.

S’ils sont sincères, alors la seule critique qu’ils sont capables de saisir, c’est que la fascination pour le malsain les empêche de produire. DAF et Throbbing Gristle, c’est un album consistant en une contribution musicale chacun au mieux et il en va de même pour tous ces avant-gardistes. Ensuite, il y a la répétition ad nauseam de cet album, en toujours pire, en toujours plus caricatural pour compenser la vanité de l’entreprise.

L’incapacité à produire se conjugue avec la dimension anti-populaire, avec le mépris pour le côté accessible, qui n’est pourtant pas du tout un compromis, même s’il y a bien entendu ce risque, sur lequel s’est effondré Nirvana, né de l’expérimentation avant-gardiste justement pour passer dans le camp d’une accessibilité commerciale (d’où le suicide de son chanteur face à un dilemme lui semblant cornélien).

https://www.youtube.com/watch?v=27ipC6FvCdw

On a ici une problématique compliquée, aux enjeux culturels importants. Et cela d’autant plus que le capitalisme bloque tous les horizons et pousse les révoltés à se précipiter dans le nihilisme, en leur faisant croire que c’est leur choix. C’est le capitalisme qui pousse vers le fascisme, l’islamisme, toute cette auto-destruction totalement étrangère aux principes de la vie.

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Politique

Le nihilisme des gilets jaunes et de l’ultra-gauche manifestants malgré les mesures de confinement

En manifestant hier malgré les mesures de confinements liées à la crise sanitaire du Covid-19, les gilets jaunes et l’ultra-gauche ont montré à nouveau à quel point ils sont une forme sociale rétrograde, nihiliste, consistant en un populisme puant et incapable de la moindre responsabilité sociale.

Quelle honte, quelle stupidité. Alors que le pays traverse une crise sanitaire majeure exposant les plus fragiles, risquant d’engorger le système sanitaire, les gilets jaunes et l’ultra-gauche ont choisi de n’en avoir rien à faire.

Ils n’étaient pas très nombreux certes à manifester hier à Paris, mais suffisamment pour constituer une foule dense et compacte tout à fait propice à la propagation du coronavirus Covid-19, comme on le voit sur ces images :

Il ne s’agit pas ici seulement d’une question sanitaire, mais d’état d’esprit. En faisant cela, ces personnes montrent qu’elles n’ont aucunement envie de changer le monde, de faire avancer la société. Leur démarche est fondamentalement nihiliste et leur habituel casse de vitrine et caillassage de policier ne consiste qu’en l’expression de ce nihilisme, aucunement en de la révolte sociale.

Cette affiche appelant à la manifestation ayant circulé sur internet en dit très long sur la mentalité des gens ayant manifesté hier, s’imaginant représenter quelques-chose d’important alors qu’ils ne sont que la lie de la société :

Dans le même genre, voilà que la foule crie « suicidez-vous » à l’approche d’une compagnie de police :

Ou encore qu’une personne d’une stupidité innommable crache sur des CRS :

Ces gens bien sûr ne se priveront pas ensuite de déplorer des « violences policières », alors que ce sont eux les provocateurs.

Que dire également de ces « antifas » se croyant malin en chantant un slogan antifasciste italien… tout en ne respectant pas le confinement alors justement qu’en Italie le pays est à l’arrêt à cause de la pandémie dont l’avancée est très forte ?

Que dire de ces étudiants de la tendance « Tacle » de l’Unef, une tendance censée être très à Gauche, expliquant sur Twitter qu’ils sont venus à la manifestation pour « réclamer des mesures d’urgence face au #coronavirus »… alors qu’ils ne respectent pas cette mesure pourtant élémentaire du confinement ?

Quelle décrépitude ! C’est du même niveau que ces supporters ultras du PSG s’étant rendus aux abords du Parc des Princes cette semaine malgré le huis-clos, et dont l’un d’entre eux à eu cette idée incroyablement sotte d’arborer un drapeau « Le virus, c’est nous »…

Ce nihilisme représente exactement l’inverse de la Gauche, qui incarne le développement culturel et social le plus développé de la société, et donc le sens des responsabilités collectives et sociales le plus abouti.

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Société

Communiqué de la librairie Meura après le scandale des livres déchirés à la Faculté de droit de Lille

Voici le communiqué publié par la librairie Meura juste après le scandale des livres déchirés à la Faculté de droit de Lille. Ce communiqué est d’une grande dignité face à cet acte consternant, de la part de certains étudiants assumant un nihilisme insupportable tellement il est rétrograde, pour ne pas dire fascisant.

