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Communiqué de France Nature Environnement sur la pollution lumineuse

Le constat dramatique d’une situation affligeante.

Voici le communiqué de l’association, qui aborde un thème essentiel, qui à lui seul témoigne bien du changement complet d’orientation que l’humanité doit assumer.

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Écologie Planète et animaux

Rallumons les étoiles (l’infâme pollution lumineuse)

On connaissait les conséquences de la pollution lumineuse pour les êtres humains, avec un ciel sans étoiles, sans âme… Lundi 4 novembre 2020, une équipe de chercheurs a publié une étude visant à mieux comprendre l’impact de la pollution lumineuse sur les animaux et les végétaux.

« La zone qui subit des émissions directes de sources de lumière artificielle s’étend actuellement à environ 2 % par an, les localités qui étaient auparavant éclairées s’éclaircissant davantage à un rythme similaire ».

En général, un quart de la surface de la Planète est éclairée par une lumière artificielle. Tels sont les propos introductifs d’un article de cinq chercheurs publié dans la revue « Nature ecology & evolution ».

Basée sur 126 études ciblées sur des cas précis d’espèces, une des choses sûre est la diminution de la quantité de mélatonine chez l’ensemble des espèces analysées. Hormone du sommeil, cette diminution physiologique aboutit à une baisse de la vigilance, avec un déséquilibre dans le rapport au cycle du jour et de la nuit.

Au-delà, les connaissances restent maigres car finalement la pollution lumineuse n’est un sujet tant d’étude que de préoccupation générale que depuis les années 1980.

On sait que les rats, soumis par ailleurs à des bien inutiles et horribles expérimentations, voient leur capacité cognitive baisser lorsqu’ils sont exposés à une lumière artificielle, et que les tortues de mer sont désorientées pour retrouver la mer. Quant à la flore, elle se voit perturbée par l’altération des cycles jour-nuit liée à la lumière artificielle :

« Des impacts plus évidents, tels que la rétention retardée des feuilles sur les arbres à proximité des lampadaires et l’attraction des insectes et des oiseaux par les lumières extérieures, ont été documentés depuis longtemps »

Depuis 2019, on savait que le cycle de germination et de floraison des arbres étaient impactés négativement par la lumière artificielle. Les biologistes en charge de l’enquête avaient ainsi découvert que le bourgeonnement des certains arbres avait presque une semaine d’avance.

Comment pourrait-il en être autrement pour des végétaux qui justement se développent grâce à la photosynthèse ? Mais ensuite bien évidemment, il y a une réaction en chaîne, écosystémique, perturbant les chenilles se nourrissant des feuilles, les oiseaux mangeant les chenilles…

La pollution lumineuse, c’est un énième aspect de la déstabilisation de l’environnement naturel par une humanité rivée de manière égo-centré vers son propre développement…. son propre développement pétris dans le capitalisme.

L’éclairage public a été une véritable révolution, un progrès de grande ampleur. Mais lorsque l’on regarde aujourd’hui ce qu’il en est, on est forcé de constater que là aussi il y a fuite en avant humaine, anti-naturelle, par et dans le capitalisme. Et si l’on pense aux projets de grandes entreprises comme Amazon et SpaceX de développer un réseau satellite dans l’espace, on aura finit de détruire la nuit, le ciel, la lumière naturelle.

Finalement, la lumière artificielle est là surtout pour accompagner une civilisation de la voiture et de l’étalement urbain avec ses kilomètres de routes bitumées, sa mise en avant du capital accumulé, sa valorisation d’une société de consommation en déperdition.

En plus de ne plus voir le ciel étoilé, cette première porte ouverte vers la connaissance de l’univers, voilà que le capitalisme n’éclaire plus rien mais tout, au contraire. La tâche du futur n’est plus d’éclairer, mais d’éteindre tous ces artifices inutiles : il nous faut rallumer les étoiles !

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Écologie

Un petit amendement contre la pollution des publicités lumineuses

L’Assemblée nationale a adopté un amendement concernant la publicité lumineuse, soumis par Delphine Batho. Il sera inscrit dans la loi la possibilité pour les municipalités d’interdire les panneaux publicitaires lumineux sur leur territoire. À quelques mois des élections municipales, les candidats soucieux de l’écologie doivent maintenant s’en saisir pour inscrire l’interdiction de cette insupportable pollution lumineuse dans leur programme de campagne.

[ image antipub.org ]
Les grandes villes et leurs banlieues tentaculaires sont des monstres qui ont tué la nuit et il va falloir y mettre fin. On peut se dire que cet amendement contre les publicités lumineuses n’est pas grand chose, tant les sources de pollutions urbaines sont nombreuses. Toutefois, il faut bien commencer par quelque chose pour avancer et ces panneaux qui se sont répandus absolument partout durant ces dix dernières années sont vraiment significatifs en terme de pollution et de gaspillage énergétique.

Ils sont dans les gares, sur tous les murs du métro parisien, sur les grandes avenues urbaines, aux grands rond-points des périphéries, sur les pompes à essence, mais aussi dans des petites rues quasiment infréquentés la nuit. Le capitalisme a en effet besoin du moindre espace, de la moindre opportunité y compris en pleine nuit pour exposer les marchandises par ses publicités agressives. Il faut que la grande machinerie capitaliste tourne en permanence, 24h sur 24.

Ne rêvons pas toutefois avec cet amendement qui en pratique ne change pas grand chose. Déjà parce qu’il faudrait une interdiction dans tout le pays, ainsi que dans tous les pays ! Mais aussi car les municipalités sont en générale elles-mêmes à l’origine de ces panneaux, sur les arrêts de bus notamment, qu’elles concèdent à de grands groupes pour des raisons financières.

C’est cependant un marqueur important en cette période électorale, car cela a le mérite de mettre la question sur la table : les candidats ne pourront pas dire « ce n’est pas de mon ressort », mais peuvent s’engager dès maintenant à mettre fin à ces pollutions sur leur commune s’ils sont élus.

Voici l’intervention de Delphine Batho, députée « Génération écologie », défendant son amendement le 13 décembre 2019 lors de l’examen du projet de loi relatif à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire :