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La Gauche marseillaise se renie en cédant au populisme anti-parisien

À Marseille, il est d’usage de critiquer « Paris » sur un mode populiste régionaliste et le professeur Raoult est une figure typique de cette démarche, en plus d’être une figure de la Droite. Au lieu de conspuer cela, la gauche marseillaise s’y précipite, peut être pour masquer une absence de contenu social-populaire authentique ainsi qu’une réelle dynamique de masse.

Lundi 5 octobre 2020 avait lieu la 4e séance du nouveau conseil municipal de Marseille, censé être un marqueur avec enfin les « nouvelles impulsions » de la majorité de gauche. En fin de compte, il ne s’est pas produit grand-chose de remarquable à part le train-train gestionnaire municipal. Ce qui a fait l’actualité par contre, c’est la proposition de Samia Ghali de former un conseil scientifique départemental pour «  ne plus être dépendants des chiffres de scientifiques parisiens ».

Samia Ghali est une habituée des coups de com’ de la sorte. On est là dans un populisme outrancier, furieux, qui ne fait que refléter le point de vue des petits commerçants marseillais terrifiés par la crise et les mesures sanitaires exigées par le gouvernement, à savoir la fermeture des bars et restaurants locaux.

Par peur de perdre leur petite position chèrement acquise dans la concurrence capitaliste, ces gens sombrent dans l’irrationnel. Alors ils nient les faits. Ils nient la réalité de l’épidémie particulièrement développée à Marseille, ils nient le bien fondée de toute mesure sanitaire collective allant à leur encontre et prétendent que tout cela ne serait que « parisien », abstrait, en dehors de leur réalité, contre eux même, car « marseillais ».

Un tel point de vue est franchement réactionnaire, car antidémocratique dans sa nature ; c’est l’idée, d’ailleurs classique à l’extrême-droite française, qu’il faudrait décomposer le pays en autant de petites unités qu’il y a d’intérêts, locaux, corporatistes, etc. C’est l’inverse de la conception démocratique voulant que la société forme un corps, sur tout le territoire national (comme partie de l’humanité mondiale), et que ses dirigeants en soient la représentation.

Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas de politique, qu’il n’y a jamais de bataille à mener contre tel ou tel gouvernement, tel ou tel groupe de personnes, telle ou telle mesure. Au contraire, mais justement cela doit se faire au nom de la société elle-même, pour toute la société. En s’imaginant faire un conseil scientifique à part, Samia Ghali propose par contre aux Marseillais de se couper de la société française, en affirmant leur propre « réalité », leur propre « science ».

Soit le conseil scientifique a raison pour tous les Français, soit il a tort pour tous les Français. Mais il n’a pas raison à Paris et tort pour Marseille. Cela n’a pas de sens formulé ainsi, à moins justement de ne pas chercher le sens des choses, mais de chercher simplement l’agitation populiste régionaliste.

Rejeter un tel populisme est normalement un réflexe à Gauche, de par son caractère profondément démocratique et populaire. En participant à ce populisme anti-« Paris », la gauche marseillaise commet donc une très lourde erreur et on imagine mal comment elle pourra s’en sortir.

Plutôt que de critiquer la proposition délirante de Samia Ghali, le premier adjoint à la mairie Benoît Payan s’y est en effet complètement rallié, expliquant pendant le conseil municipal que la maire Michel Rubirola (absente pour raison médicale) est « particulièrement sensible » à cela.

D’ailleurs, Michel Rubirola avait elle-même eu une attitude bien étrange à la fin du mois d’août, en participant à une très médiatisée conférence de presse avec le professeur Raoult et la présidente de la Métropole… c’est-à-dire deux figures de la droite locale !

La nouvelle maire de Marseille avait complètement été dans le sens du populisme régionaliste de Samia Ghali et de la Droite Marseillaise, affirmant que :

« Le gouvernement a décidé depuis Paris de ce qui serait bon pour notre ville, sans engager le dialogue nécessaire avec les élus, et surtout sans nous donner les moyens de faire respecter les décisions qui sont les siennes ».

