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PCRF : Russie – Ukraine : A bas les guerres impérialistes !

Une prise de position.

Le Parti Communiste Révolutionnaire de France est issu de la « gauche » du PCF des années 1990.

Russie – Ukraine : A bas les guerres impérialistes !

Depuis des mois, le PCRF alerte sur les conséquences des tensions accrues entre impérialismes (USA, pays de l’UE, Russie, Chine), qui instrumentalisent ou favorisent des conflits locaux dans l’intérêt exclusif de leurs monopoles.

C’est dans ce cadre que, le jeudi 24 février 2022, la Russie a déclenché une guerre contre l’Ukraine, à travers l’entrée de l’armée russe au Nord-Est de ce pays et les bombardements de plusieurs villes ukrainiennes.

Le PCRF condamne cette agression de la Russie capitaliste contre son voisin, et exige l’arrêt total de cette guerre qui a déjà fait de nombreuses victimes parmi les civils.

Rappelons que les tensions entre la Russie et l’Ukraine, soutenue par l’UE et l’OTAN, dont la France fait partie, ont été accentuées par la question du Donbass  : le refus de parvenir à un accord, l’augmentation des bombardements de Donetsk et de Lougansk par Kiev ont conduit à la reconnaissance par les autorités bourgeoises de la Fédération de Russie de ces républiques de l’Est de l’Ukraine, en guerre depuis 8 ans contre le pouvoir fasciste ukrainien issu du coup d’État de 2014, soutenu par la France, l’UE et les États-Unis.

Mais la première cause de ce conflit est l’affrontement inter-impérialiste entre la Russie et les pays occidentaux membres de l’OTAN. Le peuple du Donbass est devenu un otage dans la lutte entre, d’un côté, l’Ukraine nationaliste soutenue par les États-Unis et les pays européens dont la France, et de l’autre côté, la Russie de Poutine qui cherche à faire revenir l’Ukraine dans sa zone d’influence.

Indépendamment des prétextes utilisés par les deux parties, le conflit militaire en Ukraine est le résultat de l’aiguisement de la concurrence entre les deux camps belligérants, principalement axée sur les sphères d’influence, les parts de marché, les matières premières, les plans énergétiques et les voies de transport  ; la situation, les positions des uns et des autres et les contradictions au sein de l’UE ne peuvent se comprendre sans le sujet du gaz russe en Allemagne ou du gaz de schiste états-unien par exemple.

La France est aussi le troisième investisseur en Russie, le premier employeur étranger et joue également sa partition, tandis que sa présence en Mer Noire et en Méditerranée (Grèce, Italie, etc…) s’est récemment renforcée, en concurrence avec la Turquie.
Ces concurrences ne peuvent pas toujours être résolues par des moyens diplomatico-politiques et des compromis fragiles.

La responsabilité de cette guerre est donc partagée entre d’une part les États-Unis, l’OTAN et l’UE qui soutiennent le gouvernement réactionnaire de Kiev, les mécanismes paramilitaires et les groupes fascistes en Ukraine et qui, depuis des années, promeuvent leurs positions (élargissement de l’OTAN aux pays d’Europe orientale, bouclier antimissile, etc.) ; et d’autre part la Russie capitaliste qui promeut ses propres plans d’unification capitaliste des pays de l’ex-URSS et qui, ces dernières années, a procédé à l’annexion de la Crimée à la Fédération de Russie et à la récente reconnaissance de l’ »indépendance » des soi-disant « républiques populaires » de Donetsk et de Louhansk.

C’est la confirmation que la guerre est la continuation de la même politique avec d’autres moyens. C’est la preuve que la guerre impérialiste, ainsi que la mort et la destruction qu’elle provoque, découlent inévitablement de la concurrence capitaliste, de son mode de production. Rappelons que sous le socialisme, contrairement au discours antisoviétique de Poutine du 21 février 2022, les peuples russe et ukrainien vivaient en amitié et prospéraient en paix.

Fort de cette analyse, le PCRF refuse de s’associer à la propagande agressive antirusse et au matraquage médiatique préparant les esprits à la guerre contre la Russie, alors que les forces de l’OTAN, de l’UE, les États-Unis et la France ont une part écrasante de responsabilité dans cette situation. L’envoi et la présence d’un contingent français renforcé (jusqu’à 1000 hommes) en Roumanie doivent être empêchés.

À présent, ce conflit militaire peut mener à une confrontation aux dimensions imprévisibles, d’autant plus qu’elle est liée à une confrontation générale (entre les États-Unis, les pays de l’UE, la Chine, la Russie, etc.) pour la suprématie dans le système impérialiste. Les peuples des pays impliqués seront une fois de plus les victimes, car les répercussions économiques et géopolitiques de ce conflit affectent les peuples du monde entier.

Le PCRF exprime sa solidarité avec les travailleurs du Donbass, de la Russie et de l’Ukraine, qui doivent pouvoir décider, en toute indépendance, notamment à travers leurs luttes, et loin de tous les plans bourgeois et impérialistes, de leur destin en faveur de la paix. Il faut lutter contre le chauvinisme et le nationalisme, contre les pièges d’une confrontation sur des bases ethniques qui masque les véritables causes du conflit.

Face à ce nouveau drame, notre réponse de communistes, en France, est plus que jamais : À bas la guerre impérialiste, qui conduit au massacre de populations, en Ukraine, en Russie et partout dans le monde !

