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Des forages pétroliers menacent une partie de la région parisienne

L’association Environnement Bocage Gâtinais (EBG) mobilise sur une enquête publique à propos du projet de la société Bridgeoil de faire passer leur exploitation pétrolière de deux à dix forages, sur la commune de Nonville en Seine-et-Marne.

L’association EBG alerte sur les conséquences néfastes de ce projet sur un site dédié : « Non aux forages pétroliers à 4km de la forêt de Fontainebleau ».

Ils y alertent sur les risques de pollution de l’eau potable, la régie « Eau de Paris » qui gère les sources à proximité ayant déjà rendu un avis fermement négatif. On apprend également qu’une telle activité nécessite de détourner près de 1000m3 d’eau par jour en injection souterraine pour stimuler la production de pétrole.

Les sites de forages se trouvent à proximité de plusieurs écosystèmes précieux : La ZNIEFF de la Plaine de Sorques, la zone natura 2000 de Rivières du Loing et du Lunain, l’espace naturel sensible du Marais d’Episy et la forêt de Fontainebleau qui est classée réserve de Biosphère par l’UNESCO depuis 1998. Les puits, le va-et-vient de poids-lourds impacterons certaines de ces zones en permanence, tandis que de potentiels accidents pourraient être catastrophiques sur d’autres.

L’association EBG lance donc une campagne d’opposition à ce projet qui comporte une pétition, une incitation à participer à l’enquête publique jusqu’au 17 octobre et met a disposition des visuels pour donner de la visibilité à la lutte sur les réseaux sociaux.

Pour visiter le site de mobilisation, cliquez sur l’image :
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Incendie industriel à Rouen : les habitants n’ont pas confiance dans les autorités

Un gigantesque incendie industriel s’est déclaré dans la nuit de mercredi à jeudi à Rouen, déversant des pluies d’hydrocarbure et une forte odeur dans toute l’agglomération. La Préfecture a annoncé qu’il n’y a pas de « toxicité aiguë », mais les habitants n’ont pas confiance.

L’incendie s’est déclaré au milieu de la nuit du 25 au 26 septembre 2019 sur le site de l’usine Lubrizol dans une zone industrielle de Rouen. L’usine qui produit des additifs pour lubrifiants et carburants est classée SEVESO seuil haut. C’est-à-dire qu’il s’agit d’un bâtiment considéré comme à haut risque, soumis à de nombreuses autorisations et vérifications, au point qu’on se demande comment un incendie y est possible. Malgré un précédant accident grave en janvier 2013, l’entreprise était d’après le préfet aux normes réglementaires.

Les pompiers, qui étaient plus de 200, n’ont pu maîtriser les flammes qu’en milieu de journée, plusieurs heures après le début du sinistre. Au plus fort, le panache de fumée a été long de 22km, pour 6km de large, ce qui est absolument gigantesque. Le nuage visible à des kilomètres à la ronde était terrifiant, très noir et très dense.

La première alarme dans la ville n’a pourtant retentit que vers 7h45 le matin, alors que l’incendie avait cours depuis plusieurs heures et que d’imposantes explosions s’étaient produites. Aucune information de confinement n’a pu être diffusée massivement dans la matinée, au point que certains établissements scolaires étaient dans le flou en attendant les consignes jusqu’à relativement tard dans le début de matinée.

Même les ouvriers venus prendre leur service à 5h du matin n’étaient pas au courant de l’incendie qui avait court depuis 2h40 du matin.

Il y a vraiment de quoi s’inquiéter de l’irresponsabilité des autorités quand on voit qu’un tel incendie sur un site classé à haut-risque ne produit quasiment aucune réaction immédiate, qu’il n’y a aucun plan d’information et de confinement massif et rapide qui est prévu. Il y a pourtant plusieurs autre usines du genre à Rouen, en pleine agglomération.

Les écoles ont finalement été fermées et les quelques élèves accueillis ont été confinés. Elles ne rouvriront que la semaine prochaine. Tel n’est pas le cas pour les autres établissements scolaires, collèges, lycées et les sites de l’université, qui rouvrent dès aujourd’hui (vendredi). La préfecture a fait savoir qu’il n’y a aucun danger, conseillant aux habitants de « reprendre une vie normale », excepté pour les personnes fragiles. Il est expliqué qu’après des premières analyses, il n’y a pas d’hydrogène sulfuré et de traces d’oxyde de soufre et d’azote, ce qui signifierait qu’il n’y a « aucune toxicité aigüe », sous-entendu rien de grave.

C’est difficile à croire. On se demande d’ailleurs pourquoi un tel établissement est classé SEVESO, avec toutes les difficultés que cela engendre, si finalement un gigantesque incendie en son sein est insignifiant. Ce n’est pas comme s’il y avait eu des dizaines de pompiers présents sur place, qui aurait pu contenir l’incendie dès les premières minutes.

On voit bien sur les images filmées sur place dans la nuit que les pompiers étaient au début peu nombreux et semblaient débordés par la situation, alors que des explosions retentissaient, comme par exemple sur cette vidéo diffusée par le site régional de France 3 :

Tout au long de la journée, les habitants de l’agglomération et des campagnes situées dans la direction de l’immense nuage ont subit une odeur très forte, ainsi que des traces d’hydrocarbures se répandant un peu partout.

Les images largement partagées sur les réseaux sociaux sont très impressionnantes et très inquiétantes, cela laisse imaginer ce qui a pu et peut être encore respiré dans l’air :

Malgré l’absence d’une consigne générale de confinement, la vie de l’agglomération a tournée au ralenti hier, avec quasiment personne dans les transports et les lieux habituellement fréquentés. Les habitants n’ont aucune confiance dans les autorités et leur prétention à les rassurer. Les réactions de défiance sont largement partagées par la population qui exige et va exiger de nombreuses réponses.

Cet accident montre à quel point le déficit démocratique est important en France, où tout est fait pour servir le capitalisme qui impose son rythme et ses risques à tout le monde, qui n’a pas de considérations pour la collectivité et l’environnement.