Elle est même allée très loin dans la formulation de ce populisme et d’une prétendue stigmatisation de Marseille (dont on cherche encore la raison), en « expliquant » que le reconfinement a été évoqué, mais pas pour Paris, seulement pour Marseille, et que c’était donc inenvisageable pour cette raison, avant d’ajouter que :

« C’est du deux poids deux mesures, je l’ai dit à Castex au téléphone, et je suis prête à le redire »

Tout cela est franchement ridicule, et terriblement loin des préoccupations populaires et de l’effort collectif indispensable face à la crise sanitaire. Si l’élection marseillaise a pu susciter quelques espoirs pour un élan unitaire à gauche, on voit ici que tout cela est finalement très faible, et pas vraiment en mesure de participer à un réel élan démocratique et populaire en France.

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Marseille, une Gauche populaire, mais pas ouvrière

On a Paris la bourgeoise moderne, Lyon la bourgeoise traditionnelle. Mais où est la ville populaire, qui est le bastion de la Gauche historique ? Marseille échoue à chaque fois à se placer.

Marseille est indéniablement une ville marquée par la culture populaire et son caractère populaire. Cependant, la culture ouvrière y est finalement très faible, contrairement à d’autres villes de l’agglomération comme Martigues, Aubagne, etc.

D’ailleurs, le « Printemps marseillais » est obligé de le reconnaître. Dans les 32 pages de son programme, il n’y a qu’une seule fois le mot « ouvrier », et encore pour expliquer :

« Marseille est devenue une ville étudiante, comme toutes les grandes villes du monde. Il y a aujourd’hui plus d’étudiants (60 000) que d’ouvriers à Marseille. Effondrement de l’emploi industriel, certes, auquel nous ne nous résignerons pas. Mais aussi développement massif de l’enseignement supérieur, et c’est une immense chance. »

Aucune mention des ouvriers ou de la classe ouvrière ailleurs. Si les problématiques du programme son en général d’ordre démocratique et populaire, avec en priorité les questions des écoles et du logement, les travailleurs sont finalement très peu présents dans les préoccupations.

Nulle trace des animaux non plus dans ce programme, alors qu’on retrouve par contre la conception de type postmoderne, complètement étrangère à la Gauche, qu’est la revendication « LGBTI+ ».

C’est une véritable catastrophe, si l’on y regarde bien, car Marseille devrait être en première ligne pour l’affirmation de la Gauche. Au lieu de cela, elle apparaît comme fière et corrompue, brillante et créative, mais toujours à la traîne, incapable d’initiatives.

Marseille, c’est du consommable, en termes d’image, mais le contenu manque. Les grandes rumeurs de rachat de l’Olympique de Marseille par un consortium avec l’Arabie Saoudite en son cœur, afin d’en faire un club identitaire « méditerranéen », illustrent bien cet enjeu marseillais.

Marseille reste pourtant un espoir, d’ailleurs incontournable de par la surface de la ville, de par son importance, sa dynamique. Cependant, comment une Gauche réelle, sur une base historique, peut-elle s’y développer ? Il est évident que c’est par la morale, la morale la plus stricte, face aux mafias, face à la corruption, qui s’étend largement dans les syndicats d’ailleurs. Force Ouvrière est ainsi indissociable du système municipal depuis cinquante ans.

C’est de l’absence d’une telle Gauche qu’émerge une figure comme Samia Ghali. Rappelons ses propos dans La Provence en 2012 :

« Aujourd’hui, face aux engins de guerre utilisés par les réseaux, il n’y a que l’armée qui puisse intervenir. Pour désarmer les dealers d’abord. Et puis pour bloquer l’accès des quartiers aux clients, comme en temps de guerre, avec des barrages. Même si cela doit durer un an ou deux, il faut tenir. »

Son constat est réaliste, mais seul le peuple peut réaliser cela, l’armée telle qu’elle existe étant contre le peuple. Seulement, le peuple de Marseille est emprisonné lui-même dans la corruption et la décadence, dans une situation digne du Sud de l’Italie. Si cela continue, la ville va s’effondrer ! C’est cela qui explique la victoire du « Printemps marseillais », l’espoir qu’il peut susciter chez toute une partie de la population refusant cet effondrement, dont la catastrophe de la rue d’Aubagne a été un signe précurseur.

Mais cet espoir a besoin de moyens. Et comment faire alors qu’une crise dévastatrice se met en place ? Le « Printemps marseillais » n’aura pas le choix : il faudra basculer dans la Gauche historique, celle du mouvement ouvrier, pour trouver les ressources… ou bien se faire broyer.