À ce titre, nous appelons les travailleurs de France à lutter contre les plans impérialistes des organisations comme l’OTAN et l’UE, et surtout, contre notre propre impérialisme français et ses ambitions militaristes en Europe et dans le monde.
La lutte contre l’UE et l’OTAN est indissociable de la lutte générale pour le socialisme-communisme en France et dans le monde.

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La gauche du PCF sur la question de l’Union Européenne

Un document commun à quatre organisations.

L’expression « gauche du PCF » est ici profondément réductrice, même si elle permet de visualiser la conception des quatre structures qui ont en fait rompu avec le PCF dans les années 1990. Il s’agit du Pôle de Renaissance Communiste en France (PRCF), du Rassemblement Communiste (RC), du Parti Communiste Révolutionnaire de France (PCRF), de l’Association Nationale des Communistes (ANC).

Le document qu’ils publient en commun, chacun donnant son avis sur le thème de « la révolution socialiste et la question de l’Union Européenne », constitue le contenu d’une nouvelle revue, Echanges communistes, dont le premier numéro vient d’être mis en ligne. Le voici, mais on peut le télécharger sur le site du PCRF, du PRCF, de RC.

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La Gauche et la question syndicale fin janvier 2020

La grève lancée par les syndicats le 5 décembre 2019 se transforme en échec complet et la question de leur rapport à la Gauche revient logiquement à la surface. La politique reprend ses droits et les points de vue sont assez variés.

Comme la grève a été surtout portée par la CGT, celle-ci est au cœur de l’attention… ou pas. Tout est justement une question de valorisation de celle-ci ou non. Du côté du Parti Communiste Révolutionnaire de France, qui se revendique pour résumer du PCF des années 1960, il n’y a de la place que pour la CGT et si défaite il doit y avoir, c’est en raison de son manque de force. En l’occurrence, c’est la CFDT qui a le mauvais rôle :

« La CFDT n’a donc jamais basculé dans la trahison de classe, puisqu’elle a toujours été une organisation syndicale de collaboration de classe. »

L’idée tient debout, mais paradoxalement l’explication est assez alambiquée. La CFDT est à la base la CFTC, le syndicat chrétien. Mais l’article ne dénonce pas la CFDT comme son prolongement, elle attribue au groupe Reconstruction (qui a impulsé la transformation en CFDT) l’objectif de « créer un syndicat capable de rivaliser et d’écraser la CGT » au moyen de la ligne autogestionnaire. Ce n’est toutefois pas vrai. Reconstruction a toujours assumé à la fois de ne pas être communiste et de ne pas être anticommuniste. La CFDT, ce n’est pas Force Ouvrière (qui elle est ouvertement anticommuniste).

Ce qui compte évidemment toutefois, c’est la dénonciation de la CFDT. C’est une tendance omniprésente du côté de ceux soutenant la CGT. On ne la trouve toutefois pas du côté des anarchistes, qui ont eux vu des tendances intéressantes dans la démarche de la CGT, une sorte de retour aux sources. L’Union Communiste Libertaire y consacre un long article où une circulaire interne de la CGT est même présentée comme le parfait manuel du syndicaliste autogestionnaire. Ce qui revient à dire que la CGT est devenue la CFDT des années 1970. L’article demande même que les sections syndicales soient revivifiés. Il y a beaucoup d’espoir dans une « nouvelle » CGT :

« Dans la CGT, les débats sont ouverts, et ils le sont tout autrement qu’il y a dix ans, si l’on compare la gestion confédérale de Thibault en 2010, refusant explicitement d’accélérer vers la généralisation, et les appels de Martinez en 2020, qui peinent hélas à être suivis. La reconstruction d’un syndicalisme de combat commence aujourd’hui ! »

On a aussi quelque chose d’intéressant avec le dernier éditorial des bulletin d’entreprises de Lutte Ouvrière. Ce mouvement trotskiste a une double tradition : d’un côté rejoindre les syndicats, de l’autre ne pas trop chercher à les mettre en avant. La raison est simple à comprendre : il est considéré que la direction bureaucratique des syndicats est trop pesante et que s’il faut être dans les syndicats, il est nécessaire à un moment de les déborder pour parvenir à quelque chose.

C’est une ligne inspirée du Programme de transition de Léon Trotsky et qui tient également à l’origine de l’organisation, née à Renault d’un comité de grève extérieur à la CGT. Ce mouvement extérieur à la CGT (et au PCF) rejoindra ce qui donnera alors Force Ouvrière. Bien de l’eau a coulé sous les ponts depuis, mais c’est une tradition qui est restée.

Et que voit-on justement ? Qu’il est parlé de « l’exaspération des classes populaires », de la « colère » dans les entreprises privées qui va finir par éclater. L’éditorial a même comme titre « Les travailleurs ont commencé à rendre les coups, il faut continuer ! ». Cependant, l’éditorial ne mentionne pas une seule fois la CGT ! Même le mot « syndicat » n’est pas présent. C’est bien sûr un choix effectué sciemment et il l’est même depuis le départ du mouvement. Il n’y a aucune confiance en la CGT.

Pour résumer, ces trois points de vue sont parfaitement représentatifs des points de vue actuels. Il y a ceux pour qui la CGT doit être renforcée pour maintenir ses positions. Il y a ceux pour qui la CGT s’est lancée dans quelque chose l’amenant à se transformer. Il y a ceux qui n’ont pas confiance en la CGT, car ils n’ont jamais eu confiance en elle de toutes façons.