« Le 12 novembre, François Hollande était invité à la Faculté de droit de Lille, à l’occasion de la parution de son dernier livre.

La librairie Meura a été sollicitée pour vendre ce livre dans l’amphithéâtre. Nous avons préparé la rencontre avec la librairie L’Affranchie. L’ampleur des réservations annonçait un événement que nous n’aurions pu supporter seule. Alors nous avons allié nos forces.

Avant l’arrivée de l’auteur, l’amphithéâtre a été envahi par des manifestants. Certains se sont immédiatement saisis des livres disposés sur la table et ont commencé à les déchiqueter. L’espace dédié aux libraires a été saccagé.

Lorsque je me suis approchée des manifestants, dans l’espoir de sauver les 3 cartons restants, rangés sous le stand, j’ai expliqué que ces livres étaient fournis par des libraires, qui plus est indépendants et petites.

On m’a répondu avec un grand sourire et un haussement d’épaule : « elle se fera rembourser! ».

Je me suis éloignée quand j’ai constaté qu’en quelques secondes, ces cartons ont été aspergés de café.

J’ai assisté à la destruction méthodique de tous les exemplaires disponibles, au piétinement et à la disparition de notre matériel.

Parmi les manifestants, plusieurs se sont ensuite désolidarisés de leurs camarades et sont venus s’excuser ou manifester leur soutien. Je les en remercie.

Mais je n’oublierai pas que certains ont trouvé normal de détruire des livres. En justifiant le geste de déchiqueter chaque livre par la situation dramatique de ce jeune homme à Lyon.

Comment faire entendre notre parole dans ce cas, sans apparaître comme un petit boutiquier plus occupé à pleurer un bien matériel qu’à se battre pour une vie humaine?

En justifiant le geste d’arracher les pages des livres une à une par le refus de discuter avec un auteur honni.

Comment continuer à travailler dans une librairie, indépendante, spécialisée, s’il n’est plus envisageable de parler avec ceux qu’on abhorre? La démocratie exige l’échange. La vie en communauté passe par la coexistence avec ceux que tout nous oppose.

Notre métier n’a pas de sens s’il ne permet pas la discussion des contraires et la formation d’esprits libres.

Pour une librairie de sciences humaines, c’est même son essence. La discussion des idées, la contradiction dans la discussion.

En justifiant enfin le geste de faire disparaître des livres par notre participation au système capitaliste. Nous sommes des commerçants, certes. Des libraires. Le commerce le moins rentable de France. Des libraires indépendants. Qui savent travailler ensemble si nécessaire. Parce que nous sommes des économies fragiles, nous savons l’importance du collectif.

Nous savons qu’à plusieurs, nous unissons des forces et pallions nos faiblesses. Des libraires qui défendent des fonds difficiles, exigeants. Pour qui la rentabilité n’est qu’un outil au service d’une belle idée: la liberté de penser. Qui faisons vivre nos lieux à bout de bras, à bout de doigts. À bout de souffle.

Les assurances ne prendront pas en charge le dommage. En revanche, l’Université a immédiatement fait savoir qu’elle nous soutiendrait. Cela semblera peut être normal pour le grand révolutionnaire en peau de lapin qui m’a répondu avec ce grand sourire. Il pourra s’acheter ainsi une bonne conscience à peu de frais pour lui.

Les faits sont là. Des livres ont été détruits.

En toute conscience. Par des personnes qui ont été à l’école et qui n’ignorent donc pas l’histoire.

Nous ne souhaitons ni amalgame, ni généralisation. Nombreux ont été ceux, sur le moment, à nous manifester leur soutien.

Mais je ne pensais pas vivre en France en 2019 la destruction de livres.

Évidemment que la perte de livres n’est rien en comparaison des situations difficiles que traversent beaucoup de personnes.

Mais je suis heureuse que Soazic Courbet, de la librairie l’Affranchie, ni aucun autre libraire n’ait assisté à ce qui s’est passé. Les violences symboliques sont, ils me semblent, tout aussi insupportables.

Il est tout aussi insupportable de penser à tous ceux qui vont allègrement récupérer cet événement.

Nous remercions tous ceux qui nous ont apporté leur soutien. Y compris ceux qui mettent en place des actions de collectes ou incitent à venir dans nos librairies (vraiment, n’oubliez pas l’Affranchie, notre partenaire d’infortune).

Sincèrement.

Mais nous rappelons que l’essentiel, hier, ne pourra pas être racheté avec des espèces sonnantes et trébuchantes.

Une plainte va être déposée prochainement. »