> Lire également : Marseille: une victoire municipale attribuée à la Gauche, et beaucoup de questions pour l’avenir

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Marseille: une victoire municipale attribuée à la Gauche, et beaucoup de questions pour l’avenir

Michèle Rubirola est-elle une maire EELV ayant profité d’une dynamique unitaire à Gauche pour se faire élire ? Ou au contraire, est-elle le produit d’une dynamique unitaire à Gauche ayant su écarter localement la tentative de liquidation par EELV ? C’est une question essentielle, qui pourrait déterminer beaucoup de choses pour l’avenir immédiat de la Gauche en France.

Pour bien comprendre ce qu’il s’est passé à Marseille avec la victoire du « Printemps marseillais » et l’élection de Michel Rubirola au poste de maire, il faut remonter quelques mois en arrière.

Marseille est une ville très endettée, largement en retard sur le plan de sa « métropolisation » et marquée pendant des années par une Droite souvent qualifiée d’affairiste et de corrompue. En face, il y a une Gauche de type « humaniste », peu liée à la classe ouvrière, mais bénéficiant d’une certaine dynamique démocratique et populaire, ayant par exemple une culture « bobo » beaucoup moins prononcée que dans les autres grandes villes françaises.

L’effondrement d’immeubles rue d’Aubagne dans le quartier de Noailles, « le ventre de Marseille », a d’ailleurs été un véritable choc en novembre 2018. Il y eut 8 morts ce jour-là, alors que plusieurs milliers d’habitants furent ensuite évacués en raison de la vétusté de leur logement. Le quartier se situe pourtant dans le premier arrondissement, mais est largement délabré, avec aucune école et une population très précaire, souvent immigrée, à la merci de « marchands de sommeil » laissant littéralement pourrir les immeubles, sans que la mairie ne fasse quoi que ce soit.

Cela donne une idée du panorama local, très différent des autres grandes villes françaises. Le refus de cette situation a lancée toute une dynamique de gauche, liée à des structures associatives et syndicales. Le « Printemps marseillais » en est directement le produit, avec une perspective politique unitaire pour les municipales. Elle a été largement portée par le PCF et le Parti socialiste s’y est rapidement rallié, abandonnant sa propre stratégie électorale.

> Lire également: «Ma seule ambition, c’est Marseille»: la démarche unitaire de Benoît Payan du PS

Tel ne fut pas le cas d’Europe Écologie-Les Verts, qui a préféré jouer sa propre partition avec une approche similaire aux autres grandes villes françaises comme Paris, Lyon, Bordeaux, Strasbourg, Nantes, Lille, etc. EELV était donc présent au premier tour de ces municipales, en concurrence avec les listes du « Printemps marseillais ».

C’était toutefois un pari risqué, qu’avait refusé Michèle Rubirola, conseillère départemental EELV, elle-même issue de la Gauche, et plus précisément de l’extrême-Gauche. Dans les années 1970, elle était membre de l’Organisation Communiste des Travailleurs et elle fait partie de toute une génération ayant rejoint « Les Verts » au début des années 2000 avec l’idée de remplacer le Socialisme par l’écologie (une vraie tendance, allant de l’AREV à une partie importante de l’OCML Voie Prolétarienne).

En 2019, elle expliquait son choix de rallier la dynamique du futur « Printemps marseillais » plutôt que la liste « solo » de son organisation :

« le temps doit être au rassemblement, à la construction d’une coalition écologiste, progressiste, humaniste et citoyenne capable de changer Marseille. Pas aux divisions, pas au repli partisan dans sa chapelle, pas à la guerre des égo auto-proclamés ».

Elle fut logiquement suspendue d’EELV pour cette raison.

De manière unanime, la victoire à Marseille pour ces municipales 2020 est alors attribuée à la Gauche par tous les commentateurs, et pas à EELV. Reste cependant à savoir de quelle « Gauche » il s’agit, alors qu’il y a en arrière-plan de cette élection toute une tentative de démantèlement de la Gauche au nom de l’écologie, notamment de la part d’Olivier Faure, le dirigeant du PS.

En raison de la particularité du scrutin à Marseille, qui se fait d’abord par secteur, puis au suffrage indirect pour l’ensemble de la ville (comme à Paris et Lyon), le « troisième tour » a été très animé.

Les élus de la liste du « Printemps marseillais » n’avaient pas à eux seul une majorité absolue pour diriger la ville et des tractations largement médiatisées ont eu lieu. C’est Samia Ghali, « élue des quartiers nord », qui fut la clef de l’élection, avec tout un psychodrame pour savoir qui allait lâcher quoi à qui, puis de grandes embrassades finales. Ces tractations ne sont pas intéressantes en elles-mêmes, mais elles révèlent par contre une grande complexité sur le plan politique, qui est très significative.

Samia Ghali est une sorte d’électron libre, ancienne membre du PS, se présentant tantôt comme proche des idées de la France insoumise, apparaissant parfois plutôt réceptive à la majorité présidentielle, et est d’autres fois dénoncée comme étant liée en sous-main à la Droite marseillaise, avec qui elle menaçait de négocier (ou en tous cas le laissait volontiers sous-entendre).

Au second tour en tous cas, elle l’a emporté dans son secteur face à l’extrême-Droite, mais aussi face au « Printemps marseillais » qui maintenait sa liste, menée par la figure locale du PCF Marc Coppola. Rien que cette situation en dit long de la faiblesse de la Gauche marseillaise, car il est inacceptable politiquement d’avoir plusieurs listes liées à la Gauche lors d’un second tour face à l’extrême-Droite. Cela d’autant plus que l’élection s’est faite dans ce secteur très populaire avec une abstention gigantesque, ce qui signifie une élection sans réel élan populaire.

> Lire également : Municipales: tribune de Jean-Marc Coppola du PCF pour «Le Printemps Marseillais»

Dans le même temps, la liste de Samia Ghali, opposée au « Printemps marseillais », a été soutenue au second tour par EELV, alors qu’EELV se ralliait officiellement au « Printemps marseillais » pour l’ensemble de la ville. Cela en dit cette fois très long sur la nature d’EELV et sa stratégie consistant à torpiller la Gauche dès que possible.

Pour ajouter de la complexité à tout cela, il faut voir enfin que « le Printemps marseillais » a réussi à dégager une majorité pour diriger la ville à une voix près seulement, et cela grâce à une voix venant de la Droite.

La nouvelle maire de Marseille Michèle Rubirola se retrouve donc à la tête d’une coalition regroupant « le Printemps marseillais » (lui-même très disparate politiquement) + EELV + Samia Ghali et 7 élus la suivant + une personne dissidente de la Droite locale. En face, il y a une Droite disposant de quasiment autant de voix, ainsi qu’un Rassemblement national disposant de quelques voix.

Et c’est là qu’on se demande : comment la Gauche va-t-elle s’en sortir au milieu de tout cela ?

Il y a d’un côté EELV, prêt à tout pour faire sombrer la Gauche, soit en tirant la couverture à soi, soit en torpillant l’élan unitaire.

Il y a également le populisme de La France insoumise, qui cherche là aussi à s’attribuer une partie de la victoire électorale et à repousser la Gauche, alors que Jean-Luc Mélenchon est député d’une circonscription marseillaise.

Il y a le Parti socialiste, au cœur de la démarche unitaire localement, mais dont le dirigeant national veut liquider la Gauche au profit d’un « bloc social-écologiste ».

Il y a la Droite, qui sera prête à tout pour récupérer la ville et empêcher la Gauche d’avancer.

Il y a l’extrême-Droite, qui ne manquera pas de profiter de la situation.

Et puis il y a Samia Ghali, prête à tous les opportunismes, mais en même temps qui bénéficie d’une indéniable aura populaire, notamment en raison de ses positionnements contre la délinquance qui gangrène la ville.

> Lire également : Marseille, une Gauche populaire, mais pas ouvrière

Marseille se retrouve littéralement au cœur de tout un faisceau de contradictions définissant bien la situation politique française.

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Municipales: l’unité de la Gauche permettra-t-elle de l’emporter à Marseille ?

La liste d’union à Gauche « le Printemps marseillais » est arrivée en tête du premier tour des municipales en mars dernier. Elle est maintenant en capacité de remporter la mairie le 28 juin, face à la Droite et l’extrême-Droite, alors que la Droite est visée par la justice pour une possible affaire de fraude électorale.

Le score du « Printemps marseillais » au premier tour des municipales 2020, arrivé en tête avec 23,4 % des suffrages contre 22,3 % pour la Droite et 19,4 % pour l’extrême-Droite, est déjà une victoire en soi. C’est la victoire d’un processus d’unité de la Gauche.

La liste portée par l’écologiste Michèle Rubirola est le fruit d’un long processus de convergences, malgré les nombreuses tentatives de divisions, voire de sabotage de l’initiative. Un moment marquant pour le « Printemps marseillais » a été la décision de Benoît Payan du Parti socialiste de se retirer de la tête de liste, en raison des critiques envers le PS. Il faisait ainsi le choix de l’unité contre la Droite et l’extrême-Droite, dans un esprit de Front populaire.

Il avait alors ces mots très forts :

« Au risque de voir perdurer ce système qui a conduit Marseille dans le mur, et face au danger du FN, nous n’avons pas d’autre choix que de nous rassembler pour gagner. C’est notre seul et unique espoir. Ce rassemblement de la gauche, des citoyens et des écologistes, il existe aujourd’hui, il s’appelle le Printemps Marseillais.

Bien évidemment, des esprits chagrins ont eux préféré leurs petits intérêts personnels à la construction d’une alternative crédible pour Marseille. Marseille se meurt de ce personnel politique médiocre, de ces diviseurs et de ces irresponsables.

Je ne serai jamais de ceux-là. »

> Lire également : «Ma seule ambition, c’est Marseille»: la démarche unitaire de Benoît Payan du PS

Cet élan a permis à différents collectifs et personnalités locales du mouvement démocratiques marseillais et de la Gauche marseillaise de participer pleinement à la démarche. L’appui, depuis le début, de Jean-Marc Coppola du PCF a également été déterminant.

Le score du « Printemps marseillais » a ainsi été une grande victoire, autant qu’une grande surprise pour de nombreux commentateurs. Cela a complètement ridiculisé EELV, qui assumait totalement de saboter la démarche en refusant de s’y joindre. Michèle Rubirola, la tête de liste du « Printemps marseillais », est pourtant elle-même issue de EELV, avec qui elle a été élue au Conseil départemental en 2015. Cependant, elle en a été suspendue en raison de son ralliement au processus d’unité de la Gauche.

Elle disait alors fort justement :

« Le but, ce n’est pas de se faire plaisir et d’arriver troisième comme dans ce sondage, mais d’être en situation de gouverner la ville. Tous unis d’un côté et nous de l’autre, quel est le message pour les électeurs ? Les Marseillais veulent l’union, c’est ça qu’ils n’entendent pas ! »

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Il ne faut pas croire ici que c’était simplement une démarche opportuniste personnelle, car il n’y avait à ce moment-là rien d’évident à ce qu’elle soit désignée tête de liste et devienne potentiellement maire de Marseille.

C’est par contre la preuve que les démarches d’unité, quand elles sont menées efficacement, avec un élan populaire et démocratique, fonctionnent. Le résultat de l’élection marseillaise sera donc scruté avec attention par toute la Gauche française. Cela pourrait constituer un élan déterminant pour le processus d’unité de la Gauche à l’échelle nationale, pour les scrutins à venir.

La liste du « Printemps marseillais » portée par Michèle Rubirola a ainsi déjà été soutenue par Eric Piolle, maire écologiste de Grenoble, ainsi que tout l’appareil EELV, qui s’y est finalement rallié. Le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure est également attendu à Marseille dans la semaine pour soutenir la liste.

Le résultat du scrutin dans la seconde plus grande commune de France sera également d’une grande signification pour l’ensemble du pays sur le plan politique. Tant l’extrême-Droite (avec le liste RN portée par Stéphane Ravier, ex-maire du septième secteur de la ville), que la Droite, avec la liste LR portée par Martine Vassal, soutenue par le maire sortant Jean-Claude Gaudin, doivent être évitées.

L’implantation du Rassemblement national dans une ville à l’identité aussi populaire que Marseille est un très grand danger, et c’est une priorité de la combattre le plus largement possible. Quant à la Droite, elle représente au plan local tout un système affairiste âprement dénoncé par toutes les oppositions démocratiques depuis de nombreuses années, en raison du climat particulièrement malsain que cela engendre dans la ville et sa région.

Le climat est tel d’ailleurs, qu’au premier tour un bureau de vote a été attaqué avec des armes factices pour tenter de saisir l’urne, alors que des irrégularités ont été dénoncée dans de nombreux bureaux par le « Printemps marseillais ». Il a également, bien entendu, cette affaire récente de suspicion de fraude aux votes par procuration dénoncée par France 2 et le magazine Marianne, pour laquelle la police judiciaire a été saisie. Une perquisition a eu lieu samedi matin au local de campagne de Martine Vassal, la tête de liste de la Droite (et présidente de la métropole), pour rechercher de possibles «manœuvres frauduleuses» et des «faux et usage de faux».

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Marseille: une attaque armée dans un bureau de vote et des irrégularités démocratiques

La dynamique populaire d’unité de la Gauche a fonctionné à Marseille, permettant de se placer devant l’extrême-Droite. Le score est toutefois très serré avec celui de la Droite et un bureau de vote a connu une agression de type mafieuse très grave avec des armes de type Paintball, pour saisir les urnes. La candidate de la Gauche déplore également de nombreuses irrégularités dans les bureaux de vote de la deuxième plus grande commune de France.

Voici le témoignage à la presse d’un proche du Printemps marseillais, la liste de la Gauche, qui était présent au moment de l’attaque armée (avec des armes de loisir, à air comprimée) :

« Ils ont déboulé à cinq dans le bureau armés de Kalachnikov, on a entendu des tirs. Tout le monde s’est caché sous les tables, ou est parti dans la cuisine. Le président a tenté de garder l’urne, mais il fait partie du clan Vassal et personne n’est en mesure de dire si l’urne a été échangée ou pas. La sécurité n’est pas du tout assurée. »

Voici le communiqué du Printemps marseillais dénonçant le contexte anti-démocratique marseillais et intitulé « La santé démocratique de Marseille mise en péril » :

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«En 2020 concrétisons l’espoir avec le Printemps Marseillais»

Le printemps marseillais est l’initiative d’union de la Gauche pour les municipales à Marseille. Le collectif mène depuis plusieurs semaines une série de réunions dans les différents quartiers de la ville, pour faire émerger les propositions.

Voici le texte publié pour ce premier janvier, afin d’encourager les marseillais à faire des propositions.

Notons au passage l’obstination sectaire de Jean-Luc Mélenchon de la France insoumise qui refuse cette union sous prétexte que la liste pourrait être menée par un candidat du Parti socialiste, alors que lui même a fait partie du Parti socialiste pendant de nombreuses années.

« Imaginez, nous sommes le 22 mars 2020. L’hiver touche enfin à sa fin. Les habitantes et les habitants de Marseille ont voté.

Le Printemps Marseillais est élu à la mairie de Marseille.

Le trône est jeté dans le Vieux Port. Maintenant, ce sont les Marseillaises et les Marseillais qui sont au pouvoir, représentés par l’équipe du Printemps Marseillais.
Grâce à votre soutien, nous avons réussi à prouver que l’alternative est possible, que l’espoir est arrivé et que Marseille va entrer dans une nouvelle ère.

Le lendemain, le soleil se lève sur une Marseille où tout est de nouveau possible. Passée l’euphorie de la veille, les équipes du Printemps Marseillais se retroussent les manches.

Il n’y a pas une minute à perdre.

Grâce à vous, à ces heures passées en réunions publiques et en groupes de travail, l’équipe du nouveau conseil municipal a un programme solide à mettre en place pour répondre aux urgences de la ville et lui redonner l’attractivité qu’elle mérite.

Dans les rues, un vent nouveau souffle, celui d’une vi(ll)e plus juste, plus verte, plus démocratique et plus dynamique est enfin possible.

L’année 2020 peut être cette année là. Elle doit être celle-là, celle qui voit la seconde ville de France à la place qui lui est dûe. Une ville où il fait bon vivre, en sécurité, où chacune et chacun ont les mêmes opportunités, où les écoles et les logements sont dignes de leurs habitants, une ville où on respire mieux, une ville innovante, une ville qui crée des emplois pour les Marseillaises et les Marseillais de tous les quartiers.

C’est cet espoir que porte le Printemps Marseillais en 2020 pour Marseille, pour vous, pour ses 860 000 habitants.

Et pour y arriver, le Printemps Marseillais fait le voeu de gagner et transformer Marseille. Parce qu’en 2020, le Printemps Marseillais craint dégun.

L’équipe du Printemps Marseillais

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Et vous quel serait votre voeu pour Marseille en 2020 ? Ecrivez votre message sur notre générateur d’espoir et partagez-le autour de vous ! »